La déclaration de Marafa Hamidou Yaya devant la Cour suprême du Cameroun le 17 mai 2016

Par Marafa Hamidou Yaya, ex-ministre d’Etat, Ancien Secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun

Monsieur le Premier Président,
Honorables Membres de la Haute Cour,

Ce serait une audace déplacée que de vouloir vous parler en juriste. Aussi vais-je me placer sur le terrain des principes gouvernant l’administration de la justice, et non sur celui de la démonstration juridique à proprement parler.

Le premier principe que je veux invoquer, j’en emprunte l’expression à votre prédécesseur dans son allocution du 27 février 2014. Il disait alors: « Le manquement aux devoirs du statut de la magistrature pourrait s’analyser en un défaut d’impartialité. L’impartialité se définit alors comme une absence de préjugés. l’impartialité s’applique non seulement aux magistrats du siège mais aussi à ceux du parquet. Le magistrat doit faire preuve d’une parfaite neutralité dans l’examen d’un dossier de procédure et non en faire une affaire personnelle.Il ne doit pas se laisser «envahir» par toutes sortes de pressions extérieures. ».

Il est évident que, s’agissant de mon cas particulier, ce principe d’impartialité, peut-être le plus impérieux parmi ceux qui s’imposent à l’autorité judiciaire, ce principe dis-je est bafoué.

Le magistrat FOE Jean Claude Robert a été nommé à la Cour suprême par décret no. 2014/57 du 18 décembre 2014. Par ordonnance en date du 04 mars 2015, il a été désigné membre de la Section spécialisée de la Cour Suprême, devant connaître et juger mon recours devant cette auguste Institution.

Quelles fonctions occupait-il avant cette élévation? Celles de Procureur Général près la Cour d’Appel du Centre, dans lesquelles il se trouve avoir instruit l’accusation contre moi.

Il y aurait déjà dans ce fait même de quoi douter de son indépendance.

Mais le doute laisse place à la certitude, à la certitude de la parfaite partialité de M. Foe, dès lors qu’on examine quelle a été son attitude à mon égard au cours de l’instruction.

M. Foe écrivait dans un rapport du 29 août 2012 à l’attention du Garde des Sceaux:

«J’ai l’honneur de vous rendre compte de ce que l’audience criminelle du 27 août 2012 du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi a été consacrée aux réquisitions finales du Ministère Public et aux observations des avocats de l’Etat et de la liquidation CAMAIR.

Il s’est agi pour le Ministère Public de démontrer que la réunion convoquée et présidée par le Secrétaire Général de la Présidence de la République, MARAFA HAMIDOU YAYA, relative à l’acquisition du BBJ-2, (.) n’a en réalité été que l’occasion pour MARAFA HAMIDOU YAYA d’instruire le Ministère des Finances MEVA’A M’EBOUTOU Michel de virer l’argent à GIA, pour garantir d’urgence un avion déjà sorti des chaînes de BOEING. (.)

En conséquence, le Ministère Public a requis leur culpabilité.»

Or, le Ministre MEVA’A M’EBOUTOU, c’est-à-dire le principal témoin de M. Foe, a dit toute autre chose devant les juges.

Loin d’affirmer que les modalités d’acquisition du Boeing me revenaient, et lui avaient été imposées par moi, il les a revendiquées à plusieurs reprises devant le juge comme ayant été les siennes.
Je ne citerai que l’une de ces occurrences.

Lors de son audience du 26 juillet 2012, le Ministre MEVA’A M’EBOUTOU a affirmé sans équivoque qu’il n’a pas reçu d’instructions du Secrétaire Général de la Présidence de la République pour payer cette dépense, qu’il ne lui a pas donné ampliation de ses correspondances et qu’il ne l’a pas non plus informé de l’ordre de paiement donné à la SNH.

Le Ministre MEVA’A M’EBOUTOU a également réaffirmé que c’est lui qui a refusé l’émission d’une lettre de crédit que je soutenais et qui aurait empêché à notre pays de décaisser de l’argent.

Ce Secrétaire Général qui ne donne pas d’instructions, n’est pas tenu informé des correspondances et des ordres de paiement ni par le ministre en charge des Finances ni par la SNH, ce Secrétaire Général qui, en somme, ne paraît avoir pesé en rien dans ce processus, je n’ai pas besoin de vous rappeler qu’il a l’honneur de se tenir devant vous aujourd’hui.

Pour résumer, j’aurais eu aujourd’hui parmi mes juges quelqu’un qui a requis ma culpabilité, et qui l’a requise en donnant aux déclarations de son principal témoin un sens exactement inverse à leur sens réel et objectif.

Vous me permettrez de penser que, de ce fait, je ne suis pas traité avec impartialité et ne l’ai jamais été jusqu’à maintenant. Je garde cependant espoir tandis que je passe à l’invocation d’un second principe.

Un autre Premier Président de votre Cour a dit: «Comme toute uvre humaine, la Justice est faillible. Voilà pourquoi Roger Perrot a pu écrire et à juste titre que: «la justice des hommes doit admettre qu’elle peut se tromper» (.). Et à la fin de la journée, lorsque nous quittons le Palais de justice, nous devons toujours nous demander si un innocent ne croupit pas injustement en prison de notre fait?»

Ce Premier Président, c’est vous-même. C’était à l’occasion de la rentrée solennelle de la Cour Suprême le mardi 23 février dernier.

Je peux donc remercier la providence qui a placé parmi mes juges une individualité partiale, mais qui a aussi mis à leur tête une personnification du plus grand courage que l’on puisse exiger d’un magistrat. Le courage de ne se laisser guider que par la vérité, quoi qu’il en coûte à l’institution et aux hommes qui l’animent de reconnaître leurs erreurs, quelles que soient les pressions extérieures qui s’exercent sur eux.

La vérité factuelle, simplement factuelle, est que je suis innocent.

Monsieur le Premier Président,
Pour asseoir ma condamnation, les juges du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi ont invoqué deux (2) jurisprudences. Malheureusement, les deux jurisprudences qu’ils ont exhumé, sont obsolète pour l’une et inappropriée pour l’autre.

Concernant la 1ère jurisprudence, il est curieux de constater que les premiers juges ont affirmé péremptoirement «Qu’il importe peu que ce crime n’ait pas profité à tous de façon égale, la Cour Suprême ayant décidé dans un arrêt no. 23 rendu le 1er décembre 1964 qu' »il n’est pas nécessaire pour que le détournement soit punissable qu’il ait profité personnellement à son auteur »; que le détournement de 29.000.000 $ US est ainsi indivisément imputable à tous les accusés, qui ont pris part à sa commission suivant les procédés sus décrits;»

Cette jurisprudence qui date de 1964 est obsolète car elle a été rendue sur la base de la loi no. 62/10 du 9 novembre 1962 portant répression des atteintes à la fortune publique dont les dispositions ont été abrogées par la loi 67-LF-1 du 12 juin 1967 portant institution d’un Code Pénal du Cameroun, lequel exige aujourd’hui l’obtention ou la rétention frauduleuses d’un bien appartenant à l’Etat comme élément matériel de l’infraction.

Pour ce qui concerne la 2ème jurisprudence, les premiers juges ont énoncé que l’intention de commettre l’infraction n’était pas déterminante en rapportant «que s’agissant de la volonté, la chambre criminelle de la Cour de cassation française a fixé la jurisprudence en décidant, dans un arrêt du 4 janvier 1902 ( il y a plus de cent ans!) que « l’élément intentionnel résulte de la nature même du délit et n’a pas besoin d’être affirmé par le Juge».

Cette jurisprudence est inappropriée car l’arrêt de la Chambre criminelle du 04 janvier 1902 concerne des faits relatifs à l’ancienne infraction française d’« excitation de mineurs à la débauche » aujourd’hui requalifiée en France, en «incitation à la corruption des mineurs».

Cette solution est par ailleurs aujourd’hui remise en cause puisque la Cour de Cassation exige désormais la démonstration d’un élément moral même pour cette infraction. Une nombreuse jurisprudence de la Cour de Cassation française illustre ce revirement jurisprudentiel.

Monsieur le Premier Président,
Encore une fois, la vérité factuelle, simplement factuelle, est que je suis innocent.

C’est ce que l’homme que vous avez devant vous espère que vous reconnaîtrez. Un homme qui a servi son pays et son peuple, un homme qui sans doute a commis des erreurs mais n’a jamais volé ni personne ni l’Etat, un homme qui garde une foi sincère en la justice de son pays.

Enfin, vous me permettrez, Monsieur le Premier Président, de réserver les derniers mots de cette adresse à mes Conseils. Je parlais il y a un instant du grand courage qu’il y avait, de votre part, à reconnaître la faillibilité de la justice. Cette qualité, mes Conseils l’incarnent tout autant, eux qui ont bravé menaces et intimidations pour porter si loin et si longtemps ma cause. Pour cela, ils méritent que, à l’ultime étape de la procédure, et devant la plus haute juridiction de notre pays, je leur rende solennellement hommage. Leur exemple honore notre institution judiciaire et nous donne espoir en l’avenir de notre nation

Marafa Hamidou Yaya en costume (photo pour illustration)
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Marafa et Fotso condamnés à 20 ans de prison par la Cour suprême

La haute juridiction du Cameroun a confirmé mercredi matin la culpabilité des deux personnalités, réduisant cependant leur peine de 25 à 20 ans de prison pour le détournement de 21 milliards de FCFA

La Cour suprême a condamné mercredi, 18 mai 2016 au petit matin, en leur présence, Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso à 20 ans d’emprisonnement pour le détournement de 31 millions de dollars (21 milliards de F CFA) destinés à l’achat d’un avion présidentiel, le fameux BBJ-II.

Julienne Kounda, ex-directrice générale adjointe de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) – banque dont Yves Michel Fotso fut le président du Conseil d’administration – qui avait été condamnée en instance à 10 ans de prison, a été relaxée.

La Cour suprême du Cameroun a reconnu que l’ancien secrétaire général de la présidence de la République a agi de « concert criminel » pour permettre à l’ex-administrateur directeur général de la défunte compagnie aérienne du Cameroun (Camair) de mettre en place un montage financier complexe ayant abouti au détournement des 21 milliards de F CFA.

La Haute juridiction s’était emparée du dossier opposant l’Etat à Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso, pour un examen en pourvoi de cassation, sur demande des intéressés. Ces derniers espéraient par ce moyen retourner l’affaire en leur faveur. Mais l’instance vient de confirmer la culpabilité établie le 22 septembre 2012 par le Tribunal de grande instance du Mfoundi.


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Cour suprême: l’examen du recours de Marafa et Fotso (encore) renvoyé

Les deux personnalités étant absentes au tribunal mardi, la haute juridiction a renvoyé leur audience au 03 mai prochain. Des cas de maladie évoqués

Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso n’étaient pas présents à la haute juridiction mardi, 05 avril, pour l’audience programmée en rapport avec l’examen du pourvoi en cassation introduit par les deux personnalités. Le premier président de la Cour suprême, Daniel Mekobe Sone, a renvoyé l’audience au 06 mai 2016.

