Organisé par le centre des créateurs de mode du Cameroun, cette 4e édition qui court jusqu’au 16 juin 2013 vise à encourager les créateurs à découvrir le monde, tout en restant implantés dans le pays
Le thème de cette édition est : « Les enjeux économiques du secteur des industries créatives au Cameroun. » L’ambition de ce forum est d’accompagner les entreprises vers une ouverture sur le marché international, tout en conservant leur implantation locale. Pendant deux semaines, des experts français, allemands et camerounais vont animer des ateliers de formation et d’échange destinés aux créateurs de mode et design, aux élèves et étudiants de ces filières ainsi qu’aux personnes en recherche d’orientation dans les secteurs des industries créatives. En marge des formations sus évoquées, les photographies de mode seront exposées à l’Ifc de Yaoundé et une conférence-débat avec les experts sera organisée au Goethe Institut ainsi qu’une formation sur la critique de mode avec des journalistes culturels du Cameroun, ce qui constitue d’ailleurs l’une des innovations cette année. La clôture du Forum sera marquée par un grand défilé au Club France de Yaoundé le 14 Juin avec pour thème : « L’héritage d’Afrique-codes et design dans les collections contemporaines » en collaboration avec l’école de mode et design Best-Sabel de Berlin, la créatrice Sakina M’sa de Paris, Imane Ayissi et Kreyann Cameroun.
Parmi les partenaires de ce forum, on a le Ministère des Arts et de Culture, le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, le Ministère des PME, l’Ambassade d’Allemagne à Yaoundé, l’Ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, l’Ambassade d’Espagne à Yaoundé, l’Ambassade de France à Yaoundé, Best-Sabel Berlin, le Goethe-Institut à Yaoundé, l’Institut Français, CETIC Notre Dame de Mvog-Ada, et l’Institut des Beaux-Arts Cheik Anta Diop.
Le centre des créateurs de mode du Cameroun organise la 4e édition du forum de la mode
Peintre, sculpteur, designer, il a créé une ligne de vêtements prêt à porter urbains, née d’une vision forte
Jules Wokam, un homme d’apparence timide et toujours souriant. Le créateur de « too maii », une ligne de vêtements prêt à porter urbains donne véritablement cette impression, du moins à ceux qui le découvrent. Il affronte au quotidien les obstacles qui empêchent d’avoir une marque reconnue et appréciée au Cameroun, avant de devenir l’artiste pluridimensionnel d’aujourd’hui, il lui a bien fallu passer l’étape de la jeunesse: «dans l’enfance j’étais quelqu’un de compliqué, difficile à gérer pour les parents, au début de l’adolescence je pense qu’il y a eu des évènements qui ont fait que j’ai été un peu en rupture avec mon environnement immédiat et c’est à ce moment là que j’ai vraiment commencé à beaucoup dessiner en fait» avoue t-il pour parler de ses premiers pas en tant que styliste. En faisant des arts variés son point d’encrage, il lance sa carrière professionnelle par la création des mobiliers où il trouve rapidement l’opportunité de se familiariser avec la production en série: «dans cette entreprise je ne trouvais pas la satisfaction vers laquelle j’avais envie d’aller c’est-à-dire le design. A ce moment là dans l’environnement local en terme de prêt à porter, qui consistait à produire en série, il n’y avait presque pas d’ouverte à exploiter». Au début sa marque avait une stratégie de marketing très agressive, notamment des défilés de mode, des grands panneaux d’affichage et même l’ouverture d’un magasin en nom propre, une expérience enrichissante mais utopique qui tourne très vite court: «on voulait aller un peu vite et tout de suite on a buté sur les questions d’acheminement, de transit, bref toutes les règles du commerce que je ne maîtrise pas en fait, donc ce qu’on essaie de faire maintenant c’est de mieux structurer la gestion commerciale».
