Recevant les v ux du corps diplomatique, le chef de l’Etat camerounais a convié la communauté internationale à trouver de bonnes réponses aux injustices et à la pauvreté
Le chef de l’Etat camerounais a de nouveau invité mardi, 05 janvier 2016, la communauté internationale à une action solidaire et déterminée pour venir à bout du terrorisme.
Recevant les v ux du corps diplomatique accrédité dans son pays, Paul Biya a convié les Nations Unies et la communauté internationale à «trouver de bonnes réponses aux injustices et à la pauvreté qui font le lit du terrorisme».
A l’occasion de la cérémonie de présentation des v ux de nouvel an 2016 qui se tenait au palais de l’Unité, le président de la République du Cameroun a appelé à mutualiser les moyens de renseignement et les efforts de combat. Il a plaidé pour une riposte globale à ce phénomène.
Pour Paul Biya, si la sécurité reste à juste titre un préalable existentiel pour tous les peuples, il importe néanmoins de garder présent à l’esprit que seul le développement, nouveau nom de la paix par excellence, peut garantir la survie des nations.
Le monde d’aujourd’hui peine à réunir les conditions d’un tel développement solidaire, a déclaré Paul Biya, et seule une authentique solidarité économique internationale donnera quelques chances à toute politique de diversification des économies.
Regrettant par ailleurs que la conjoncture économique internationale soit aujourd’hui marquée par un ralentissement notable de la croissance mondiale, il a noté un recul de la performance économique des pays émergents ainsi qu’un brutal coup d’arrêt à une décennie de bons résultats dans les pays en développement.
Evoquant les assauts de la secte islamiste Boko Haram contre le Cameroun, Paul Biya a affirmé que le pays a su résister avec fermeté à cette tentative de déstabilisation et de violation de son intégrité territoriale, remerciant solennellement les « pays amis » qui, par leur soutien, manifestent leur solidarité dans cette lutte.
[i « Mis à mal au front, le groupe terroriste Boko Haram semble s’être résigné pour le moment à la tactique abjecte des attentats-suicides », a-t-il constaté, se réjouissant par ailleurs de l’entrée en opération de la Force multinationale mixte du Bassin du Lac Tchad.
Parlant de la «grande confusion» créée par les exactions de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak qui compliquent tout règlement du différend israélo-palestinien, le chef de l’Etat a précisé que le Cameroun soutenait « toute initiative de solution durable à cette situation, tout compromis, pour être viable, devant intégrer les intérêts politiques et économiques légitimes des parties en présence ».
Sur la situation en Libye où le retour à la normale et à la paix se fait attendre, Paul Biya a souhaité l’avènement d’un gouvernement d’union nationale.
S’agissant des vagues migratoires vers l’Europe, il a appelé les pays d’accueil à se conformer à la morale et aux valeurs d’humanité dans une exigence de solidarité.
Devant un tel afflux de populations désemparées, que ce soit en Europe ou ailleurs, « il n’y a qu’un élan de solidarité humaine à offrir. L’on partage le peu dont on dispose, et l’on appelle à l’aide. L’essentiel c’est d’assumer son devoir d’humanité », a-t-il résumé.
L’intégralité du discours prononcé par Paul Biya le 08 janvier, en réponse aux v ux 2015 du corps diplomatique
Si l’on s’en tient uniquement à la multiplication des foyers de tension ou des conflits armés, on serait tenté de dire que 2014 n’a pas été une bonne année. En revanche, on ne peut pas ne pas reconnaître que l’économie mondiale a manifesté des signes de reprise dans certaines régions de la planète, sans que l’on puisse affirmer pour autant que la crise est derrière nous. En effet, assez nombreux sont les pays qui connaissent un ralentissement, voire une stagnation de leur activité économique.
Essayons de voir les choses de plus près.
Incontestablement, la situation s’est aggravée au Moyen-Orient. L’emprise de l’Etat Islamique sur le nord de la Syrie et de l’Irak et ses offensives contre les régimes de Damas et de Bagdad ont plongé la zone dans une grande confusion. A la lutte pour le pouvoir se sont ajoutés des affrontements de nature religieuse ou ethnique, Sunnites contre Chiites, Musulmans contre Chrétiens, Arabes contre Kurdes, etc. Le bilan est effrayant : destructions, massacres d’innocents, déplacements et exodes de populations, fragilisation des Etats voisins, etc.