Les avocats de l’ancien ministre d’Etat ont indiqué que leur client «est interné à l’hôpital général depuis le 23 mars dernier», au lendemain de sa dernière présence au tribunal, le 22 mars dernier. A cette date, l’audience n’avait pas toujours eu lieu, du fait qu’Yves Michel Fotso, ancien administrateur-directeur général de la défunte Camair – ne s’était pas rendu au tribunal.

A l’audience du 05 avril, les avocats de Marafa Hamidou Yaya ont sollicité un renvoi sous trentaine. Les conseils de Yves-Michel Fotso, qu’on dit souffrant depuis plusieurs semaines, ne se sont pas présentés à l’audience hier, de même que l’ex-ADG de la défunte Camair.

Pour rappel, les deux personnalités ont été condamnées en instance en septembre 2012 à 25 ans de prison ferme chacun, pour coaction de détournement de la somme de 29 millions de dollars destinés à l’acquisition d’un aéronef neuf pour les voyages du chef de l’état.

Messieurs Marafa et Fotso avaient tous deux introduit un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. Malgré l’enrôlement de ce recours, l’examen de l’affaire pourrait connaitre plusieurs reports étant donné que la haute juridiction ne peut juger en matière pénale, en l’absence d’un accusé.


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Cour suprême: l’affaire Fotso et Marafa renvoyée au 05 avril

Enrôlé à la haute juridiction du Cameroun le 22 mars, le pourvoi en cassation introduit par les deux personnalités n’a pas été examiné mardi du fait de l’absence de l’une des parties

La section spécialisée de la Cour suprême du Cameroun a renvoyé, au 05 avril 2016, la prochaine audience de l’affaire Marafa Hamidou Yaya et Yves-Michel Fotso. Si le premier s’est présenté hier à la Haute juridiction pour le premier enrôlement du pourvoi de cassation introduit par les deux personnalités, ce n’était pas le cas du second. L’état de santé de Yves-Michel Fotso,- directeur général de l’ancienne compagnie aérienne du Cameroun – en serait la cause.

Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général à la présidence de la République; ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et Yves Michel Fotso – ancien administrateur directeur général de la Camair – ont été condamnés en instance en septembre 2012 à 25 ans de prison ferme chacun, pour coaction de détournement de la somme de 29 millions de dollars destinés à l’acquisition d’un aéronef neuf pour les voyages du chef de l’état.

La Cour suprême a décidé d’examiner le pourvoi en cassation (recours) introduit par les deux personnalités, un peu plus de 41 mois après leur condamnation.


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Fuite d’Omar el-Béchir: la Cour suprême sud-africaine examine l’affaire

La Cour suprême d’appel examine si le gouvernement sud-africain avait pour obligation d’arrêter le président soudanais, présent en Afrique du Sud lors du sommet de l’UA en juin 2015

En Afrique du Sud, l’affaire Béchir est de nouveau sur le devant de la scène. La Cour suprême d’appel examine si le gouvernement sud-africain avait pour obligation d’arrêter le président soudanais, présent en Afrique du Sud lors du sommet de l’UA en juin 2015. En effet, Omar el-Béchir est depuis plusieurs années recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

Juin 2015, le président el-Béchir est à Johannesburg pour le sommet de l’Union africaine. Plusieurs organisations des droits de l’homme saisissent la justice sud-africaine pour obliger le gouvernement à arrêter le leader soudanais. Dans les heures qui suivent, el-Béchir quitte rapidement le territoire et, dans la foulée, la Cour de Pretoria rend son verdict : le gouvernement a pour obligation de l’arrêter, étant signataire du statut de Rome.

Depuis l’affaire fait polémique, le gouvernement a-t-il violé ces accords internationaux et sa propre Constitution en refusant de l’interpeller ? C’est que soutiennent ces différentes organisations des droits de l’homme. Non, répond le gouvernement, el-Béchir dispose d’une immunité en tant que chef de l’Etat prévu par la loi sur l’immunité, un texte ratifié par Pretoria.

Aujourd’hui, la Cour d’appel entend la plaidoirie des différentes parties. Elle devra trancher à la question suivante : si l’Afrique du Sud reconnait la CPI, les textes supplantent-ils la loi sud-africaine ? Théoriquement, on devrait avoir un jugement dans la journée de ce vendredi, à moins que les plaidoiries cet après-midi trainent en longueur.

Sous le coup d’une demande d’extradition, le président soudanais Omar el-Béchir (c) a posé sur la traditionnelle photo de famille des dirigeants de l’UA, dimanche 14 juin.
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Bolloré méprise la justice camerounaise et a détruit nos vies!

La Cour suprême nous a donné raison depuis 1993 mais le Groupe Bolloré ne s’exécute pas

Plus de 34 ans à nous battre contre le géant français !
Par arrêt n° 51/CC du 3 juin 1993, la Cour suprême du Cameroun a confirmé la condamnation de la société Socopao, filiale du Groupe Bolloré installée à Douala, à nous verser environ 89 millions de Fcfa.

Nous pensions que nos efforts et ceux de nos avocats avaient enfin porté ; cet arrêt de la Cour suprême était en effet l’aboutissement d’une bataille judiciaire entamée depuis 1981.

Nous étions alors partenaires dans la vente de Voakanga, matière première très recherchée, même actuellement encore, pour la fabrication de médicaments. Nous avons entreposé, par le biais des Ets Ohandja, cette marchandise dans les locaux de la société Socopao à Douala. Cette dernière avait l’obligation de traiter la marchandise, périssable, tandis que nous cherchions acquéreur. Lorsque nous avons trouvé preneur et souhaité récupérer notre marchandise, personne n’a été en mesure de nous la restituer, pas même de nous indemniser au titre de cette perte.

Nous avons alors mis nos petites économies dans une procédure judiciaire. Successivement le TGI de Yaoundé dans son jugement civil n° 178 du 30 décembre 1987, la Cour d’appel du Centre dans son arrêt n° 282/Civ du 5 juin 1991et la Cour Suprême du Cameroun en 1993 nous ont donné raison.

La société Socopao uvre de tous les stratagèmes pour ne pas faire face à ses obligations. Elle déclare notamment ne pas avoir d’argent sur ses comptes pour exécuter la décision. Elle brasse pourtant plusieurs milliards de Francs CFA et le Groupe Bolloré prospère en Afrique et au Cameroun.

La société Socopao a même réussi à obtenir une décision d’escroquerie au jugement d’un juge de première instance et pensait ainsi s’être débarrassée du problème. C’est désormais ce document qu’elle brandit y compris lorsque nous sollicitons les responsables au siège du Groupe en région parisienne.

Les responsables du Groupe Bolloré savent pourtant tous que cette décision n’a aucune portée puisque la loi camerounaise leur imposait, une fois le jugement obtenu, de retourner devant la Cour suprême pour une révision de l’arrêt de 1993, ce qui n’a pas été fait. Car ces mêmes arguments avaient déjà été rejetés par la Cour suprême. Leur dette à notre endroit est donc devenue définitive d’un point de vue juridique car ils ne peuvent plus la contester.

Aujourd’hui, avec les intérêts, notre créance s’élève à plusieurs centaines de millions de Fcfa.
Le Groupe Bolloré nous sait malades, tous les deux, affaiblis et épuisés par ces décennies de combat judiciaire. Nous avons tout perdu et tout hypothéqué en frais de procédures pendant toutes ces années : notre santé, l’avenir de nos familles, devant un Groupe Bolloré tout puissant, indifférent et méprisant.

S’il reste un peu d’humanité aux responsables de ce Groupe, qu’ils nous permettent de nous soigner dignement et de finir nos jours en laissant quelque chose à nos familles.

Nous sommes des patriarches africains : cette injustice sera un jour vengée !


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Cameroun: plaidoyer contre une suspension de médias par le CNC

L’avocat général de la Cour suprême du Cameroun, Ayah Paul Abine, a dénoncé les mesures de suspension prises contre les médias à capitaux privés locaux par le Conseil national de la communication

L’avocat général de La Cour suprême du Cameroun, Ayah Paul Abine, a dénoncé les mesures de suspension prises contre les médias à capitaux privés locaux par le Conseil national de la communication (CNC).

Le haut magistrat, également président du Parti d’action du peuple (PAP), dans une tribune publiée samedi, estime que la suspension de la chaîne de télévision Afrique Media ainsi que d’autres suspensions des organes de presse, par le CNC va «à l’encontre de la loi, est nulle et de nul effet».

Dans son argumentaire, Ayah Paul Abine se fonde sur la loi de décembre 1990 régissant la communication sociale au Cameroun qui dispose, en son article 17, que «l’interdiction d’un organe de presse peut être prononcée par le ministre chargé de l’Administration territoriale» en cas d’atteinte à l’ordre public ou aux bonnes m urs.

«Nous n’avons pas eu le privilège de trouver une loi qui accorde simultanément le pouvoir d’interdiction à un autre service quelconque outre ledit ministre», a-t-il souligné.

En dépit du décret créant le CNC et en fixant les compétences, le magistrat souligne la primauté de la loi sur le décret en cas de conflit: un décret signé en application d’une loi ne peut jamais valablement contredire ladite loi, à moins de se revêtir d’illégalité.

Il va donc sans dire, insiste-t-il, que la compétence du CNC, telle que régie par un décret, « s’effondre devant les dispositions expresses de la loi reconnaissant au ministre chargé de l’Administration territoriale la compétence d’interdiction exclusive ».

Pour Ayah Paul Abine, toute décision contraire à cette analyse ne serait dictée que par la défiance, la vengeance ou l’ignorance.

S’agissant spécifiquement d’Afrique Media, suspendue pour un mois le 4 juin dernier pour « récurrence des dérapages professionnels », ses panélistes ayant régulièrement « proféré des accusations non justifiées et des appels à la haine susceptibles de porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et pays étrangers », son cas est en ce moment l’objet d’un affrontement à distance entre le CNC et le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

Le 2 octobre 2015, le dernier cité de demandait au président par intérim du Conseil, Peter Essoka, de « faire ordonner la levée de la mesure de suspension temporaire de la chaîne de télévision panafricaine Afrique Media ».

La sanction étant arrivée à expiration depuis le 5 septembre suivant, M. Tchiroma demandait « la reprise immédiate des activités de cette chaîne de télévision ».

En réponse, le CNC avait indiqué non seulement qu’il n’était pas placé sous la tutelle du ministère de la Communication, mais qu’en plus, en [i « dépit des mesures prises par les autorités administratives compétentes, Afrique Media n’a jamais cessé d’émettre sur le territoire du Cameroun, bravant la décision prise par le CNC, non pas, de fermer ses bureaux, mais de suspendre effectivement ses émissions pour une période d’un mois ».


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Libéré, Paul Erik Kingue veut demander réparation à l’Etat

Remis en liberté grâce à une décision de la Cour suprême après près de huit années d’incarcération, l’ancien maire de Njombé Penja demande 17 milliards de F CFA à titre de réparations et un emploi

Paul Eric Kingué, l’ancien maire de la commune de Njombé Penja, envisage d’entamer une procédure judiciaire pour obtenir réparation du «préjudice» subi du fait de sa détention pendant près de huit années. L’ancien élu a recouvré la liberté grâce à une décision rendue par la Cour suprême du Cameroun le 16 juillet dernier, dans le procès qui l’opposait depuis 2008 à la Société des Plantations du Haut-Penja (PHP).

