Guibai Gatama entre au Conseil national de la communication

Le directeur de la publication «L’ il du Sahel» a été nommé jeudi pour un mandat de trois an renouvelable. Les autres membres sont reconduits, à l’exception de Jean-Bruno Tagne

Le directeur de la publication «L’ il du Sahel», Guibai Gatama, fait son entrée au Conseil national de la Communication, régulateur des médias au Cameroun. Il a été nommé hier, jeudi 24 mars, par décret présidentiel, pour un mandat de trois ans renouvelable une fois.

Le mandat (le dernier) de six autres membres nommés en 2013 – Suzanne Kala Lobe, Nadine Machikou, Alfaki Abdourahman, Jean Claude Ottou, Charly Ndi Chia, Christophe Bobiokono – a également été reconduit, à l’exception de celui de Jean-Bruno Tagne, ancien chef du service politique du quotidien Le Jour. Le journaliste est, depuis février 2016, directeur-général adjoint de la chaine de télévision privée Canal 2 international.

Pour rappel, Jean Bruno Tagne a été au centre d’une vive polémique entre juillet et août 2015, suite à la diffusion par l’un de ses confrères de la chaîne Vision 4, d’écoutes téléphoniques dans lesquelles le chef du service politique du quotidien le Jour expliquait avoir reçu des financements de la Fédération camerounaise de football et du ministère de Football pour sa couverture du Mondial de football brésilien. La polémique avait occasionné la tenue d’une session extraordinaire du CNC les 13 et 14 août 2015. A l’issue de cette session, Le régulateur des médias avait pris fait et cause pour Jean Bruno Tagne en expliquant qu’il était «l’objet d’une cabale et d’abus de confiance après s’être laissé aller à une conversation ouverte avec un journaliste.»

Guibai Gatama, qui est promoteur d’un bihebdomadaire consacré à l’actualité du septentrion, s’est illustré ces deux dernières années par la couverture faite par son journal de la guerre contre Boko Haram que l’armée camerounaise mène à l’Extrême-Nord. Le journaliste s’est aussi fait remarquer par son engagement dans la société civile, avec le lancement du Collectif Unis pour le Cameroun, qu’il préside. Ce Collectif est à l’initiative de nombreuses actions de solidarité à la lutte contre le terrorisme, à l’instar de la «Grande marche patriotique» de Yaoundé, tenue le 28 février 2015.

Le Conseil national de la Communication est présidé par Peter Essoka, qui a été nommé à ce poste le 27 novembre 2015, près de 17 mois après l’intérim assuré au poste suite au décès de Mgr Joseph Befe Ateba. Joseph René Mvoto Obounou a été porté à la vice-présidence, dans la foulée de la nomination de Peter Essoka.

Depuis le 23 janvier 2012, le Conseil national de la Communication du Cameroun (CNC) jouit d’un double pouvoir de régulation et de consultation en ce qui concerne l’encadrement des médias. En 1990, date de libéralisation de la communication sociale au Cameroun, il n’était doté que d’un pouvoir de consultation. A cela, il faut ajouter un pouvoir répressif. Il peut en effet donner des avertissements et infliger des sanctions motivées à l’encontre des opérateurs publics et privés ainsi que des professionnels du secteur de la communication sociale.

Guibai Gatama, le directeur de la publication l’OEil du Sahel
facebook.com/guibai.gatama)/n

Jean de Dieu Ayissi, consultant sur Afrique Media: « ce qui s’est passé au Cameroun ne sera pas comparable au Tchad »

Consultant permanent sur Afrique Media, et par ailleurs chef de chaîne de Radio Tiemeni Siantou (RTS), Jean de Dieu Ayissi donne ses impressions après la production d’une première émission à N’Djamena

Pourquoi délocalisez-vous aujourd’hui votre émission à N’Djamena?
L’objectif fondamental, ou la ligne éditoriale d’Afrique Média, c’est la mise en place du mécanisme du panafricanisme. Et vous savez que l’aboutissement final du panafricanisme, d’après Kwame Nkrumah, c’est les Etats-Unis d’Afrique, et nous autres, on a commencé à penser aux Etats Unis d’Afrique centrale. Et donc, même s’il n’y avait pas eu fermeture administrative (au Cameroun, ndlr), le projet fondamental d’Afrique Média, c’est d’être installé dans tous les pays d’Afrique. Et pour le cas bien précis aujourd’hui, Afrique Média a deux sièges au Cameroun, c’est-à-dire à Yaoundé et Douala. Et comme n’avons effectivement commencé à N’Djamena, c’est qu’Afrique média a un autre siège ici, et un autre siège à Malabo. Ça peut déjà faire un triangle en Afrique centrale. Maintenant pour répondre directement à votre question, je pense que le Conseil National de la communication (CNC) a estimé que Afrique Média n’avait pas respecté les normes d’éthique et de déontologie journalistiques. Et nous, on a estimé que le Conseil National de la Communication avait exagéré, d’autant plus qu’il a décidé de suspendre pendant six mois deux journalistes.