Vêtements de la ligne « too maii »Journalducameroun.com)/n
Imprimer un style typiquement africain
La réalisation d’une marque est une procédure qui dépend d’une structure bien établie à tout point de vue, en dehors de la partie créatrice. La production et la distribution posent des difficultés que l’artiste seul ne peut endosser: «pour l’instant on manque de structure adéquate, normalement il faut avoir un styliste, un modéliste et un responsable de production. Je suis obligé de faire toute la phase jusqu’au début de la production. La vraie bataille des entreprises de mode ici, c’est de pouvoir convaincre les distributeurs, on doit faire des démarches vers ces magasins pour prendre un peu de place et c’est ainsi qu’on peut réussir à créer un réseau de distribution». Too maii ligne de vêtements née d’une vision forte, avec un slogan par ailleurs idéaliste qui encourage l’esprit d’ouverture de l’Afrique vers le monde afin d’élargir sa portée: «le nom de cette mode vient aussi d’un des travers que l’on reproche à la mode africaine, c’est-à-dire de ne pas revendiquer très fortement ses origines, c’est le principal obstacle qui fait qu’on n’arrive pas à s’ouvrir au monde. J’apprends qu’il y a Too maii qu’on a découvert, que c’est l’ancêtre de Lucie, que c’est le premier être humain sur la terre. Si on est à l’origine du monde ça veut dire que dans les autres cultures aussi on doit pouvoir trouver des choses qui viennent de chez nous». Jules Wokam compte parmi les stylistes camerounais talentueux qui cherchent leur chemin, il a néanmoins trouvé sa niche dans la mode locale, il chérit sa vision de vêtir son peuple et sans l’admettre vraiment, d’ouvrir la voie, car «c’est lorsqu’on porte fièrement sa culture que l’on peut s’ouvrir aux autres en étant à l’aise» pense-t-il.
Jules Wokam, le créateur de la ligne de vêtements prêt à porter urbains « too maii »Journalducameroun.com)/n
« Quand la mode ignore les mannequins à la peau noire »
Depuis le 26 mai 2009, sur le site www.elle.fr, un des sites français de référence pour la mode, mais aussi le site du magazine qui depuis 60 ans prétend se battre pour la cause des femme, on peut lire un article intitulé l »Les 10 top de demain ». D’après la journaliste qui a écrit cet article ces 10 heureuses élues sont Sigrid Agren, Siri Tollerod, Kinga Rajzak, Karlie Kloss, Heidi Mount, Hanne-Gaby Odiele, Iris Strubegger, Edita Vilkeviciute, Anna Selezneva, Eniko Mihalik..
Cherchez l’erreur ?
Ou plutôt l’oubli ??
Ou bien le rejet ???
En effet toutes ces filles sont magnifiques et hantent effectivement les podiums de tous les créateurs et marques de luxe. et Rlles ont toutes la peau très blanche »(sic), un teint « de porcelaine »(sic) un visage « diaphane » (sic). Pour le magazine Elle une fille de type asiatique ou pire encore à la peau d’ébène ne peut être un top model ! Ça semble être un cauchemard alors que les Kinée Diouf, Jourdan Dunn, Aminata Niara, Georgie Badjel, Chanel Iman, promènent largement autant que ces tops au teint blanc leur peau chocolat lors des défilés des plus grands créateurs..
Est-ce de la part du Elle de l’inconscience ou de la provocation ? En tout cas un exemple flagrant de discrimination. Yves saint Laurent qui a tellement rendu hommage à la beauté noire, ne présentant aucune collection sans la présence d’une de ses égéries au teint sombre, doit se retourner dans sa tombe.
Cela montre en tout cas l’espèce de racisme inconscient du monde de la mode actuel. Si quelques grands créateurs comme Albert Elbaz (mais heureusement d’autres encore) utilisent les plus belles filles quelque soit leur couleur, il est aujourd’hui tellement plus difficile, à talent égal, quand on est un mannequin à la peau foncée de faire carrière, voir même simplement de travailler.
La beauté n’a-t-elle qu’une couleur ? la mode n’est-elle faite que pour de pâles européennes ?
Toutes les femmes achètent de la mode, beaucoup de femme africaines sont de vraies fashion victimes et achètent sans compter, il serait bien qu’elle puissent aussi se retrouver aussi dans les images de mode. Les lectrices du Elle sont beaucoup plus diverses que ses opinions, il serait souhaitable que cette diversité se retrouve un jour dans ses pages.
Il nous a reçu dans son appartement parisien et nous a ouvert son coeur. Interview exclusive!
C’est quoi être un styliste pour vous?