«Il est indiscutable que je viens de subir un préjudice. Un Etat normal ne doit même pas attendre que je vienne demander cette réparation (.) Au cas où l’Etat ne réparerait pas le préjudice qu’il m’a causé, j’userai de tous les moyens de droit et qu’on répare tout ce préjudice que j’ai subi. Ce ne sera pas une faveur. Un Etat qui est prompt à vite arrêter doit également être prompt à vite payer quand il se trompe», indique Paul Eric Kingue, dans une interview accordée au quotidien privé Mutations vendredi, 24 juillet 2015.

Le 29 août 2014, le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de l’ONU avait émis un avis qualifiant la détention de l’ancien maire de Njombé Penja d’«arbitraire.»

Sur les antennes de Radio France internationale (RFI) samedi, 25 juillet, Paul Eric Kingué a indiqué qu’il évalue le montant des réparations que l’Etat devrait lui verser à 17 milliards de F CFA. Il a aussi souligné qu’il doit être réintégré dans sa position de maire ou, à défaut, lui donner un « poste équivalent ».

Cependant, il est à souligner que la Cour suprême n’a pas accordé un acquittement à Paul Erik Kingué. Comme le précise l’hebdomadaire judiciaire Kalara, dans son édition du 20 juillet dernier, La Haute juridiction a annulé la procédure d’instruction qui avait conduit le maire en prison de même que les décisions du tribunal de grande instance du Moungo à Mbanga et celle de la cour d’appel du Littoral. Même si elle a procédé à l’annulation du mandat d’incarcération pour de nombreuses irrégularités constatées dans l’instruction de son affaire, la Cour suprême a néanmoins prescrit que l’enquête judiciaire recommence à zéro là où elle a commencé, c’est-à-dire au tribunal de grande instance du Moungo à Nkongsamba (Littoral-Cameroun).

«Il n’a pas été acquitté par la Cour suprême du Cameroun comme ses proches et lui le souhaitaient», précise Kalara.

Paul Eric Kingue
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Paul Erik Kingue libre

La Cour suprême du Cameroun a cassé jeudi les condamnations prononcées en instance contre l’ancien maire de la commune de Njombé-Penja. Il a été acquitté après sept années passées en prison

Une décision pour lui redonner la joie de vivre. La Haute juridiction du Cameroun a ordonné jeudi, 16 juillet, la mise en liberté de l’ancien maire de Njombé-Penja, commune située dans le département du Moungo, région du Littoral. Cet arrêt de la Cour suprême survient, pour Paul Erik Kingue, deux jours après la perte de son frère ainé et un peu plus de quatre ans après celle de son fils.

«J’ai perdu tout ce que j’avais de ma vie, en dehors de ma propre vie. C’est Dieu qui me maintient debout au regard des péripéties insupportables que j’ai connues», a -t-il déclaré hier à la presse, à la sortie de l’audience.

Paul Erik Kingue est néanmoins retourné en prison, attendant le certificat de levée d’écrou.

C’est donc la fin du calvaire pour celui qui aura passé un peu plus de sept années en prison, après des condamnations prononcées en instance et en appel. La Cour suprême était son dernier recours judiciaire.

Chronologie des faits
Arrêté le 28 février 2008, à la suite de ce qui avait été qualifié d’émeutes de la faim, le Tribunal de grande instance de Nkongsamba avait condamné le maire, le 19 janvier 2009, à six ans de prison ferme, et 800 millions de F CFA de dommages et intérêts à la Société des plantations du Haut-Penja.

Le 29 février 2012, Paul Eric Kingué avait de nouveau été condamné par le tribunal à une peine de prison à perpétuité pour un détournement présumé de deniers publics alors qu’il exerçait le mandat de maire de la commune de Njombé Penja.

En appel, le 26 mars 2012, la cour d’appel du Littoral avait réduit la réclusion perpétuelle à dix ans d’incarcération.

Le 29 août 2014, le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de l’ONU émettait un avis qualifiant la détention de l’ancien maire de Njombé Penja d’arbitraire.

Le 21 mai 2015, les juges de la Cour suprême se prononcèrent en faveur de la relaxe du maire au motif que les deux procédures qui le maintenaient en détention étaient entachés de nombreuses irrégularités.

«L’acte que la Cour suprême vient de poser est l’arbre qui casse la forêt. Il ne faudrait pas que la Cour suprême s’érige en juridiction qui vient corriger les jugements que les instances inferieures auraient dû faire. Si c’est le cas, les dommages seront énormes. Je viens de passer huit ans en prison pour rien», a expliqué Paul Eric Kingue jeudi aux journalistes.


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Cameroun: Des responsables nommés dans les sections spécialisées de la Cour suprême

Le ministre de la Justice a signé un arrêté ministériel vendredi, portant nomination de responsables dans les sections spécialisées des trois chambres de la Haute juridiction

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a publié un arrêté ce vendredi, 19 juin, portant nomination de responsables dans les sections spécialisées de la Cour suprême du Cameroun.

Laurent Esso a décidé de redonner du sang neuf et de pourvoir certains postes qui étaient vacants dans les chambres judiciaire, administrative, et celle des comptes de la Haute juridiction depuis le vaste réaménagement opéré dans la magistrature le 18 décembre 2014.

Au niveau de la Chambre judiciaire, le Minjustice a nommé les présidents des sections: civile; commerciale; pénale; sociale et droit traditionnel.

La Chambre administrative a été réaménagée en ses sections: Contentieux de la fonction publique; contentieux des affaires foncières et domaniales; contentieux des contrats administratifs; contentieux de l’annulation et des questions diverses.

La Chambre des comptes de la Cour suprême accueille de nouveaux responsables pour sa part dans ses sections: contrôle et jugement des comptes des comptables des établissements publics de l’Etat; contrôle et jugement des comptes des entreprises du secteur public et parapublic; et au niveau de la section des pourvois.


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Le verdit de l’affaire Paul Eric Kingue renvoyé au 16 juillet; le CL2P demande d’y « mettre un terme »

Par Joël Didier Engo, Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P)

Nous ne perdrons jamais à attendre…face à l’imprévisibilité revendiquée par la machine judiciaire au Cameroun.

En effet ce jeudi 18 juin 2015, la Cour Suprême du Cameroun a étonnement exigé la production de l’original du dossier de la condamnation à vie de Paul Eric Kingué par le TGI de Nkongsamba le mercredi 29 février 2012. Mais comment ne pouvait-elle pas l’avoir intégré dans ses délibérations précédentes???

En effet lors de l’audience du 21 mai dernier, le conseiller-rapporteur et le ministère public s’étaient unanimement prononcés en faveur de la relaxe pure et simple de l’ancien maire de Njombé-Penja, au motif que les deux procédures qui le maintiennent en détention – une détention reconnue arbitraire dans un Avis rendu par le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU – étaient entachées d’irrégularités.

Ainsi donc le 21 mai 2015 la Cour Suprême considérait qu’il s’agissait de raisons suffisantes pour mettre le procès en délibéré pour ce 18 juin 2015; et le 18 juin 2015 s’aperçoit qu’elle ne posséderait pas l’original du dossier de la condamnation à vie de Paul Eric Kingué par le TGI de Nkongsamba le mercredi 29 février 2012.

Que sera-t-il passé entre ces deux dates (21 mai 2015 – 18 juin 2015)? Nous ne le saurons vraisemblablement jamais.

Il n’empêche que le président de la même cour a, à la stupeur générale, procédé au renvoi du verdict au 16 juillet 2015. Nous osons encore et toujours croire que – dans un dernier sursaut de rationalité – la Haute Cour du Cameroun va mettre définitivement un terme à cette séquestration d’un innocent qui dure depuis bientôt huit (08) années.

Paul Eric Kingué à la sortie de l’audience du 21 mai devant la Cour Suprême du Cameroun
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Selon Issa Tchiroma, Lydienne Eyoum n’aura pas de grâce présidentielle, avant «50 ans

Le porte-parole du gouvernement camerounais a indiqué mercredi sur la CRTV qu’une telle demande ne pourrait être envisagée qu’avec «les successeurs du président Paul Biya»

Le verdict rendu par la Cour suprême du Cameroun hier, mardi 09 juin, sur le pourvoi en cassation introduit par Me Yen-Eyoum, a été pris «en toute liberté», «en toute équité» sans immixtion du pouvoir exécutif, a défendu le porte-parole du Gouvernement camerounais ce mercredi, 10 juin, au cours du journal de la mi-journée sur la radio publique nationale.

La Haute juridiction a confirmé mardi la condamnation à 25 ans de prison de l’avocate française d’origine camerounaise. La peine avait été prononcée par le Tribunal criminel spécial le 26 septembre 2014 en reconnaissant Lydienne Eyoum coupable du détournement de deniers publics estimés à 1,07 milliard de F CFA.

«On reproche à Mme Lydienne Eyoum d’avoir détourné de l’argent. Elle était commise par les ministres des Finances de l’époque pour recouvrer de l’argent qui revenait au gouvernement camerounais (.) Lorsqu’elle a récupéré cet argent, alors que de manière claire et objective le ministre de l’époque lui avait instruit de déposer cet argent dans le Trésor public, cet argent elle l’a déposé dans son compte. Ce qui constitue un détournement établi. Et ensuite elle en a fait ce qu’elle voulait, une partie elle l’a reversé, et une autre partie, plus importante, elle l’a conservé pour elle-même», a tenu à résumer Issa Tchiroma ce 10 juin.

L’avocate a désormais épuisé toutes les voies de recours judiciaires. Seule hypothèse envisageable pour qu’elle soit libre à présent: la remise de peine par le président de la République. Maître Wasserman, l’un des avocats français de Lydienne Eyoum, a indiqué sur RFI qu’il comptait sur une pression de la diplomatie française sur le Cameroun dans ce sens. Le Franco-camerounais Michel Thierry Atangana a bénéficié d’une grâce présidentielle le 18 février 2014 après 17 années passées dans les geôles camerounaises. Grâce qui lui a permis de recouvrer la liberté en même temps que de nombreuses autres personnalités et condamnés. Michel Thierry Atangana, reconnaissant le rôle joué par la France pour sa libération, a mis sur pied, le 20 mars 2014 un comité de soutien à Lydienne Yen Eyoum, cette autre «Française», espérant aussi voir sa libération.

Revenant sur la libération de Michel Thierry Atangana, le porte-parole du gouvernement camerounais a indiqué ce mercredi qu’«il s’est agi d’un cas exceptionnel qui ne se répète que tous les 50 ans.» «C’était dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de notre indépendance», a-t-il souligné.

«Je ne vois pas en quoi ça pourrait créer une jurisprudence, si jurisprudence il y a. Au bout de 50 ans probablement, les successeurs du président Paul Biya, s’ils en ont convenance, s’il y avait de telles circonstances, pourraient peut-être accéder à une telle demande», a affirmé Issa Tchiroma Bakary sur la Crtv Radio (Poste national).

