Une lettre du ministre Malgache de la Santé qui a fuité sur les réseaux sociaux, annonce une infection à grande échelle dans le pays. Ce qui remet en cause la potion locale anti-Covid-19 vantée par le président de la République de Madagascar.
Ça chauffe à Madagascar ! Tout est parti d’une lettre du ministre malgache de la Santé destinée au départ « aux bailleurs de fonds et [aux] institutions partenaires du développement sanitaire », mais qui a fuité sur les réseaux sociaux.
Dans ce courrier, le ministre Ahmad Ahmad alerte que la pandémie a atteint un seuil très critique à Madagascar avec des flambées épidémiques importantes dans plusieurs régions, dont la capitale Antananarivo. « Plusieurs milliers de personnes sont infectées par le virus, parmi lesquelles des agents de santé, et les hôpitaux sont débordés par l’afflux de malades graves, dont certains décèdent malheureusement faute d’accès aux soins », déplore le professeur Ahmad Ahmad. Il demande notamment 337 respirateurs, des bouteilles d’oxygène, 2 300 000 masques chirurgicaux, 697 000 paires de gants et 533 200 surblouses.
A la suite du tollé qu’a créé cette lettre dans le pays et au-delà, l’Etat malgache a réagi. Comme pour se désolidariser de l’alerte lancée par le ministre de la Santé. « Le gouvernement tient à exprimer toute sa consternation à la découverte d’une lettre signée par le ministre de la Santé publique et portant requête urgente pour l’appui à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 », a déclaré la porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Lalatiana Rakotozafy,
Rappelons que le chef de l’Etat de Madagascar Andry Rajoelina a toujours clamé l’efficacité du Covic-Organics dans la prévention de la maladie à Coronavirus. Ce malgré le scepticisme d’une bonne franche des professionnels de la médecine qui déploraient notamment que ledit médicament n’ait pas fait l’objet d’essais cliniques pour confirmer son efficacité.
La lettre du ministre de la Santé tend à créditer le pessimisme des pourfendeurs du Covid-organics, exporté vers plusieurs autres pays d’Afrique. Le gouvernement camerounais avait lui aussi manifesté son intérêt. Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie avait annoncé la volonté du pays de tester l’efficacité du produit pour éventuellement l’intégrer dans le protocole local de soins. Il a fait savoir qu’un compatriote a été mis en mission pour l’acquérir. L’affaire est restée lettre morte.