Pour moi le stylisme est d’abord un état d’esprit. Je ne suis pas styliste, je me définis comme un créateur, c’est-à-dire quelqu’un qui a une passion et qui veut la partager avec le public.
La touche Anggy aujourd’hui c’est quoi?
Je dirais que la marque Anggy Haïf c’est un univers qui rassemble l’Afrique, l’Europe, l’Asie. En tant que créateur, je me définis par rapport à comment je me réveille et où je me lève. J’ai envie de partager ma vision avec le monde
Parlez nous de votre collection en cours
Elle est particulièrement basée sur la couture. C’est un assemblage de matières très nobles telles que la soie avec un mélange de calebasses et de l’obom qui est une matière très noble africaine. Je fais un travail d’adaptation de mes matières locales aux matières internationales.
Vous avez reçu de nombreux prix, le dernier en date est le prix Vlisco créateur. Qu’est ce que cela représente pour vous, tous ces prix ?
Ça représente la confirmation de mon travail. Ça veut dire que mes efforts sont reconnus et ça me donne du courage. Ça veut dire aussi que les créateurs africains ont leurs places. Le prix reçu à Cannes n’était pas un prix africain, j’étais en compétition avec dix créateurs venus du monde entier. Ça veut aussi dire que les matières africaines ont une place dans la mode internationale. On nous ghettorise beaucoup, même en parlant de mode africaine, il n’existe pas la mode africaine, mais la mode. Je suis un créateur d’origine africaine.
Vous êtes installé en France depuis combien de temps ?
Ça va faire deux ans. Installer c’est trop dire. Je ne suis pas installé en France, je veux construire une base en France et aux Etats-Unis. J’ai fais un défilé à Philadelphie et je veux avoir une autre base là bas. Ma base principale restera le Cameroun.
Quel plus professionnel le fait d’être parti du Cameroun vous a conféré ? Ce contact avec l’étranger, avec la mode internationale et les créateurs du monde.
Ça représente une très grande ouverture. Moi, par la chance que j’ai et par le travail que j’abats, il y a un créneau qui s’ouvre pour les autres qui viennent derrière moi. C’est l’opportunité qu’on n’a pas eu avec les autres créateurs du Cameroun pourtant brillants. Je suis membre de l’association des jeunes créateurs de mode qui soutient les initiatives et encourage les jeunes créateurs.
Aujourd’hui, le problème des créateurs africains dans leurs pays c’est le manque des défilés et de showrooms? Votre avis là-dessus ?
Ça c’est un problème qui relève de l’administration et des bailleurs de fond. Nous en souffrons parce que l’Afrique ne croit pas à la mode, à la création. Les créateurs sont abandonnés à eux même. Ailleurs, quand un créateur fait ses preuves, des hommes d’affaires financent sa marque pour l’emmener sur le plan international. J’ai le même problème aujourd’hui parce que je n’ai aucun soutien financier. Notre gouvernement n’a pas une démarche de soutien artistique envers les créateurs. Je reviens là d’Acra au Ghana avec l’ONU qui essaie de sensibiliser les gouvernements africains à prendre conscience que ces jeunes ont besoin d’appui. La mode crée l’emploi. Mon atelier fait travailler 5 personnes, si je me développe, ça ferra plus d’emploi. Les magasins de grande marque sont tenus par des hommes d’affaires qui ont investi dans la mode comme d’autres investissent dans l’hôtellerie. Je sais d’où je viens et je sais qu’il y’a des talents énormes et si un homme d’affaires investissait sur ces talents, il aura le même bénéfice qu’ailleurs. Un défilé c’est pour intéresser les acheteurs. Il faut des produits de qualité. Mes collections ce sont des défis; j’ai investi pour intéresser le monde. La mode est une industrie qui rapporte et il faut des investisseurs.
Votre touche c’est le brut. Vous travaillez beaucoup avec les matières premières venant du Cameroun. Est-ce que c’est pour vous démarquer en tant qu’africain ou c’est parce que cela constitue une vraie source d’inspiration ?
Quand j’ai commencé, il fallait que j’ai mon style. J’ai été inspiré par ma vision des choses, ma sensibilité. Ma première collection était en toile de coco que personne n’avait travaillé avant. Il y a des matières à valoriser. L’Afrique est tellement riche qu’il est temps pour nous d’exploiter nos matières. Les créateurs d’autres pays viennent chercher ces matières chez nous parce qu’ils ont une valeur.