«Traitement asymétrique»
D’autres acteurs s’intéressent également à cette affaire. Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire – qui avait émis un avis sur la détention de Michel Thierry Atangana peu avant sa libération – a demandé mardi, 09 juin 2015, au Cameroun, de «prendre des mesures nécessaires afin de remédier au préjudice matériel et moral» subi par l’avocate franco-camerounaise dans le cadre de sa détention.

Interpellé sur cette actualité, le ministre de la Communication a répondu: «Je mets quiconque au défi de prouver qu’il y a eu une faille dans le respect du code de procédure pénale ou du Code pénal de notre nation». Ajoutant qu’il faut «qu’ils cessent de faire un procès à notre tribunal», «qu’ils cessent de procéder à des accusations diffamatoires, attentatoires à l’honneur de notre gouvernement, de notre pays, et du chef de notre Nation.»

M. Tchiroma s’est par ailleurs plaint de «l’iniquité dans le traitement de l’information», qu’il dit avoir observé sur RFI. Le porte-parole du gouvernement a expliqué avoir été interviewé hier par la radio française, après le verdict de la Cour suprême, pendant «plus de 7min» ; et d’avoir écouté en tout moins de 1min30s de son intervention, contrairement aux avocats et proches de Lydienne Eyoum qui auraient eu du temps d’antenne plus long. Le ministre a dénoncé un «traitement inacceptable, inamical, asymétrique, injuste», avant de lier France 24 également à sa critique.

«RFI comme France 24 ne représentent pas la voix de la France. La voix de la France est portée par le président français, par le ministre des Affaires étrangères, par les plénipotentiaires désignés par le gouvernement français», a affirmé Issa Tchiroma. Pour lui, le cas Lydienne Eyoum ne devrait pas entacher les relations entre la France et le Cameroun. «Les relations sont au beau fixe: de gouvernement à gouvernement, de président à président; de nation à nation, a-t-il relevé.

«A l’heure où nous parlons, il y a beaucoup de Camerounais qui se trouvent dans les prisons françaises. Mais jamais, au grand jamais, le gouvernement camerounais ou le chef de notre Nation n’a eu à interférer, à intervenir sur le processus judiciaire qui aboutit à la condamnation de tous ceux qui ont commis des délits de droit commun» et qui se retrouvent «dans les prisons françaises»,a conclut le porte-parole du Gouvernement camerounais.

Issa Tchiroma, ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement camerounais
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Affaire Lydienne Eyoum: l’ONU interpelle le Cameroun

L’Organisation des Nations Unies a demandé mardi au Cameroun de «remédier au préjudice matériel et moral» de l’avocate franco-camerounaise, condamnée à 25 ans de prison par la Cour suprême

Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a demandé mardi, 09 juin 2015, au Cameroun, de «prendre des mesures nécessaires afin de remédier au préjudice matériel et moral» de l’avocate franco-camerounaise Lydienne Yen-Eyoum, condamnée à 25 ans de prison «détournement de deniers publics» et dont la peine a été confirmée le même jour par la Cour suprême.

Pour cette instance humanitaire, l’auxiliaire de justice, qui doit bénéficier d’une «réparation intégrale», a été interpellée «sans aucune notification des raisons d’une telle arrestation».

Arrêtée en janvier 2010, Lydienne Yen-Eyoum a été condamnée à 25 ans de prison le 26 septembre 2014 par le Tribunal criminel spécial, (TCS), une cour spéciale statuant sur des crimes économiques, pour avoir distrait un somme de 1,077 milliard FCFA.

Mandatée par le ministère des Finances pour une opération de recouvrement de créances auprès de la Société générale de banques au Cameroun (SGBC), filiale du français Société générale (SG), il lui a été reproché d’avoir retenu ce montant dans son compte personnel.

Pour ses conseils cependant, le montant querellé représente les frais accessoires ainsi que la commission prévus par la convention liant les parties.

Mardi, Lydienne Yen-Eyoum a été déboutée de son pourvoi en cassation introduit auprès de la Cour suprême du Cameroun.


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Cour suprême: Peine de 25 ans de prison confirmée pour Lydienne Eyoum

La Haute juridiction du Cameroun a confirmé mardi le jugement rendu par le Tribunal criminel spécial (TCS) à l’encontre de l’avocate franco-camerounaise, condamnée pour détournement de deniers publics

La Cour suprême du Cameroun a confirmé mardi la condamnation à 25 ans de prison de l’avocate française d’origine camerounaise Lydienne Yen-Eyoum, jugée en 2014 à Yaoundé pour détournement de fonds, a-t-on appris de source judiciaire.

Le pourvoi en cassation introduit auprès de la Cour suprême par Me Yen-Eyoum le 29 septembre 2014 avait été examiné le 28 mai par les magistrats de la section spécialisée de la haute juridiction. Lors de l’audience, le conseilleur-rapporteur (magistrat qui prépare le dossier pour la Cour) s’était prononcé pour le rejet du pourvoi.

Le 26 septembre 2014, le Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction spécialisée dans la répression de la grande corruption, avait reconnu Lydienne Yen-Eyoum coupable du détournement de 1,077 milliard de FCFA (1,5 million d’euro) et l’avait condamnée à 25 ans de prison. L’avocate avait attaqué la décision devant la Cour suprême, en dénonçant la violation de plusieurs dispositions légales.

Écrouée depuis janvier 2008, s’est toujours dite « innocente ».

Me Yen-Eyoum, mandatée par le ministère camerounais des Finances, avait mené en 2004 une opération de recouvrement des créances de l’ex-Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb) auprès de la SGBC, filiale de la banque française Société générale en contentieux avec l’Etat camerounais. La justice camerounaise lui a reproché d’avoir gardé par devers elle une partie des fonds recouvrés.

Devant la Cour suprême, Me Yondo Black, l’un des avocats camerounais de la Franco-camerounaise, avait accusé cette filiale d’être à l’origine de ses ennuis judiciaires.

La Société générale est connue dans le monde comme un faussaire, un manipulateur, a-t-il lancé.

Contactée en mai par l’AFP, la Société générale avait expliqué ne pas avoir de commentaires à faire « dans une affaire où nous ne sommes pas partie et qui semble résulter des relations entre Me Eyoum et l’Etat camerounais. »

Les conseils du Cameroun à la Cour suprême, le 28 mai dernier, ont fait valoir le fait qu’« un avocat n’est pas fondé à recouvrer l’argent pour le compte de l’Etat ».

Il était reproché à Lydienne Eyoum d’avoir fait virer l’argent récupéré à la SGBC dans son compte personnel. L’ex ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, qui lui avait délivré le pourvoi spécial pour saisir les sommes querellées, avait été quant à lui acquitté par le TCS.

Me Lydienne Yen Eyoum
AFP)/n

Cameroun/Cour Suprême: La mise au point de Paul Eric Kingue

Par les amis de Paul Eric Kingue

Jeudi, 21 mai 2015, Paul Eric Kingue s’est rendu à la Cour Suprême du Cameroun pour y être jugé en dernier ressort sur les émeutes de 2008 et le prétendu détournement de 3 millions de francs CFA à la commune de Njombe Penja. Y étant, le rapporteur chargé de l’affaire liée aux émeutes de février 2008, a proposé ce qui suit:

En raison d’une multitude de violations de la loi, la Cour Suprême doit casser et annuler aussi bien l’enquête préliminaire menée dans cette affaire que l’arrêt de la Cour d’Appel du Littoral, en passant par la décision rendue au TGI du Moungo condamnant Paul Eric Kingue.

Le même rapport propose l’annulation de tous les mandats d’incarcération et de détention décernés dans cette affaire.

Prenant ses réquisitions à son tour, le ministère public a proposé lui aussi la cassation et l’annulation de toute la procédure des émeutes de février 2008 y compris l’annulation des mandats de dépôt et d’incarcération y relatifs.

L’arrêt final dans cette affaire sera rendu le 18 juin prochain.

Dans l’affaire concernant la commune de Njombe Penja, le rapporteur propose la cassation et l’annulation de toute cette procédure y compris les mandats de détention ou d’incarcération y relatifs.

Dans ses réquisitions le ministère public demande lui aussi la cassation et l’annulation de l’ensemble de cette procédure y compris les mandats de dépôt et d’incarcération.

Au total, les deux affaires inscrites au rôle de la Cour Suprême aujourd’hui ont désormais un pourcentage très élevé d’être cassé et annulé avec pour conséquence, la libération le 18 juin prochain, date du délibéré de Paul Eric Kingue.

Cette mise au point est faite pour démentir l’acquittement ce jour de Paul Eric Kingue.

Vos prières l’ont accompagné et lui ont permis de revenir plus confiant de la Cour Suprême.

Le 18 juin prochain, les deux affaires connaîtront donc leurs épilogues contrairement aux informations diffusées ces dernières heures dans les réseaux sociaux.

En attendant, recevez les remerciements et la gratitude de Paul Eric Kingue. Continuons à rester serein mais vigilant.

Paul Eric Kingue
paulerickingue.blogs.nouvelobs.com)/n

Verdict de l’affaire Paul Eric Kingué le 18 juin

Le ministère public a requis jeudi à la Cour suprême l’élargissement de l’ancien maire de Njombé-Penja. La décision de la haute juridiction sera connue le 18 juin prochain

S’achemine-t-on vers la libération de Paul Eric Kingué? Les signaux sont plutôt positifs pour l’ancien maire de la Njombé-Penja, commune située dans le département du Moungo, région du Littoral. Hier, jeudi 21 mai, à la Cour suprême du Cameroun, le ministère public a plaidé l’élargissement de l’accusé. Le tribunal rendra sa décision le 18 juin prochain dans le cadre des deux affaires pour lesquelles Paul Eric Kingué est poursuivi.

Arrêté le 28 février 2008, à la suite de ce qui avait été qualifié d’émeutes de la faim, le Tribunal de grande instance de Nkongsamba avait condamné le maire, le 19 janvier 2009, à six ans de prison ferme, 800 millions de F CFA de dommages et intérêts à la Société des plantations du Haut-Penja et 4 millions de F CFA à M. Daniel Nsonga, qui s’était porté partie civile dans l’affaire des émeutes. M. Kingué avait été condamné pour le chef d’accusation de «complicité de pillage en bande et incitation à la révolte».

Le 29 février 2012, Paul Eric Kingué a de nouveau été condamné par le tribunal de grande instance du Moungo à une peine de prison à perpétuité pour le détournement d’une somme de 10 millions de F CFA alors qu’il exerçait le mandat de maire de la Commune de Njombé Penja.

En appel, le 26 mars 2012, la cour d’appel du Littoral a réduit la réclusion perpétuelle à dix ans d’incarcération.

Paul Eric Kingue attribue ses déboires pour sa part à des entreprises françaises installées à Njombé Penja et qui ne voulaient pas s’acquitter de leur fiscalité réelle sous sa mandature.

Le 29 août 2014, le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de l’ONU a émis un avis déclarant la détention de l’ancien maire de Njombé Penja d’arbitraire.

Paul Eric Kingué
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Paul Eric Kingue acquitté, on peut dès à présent crier victoire!

Par Hubert, Coordinateur du groupe de soutien à Paul Erik Kingue

12h30 ce 21 mai 2015, PEK est acquitté ! A la demande du Ministère Public les deux procès sont annulés. A l’heure où j’écris ces lignes, on attend que soit rendu l’arrêt, mais on peut dès à présent crier VICTOIRE!