Qui sont-ils?
Ces journalistes sont Mohamed Bachir Ladan et Julian Atalla, pour de simples raisons qu’ils n’ont pas pu cadrer les consultants que nous sommes. Nous avons également estimé qu’un mois c’était trop, parce qu’on pouvait suspendre l’émission, mais l’on a décidé de suspendre toute la chaîne; ça pose un autre problème. Avant ce contexte, nous avons eu des indiscrétions, certaines photos qui nous ont fait savoir que le CNC était sous la pression de la France. Parce qu’en même temps ce Conseil a reçu d’autres dossiers, notamment des organes de presse qui ont relayé le mensonge venant du journal Le Monde en France (sur la santé du président de la République du Cameroun, ndlr), ces journaux-là n’ont jamais connu de sanction.

Est-ce que le fait que vous délocalisiez la production de votre émission ici ne perturbe pas la perspicacité et la sérénité de vos intervenants? Le cadre n’étant plus le même
Je vous ai dit à l’introduction qu’il peut y avoir perturbation, mais l’objectif d’Afrique média n’est pas le Cameroun, l’objectif d’Afrique Média c’est le panafricanisme universel.

Ne craignez-vous pas qu’avec votre liberté de ton, on vous sanctionne pour non-respect de l’éthique et de la déontologique journalistiques, comme décidé par le CNC au Cameroun? Parce qu’il n’y a pas longtemps, le Haut Conseil de Communication, organe régulateur de la communication au Tchad, a suspendu le journal  »Abbas Garde » de ses activités, lui faisant le même reproche
On ne peut pas présumer N’Djamena d’être capable de censure, on peut tout simplement vous rassurer que ce qui s’est passé au Cameroun ne sera pas comparable au Tchad, encore moins en Guinée équatoriale. Parce que, voyez-vous, au Cameroun déjà, on n’a pas accepté la sanction. L’affaire est au tribunal. Les tribunaux camerounais peuvent confirmer, si nous avons véritablement tort, mais ils peuvent aussi annulé cette sanction. Nous estimons qu’on n’a pas causé de tort à quelqu’un, on a toujours été responsables dans nos propos.

Article lié: Suspendue à Yaoundé, Afrique Média émet désormais à partir de N’Djamena

Jean de Dieu Ayissi, à N’Djamena, le 16 août 2015
Journaldutchad.com)/n

Cameroun: Le ministre de la Communication porte plainte contre trois journaux

Les quotidiens Mutations, Emergence et Le Messager ont été traduits au Conseil national de la Communication. On reparle de la santé du chef de l’Etat et de l’affaire du photomontage

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a déposé plainte auprès du Conseil national de la Communication, le 20 mars 2015, contre les journaux Le Messager, Mutations et Emergence, rapporte le quotidien Le Jour ce mardi.

Le directeur de la publication «Le Messager» et un stagiaire dans ledit journal sont ainsi appelés à se présenter auprès du CNC, régulateur des médias au Cameroun, le lundi 20 avril 2015. Ils ont reçu la convocation vendredi dernier, 10 avril, indique Le Jour.

Il est reproché à ce journal souvent critique contre le pouvoir, fondé par feu Pius Njawé, d’avoir publié, le 11 mars 2015, un article «séditieux», avec pour titre: «Après avoir déserté.le chef des armées nargue les soldats». L’article critiquait la publication, sur le site de la présidence, d’une photo présentant le président Paul Biya à une cérémonie d’hommage à 39 soldats tombés sur le front. La cérémonie avait eu lieu le 06 mars à Yaoundé, au Quartier général, au moment où le chef de l’Etat et son épouse étaient hors du Cameroun.

Le ministère de la Communication avait fait une sortie médiatique par la suite, indiquant qu’il s’agissait de «l’ uvre d’un pirate informatique».