On vous connaît comme créateur mais on sait que vous avez d’autres activités. Quelles sont les autres cordes de votre arc ?
J’ai commencé dans la musique. J’ai été découvert dans la musique. Ma première collection ce n’était pas en tant que créateur de mode, mais c’était pour accompagner mon spectacle. Aujourd’hui, j’ai finalisé mon album. Il est disponible à l’adresse www.myspace.com/ANGGYHAÏF. Dieu merci j’ai rencontré quelqu’un qui a aimé et qui va s’occuper du management de l’album qui est un mélange de l’Afrique, de l’Europe, mes influences. C’est danse et pop. Je suis né en ville et j’allais dans mon village une fois par an. Et c’est le cas de nombreux africains qui vivent dans les métropoles. Mais on nous renvoie toujours une image de l’Afrique des cases en hutte. Je suis aussi modèle et ça marche très bien. J’ai la chance d’avoir un physique qui intéresse et ça me permet de poser pour financer mes collections. En 2005, c’est la publicité qui m’a fait financer mes collections. Je pose pour des photographes belges et américains.
Parlez nous de vos débuts
Je faisais partie du grand mouvement hip hop au Cameroun, basé à African Logic. C’est là que tout a commencé. Un dimanche, lors d’un défilé, j’avais un turban à la tête. Une dame, Oswalde Lewat m’a approché pour me dire que mon style est original, est ce que je peux le présenter à la télévision. C’était la première à avoir flairé l’air de la créativité en moi. Elle présentait « SOS jeunesse » à la CRTV. C’était en 1999. Je l’ai rencontré en 2007 aux Etats-unis et elle était si fière de moi. Fin 1999, j’ai fais un spectacle à l’Abbia avec Sally Nyolo avec mes créations toujours et quelqu’un m’a proposé de présenter cette collection à l’élection top model en fin d’année et j’ai retravaillé la collection et c’était parti comme ça. Je crois qu’inconsciemment j’étais fais pour cette carrière. J’ai fais la coiffure, le maquillage. Je n’ai pas fais d’école, je crois que c’est naturel, c’est un don.
Vous parlez très souvent de votre maman. On imagine qu’elle représente beaucoup pour vous.
Elle représente tout pour moi. Sa mort en 2006 a crée un vide. Elle était un appui. Elle est décédée en 2006, un mois après mon arrivée en France pour mon stage comme si elle refusait que je la vois mourir. Elle savait que sa mort allait me faire reporter mon voyage. Aujourd’hui, c’est ma famille qui me donne la force d’avancer. Quand un enfant travaille, c’est pour les siens et faire mieux pour ses parents.
Votre plus grand rêve
C’est celui de m’affirmer en tant que créateur sur le plan international et créer dans mon pays un centre gratuit de formation des jeunes créateurs.
Votre métier consiste à habiller les femmes. Comment définirez-vous une belle femme?
C’est une femme qui s’assume et qui assume son corps. Pour moi une belle femme c’est une femme sui sait se valoriser, qui n’a pas de complexes et qui dégage quelque chose. Et en Afrique, les femmes sont magnifiques, c’est pour ça qu’en Europe on nous envie. Les femmes dégagent quelque chose de gracieux.
Quel est l’accessoire qui vous marque en premier chez une femme?
C’est difficile à dire. Chaque femme est différente. Pour moi, chez une femme le port de corps est essentiel. Il y a une femme qui va porter des boucles, et ça va lui aller mieux sans collier. Il y a des femmes qui ont des très bons ports de cou, elle a juste besoin d’un petit bijou de rappel. Ça dépend de comment elle est habillée. L’accessoire va avec les vêtements.
Vos projets pour le Cameroun
Dernièrement j’ai emmené un ami au Cameroun, Christophe Emérite, qui est créateur ici. Les meilleurs jeunes créateurs au Cameroun ont été formés par lui. Charlotte Obassogo qui a remporté le prix Afrique collection au FIMA a été formée par lui. Ça prouve qu’on manque de formation. La mode c’est un univers avec des codes et une ligne qu’il faut apprendre.