Même si pour nous, les innombrables sympathisants de PEK et des causes qu’il défend, il était impensable qu’il en fut autrement, l’annonce de son acquittement est une grande joie et un immense soulagement.

C’est la joie de la délivrance pour Paul Eric Kinguè, et c’est avec émotion que nous la partageons avec lui, nous qui l’avons tant attendue.

C’est le soulagement aussi de constater qu’enfin la justice a cette fois été clairement rendue, sans ambiguïté, sans tricherie, en parfaite équité et dans le respect des lois du Cameroun comme nous le réclamions depuis si longtemps.

Evidemment, cette victoire ne pourra pas effacer les souffrances injustement infligées à PEK et qu’il gardera à jamais tatouées sur le c ur. Cet ultime jugement rendu par la Cour Suprême ne doit pas être une fin en soi, et gageons qu’il est le premier pas vers sa réhabilitation et les réparations qu’il est en droit d’exiger de ses bourreaux. Dans le même ordre d’idée, il serait juste que les tortionnaires aient maintenant à rendre compte de leurs infamies puisque dans un État de droit la Justice se doit de combattre autant le crime que l’impunité.

Aujourd’hui, PEK sort de son affaire la tête haute sous nos applaudissements. Merci à lui pour cette formidable leçon de vie qu’il nous a montrée, sans jamais faiblir dans ses convictions, sans jamais avoir cédé à la tentation d’accepter la moindre compromission qui lui aurait sans doute permis d’en finir bien plus vite mais au prix de son honneur et de notre respect.

Merci et bravo à PEK. Merci et bravo aussi à tous ceux qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour le soutenir et le défendre contre vents et marées afin que la Justice finisse par triompher. Pour PEK et pour nous tous qui l’avons soutenu, ce 21 mai 2015 est un jour à marquer d’une pierre blanche.

Paul Eric Kingue
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Ayah Paul va-t-il démissionner?

Par Akoson A. Raymond

Des nominations des magistrats à la Cour Suprême le 18 décembre dernier l’ont été en violation de la loi ;

Des rumeurs vont bon train dans les rues de Yaoundé faisant état de la démission imminente de Me Ayah Paul si des erreurs techniques ne sont pas corrigées.

J’ai été invité, le 30 janvier 2015, à la cérémonie d’installation des magistrats récemment nommés à la Cour suprême. J’étais dans la queue au balcon de la bibliothèque de la Cour suprême, où on se dirigeait vers la table pour se servir. C’est alors qu’un monsieur, bien responsable en apparence, s’est étonné à haute voix derrière moi du fait que les mets sur la table étaient déjà en train de finir alors que le premier avocat général de la Cour suprême ne s’était pas encore servi.

Je me suis tourné vers le monsieur, et pointant Ayah Paul du doigt, je lui ai demandé si ce n’était pas lui le premier avocat général.

Un autre monsieur qui était devant moi s’est intéressé a nos échanges. Il était d’avis que le décret présidentiel de Paul Biya de décembre dernier nommant des magistrats à la Cour suprême était entaché d’erreurs techniques et qu’on devait les corriger avant les installations. Sans s’adresser à quelqu’un en particulier, il s’est demandé pourquoi jusque-là le problème de la hiérarchie qui concernait l’ancien député Ayah Paul n’était pas encore réglé.

Ces propos m’ont vivement ramené à l’esprit de la publication, dans le journal Kalara, d’un article qui était catégorique sur le fait que la loi avait été violée en nommant Ayah Paul à un poste inférieur à ceux occupés par des moins gradés que lui. Je me suis également rappelé des débats dans deux stations de radio privées, au moins, à Yaoundé, qui ont abouti à des conclusions similaires. C’est tout cela qui m’a amené à examiner de près la répartition des postes entre les Francophones et les Anglophones à la Cour suprême du Cameroun. Et les résultants sont très surprenants. En fait, les Anglophones ne sont autant marginalisés nulle part, qu’à la Cour suprême.

Voici par ordre décroissant les postes à la Cour suprême: le Premier Président de la Cour suprême; le Procureur général de la Cour suprême; le Président de la Chambre criminelle; le Président de la Chambre administrative; le Président de la Chambre des comptes; le Premier Avocat général; le Secrétaire général de la Cours.

Depuis la réunification du Cameroun, il y a 54 ans, (à l’issue d’une « réunion » dite entre deux peuples au même pied d’égalité), il est à noter qu’aucun Anglophone n’a été jugé qualifié et compétent pour occuper n’importe lequel de ces postes. Il n’y a qu’un certain Chief Justice Epuli Mathias qui a flirté avec le poste de président de la Chambre administrative. Cependant, il avait été nommé président par intérim, et à la première opportunité, Biya et son gouvernement des Beti-Francophones l’ont limogé parce qu’il était Anglophone.

Pour ne pas être trop long cependant, nous préférons nous passer de la composition de la Cour suprême à ce point; pour nous limiter à l’illégalité flagrante, (une erreur d’appréciation pour les uns), dans les nominations au parquet général de la Cour suprême le 18 décembre dernier.

Le cas de HRH Hon. Lord Justice AYAH Paul ABINE.
C’est un fait notoire que le Parquet général est composé du Procureur général, du Premier Avocat général), et des « avocats généraux ». Il est totalement incompréhensible qu’AYAH Paul, qui est au sommet de la magistrature (hors hiérarchie premier groupe) soit nommé parmi les quatre avocats généraux, alors que George Mbengue, magistrat hors hiérarchie deuxième groupe, est nommé Premier Avocat général devant AYAH Paul.

Nous savons tous que la magistrature, comme l’armée, est si minutieusement organisée qu’elle est régie selon un sacrosaint principe qui stipule qu’aucun magistrat au grade, dont l’échelon est inférieur, ne peut passer devant son supérieur. Il va donc sans dire qu’en nommant le magistrat George Mbengue, hors hiérarchie deuxième groupe, devant Chief Justice Ayah Paul, le Président Biya a non seulement bafoué le statut de la magistrature; mais son acte est une injure envers les Anglophones, et cela constitue une grosse violation de la loi. Mais ce n’est pas tout!…

Nul n’ignore non plus que d’après le statut de la magistrature, dans le cas où deux magistrats se valent, la préséance revient au plus âgé. Dans le cas d’espèce, Chief Justice AYAH Paul, (l’Anglophone), est, d’après notre enquête, plus âgé que le Procureur général en poste, M. Luc Ndjodo. Il est donc logique que c’est Ayah Paul, le plus âgé, qu’on devait nommer Procureur général d’après la loi. Malheureusement, ce n’est pas le cas!

Les rumeurs continuent donc d’aller bon train dans les rues de Yaoundé qu’Ayah Paul va déposer sa démission incessamment. D’aucuns ne doutent pas qu’Ayah Paul est rigoureux et qu’il s’accommode mal d’une quelconque violation de la loi. Va-t-il démissionner si les erreurs techniques ne sont pas corrigées dans un avenir proche? Nous n’avons aucun indice qui nous guide actuellement à conclure ainsi! L’avenir seul nous fournira donc la réponse.

Me Ayah Paul
Photo: Akoson A. Raymond)/n

Paul Ayah Abine « accepte » sa nomination à la Cour Suprême

Porté à la tête du SCNC, parti qui prône la sécession du Cameroun, depuis moins d’une semaine, le magistrat se considère toujours comme un membre du corps judiciaire

Porté depuis moins d’une semaine à la présidence du Southern Cameroon’s National Council (SCNC), un mouvement qui prône ouvertement la sécession des zones anglophone et francophone du pays, Paul Ayah Abine a également «accepté» sa nomination, jeudi par le chef de l’Etat Paul Biya, comme avocat général près la Cour suprême, une institution républicaine.

Dans une déclaration faite à des médias locaux, le non moins leader du Parti pour l’action du peuple (PAP, opposition) et magistrat hors hiérarchie, jusque-là en détachement, justifie cette acceptation par le fait qu’il se considère toujours comme faisant partie du corps judiciaire.

Député pendant deux mandats pour le compte du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), l’éruptif Paul Ayah Abine s’était notamment fait remarquer à l’hémicycle en avril 2008 en refusant de voter la modification de la Constitution, qui faisant sauter le verrou de la limitation des mandats du chef de l’Etat.

Candidat à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 avec son parti, le PAP (People’s Action Party, en anglais ndlr), il s’était classé à la 5ème place sur 23 candidats avec 61.158 voix en sa faveur, soit 1,2643% des suffrages valablement exprimés.

Paul Ayah Abine n’a pas encore dévoilé son programme d’action à la tête du SCNC, organisation par ailleurs déclarée illégale et interdite d’activités sur l’étendue du territoire camerounais depuis 2001. Interrogé par Journalducameroun.com sur ses nouvelles fonctions au SCNC, le magistrat a indiqué qu’il n’y a encore « rien d’officiel » en ce sens.

Paul Ayah Abine
DR)/n

Cour suprême: Alexis Dipanda Mouelle passe la main

Celui qui a été premier président de la plus haute juridiction du Cameroun pendant 28 années, a été remplacé jeudi, suite à un texte présidentiel, par Mekobe Sone

Il aura été de toutes les consultations électorales au Cameroun, depuis le rétablissement du multipartisme au début des années 1990 jusqu’à la plus récente élection présidentielle, celle d’octobre 2011. Alexis Dipanda Mouelle, 79 ans, a été admis à faire valoir ses droits à la retraite jeudi, 18 décembre, par le biais d’un texte présidentiel publié après la tenue, le même jour au Palais de l’Unité, du Conseil supérieur de la magistrature.

Pour peu, on peut dire que Alexis Dipanda Mouelle est entré dans la mémoire collective du Cameroun, après l’élection présidentielle de 1992, certainement la plus ouverte et la plus controversée, où il avait été amené à proclamer Paul Biya du RDPC vainqueur avec 39,9% des voix contre John Fru ndi, du SDF, qui s’était vu attribué 35,9% des voix. La sincérité de ce scrutin a été remise en cause par de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise jusqu’à ce jour.

Alexis Dipanda Mouelle, magistrat hors hiérarchie premier groupe, a été remplacé à la tête de la plus haute juridiction par Sone Mekobe, un magistrat du même grade, qui occupait la fonction de Conseiller à la Cour suprême. Il a été, entre autres, président de la Cour d’appel du Littoral et président du Tribunal de Grande instance de Yaoundé.

Dans la foulée des textes signés hier par le président de la République, Rissouck à Moulong, cède son siège de Procureur général du parquet général de la haute juridiction à Luc Ndjodo, ancien directeur des professions judiciaires au ministère de la Justice.

Dagobert Bisseck, précédemment conseiller à la Cour suprême, remplace Alexis Dipanda Mouelle à la tête de la chambre judiciaire de la juridiction, un poste qu’il cumulait avec celui du président de la Cour suprême.

Clément Atangana, qui était jusqu’au 18 décembre 2014 président de la Chambre administrative de la Cour suprême, est «admis à faire valoir ses droits à la retraite». Il est remplacé par André Belombe, magistrat hors hiérarchie premier groupe comme lui.