Les frappes aériennes effectuées par la «coalition» semblent avoir freiné la progression des troupes de l’Etat Islamique. Mais, l’envoi de personnels de la coalition sur le terrain étant exclu et les Nations Unies n’étant pas pour le moment directement impliquées, aucune perspective de règlement n’est en vue. L’impression prévaut d’un épouvantable gâchis.
L’évolution du différend israélo-palestinien n’est guère plus encourageante. La négociation engagée s’enlise. Alors que l’Autorité palestinienne semble avoir renoncé à se rapprocher du Hamas et que sa reconnaissance en tant qu’Etat paraît gagner du terrain, les incidents se multiplient entre Israéliens et Palestiniens, faisant craindre le déclenchement d’une nouvelle «Intifada». Plus le temps passe et plus la possibilité d’une reconnaissance mutuelle du droit à l’existence des deux Etats paraît s’éloigner. Combien de drames faudra-t-il encore pour que la raison finisse par l’emporter ?
Au nord de notre continent, les «printemps arabes» connaissent des destinées variées. En Tunisie, l’on doit se réjouir que la transition démocratique ait pu déboucher sur une situation apaisée conforme à une volonté populaire librement exprimée.
Par ailleurs, on ne peut que souhaiter qu’un grand pays comme l’Egypte retrouve la voie de la concorde nationale qui lui permettra d’assurer le rôle qui doit être le sien sur la scène internationale. Quant à la Libye, actuellement déchirée entre de multiples factions, elle ne pourra reconquérir la place qui lui revient que si elle parvient à surmonter ses divisions et à reconstituer les bases de son unité nationale.
Même le «vieux continent» n’a pas su préserver une paix chèrement acquise, après deux guerres mondiales qui l’ont ravagé. En disant cela, je pense évidemment à l’Ukraine, théâtre d’une guerre fratricide dont les répercussions internationales font craindre un retour à la guerre froide. Cette perspective ne serait de l’intérêt de personne. Les grandes puissances ont le devoir d’exercer leur influence pour faire retomber les tensions entre les antagonistes et les convaincre de reprendre le dialogue.
Mais, permettez-moi de revenir à un problème qui nous touche de plus près. Dans mon dernier message à la Nation, il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de parler de l’intensification des attaques de Boko Haram contre le nord de mon pays et de la façon dont nous avons réagi.
Nous avons, comme vous le savez, renforcé nos forces de défense, dans la région concernée, par des mesures pour protéger notre population contre les attaques récurrentes des terroristes et préserver notre intégrité territoriale. Comme beaucoup d’autres pays, confrontés de par le monde à cette menace, nous avons pris des dispositions d’ordre législatif et réglementaire pour prévenir et éradiquer le terrorisme. C’est le sens de la loi que vient d’adopter le Parlement. Cette loi a été saluée par l’immense majorité du peuple camerounais qui en comprend le bien fondé.
Je voudrais aujourd’hui insister sur le caractère global de la menace dont nous sommes l’objet.
Ceux qui ont tenté d’asservir le Mali, ceux qui s’en prennent périodiquement à notre territoire national, ceux qui probablement ont influencé certaines factions en Centrafrique et ceux qui ont créé le chaos en Somalie poursuivent les mêmes objectifs : établir leur pouvoir sur la bande sahélienne de l’Atlantique à l’océan Indien et y installer leur régime obscurantiste impitoyable.
A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la communauté internationale et notamment de l’Union Africaine et de nos organisations régionales. Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. Bien qu’affaibli par les pertes qui lui ont été infligées, notre adversaire n’en reste pas moins capable de revenir à la charge. Ses coups de main au nord du Mali et ses attaques répétées contre notre territoire sont là pour nous en convaincre. Il faut que l’on sache que la distance qui peut séparer un pays des zones de combat n’est pas une assurance tous risques.
Pour ma part, je persiste à croire que la menace que représentent les djihadistes, Boko Haram et autres Shebabs, ne pourra être levée que par une mobilisation au niveau international. Beaucoup l’ont compris. Il reste à en tirer les conséquences. C’est le lieu pour moi de me féliciter du soutien multiforme que nous apportent non seulement l’Organisation des Nations Unies, mais aussi certaines grandes puissances, notamment les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, la Chine, la Russie et l’Allemagne. Nous les remercions de leur engagement déterminé à nos côtés dans cette lutte.