Dans la plainte adressée au CNC contre Le Messager, Issa Tchiroma y écrit: «Au moment où la Nation forme une union sacrée contre la barbarie perpétrée par Boko Haram, l’affirmation insidieuse du quotidien Le Messager est de nature à semer la confusion dans les esprits et à saper le moral de nos forces de défense». Le Mincom ajoute par ailleurs que «les propos véhiculés par l’article revêtent un véritable caractère séditieux, susceptible d’être assimilé à une intelligence avec l’ennemi».

Mutations pour sa part est coupable, selon le ministre de la Communication, «au moins en co-action, du délit de propagation de fausses nouvelles, constituant en tout état de cause une grave atteinte à l’éthique et à la déontologie journalistiques». En cause ici: la publication par ce quotidien privé, en intégralité, d’un article en ligne du journal français le Monde sur la santé du couple présidentiel. L’article, qui a soulevé une levée de boucliers au Cameroun contre ce journal, soutenait que Paul et Chantal Biya s’étaient rendus en Europe le 1er mars 2015 afin d’y suivre des traitements médicaux, le président en Suisse et la Première dame en France. Le porte-parole du gouvernement avait alors qualifié le contenu de l’article «d’allégations abjectes et malveillantes». Contrairement au journal Le Messager, Mutations n’avait pas encore reçu hier une convocation au CNC.

Le quotidien Emergence, dans le même ordre d’idées que les faits reprochés à Mutations, est sous le coup de la «propagation de fausse nouvelles» pour avoir publié à sa Une du 15 mars 2015: «Paul Biya.gravement malade». Toujours d’après les détails apportés par Le Jour, Issa Tchiroma qualifie l’article du quotidien privé Emergence de «violation flagrante de la déontologie journalistique. En même temps, il porte atteinte à l’honneur, à la dignité et à la réputation du chef de l’Etat et écorne gravement l’image de marque du Cameroun au sein de l’opinion publique».

Le journal Le Monde lui-même n’est pas épargné. L’article publié sur son site le 13 mars, «ne présente aucun argumentaire probant aux allégations qu’il profère. Il trahit par là même l’intention manifeste de son auteur de nuire à l’honneur et à la réputation des hautes personnalités visées et de les discréditer ; et d’autre part, de ternir l’image du Cameroun à travers le monde», soutient le Mincom qui veut voir tous ces organes répondre de leurs «allégations» devant le régulateur des médias, et au besoin devant les autorités judiciaires.

Issa Tchiroma, ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement camerounais.
Droits réservés)/n

Deux journalistes de la télévision Vision 4 réhabilités par le tribunal administratif

Ils avaient été suspendus de l’exercice de la profession de journaliste par le CNC le 27 novembre dernier pour des durées de 6 et 3 mois

Le tribunal administratif du Centre a décidé jeudi, 11 décembre, de réhabiliter deux journalistes de la chaine de télévision privée Vision 4, appartenant au groupe l’Anecdote, qui avaient écopé de suspensions de six et trois mois de l’exercice de la profession de journaliste. La suspension avait été infligée par le Conseil national de la Communication lors de décisions prises le 27 novembre 2014.

Le Tribunal administratif a ordonné le «sursis à exécution de la décision du 27 novembre 2014» portant suspension temporaire de Ernest Obama, présentateur de l’émission «Décryptages» sur Vision 4 ; et Parfait Ayissi Etoa, présentateur de l’émission «Arrêt majeur» sur la même chaine. Le premier avait écopé d’une suspension de six mois, et le second d’une suspension de trois mois.

«Cette décision du Tribunal d’administratif n’annule pas les sanctions du CNC. Elle réhabilite provisoirement les journalistes qui avaient été suspendus en attendant que le Tribunal de première instance de Yaoundé saisi, examine et statue sur le fond», rapporte le quotidien Le Jour dans son édition du 12 décembre.

Les deux journalistes avaient été sanctionnés pour des propos tenus par des invités au cours de leurs émissions. Attaquées, le Tribunal administratif a relevé de nombreuses irrégularités dans les décisions du régulateur des médias. Il a été par exemple relevé le fait que le CNC ait sanctionné les journalistes sans droit de réponse des personnes qui auraient été diffamées dans les émissions litigieuses.