Les textes publiés par le chef de l’Etat jeudi ont également trait à la nomination des magistrats au parquet général et au siège de la Cour suprême ; à la nomination de magistrats au ministère de la justice, dans les tribunaux administratifs, au Tribunal criminel spécial, entre autres. De nombreux magistrats changent également de grade.

Les trois dernières promotions d’auditeurs de justice (2012-2013-2014) trouvent également une solution à leur longue attente. Ils sont plus de 400 magistrats à avoir été intégrés dans le corps suite à ce que la presse publique a qualifié ce vendredi de «vaste mouvement dans la magistrature».

Alexis Dipanda Mouelle
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Les avocats de Lydienne Eyoum saisissent la Cour suprême

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d’un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation de leur cliente à 25 ans de prison ferme

Les avocats de Lydienne Eyoum, cette avocate « franco-camerounaise » condamnée vendredi 26 septembre à Yaoundé à 25 ans de prison ferme, ont saisi ce lundi la Cour suprême. Lydienne Eyoum a été condamnée par le Tribunal criminel spécial où elle a été reconnue coupable des faits de détournements de plus de 1 milliard de francs CFA.

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d’un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation de leur cliente à 25 ans de prison ferme. Ces derniers ont saisi ce lundi cet ultime recours qu’offre le système judiciaire camerounais pour tenter d’abroger cette lourde peine d’emprisonnement.

Si ce pourvoi est suspensif, il n’annule cependant pas le mandat d’incarcération. Lydienne Eyoum restera donc en prison et devra attendre que l’affaire soit enrôlée à nouveau au niveau de la plus haute juridiction camerounaise, la Cour suprême. Une nouvelle mesure qui freine pour l’heure l’éventualité d’une mesure de grâce telle qu’évoquée dans certains milieux judiciaires et dont seul peut décider le président de la République.

Dans la grande famille des avocats camerounais, l’affaire fait grand bruit. Une grande figure du barreau la qualifie de «rocambolesque» et se dit indignée qu’une avocate soit ainsi lourdement condamnée pour des questions liées à ses honoraires. Pour elle, Lydienne Eyoum paye dans cette affaire le prix des procédures intentées contre le président Paul Biya dans les juridictions françaises. Un autre estime que le barreau est en deuil.

La France sort de son silence
Les autorités françaises disent suivre de très près ce dossier, mais ne se prononcent pas encore sur une éventuelle intervention du chef de l’Etat.

«C’est une peine très lourde et nous continuons de suivre avec la plus grande attention le processus judiciaire et ses développements possibles, s’agissant notamment d’un éventuel pourvoi en cassation. Nous souhaitons que les droits de notre compatriote soient pleinement garantis et que la procédure judiciaire se déroule dans des conditions équitables. Nous sommes en contact avec les autorités camerounaises et nous exerçons la protection consulaire à l’égard de notre compatriote», relève Romain Nadal, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

L’entrée principale de la Cour suprême du Cameroun
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La Cour Suprême accorde la liberté au colonel Edouard Etonde Ekotto

Après près de sept ans d’emprisonnement, l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala a été innocenté par la Haute juridiction le 30 avril 2014. Retour sur l’affaire

La Cour suprême du Cameroun a cassé l’arrêt de la cour d’appel du Littoral rendu en 2009 contre Edouard Etonde Ekotto, qui le condamnait à 15 ans d’emprisonnement, dans le cadre d’une affaire de détournement de deniers publics présumés au Port autonome de Douala (PAD). L’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD), et par ailleurs ancien président du conseil d’administration du PAD, a été fixé sur son sort aux premières heures du mercredi 30 avril 2014. La Cour suprême lui a accordé la relaxe en même temps qu’elle confirme la condamnation de Alphonse Siyam Siwé, ancien directeur général du PAD et ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, à 25 ans de prison. François Marie Siéwé Nitcheu, ingénieur du marché d’industrialisation du PAD a été condamné à 20 ans de prison. Hormis ces deux personnalités, Edouard Etonde Ekotto et toutes les autres personnes poursuivies (10) ont été acquittés. Ils devaient répondre de plus de 21 chefs d’inculpation au début de l’affaire pour un détournement, en coaction, de plus de 40 milliards de F CFA au PAD.

On se souvient que les déboires de l’ancien délégué du gouvernement auprès de la CUD de Douala ont commencé en 2007, après une enquête du Contrôle supérieur de l’Etat faisant Etat de malversations financières au PAD. L’enquête menée en 2003 avait été complétée par un rapport d’expertise d’inspecteurs d’Etat en juin 2006. Etaient alors concernés : Edouard Etonde Ekotto (ancien PCA du PAD), Siyam Siwé (ancien DG du PAD), François Marie Siéwé Nitcheu, directeur des infrastructures portuaires au PAD et 10 autres personnes. Saisi de l’affaire, le tribunal de grande instance du Wouri à Douala prononce les premières peines les 12 et 13 décembre 2007. Edouard Etonde Ekotto écope de 10 ans d’emprisonnement ferme. Siyam Siéwé, 30 ans.

Les avocats de ces personnalités de l’affaire PAD décident de faire appel. A rebours de l’allègement des sanctions espéré par les avocats, la cour d’appel du Littoral inflige des peines encore plus sévères. L’ancien PCA voit sa peine de 10 ans rallongée à 15 ans d’emprisonnement ; tandis que l’ex-DG écope de la prison à vie en remplacement des 30 ans d’emprisonnement infligés par le TGI du Wouri. C’est à la suite de ces différentes condamnations que les avocats de ces anciens dirigeants du PAD avaient décidé de se pourvoir en cassation à la Cour Suprême. La section spécialisée de cette Haute juridiction a décidé d’acquitter Edouard Etonde Ekotto, en ramenant par ailleurs la peine de Siyam Siwé d’une prison à vie à 25 ans d’emprisonnement.

La décision rendue par la Cour suprême n’est pas surprenante au regard des péripéties de cette affaire. Le rapport d’expertise des inspecteurs d’Etat, rapport qui avait servi aux condamnations, avait été vivement contesté par les accusés de l’Affaire PAD. Le 25 août 2010, le ministre délégué chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, Siegfried Etamè Massoma, avait corroboré à ces accusations en rendant public quatre décisions qui infligeaient à chacun des inspecteurs d’Etat impliqués dans le procès du Pad un blâme et une suspension de toute enquête et de toute mission de vérification pendant une période d’un an. Motifs invoqués : «violation des principes déontologiques liés au déroulement des missions du Consupe dans le cadre de l’expertise judiciaire et la collaboration avec le parquet effectuées au Pad pendant la période 2006 – 2009 ».

Avec la libération de Edouard Etonde Ekotto, les avocats de l’Ex-PCA du PAD viennent ainsi d’enregistrer une autre victoire, après une précédente de 2012. L’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala avait déjà été innocenté dans une autre affaire (affaire CUD-Finances) concernant des détournements de deniers publics à la communauté urbaine de Douala. En octobre 2012, le TGI du Wouri avait acquitté Edouard Etonde Ekotto ainsi que d’autres coaccusés des charges de coaction de détournement de deniers publics de près de 5,5 milliards de F CFA. Certains comités de soutien, créés pour soutenir la libération d’Edouard Etonde Ekotto mettent en exergue, depuis ce 30 avril 2014, le fait que l’ex-PCA du PAD aura passé 2310 jours en prison. Edouard Etonde Ekonto quitte les cellules de la prison centrale de New Bell à Douala à 77 ans.


Grâce présidentielle: Mounchipou Seidou, troisième personnalité libérée

Après Titus Edzoa et Michel Thierry Atangana, l’ex ministre camerounais des Postes et des Télécommunications a recouvré la liberté hier.

Mouchipou Seidou, ancien ministre des Postes et des Télécommunications, a recouvré la liberté le 27 février en soirée. Il lui restait six mois à passer en prison après sa condamnation à 15 ans d’emprisonnement par la cour d’appel du Centre en juin 2006. Après ce second jugement, il s’était pourvu en cassation à la Cour suprême sans obtenir de réponse. Mouchipou Seidou avait initialement été condamné en novembre 2003 à 20 ans d’emprisonnement pour détournements de biens publics liés à des marchés relatifs à la réfection de l’immeuble ministériel et l’acquisition d’équipements informatiques.

Il devient ainsi la troisième personnalité à bénéficier du décret de remise de peine signé par le chef de l’Etat camerounais le 18 février dernier, dans la mouvance de la célébration du cinquantenaire de la Réunification du Cameroun. Dans un point de presse tenu en début de semaine par le ministre de la Communication, l’on a appris que c’est en tout 24.000 prisonniers qui devraient bénéficier des mesures de cette grâce présidentielle. Mouchipou Seidou goute ainsi la grâce présidentielle, après Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence, et le Franco-camerounais Michel Thierry Atangana, condamnés solidairement tous les deux à 15 ans d’emprisonnement en 1997, puis à 20 ans en 2012, libres depuis le 24 février.

Le décret présidentiel du 18 février 2014 bénéficiera à 24.000 détenus
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Cour suprême: Lancement de l’année judiciaire

L’audience solennelle de rentrée a eu lieu ce jeudi 23 février 2012 en présence des grands corps de l’Etat sur fond de protection des droits fondamentaux

Il y avait du monde ce jeudi 23 février 2012 à la Cour suprême à l’occasion du lancement de l’année judiciaire au Cameroun. Selon une tradition bien établie, au début de chaque année, et la loi précise bien au plus tard le 28 février, la Cour suprême tient une audience solennelle de rentrée sous la présidence de son premier président. En effet, Alexis Dipanda Mouelle, s’est acquitté de cette tâche en présence des chefs des Cours d’appel ainsi que des responsables des juridictions inférieures en matière administrative et des comptes. Selon les usages, cette audience se tient avec comme personnalités invitées, le président de l’Assemblée nationale et les membres du bureau, le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement, le président du Conseil économique et social, les membres du corps diplomatique, les responsables des partis politiques et les responsables des professions judiciaires. Ce parterre a ainsi eu le loisir de suivre les réquisitions du procureur général près la Cour suprême et l’allocution du premier président. Le thème retenu cette année porte sur la Protection des droits fondamentaux.

Le respect des droits fondamentaux et des libertés pose-t-il problème au Cameroun?
Si l’on en juge par le choix opéré par le Premier président de la Cour suprême, Alexis Dipanda Mouelle, s’appesantir sur un tel thème s’apparente à ce qu’il a lui-même appelé une question majeure relative à la préservation de la dignité humaine. Face à un auditoire constitué du bureau de l’Assemblée nationale, du gouvernement conduit par le Premier ministre, Philemon Yang, du corps diplomatique, de la famille judiciaire et des autres grands corps de l’Etat, le Premier président de la Cour suprême a tenu à rappeler que les droits fondamentaux sont garantis par la constitution, la loi; les textes internationaux ou supranationaux. C’est ainsi que leur protection appelle l’intervention du juge constitutionnel, administratif, judiciaire ou international dans le cadre d’un contrôle vertical ou horizontal.