Je voudrais maintenant dire quelques mots des perspectives de l’économie de mon pays dans un contexte international très contrasté.
A l’issue d’une récente mission, le FMI a salué nos efforts, tout en nous encourageant à poursuivre nos réformes structurelles et à maintenir notre discipline budgétaire.
Mais, nous devons également tenir compte d’un environnement international assez instable. Dans les documents élaborés à l’occasion de sa dernière Assemblée générale, l’Organisation financière internationale prévoit une reprise, «faible» et «inégale», en particulier en Europe qui est l’un de nos principaux partenaires. Le FMI s’inquiète du niveau «historiquement haut» de la dette publique des pays riches et n’exclut pas le risque d’une troisième récession.
Dans les pays où la croissance s’était maintenue à un niveau moyen, les perspectives sont incertaines. D’autre part, on peut noter dans les pays émergents un net ralentissement de l’activité économique. De leur côté, les marchés manifestent périodiquement une certaine nervosité.
Dans un tel contexte, nous n’avons d’autre choix que de poursuivre notre politique axée sur les progrès de la croissance. Comme vous le savez, elle repose sur trois principaux piliers:
– la construction d’infrastructures, notamment de transport et d’énergie, – la modernisation de notre agriculture, – et le développement d’industries de transformation de nos matières premières.
De la sorte, nous pouvons espérer faire reculer la pauvreté en créant des emplois et en améliorant les conditions de vie de nos populations. Par là-même, nous serons mieux armés pour résister à un éventuel fléchissement de la croissance économique mondiale.
Heureusement, tout n’est pas sombre dans le tableau que je brosse devant vous. Certaines régions du monde résistent mieux que d’autres au ralentissement de l’activité économique. C’est le cas des Etats-Unis d’Amérique qui bénéficient d’un retour appréciable de la croissance dont les effets ont été positifs pour l’emploi. Mais c’est également vrai pour l’Afrique et il faut évidemment s’en féliciter.
D’autre part, la communauté internationale se préoccupe activement du programme de développement post 2015 qui devrait succéder aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ceux-ci, on le sait, sont loin d’avoir été tous atteints. La dernière session de l’Assemblée générale des Nations Unies s’est penchée sur ce problème. On peut raisonnablement espérer que le nouveau système qui prendra la suite des OMD saura mieux tenir compte des souhaits et des besoins des populations concernées et sera donc plus performant.
Autre question capitale pour la planète, le réchauffement climatique qui était le thème d’un sommet organisé à New York en marge de la récente Assemblée générale des Nations Unies. Les experts considéraient qu’il y avait urgence. Les trois dernières décennies ont été plus chaudes que toutes les précédentes depuis 1850.
Divers dérèglements du climat, y compris au Cameroun, le montrent clairement. Nous avons dû nous-mêmes prendre des dispositions pour participer à l’effort international en vue de la réduction des gaz à effet de serre.
J’observe que le dernier G20 s’est aussi intéressé au problème et que, peu de temps auparavant, la Chine et les Etats-Unis avaient adoptés, sur le sujet, des positions plus ouvertes que par le passé. Dans ces conditions, la conférence qui doit se tenir à Paris, en 2015 sur le climat, paraît se présenter sous les meilleurs auspices. Elle se propose d’aboutir à un accord global, contraignant et équitable.
Par équitable, je veux croire que cela signifie qu’un tel accord devrait tenir compte du niveau de développement de chaque pays et des efforts faits par certains Etats pour préserver leurs forêts. C’est évidemment le cas des pays du bassin du Congo qui entretiennent la deuxième réserve forestière mondiale après l’Amazonie, soit l’un des poumons de la planète.
L’assèchement du Lac Tchad devrait également retenir l’attention du Sommet de Paris. Comme je l’avais suggéré récemment à Dakar, nous pensons que ce Sommet pourrait uvrer à la mise en place d’un plan de sauvetage du Lac Tchad.
Si je devais résumer ma pensée, je dirais que l’année qui vient de s’écouler nous a légué son lot de menaces, mais aussi de raisons d’espérer.