Le président du Tribunal administratif a par ailleurs relevé le caractère «vicié» des décisions du CNC étant donné qu’elles sont signées d’une seule personne alors qu’elles devraient l’être, selon les textes organiques du régulateur des médias, par les signatures des membres ayant pris part aux délibérations (au moins les 2/3 des membres du CNC ou la moitié si le quorum n’avait pas été atteint à la première convocation).


tribunal-administratif.fr)/n

Médias: Les curieuses décisions du Conseil national de la Communication

Le régulateur des médias a sanctionné deux présentateurs pour des opinions tenues par des invités dans des émissions de débat

Ce sont des sanctions qui suscitent déjà la polémique. Le Conseil national de la Communication (CNC) a rendu public, vendredi dernier, six décisions datées du 27 novembre, qui portent sur un avertissement et cinq suspensions. Lesdites sanctions ont été prises au cours de la huitième session ordinaire du CNC, tenue le 18 novembre dernier à Yaoundé. La chaine de télévision privée Vision 4 à elle seule voit quatre de ses journalistes suspendus pour des durées d’un mois à six mois de l’exercice de la profession de journaliste.

Dans le détail, Parfait Ayissi Etoa, présentateur de l’émission «Arrêt majeur» sur la chaine Vision 4 a écopé d’une suspension de trois mois pour avoir reçu un invité le 17 septembre 2014 en la personne de Sébastien Ebala, lequel invité a affirmé au cours d’un propos: «le Directeur du Cabinet Civil (Martin Belinga Eboutou, ndlr) est un mafiosi». Convoqué au CNC le journaliste a attribué l’exclusivité des propos à l’invité, ce que le régulateur des médias n’a pas compris de cette oreille. Le CNC a soulevé la question de la «responsabilité» du journaliste et souligné le fait que l’émission diffusée en direct et interactive était caractérisée par «un défaut de recadrage professionnel, qui permet que la liberté des opinions se confonde avec des atteintes de tous genres à la dignité des personnes et au mépris des institutions publiques».

Sanction similaire, celle infligée à Ernest Obama, journaliste dans la même chaine et présentateur de l’émission «décryptages». Il est reproché à ce journaliste d’avoir reçu, le 05 septembre 2014, le nommé Hadja Haoua, qui a déclaré entre autres: «je n’ai pas peur de dire que nos frères du Grand Nord ne veulent plus du président Paul Biya>>; [i «Monsieur Jean Kuete est venu mettre le commerce au Comité Central [du RDPC]. Il l’a transformé en marchés publics»] ; «Yao Aïssatou est l’actrice des attaques de Boko Haram». Le CNC a jugé les propos de «déclarations non fondées», invoqué la «responsabilité» du journaliste et sanctionné le présentateur par une suspension de six mois de l’activité de journaliste.

Deux autres journalistes de la chaïne Vision 4 ont écopé d’une suspension d’un mois de l’exercice de la profession pour avoir montré des images qui «portent atteinte à la dignité des personnes, à la décence et aux bonnes m urs». Roméo Mbida, présentateur de l’émission «90 minutes avec vous», a été sanctionné pour avoir montré, le 17 août 2014, des images d’un «homme mort, victime d’un accident de la circulation, recouvert de sang, présentant des membres cassés et de la chair visible à certaines parties de son corps» et également «l’image du corps d’un présumé voleur brulé, les membres repliés». Sa cons ur, Inès Belinga, présentatrice du journal de 12 h, a été suspendue pour des images diffusées le 20 août 2014 par Vision 4 et représentant les «restes éparpillés d’une femme victime d’un accident mortel de la circulation». Les décisions concernant les quatre journalistes ont toutes été formulées avec le même grief : «fautes constitutives d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale».

Ethique et déontologie à tout vent
Le CNC a sanctionné au même degré que les journalistes de Vision 4 qui ont écopé d’une suspension de six mois, le directeur de la publication «La Nouvelle», Jacques Blaise Mvié pour «fautes constitutives d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale». A la différence des deux présentateurs de Vision 4, le DP de la nouvelle a été sanctionné pour des articles rédigés par son journal. A la Une du numéro 286 du 25 août 2014, la Nouvelle affiche: «Gestion de la CNPS. Le cas Hortense Assim Abisone, La très très proche collaboratrice du Directeur général de la CNPS est le désormais Directeur des Finances et du Patrimoine grâce à une longue histoire jonchée d’histoires de dessous de jupes». Les propos ont été qualifiés par les membres du CNC d’ «informations diffamatoires, calomnieuses, injurieuses, offensantes ou insinuantes».