Le premier président près la Cour Alexis Dipanda Mouelle
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S’il est communément admis que c’est d’abord au juge administratif qu’incombe cette noble mission en tant que garant de la protection des droits de l’homme. Alexis Dipanda Mouelle a rappelé le rôle du juge dans le combat pour la dignité humaine. Il peut, s’il juge une loi caduque dans le cadre d’un contentieux privé entre deux Camerounais, l’écarter et s’appuyer sur des traités et accords ratifiés par le Cameroun. Il dispose ainsi de nombreux instruments juridiques qui lui permettent de rendre ses décisions en toute conscience. Pour illustrer son propos, le Premier président de la Cour suprême a cité le philosophe Pascal pour qui: Si le juge échoue à protéger les libertés fondamentales, c’est qu’il a échoué en tout. Peu importent les obstacles et les moyens. Avant Alexis Dipanda Mouelle, c’est le Procureur général près la Cour suprême qui a présenté ses réquisitions au nom du Parquet général. Martin Rissouk à Moulong a axé son propos sur «la motivation des décisions de justice». L’audience solennelle de ce jeudi 23 février avait également valeur de clôture de l’année judiciaire 2011 et l’ouverture de l’année judiciaire 2012.

La photo de famille des membres de la Cour Suprême lors de la rentrée solennelle
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Présidentielle camerounaise: Fin du décompte des votes, entrée en jeu de la Cour Suprême

La Commission de recensement général des votes a achevé lundi soir ses travaux et devrait remettre ce mardi le dossier à la Cour Suprême

La commission nationale de recensement général des votes dont les travaux sont achevés, devraient transmettre ce mardi 18 octobre 2011, les différents procès verbaux à la Cour Suprême du Cameroun pour un ultime examen. C’est lundi tard dans la soirée que cette commission a achevé les travaux de décompte général des votes aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays. La remise de ces procès verbaux annonce le début de l’examen par la Cour suprême siégeant cette fois comme Conseil constitutionnel du contentieux électoral. Une réunion de ses membres est annoncée ce même jour, pour se pencher sur les 20 recours introduits par certains candidats à l’élection présidentielle.

Les requérants demandent l’annulation partielle ou totale de ce scrutin. Cette audience de règlement est programmée demain mercredi dans la salle des audiences de la Cour suprême. Le règlement du contentieux électoral ouvrira la voie à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle. Mais dans les coulisses, de nombreuses critiques se font entendre. Dans l’opposition on reproche le caractère inamovible et peu pertinent des membres nommés de la commission. Son président Clément Atangana, occupe ces fonctions depuis 1992 et préside aussi par ailleurs la chambre administrative de la Cour Suprême. Autre reproche, les pouvoirs de la commission qui pour certains étaient limités. Selon la loi électorale, sa seule fonction était de redresser les erreurs matérielles éventuelles des décomptes des votes, sans « toutefois annuler les procès-verbaux correspondants ». Seule compétente en la matière, la cour suprême en réalité, dont le chef suprême est le candidat président sortant Paul Biya. D’un autre côté, lors du déroulement du vote, on a remarqué une forte absence des représentants des candidats de l’opposition. Une situation qui a fait dire aux observateurs de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale), que ceux-ci risqueraient de manquer d’éléments de faits objectifs pour soutenir leurs revendications.

D’autres anomalies ont été rapportées dans le cadre des travaux de la commission. Selon une information rapportée par l’Agence de presse Chine Nouvelle, un membre de la commission représentant un candidat d’opposition a consigné dans son rapport personnel la présence devant la commission lundi matin, du président du tribunal de Kumba (sud-ouest) « pour remettre une autre version du rapport de la commission départementale à la commission nationale ». On se souvient que ces rapports du sud-ouest avaient créé la polémique en raison du retard de son acheminement. Cette agence d’information rapporte d’autres témoignages d’anomalies. « Le nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits », des « résultats de Kogne (Ouest) introuvables « , et aussi des retards observés dans la transmission des procès- verbaux de l’élection, dans certains départements phares tels que le Wouri qui abrite Douala, la métropole économique.

Les travaux de la commission se sont déroulés sans Albert Dzongang, un des candidats à cette élection. Il n’a pas pu voter en raison de la non présence de son nom sur une liste électorale. J’ai même appelé un observateur qui passait par là pour qu’il voit de lui-même la mascarade, mais il n’a rien fait, je ne vois pas pourquoi je devrais assister aux travaux de la commission dans ces conditions là, a fait savoir le candidat de la Dynamique lors d’un point de presse. L’opinion publique retient son souffle alors qu’on approche de ce moment ultime de l’élection. Une coalition composée de 7 leaders de l’opposition a annoncé son intention de manifester contre la publication des résultats et exige une révision de la loi électorale et l’organisation d’une nouvelle élection de consensus.

Contentieux électoral au Cameroun: Des partis saisissent la Cour suprême

Plusieurs d’entre eux exigent une annulation complète du scrutin, d’autres n’en demandent qu’une annulation partielle

Annulation partielle.
Plusieurs partis politiques ayant présenté un candidat lors de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011 au Cameroun, ont déposé des recours auprès de la Cour suprême, statuant comme conseil constitutionnel en la circonstance. Le candidat Bernard Momo rencontré sur les lieux fait savoir qu’il a demandé l’annulation partielle du vote, dans des circonscriptions où il s’est estimé lésé par le processus : Dans un bureau de vote de la cité verte à Yaoundé, on a refusé à mon scrutateur de voter, parce que les membres d’ELECAM (Elections Cameroon) présents, ignoraient que la loi autorise un scrutateur de voter dans le bureau de vote où il se trouve. Voila donc une voix qui m’a été retirée et qui pourrait faire la différence, a-t-il déclaré. Le candidat du PADDEC revendique aussi plusieurs autres manquements dans des bureaux de vote notamment dans la région de l’ouest qu’il affirme être son fief, le Littoral (Douala) et aussi le Gabon. Dans le bureau de vote de Libreville, l’ambassadeur s’est cru obligé de faire sortir mes partisans au moment du décompte des voix, alors que la loi ne l’autorise que s’il y a une situation de risque effectif à la sécurité. Or mes partisans qui sont nombreux au Gabon ont été privés du droit d’assister au dépouillement, et on en ignore encore la raison a-t-il ajouté. Mais il ne se fait aucun doute sur l’issue du contentieux pour son parti : Nous restons serein, mais ce n’est pas aujourd’hui que le PADDEC ira à Etoudi (La présidence). Néanmoins, nous avons suffisamment appris, et surtout nous avons bousculé la vieille garde politique constituée des Fru Ndi ou encore Ndam Njoya et Paul Biya. L’avenir politique du Cameroun est pour nous et nous allons y travailler a-t-il affirmé en outre.

. Ou annulation complète
D’autres partis ont déposé des recours exigeant l’annulation complète du scrutin. Bernard Muna candidat de l’alliance des forces patriotiques (AFP), a saisi la cour suprême au motif déclaré de nombreuses irrégularités sur le vote de la diaspora ou encore la pratique des votes multiples dans certains bureaux de vote. Il dénonce aussi le manque de neutralité de certain membre d’ELECAM, évoquant l’affaire Pauline Biyong, ce membre du conseil électoral, exclue pour avoir été impliquée dans une affaire qui révélait qu’elle aurait été la bénéficiaire du marché d’affichage d’un des candidats. L’autre candidat à demander l’annulation complète du scrutin est Anicet Ekane. Il déplore lui aussi les circonstances du vote et du décompte des voix. Edith Kah Wallah du Cameroon People party (CPP), a elle aussi déposé son recours. Elle dénonce l’absence de bulletin de vote notamment à Douala 3ème, l’absence d’éclairage dans certains bureaux de vote et dans certains cas le caractère non indélébile de l’encre. Le dernier candidat à avoir déposé son recours est le Social Democratic Front de John fru Ndi. Tard dans la nuit, le greffe enregistrait encore ses prétentions. 9 recours auraient été déposés par ce seul parti. John Fru Ndi du SDF (Social Democratic Front) demande l’annulation totale du scrutin, au motif qu’il ne saurait être légitime au regard des cas de fraudes massives, votes multiples, pénuries de bulletins et corruption des électeurs, constatés par son parti. Le RDPC demande quant à lui l’annulation partielle du scrutin dans le département de la Mezam, dans le nord-ouest, et fait état d’intimidations, de corruption d’électeurs, ainsi que de menaces à l’endroit des ses scrutateurs

Pour l’ensemble, on relèvera que l’essentiel des recours porte sur les défauts de l’organisation du scrutin. Un choix de revendication qui est difficile à défendre pour l’opposition surtout lorsqu’elle exige son annulation complète. Le gouvernement et l’ensemble des observateurs semblent avoir trouvé le prétexte pour expliquer la situation. Tous parlent de la « jeunesse d’Elections Cameroon ». L’inconnue de ce contentieux électoral semble être celle relative au recours du RDPC, le parti du président Biya au pouvoir et candidat à sa propre succession. Jusqu’à 19 heures mercredi délais de rigueur leur dossier n’était pas encore reçu au greffe de la cour suprême. Ils sont venus dans la journée et finalement n’ont pas encore déposé leur dossier, je ne peux me prononcer sur ce qu’ils vont faire, moi j’enregistre des dossiers c’est tout a déclaré sur le sujet Appolinaire Koe Amougou, le greffier en chef de la Cour suprême.

La cour suprême du Cameroun statue comme conseil constitutionnel
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Présidentielle 2011: Deux candidats repêchés

La Cour suprême statuant en matière constitutionnelle a validé la candidature d’Anicet Ekane et de Soh Sone, rejet confirmé pour Kodock, Tobie Mbida et Milla Assoute

Pour Georges Anicet Ekane et Soh Sone, candidats déclarés à la présidentielle camerounaise d’octobre prochain, c’est une petite délivrance. La Cour suprême du Cameroun statuant en qualité de conseil constitutionnel, a rendu ce mardi 20 septembre, ses différents verdicts à la suite des requêtes déposées par de nombreux candidats déclarés, après la convocation du corps électoral. Pour ce qui est de monsieur Ekane, Elections Cameroon (ELECAM) avait rejeté sa candidature au motif qu’il n’avait pas produit un certificat d’imposition. Ce dernier avait plutôt produit dans son dossier un certificat de non imposition, se fondant sur le fait que n’exerçant pas d’activités lucratives, il ne pouvait pas être imposé par l’administration fiscale. Une argumentation que les juges suprêmes ont trouvé cohérente. Selon eux, autant la loi exige des candidats qu’ils produisent un certificat d’imposition, autant elle n’interdit pas à ceux qui n’ont pas d’activité et qui sont candidats à l’élection présidentielle de ne pas produire de certificat de non imposition. Satisfaction du candidat du MANIDEM, qui dans un communiqué avait fait savoir qu’il tirerait toutes les conséquences du rejet de sa candidature. Aujourd’hui, il est satisfait. «Je pense que la justice et le bon sens ont prévalu. Je suis heureux que les juges de la Cour suprême aient pris la bonne décision» a-t-il lancé aux journalistes en quittant les locaux de la Cour suprême. Avec Soh Sone candidat du parti socialiste et un peu moins connu, ils complèteront la liste des 21 déjà retenus.