Pour faire face à la situation, la communauté internationale ne pourra, me semble-t-il, que faire appel aux valeurs qui caractérisent la société moderne, à savoir la solidarité et la croyance au progrès.
La solidarité, c’est ce qui oblige, dans le sens moral du terme, les pays riches à aider les pays pauvres et à établir avec eux des relations équitables. C’est également ce qui détermine les puissances et les organisations internationales à intervenir dans les zones de conflit, pour mettre fin aux agressions, ou secourir les populations.
La croyance au progrès, c’est la volonté des peuples d’instaurer la démocratie, de garantir les droits de l’homme, de faire reculer la pauvreté et de rendre accessibles à tous l’éducation et les soins de santé.
C’est pourquoi, même s’il existe encore dans le monde des endroits où perdure l’oppression, où subsiste la misère et où l’obscurantisme se maintient, j’ai la conviction que la société humaine finira par l’emporter sur la tyrannie et l’intolérance.
L’attentat ignoble du 07 janvier 2015 à Paris, contre un organe de presse, montre bien jusqu’où peut aller le fanatisme. Je condamne avec force cet acte odieux des adeptes de la violence et de la terreur. Il est clair que dans de telles circonstances, la seule réponse ne peut être que la mobilisation concrète et la détermination de tous contre la barbarie.
Paul Biya le 08 janvier au Palais de l’Unité lors de la présentation des voeux 2015 du corps diplomatiquePRC)/n
Le chef de l’Etat répondait au discours du doyen du corps diplomatique jeudi, lors de la réception des v ux de Nouvel An 2015
Un peu moins de 24 heures après la diffusion sur Internet d’une vidéo attribuée au chef de Boko Haram et menaçant explicitement le Cameroun, le Président de la république a évoqué les actions de la secte, estimant qu’elle est «capable de revenir à la charge» quoiqu’«affaiblie» par les coups de l’armée.
A l’occasion d’un discours prononcé ce 08 janvier au Palais de l’Unité, lors de la cérémonie de présentation des v ux 2015 au Président de la République par le corps diplomatique, Paul Biya a adopté cette fois une posture moins triomphaliste par rapport aux propos tenus le 31 décembre dernier. Le chef de l’Etat indiquait notamment que Boko-Haram devrait «tirer des leçons» face aux pertes enregistrées à l’Extrême-Nord.
Considérant que ce groupe terroriste bénéficie de ramifications à travers le monde, et que la question de la lutte contre le terrorisme devrait être adressée ainsi de manière «globale», Paul Biya a particulièrement indexé l’Union Africaine. «A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la Communauté internationale, et notamment de l’Union africaine et de nos organisations régionales», a estimé Paul Biya, qui a par la suite donné les noms de certaines puissances internationales qui accompagnent le Cameroun.
L’extrait du discours de Paul Biya «Je voudrais aujourd’hui insister sur le caractère global de la menace dont nous sommes l’objet. Ceux qui ont tenté d’asservir le Mali, ceux qui s’en prennent périodiquement à notre territoire national, ceux qui probablement ont influencé certaines factions en Centrafrique et ceux qui ont créé le chaos en Somalie, poursuivent les mêmes objectifs: Etablir leur pouvoir sur la bande sahélienne, de l’Atlantique à l’Océan Indien et y installer leur régime obscurantisme et impitoyable.
A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la Communauté internationale, et notamment de l’Union africaine et de nos organisations régionales. Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. Bien qu’affaibli par les pertes qui lui ont été infligées, notre adversaire n’en reste pas moins capable de revenir à la charge. Ses coups de main au Nord du Mali, et ses attaques répétées contre notre territoire sont là pour nous en convaincre.
Il faut que l’on sache que la distance qui peut séparer un pays des zones de combat n’est pas une assurance tout risque. Pour ma part, je persiste à croire que la menace que représente les djihadistes : Boko-Haram et autres Shebab ne pourra être levé que par une mobilisation au niveau international. Beaucoup l’ont compris. Il reste à en tirer les conséquences. C’est le lieu pour moi de me féliciter du soutien multiforme que nous apporte non seulement l’Organisation des Nations-Unies, mais aussi certaines grandes puissances notamment les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et l’Allemagne. Nous les remercions de leur engagement déterminé à nos côtés dans cette lutte.»