Celle qui s’en est sortie sans suspension dans ces décisions du 27 novembre, c’est la chaine de télévision Equinoxe TV. Le régulateur des médias a servi un avertissement à la chaine pour «diffusion d’images choquantes constitutives d’atteintes à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale». Il est reproché à Eric Kouamo, présentateur de l’émission «Regard Social», d’avoir diffusé, le 28 août 2014, «des images d’un morceau d’intestin pendouillant du ventre d’un garçon atteint d’une malformation congénitale». Force est de reconnaitre que cette émission, comme une autre dans le même genre, «Urgences», diffusée sur la chaine de télévision privée Canal 2 international, a pour objectif de frapper les téléspectateurs par l’image afin de susciter leur compassion et leur éventuelle assistance. C’est d’ailleurs l’explication qu’a apportée le directeur général d’Equinoxe TV, Séverin Tchounkeu, qui a expliqué au CNC que la malformation congénitale du jeune homme a été soignée «suite à un mouvement de solidarité suscité après la diffusion des images en cause». Le régulateur des médias a campé sa position sur le souci du «respect de la protection de la dignité des personnes, notamment de l’enfance et de la jeunesse dans les médias».

Dans une conférence de presse tenue vendredi dernier, le président-directeur général du groupe l’Anecdote, auquel appartient Vision 4, Amougou Belinga, a indiqué qu’il porterait plainte dès ce lundi, 1er décembre, contre le CNC auprès du juge administratif. Amougou Belinga a qualifié de «scandaleuses» les décisions du CNC contre les journalistes de son groupe tout en s’étonnant des différentes sanctions et des faits reprochés à ses journalistes. Il a par ailleurs mentionné qu’il compte porter plainte contre le vice-président du CNC (actuel président par Intérim, ndlr) Peter Essoka, pour «abus de fonction et diffamation», précision apportée par le quotidien privé Le Jour ce lundi.


jesaisdoncjesuis.com)/n

Le CNC suspend cinq journalistes de l’exercice de la profession

Dans des décisions rendues publiques vendredi, le régulateur des médias sanctionne un journaliste de la radio Sky One et quatre journalistes de Royal FM pour des durées de deux à trois mois

Les radios privées Sky One et Royal FM, émettant respectivement à Yaoundé sur les fréquences 104.5 FM et 92.1 FM, vont se passer de certains de leurs employés pour des durées allant de deux à trois mois, ainsi en a décidé le Conseil national de la Communication (CNC) dans des décisions publiées vendredi, 22 août 2014. Le régulateur des médias suspend le journaliste Lazare Zambo, exerçant pour la station Sky One radio, pendant deux mois de l’exercice de la profession de journaliste pour «manquement constitutif d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelle en matière de communication sociale». Dans la même veine, la chaine pour laquelle il travaille reçoit un avertissement du CNC pour le même motif. Ceci dans le cadre de l’émission «On refait l’actualité au sein du parlement de la chambre haute des auditeurs».

Plus lourde est la peine infligée à la station Royal FM. Les présentateurs des émissions «Royal Hits», «l’intégrale», «Caravane Royal», «Mission Royal», sont suspendus, individuellement, pour une durée de trois mois de l’exercice de la profession de journaliste au Cameroun. Motif invoqué le régulateur des médias : «Atteinte répétée à l’éthique et à la déontologie professionnelle en matière de communication sociale». La station de radio, suspendue elle aussi, ne devra pas émettre pendant un mois.

Le CNC indique avoir pris ces décisions depuis le 14 août dernier dans le cadre de la tenue de sa septième session ordinaire. Les membres ayant siégé à l’occasion ont prononcé également un avertissement envers certains médias pour diffusion de programmes et messages publicitaires sur les médicaments, les structures sanitaires et leurs promoteurs. Une activité interdite, selon le régulateur des médias, par la loi du 29 décembre 2006 portant statut de la publicité. Les médias qui s’obstineront seront exposés aux «sanctions appropriées», menace le vice-président du CNC, Peter Essoka, qui assure l’intérim à la tête de cette institution depuis le décès de Mgr. Joseph Befe Ateba, décès survenu le 04 juin 2014.

Les dernières sanctions prises par le régulateur des médias remontent au 30 mai 2014. Elles portaient suspension du journal La Scène pour six mois ainsi que son directeur de publication. Le CNC avait également adressé un avertissement au quotidien privé Emergence.

Royal FM et Sky One Radio veut se passer de quatre de leurs journalistes pour des durées de deux à trois mois selon les sanctions du CNC
Droits réservés)/n