D’autres candidatures rejetées n’ont pas eu une fin aussi heureuse. Le rejet de la candidature d’Augustin Frédéric Kodock, ancien ministre d’Etat et président de l’Union des populations du Cameroun (UPC) a été confirmée. La haute juridiction a donné raison à Elecam, confirmant que le dossier a été déposé sans certificat de cautionnement. Rejetée aussi, définitivement, la candidature de Vincent Sosthene Fouda Essomba. ELECAM reprochait à ce candidat de n’avoir pas produit un certificat de domiciliation au Cameroun et d’avoir aussi produit hors délai son certificat de cautionnement. Ce dernier a fait venir à la barre, ses deux enfants, expliqué qu’il est établi au Cameroun depuis mai 2010, et que depuis, il s’occupe de sa famille à Akono son village. Enfin, les bureaux du trésor étaient fermés dans l’après-midi du 4 septembre 2011 quant il a voulu payer son cautionnement, c’est la raison pour laquelle il l’a plutôt fait le lendemain avant d’aller compléter son dossier à Elecam avec le certificat de cautionnement. Des arguments qui n’ont pas convaincu les juges de la Cour.

Georges Anicet Ekane
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Louis Tobie Mbida, du Parti des démocrates camerounais (Pdc), a vu pour sa part, sa requête rejetée pour signature non légalisée sur la déclaration de candidature. Requêtes rejetées aussi pour Mbeng Jean Delors, du parti Egalité social démocratique du Cameroun, Engono Valentin de l’Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation, Tchana Lamartine de la Dynamique conquérante libérale des indomptables du Cameroun, Ndjapa Charly, du Parti socialiste des écologistes du Cameroun, Assagana Tsimi Moïse Fabien du Mouvement républicain, Mouafo Justin du Pnc-Bush ou encore Teuabo André du Parti populaire socialiste ne participeront pas à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain. La Cour a rejeté leurs requêtes soit pour défaut de pièces requises, ou alors pour dépôt hors des dossiers. Chief Milla Assoute malgré la présence de quatre avocats dont un venu de France, n’a pas réussi à convaincre les juges suprêmes. La défense de Milla Assoute a expliqué aux membres de la Cour que du fait de son statut de réfugié politique, donc interdit de séjour au Cameroun, une disposition de la Convention de Genève sur les réfugiés, lui donnait elles mêmes droits dans son pays que tous les citoyens qui y vivent. Argument qui a attiré l’attention d’Atangana Clément, le président de la chambre administrative de la Cour suprême. Il a demandé que soit produit un certificat de domiciliation. Les avocats de Mila Assouté ont estimé que ce n’état pas nécessaire compte tenu du statut de réfugié qui est celui de leur client. Ils sont désormais 23 à briguer la présidence. Un record dans l’histoire des élections depuis le retour du multipartisme au Cameroun. Paul Biya au pouvoir depuis 29 ans, reste le principal favori, face à une opposition désorganisée et sans assise nationale claire

A. Kodock, L. T. Mbida et M. Assouté
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Cameroun: Des violations dans l’exécution de la dépense publique

C’est la synthèse générale que la Chambre des comptes de la cour suprême du Cameroun a fait savoir aux membres de la commission parlementaire des finances

Une nouvelle rencontre entre magistrat comptables et parlementaires
Mercredi 30 juin dernier, des magistrats de la Chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun ont rencontré les membres de la commission parlementaire des finances, pour attirer leur attention sur un ensemble de manquement dans l’exécution de la dépense publique au Cameroun. Dans le rapport remis aux membres de la commission des finances il ressort que la violation du principe de la séparation des fonctions d’ordonnateur (ceux qui initie la dépense) et de comptable (ceux qui l »exécutent) est permanente. Les cas répertoriés par la Chambre des comptes concernent des dépenses engagées, liquidées par des gestionnaires de crédit qui ont perçu les paiements en lieu et place des fournisseurs ou des billeteurs régulièrement désignés. Selon la loi portant régime financier de au Cameroun, les fonctions d’ordonnateur et de comptable public sont et demeurent séparées et incompatibles tant pour ce qui concerne l’exécution des recettes que l’exécution des dépenses. La loi indique par ailleurs que cette incompatibilité est étendue aux conjoints. Les magistrats comptables se sont inquiétés du fait que la sincérité des comptes produits par les comptables publics soit à nouveau fragilisée par les mêmes motifs exposés dans des rapports précédents.

De nombreuses anomalies dans le budget du Cameroun
De nombreuses anomalies ont été évoquées. On peut citer entre autres, les anomalies dans les reports de soldes, les différences qui existent entre les balances générales annuelles des comptes et l’existence de soldes anormaux et l’absence des états de développement des soldes des comptes de tiers et le défaut de comptabilisation des engagements. L’Etat ne met pas à notre possession tous les éléments qui nous amèneraient à dire que les comptes sont sincères et fidèles. Cela veut dire que nous avons des comptes et nous n’avons pas d’éléments qui nous permettent d’affirmer que ces comptes sont fidèles et sincères. Par conséquent, comme la loi nous demande de dire si les comptes sont fidèles et sincères, nous disons que nous n’avons pas d’éléments pour le dire a déclaré Joseph Belibi, le Premier avocat général près la Cour suprême et en service à la Chambre des comptes. La Chambre des Comptes recommande suite à ce constat, que instructions soient données pour que soient réellement appliquées les dispositions relatives à la production d’un compte administratif en annexe au compte de gestion établi par chaque comptable principal. Elle a surtout insisté sur le fait que les comptables publics, devrait produire un état de développement contenant toutes les précisions nécessaires et qu’ils joignent tous les documents utiles montrant les diligences accomplies, afin de justifier le déficit public de l’Etat camerounais.

Joseph Belibi, le Premier avocat général près la Cour suprême
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Rendre effectifs les travaux de la Chambre des comptes
Les observateurs restent sceptiques sur la mise en application des différentes mesures préconisées par la Chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun. Telle qu’elle est conçue, la Chambre des comptes au Cameroun possède de nombreux pouvoirs d’investigation, mais ne dispose malheureusement pas du pouvoir d’exécution. La rencontre avec les députés est la troisième du genre, mais n’a jusqu’ici pas encore apporté les résultats attendus. Normalement, les travaux de la Chambre de compte auraient dû servir d’avis conforme pour les députés officiant dans le cadre de la commission parlementaire des finances. Ceux-ci plus politiciens que spécialistes des procédures budgétaires et comptables n’ont pas toujours l’expertise requise pour faire jouer pleinement leur rôle de contrôleur du budget de l’Etat. Une loi de règlement (régissant le fonctionnement d’une institution) de 2006 qui organise la Cour suprême du Cameroun stipule que le texte faisant état des dépenses effectuées par l’Etat au cours de l’année précédente doit être absolument accompagné par l’avis de la Chambre des comptes. Une disposition qui n’a jamais été respectée. Sur un autre plan, la Chambre des comptes a des difficultés à se déployer dans sa mission de contrôle du respect des procédures dans la dépense de l’argent public. La loi n’a pas élargi ses compétences de contrôle aux rapports de gestion des gestionnaires de crédit, une situation que de nombreux experts critiquent sévèrement. Sur les trois dernières années, la Chambre des comptes a déclaré de nombreux comptes des institutions publiques et parapubliques irréguliers. Une information qui devrait intensifier l’activité des autorités en charge de l’opération de lutte contre la corruption au Cameroun.


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La cour suprême camerounaise rejette la requête du SDF

Le parti d’opposition demandait le sursis en exécution du décret nommant les membres de la commission électorale.

La chambre administrative de la cour suprême a rejeté ce mardi 27 janvier la requête du Social Democratic Front (SDF). En effet, le principal parti d’opposition avait introduit une requête aux fins de sursis à exécution du décret du 30 décembre 2008 nommant les membres du conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), la très controversée commission électorale qui devra désormais organiser les élections au Cameroun. La chambre administrative de la cour suprême a déclaré irrecevable, la requête du SDF. En outre estime t-elle, la requête du Sdf n’est pas justifiée dans le fond.


Auparavant, le 2 Janvier 2009, le Sdf avait transmis au président de la République un recours gracieux préalable par le collège de ses avocats composé de maîtres Sama Francis, Tsapy Joseph Lavoisier, Tchokongoe Emmanuel, Mbami Augustin, Mbah Ndam Boniface, tous Avocats au barreau du Cameroun. Ils demandaient au chef de l’Etat de  » Bien vouloir annuler [son] décret pris en date du 30 décembre 2008 portant désignation des membres du conseil électoral de Elections Cameroon pour violation de la loi du 29 décembre 2006 relative à Elections Cameroon. « 


En fait, l’action du SDF visait surtout à retarder la prestation de serment des membres d’Elecam avant l’aboutissement de leur recours gracieux préalable qui précède le recours contentieux qui sera introduit auprès de la même Cour si les exigences du parti ne sont pas satisfaites. Si la requête du SDF est ainsi rejettée par la cour suprême, c’est dire que la prestation de serment des membres du conseil électoral devrait intervenir dans les prochains jours pour mettre définitivement en selle, le président Fonkam Azu’u, qui reste sous le coup d’une enquête policière, et son équipe.

Cour suprême du Cameroun
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Cafouillage juridique et procédural
Au terme de la loi créant Elecam, c’est le président du conseil électoral d’Elections Cameroon, Samuel Fonkam Azu’u qui doit installer le directeur général d’Elecam. Or, officiellement les membres d’Elecam n’ont pas encore prêté serment, plus de 14 jours (délai autorisé par la loi) après leur nomination (intervenue le 30 Décembre 2008). Ce qui a fait remarquer à certains observateurs que la direction d’Elecam était forclose. Et même si le directeur général, Mohaman Sani Tanimou avait prêté serment, en catimini, il l’aurait alors fait en violation du décret n° 2008/372 du 11 novembre 2008 fixant les modalités d’application de certaines dispositions de la loi n° 2006/011 du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’« Elections Cameroon ». Il y est notamment indiqué que « le directeur général et le directeur général adjoint des Élections entrent en fonction après la cérémonie officielle de leur installation. Celle-ci doit intervenir, à l’initiative du président du Conseil électoral, dans les quinze jours suivant la publication du décret de nomination. ». Pourtant, jusqu’à ce jour, Fonkam Azu’u n’est non seulement pas président d’Elecam puisqu’il n’a pas prêté serment, (Les membres du Conseil électoral entrent en fonctions dès leur prestation de serment selon l’article 3(1) de la loi du 11 novembre 2008) mais il reste, ainsi que nous l’avions déjà mentionné, sous le coup d’une enquête de police en raison de son implication présumée dans une filière d’immigration clandestine récemment évoquée par la presse camerounaise.


Le caractère forclos de la direction générale d’Elecam, les ennuis du président Fonkam Azu’u, les requêtes annoncés de l’alliance des forces progressistes qui dénonçaient déjà  » l’inconstitutionnalité du texte portant nomination des membres d’Elecam et dénonce avec force cette autre violation des textes en vigueur »suffiront-ils à arrêter la marche de cette commission électorale contestée ? L’on devrait le savoir dans les prochains.

Elisabeth Tamajong, secrétaire générale du SDF
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