Le Tchad va envoyer un contingent militaire au Cameroun (officiel)

Paul Biya met ce geste au compte des «relations d’amitié et de bon voisinage» entre les deux pays. L’annonce intervient au lendemain d’une rencontre entre le Mindef et le président tchadien

Le Tchad va envoyer un contingent militaire au Cameroun, dans le cadre de la lutte que le pays mène contre le groupe terroriste Boko-Haram, selon une annonce faite par le président de la République ce jeudi et relayée dans un communiqué signé par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

Paul Biya met cette nouvelle au compte des «excellentes relations d’amitié et de bon voisinage» entre les deux pays et salue ce «geste de fraternité et de solidarité» de la part de son homologue. Le Tchad et le Cameroun sont tous deux frontaliers du Nord-est du Nigeria, que Boko Haram contrôle en partie.

L’annonce intervient 24 heures après une rencontre à N’Djaména entre le ministre camerounais de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, et le président tchadien Idridd Déby Itno, rencontre au cours de laquelle le Tchad s’est dit prêt à apporter un «soutien actif» au Cameroun.

Le communiqué diffusé en soirée au Poste national de la CRTV ne précise pas toutefois l’effectif des soldats tchadiens qui seront déployés au Cameroun.

Cette aide militaire, la première depuis que le Cameroun a déclaré la guerre au groupe terroriste Boko-Haram le 17 mai 2014, trahit la vulnérabilité réelle ou supposée des forces présentes dans l’Extrême-Nord, zone touchée par les combats. Les communiqués officiels ont toujours fait état de victoires importantes du côté de l’armée avec des pertes considérables à chaque attaque chez les membres de Boko-Haram. Les bilans n’ont pas encore été attestés par une source indépendante.

Le ministre de la Communication du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, a demandé mercredi au cours du journal de la mi-journée sur la CRTV, l’aide de la communauté internationale à l’image de l’intervention française au nord du Mali. En matinée, le même ministre déclarait à la BBC: «Les membres de Boko-Haram donnent l’impression d’être intrépides, courageux mais en vérité c’est des couards. Il suffit que ça commence à détonner pour que la plupart d’entre eux prennent la clé des champs».

Un communiqué publié hier et signé du ministre de la communication tchadienne, Hassan Sylla Bakary, justifie la nécessité pour son pays d’intervenir en raison du fait que Boko Haram représente une menace dangereuse pour «la sécurité et la stabilité du Tchad et porte atteinte à ses intérêts vitaux».

Le Tchad est connu à cet égard pour être un pays volontariste. Des soldats tchadiens ont été envoyés au Mali pour lutter contre les Djihadistes et récemment en Centrafrique.

Le Cameroun et le Tchad entretiennent des contacts réguliers au sommet dont le plus récent a été illustré par la visite d’Etat, du 22 au 23 mai 2014, du président Idriss Déby Itno au Cameroun. La visite intervenait au lendemain du Sommet de Paris sur la Sécurité au Nigéria, sommet à propos duquel le porte-parole du gouvernement camerounais a affirmé mercredi qu’il a produit des résolutions inappliquées à ce jour, dénonçant par-là, à la suite de Paul Biya, les engagements non tenus de la communauté internationale.

Des soldats tchadiens au Mali
RFI)/n