Quel est le meilleur souvenir de votre carrière de créateur ?
C’était à Sainte Lucie, dans une île anglaise (ndlr Caraïbes). Après un défilé une dame de près de 70 ans m’a dit « j’ai revu toute ma jeunesse dans votre collection ». Ça reste mon plus beau souvenir de créateur.
Et le pire ?
C’était au Cameroun à mes débuts. J’étais invité à un défilé et un créateur m’a dit « toi tu n’as pas le droit d’être sur la scène ». Ça m’a choqué parce que j’estimais que si j’étais invité c’est parce que je valais quelque chose. La mode n’est pas la hiérarchie. L’art c’est le talent. On ne prime pas l’âge mais le talent. Dieu merci parce que la nouvelle génération est plus soudée. On se partage les informations car on sait que chacun a sa chance.
Robes talismans, fétiches, gris gris, le créateur a puisé dans la spiritualité. Il en parle…
Quel est le nom de cette nouvelle collection? Qu’exprime ce nom de baptême?
Cette collection hiver 2009/10 s’intitule Voodoo Mood. J’ai eu envie avec cette collection de rendre hommage à l’Afrique à travers la spiritualité, les pratiques magiques …etc. Mais de cette manière je parle du monde entier et du monde actuel : les pratiques magiques existent toujours mais sous d’autres formes, parfois moins sérieuses (comme l’astrologie en Europe), dans toutes les sociétés. Bien sûr ce thème est un prétexte pour créer et inventer de nouvelles manières de faire des vêtements, ici les robes deviennent des talismans, des fétiches, des gris-gris si vous voulez. Toutes les pièces de cette collections ont été faites artisanalement, certaines sont faites sans couture, uniquement à base de noeuds, de rubans de tissus noués entre eux.
Le Blanc et le noir, juste. Sans mélange. Il y a une explication?
Symboliquement on pourrait y voir deux aspects des spiritualités et des religions, celui qui élève et libère, et celui qui enferme et qui sépare les gens. Ou un peu comme la magie noire et la magie blanche. Mais en fait c’est surtout parce que dans cette collection, comme souvent, j’ai travaillé la construction, l’architecture du vêtement, et les non-couleurs, le noir, le blanc (qui est plutôt ivoire ici) permettent de mieux mettre en valeur ce travail de construction : on n’est pas distrait par la couleur ou les imprimés.
Pendant le défilé en Italiejournalducameroun.com)/n
Pourquoi avoir choisi l’Italie pour la présentation officielle alors que vous êtes basé à Paris et donc, vous y avez une bonne partie de votre public?
La première raison c’est que j’ai été invité à présenter ma nouvelle collection par Altaroma, la structure qui organise la fashion week de Rome et par ITC, une organisation qui dépend de l’ONU et qui essaie de développer le secteur textile en Afrique. La deuxième raison c’est que pour moi c’était justement l’occasion de présenter mon travail à un autre public, qui ne vient pas forcement voir mes défilés à Paris, l’Italie étant l’autre pays de la mode. Le problème à Paris c’est qu’il y a énormément de défilés pendant les fashion weeks et ça devient difficile d’être visible, même si Paris reste incontournable.
D’autres défilés en vue? Notamment à Paris?
Nous réfléchissons à une petite présentation presse de cette collection pendant la semaine du prêt-à-porter parisienne.
Et le Cameroun, avez vous un programme en ce moment?
Je travaille en ce moment, avec d’autres personnalités importantes de la mode au Cameroun comme Blaz Design, aux actions à mettre en place pour que le secteur textile, en particulier la fabrication de vêtements, devienne un secteur économique viable et un facteur de développement au Cameroun. Il est temps d’arrêter de considérer, en Afrique, la mode comme juste un spectacle pour animer les dîners. Mais en Afrique il reste énormément à faire, presque tout en fait pour que le textile fonctionne. Il faut changer beaucoup de chose, en particulier les mentalités sur les métiers de la mode.
La dernière question c’est sur votre livre. Vous devez avoir un premier retour du public, c’est lequel?
Toutes les personnes qui m’ont parlé du « Silence du Masque »ont beaucoup aimé ! Mais en général les gens qui n’aiment pas un livre ne viennent pas en parler avec l’auteur…