La lutte contre Boko-Haram vue par les diplomates accrédités au Cameroun
Paul Biya prenait la parole jeudi à la suite du discours prononcé par le doyen du corps diplomatique au Cameroun, l’ambassadeur algérien Taoufik Malik. Ce dernier a également appelé à une action globale tout en saluant la «responsabilité» du Cameroun.
«L’année 2014 aura été malheureusement celle de l’acharnement aveugle d’un terrorisme abject sur le Cameroun dans sa partie septentrionale. A l’agression et aux assauts de la secte sans foi ni loi Boko Haram, sont venus s’ajouter les enlèvements de paisibles citoyens et innocents ressortissants étrangers. Je voudrais relever ici, au nom de mes pairs du corps diplomatique, que dans ce combat, le Cameroun a agi avec responsabilité et détermination, ne cédant à aucun chantage, et n’offrant aux criminels aucune opportunité de réaliser leur dessein. Nous nous réjouissons de cette mobilisation et de votre engagement sans cesse renouvelé à mener une lutte implacable contre le terrorisme, une lutte dans laquelle le Cameroun ne devrait pas se sentir seul, car le terrorisme lui est global, ne connaissant pas de frontières et exige ainsi une solidarité et une riposte toute aussi globale», a relevé Son Excellence Taoufik Malik.
Paul Biya, Président de la République du CamerounDR)/n
Son président a présenté quelques éléments, lors d’un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie des v ux aux membres du corps diplomatique présents dans son pays
Prononçant un discours devant les représentants du corps diplomatique accrédité à Yaoundé la capitale du pays, le président de la république du Cameroun a fait savoir qu’après son élection au mois d’octobre 2011 dernier, il envisageait de s’engager résolument vers «la relance de la croissance qui devrait nous permettre de faire reculer la pauvreté et d’assurer de meilleures conditions de vie» aux populations de son pays. Nous savons que cela ne sera pas facile. En particulier parce que l’environnement international est loin d’être favorable. Si l’on excepte les pays dits «émergents», les perspectives de l’économie mondiale sont incertaines. Plusieurs grands pays occidentaux sont menacés de stagnation voire de récession. De plus, dans une économie mondialisée, le risque de contagion ne peut être totalement écarté a fait savoir Paul Biya.
Le président camerounais s’est refusé à faire un procès de la mondialisation dans sa forme actuelle. Mais il en relève quand même quelques dysfonctionnements qui justifient sa stratégie. Au cours des dernières années la spéculation a désorganisé le système financier mondial et la libération précipitée des échanges a perturbé le commerce international. Il est aussi permis d’espérer que les grandes puissances, qui dominent l’économie mondiale, reprennent sérieusement leurs concertations pour mettre en place une régulation qui prenne en compte les intérêts des différentes catégories de pays: industrialisés, émergents et en développement. Or, l’on voit que pour le moment, l’heure est plutôt à la recherche de solutions pour les problèmes du monde occidental, c’est-à-dire les déficits budgétaires et les dettes souveraines a constaté Paul Biya.
Face à cette situation le Chef d l’Etat propose un ensemble de solutions au premier rang desquelles figure la stratégie sous-régionale. Dans cette période incertaine, le Cameroun n’a d’autre choix que de se lancer dans la bataille de la relance avec les atouts qui sont les siens. Dans cette perspective, l’intégration régionale nous offre des possibilités qui ont été jusqu’à présent peu exploitées. Autant les progrès sont sensibles sur le plan institutionnel, autant les retombées se font attendre sur le plan économique. Le programme économique régional peine à se mettre en route a-t-il fait observer. Dans l’esprit du président Camerounais, il s’agit d’inverser la tendance dans les échanges sous-régionaux, tout en tirant profit de la complémentarité des différentes économies dans la zone CEMAC. A titre d’exemple, il est regrettable que nos échanges commerciaux au sein de la zone CEMAC ne représentent qu’un pourcentage négligeable par rapport à l’ensemble de notre commerce extérieur. Sans doute faudra-t-il un sursaut de volonté politique pour accélérer le processus d’intégration régionale a indiqué Biya pour clôturer sur ce sujet.
Des ambassadeurs accrédités remettent leur lettre de créance au président Paul Biyaprc-cm)/n