Le Congrès 2014 de la Cameroon Professionnal Society s’est achevée au début du mois d’août dernier à Houston dans l’Etat du Texas
Le rideau est tombé le 02 août dernier sur la cinquième édition du Congrès de la Cameroon professionnal Society (CPS), une association de la diaspora camerounaise en Amérique. C’était à la Rice University, à Houston dans l’Etat du Texas, sous le thème: «Entrepreneuriat: La passerelle pour le développement des richesses et la croissance Economique».
Joël Nana Kontchou, désigné depuis le 07 juillet 2014 comme nouveau directeur général de la Société nationale d’électricité du Cameroun, était parmi les orateurs principaux. Il faut avouer que ce choix n’était pas fortuit, vu qu’il entretient une relation particulière avec la CPS du fait qu’il fut, de janvier 2009 à juillet 2010, le trésorier de la communauté camerounaise à Houston. Ayant mené une riche carrière internationale à Schlumberger, Joël Nana Kontchou a présenté un exposé sur la problématique du leadership intitulé: « leading from within and out: building long-term success with local resources and the diaspora » (Etre un leader à l’intérieur et à l’extérieur: Bâtir un succès à long terme avec les ressources locales et celles de la diaspora, traduit de l’anglais). Un exposé sur mesure pour Joël Nana Kontchou, ingénieur polytechnicien formé au Cameroun qui a ensuite gravi les plus hautes marches de la société Schlumberger pour en devenir son directeur général Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest. D’emblée, il a indiqué qu’il n’allait pas rentrer dans un débat d’experts avec son auditoire mais parler simplement de son expérience professionnelle.
M. Kontchou a relevé qu’il a été formé dans le domaine de l’énergie mécanique et électrique, et qu’il devenu par son expérience à Schlumberger un ingénieur pétrolier de renommée internationale. Sur les 85 pays au sein desquels Schlumberger opère, Joël Nana Kontchou en a travaillé dans dix: Egypte, Syrie, Inde, Nigeria, Angola, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Algerie, France et Congo. En tant que Directeur général Afrique Centrale de cette société qui opère dans le domaine des hydrocarbures, il a dirigé des opérations dans six pays: Congo, RDC, Gabon, Cameroun, Guinée Equatoriale, Tchad, avec 2300 employés sous sa hiérarchie. Ce qui a fait de lui, a-t-il expliqué, une compétence locale, de par sa formation universitaire, et un membre de la diaspora de par ses fonctions à Schlumberger. Il a décidé de s’engager maintenant dans une autre aventure, celle de AES-Sonel au Cameroun avec 3600 employés et plus de 600 sous-traitants
Synergie
«En tant que leaders, nous devons donner en retour, donner de notre temps, et partager nos expériences. C’est pourquoi je me sens si chanceux d’avoir l’opportunité de retourner au Cameroun pour appliquer ce que j’ai appris à la fois en Afrique et à l’étranger », a confié Joël Nana Kontchou.
Usant de dialectique, l’actuel DG de l’opérateur d’électricité au Cameroun a présenté les atouts de l’Afrique en termes de croissance et les obstacles à prendre en compte pour toute personne de la diaspora qui voudrait s’engager dans son pays, le Cameroun en l’occurrence. «Lorsque vous voulez lancer une affaire ou un projet, vous devez être conscient de la lourdeur des procédures administratives et les défis pour accéder aux informations de base, aux données», a expliqué Joël Nana Kontchou. Il a présenté aussi l’avantage qu’il y a à s’appuyer sur les ressources locales qui ont une meilleure connaissance de l’environnement mais qui perdent souvent vite d’ambition ; et la diaspora avec son bon niveau d’éducation, ses compétences managériales, la maitrise du travail avec les standards internationaux, mais qui perd de repères avec les réalités locales au moment du retour au pays. D’où la nécessité, a-t-il justifié, de combiner les ressources des deux groupes pour une véritable performance. L’exposé au fond était plus axé sur la synergie des ressources locales et celles de la diaspora par rapport au thème initial du leadership.
Joël Nana Kontchou a achevé son exposé avec une invite à s’investir au berceau des ancêtres sur fond d’actualité: «Il est maintenant temps de revoir notre plan. Nous entendons parler de Boko Haram. Existent-ils? Oui. Nous entendons parler d’Ebola. L’avons-nous? Oui. Nous entendons parler de la corruption. Est-ce vrai? Oui. Ce que nous n’entendons pas, ou auquel nous ne prêtons pas attention, c’est le nombre de Chinois qui mettent pied en Afrique chaque jour. Le nombre de Français, Britanniques, Japonais, Italiens, et Américains qui se concentrent sur l’Afrique. Ils ont entendu parler de Boko Haram, le virus Ebola, la corruption etc … mais ils ont renvoyé cela derrière eux, et ils ont vu quelque chose de grand. Quelque chose qui vous appartient, qui m’appartient. Faites votre choix: Acteurs ou spectateurs?» Joël Nana Kontchou a fait le sien, il a décidé de s’engager au Cameroun avec AES-Sonel (qui appartient désormais au fonds britannique Actis) pour le défi de la distribution de l’énergie électrique.
L’exposé de Joël Nana Kontchou au congrès de la C.P.S.