Cameroun-Congo : les deux pays veulent retracer la frontière coloniale

Les experts camerounais et congolais évaluent la question depuis le 30 août 20222 à Yaoundé.

L’héritage frontalier de près de 500 km entre le Cameroun et le Congo réuni les deux parties à Yaoundé. C’était au cours de la 1ère réunion du sous-comité technique présidée ce 30 août par le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.

Dans le cadre de la première session de la sous-commission technique chargée de la démarcation et de la réaffirmation de la frontière Cameroun-Congo, les travaux ouverts à Yaoundé par le ministre de l’Administration territoriale (Minat) examinent les bornes le long de cette frontière. Vieilles de plus de 100 ans, ces bornes posées par les colons ont pour certaines été détruites ou ennoyées.

Pour Jacques Essissongo, directeur général de l’Administration territoriale, par ailleurs Secrétaire permanent des Commissions nationales des frontières du Congo, « cette première réunion va baliser le chemin des travaux de terrain aux fins de démarcation et de réaffirmation effective de notre frontière commune longue de 460 km. Ligne décrite par un texte historique, à savoir la Convention entre le Congo français et le Cameroun, signée à Berlin le 18 avril 1908 ».

Dans le même sens, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a souligné que « des travaux de terrain seront effectués pour rétablir les frontières depuis longtemps délimitées par les maîtres coloniaux qui deviennent jusqu’à présent invisibles ».

Par cette démarcation de leur frontière commune, le Cameroun et le Congo réaffirment leur volonté à combattre la criminalité transfrontalière sous toutes ses formes. Ils entendent également renforcer leurs relations de bon voisinage.

Cameroun-Centrafrique : l’insécurité à la frontière en discussion à Yaoundé ce 13 juin

Quatre ministres centrafricains et leurs homologues camerounais prennent part depuis ce lundi matin, aux travaux portant sur la sécurité transfrontalière.

Les gouvernements camerounais et centrafricains sont engagés à tordre le cou à l’insécurité le long de leur frontière commune, longue de 797 km au moins. Depuis quelque temps, une série de rencontres réunie les autorités des deux parties dans le but de trouver des solutions pour résoudre les problèmes liés à l’insécurité le long de cette frontière. La rencontre de Yaoundé  s’inscrit aussi dans cette logique et donne l’occasion aux ministres d’échanger à propos défis qui les interpellent.

Plusieurs préoccupations sont à l’ordre du jour. Il s’agit entre autres de la délimitation et la démarcation des frontières, la persistance de la criminalité transfrontalière.

Cette dernière se matérialise côté camerounais par prolifération d’actes de grand banditisme à la frontière, la migration illégale, des infiltrations des bandes armées dans la zone frontalière, le trafic des armes et munitions, les effets négatifs relatifs au tracé de la frontière, le trafic illicite des ressources naturelles, a précisé le chef de la délégation du Cameroun, le ministre Paul Atanga Nji en ouvrant les travaux ce matin.

 A titre d’illustration, les arrondissements de Ngaoui et de Djohong dans le département du Mbéré situé à la frontière de la République centrafricaine, sont régulièrement victimes d’attaques. Celles-ci se soldent par la mort de personnes, le vol du bétail, les enlèvements avec demande de rançon, etc. les bandes armées profitant parfois de la porosité des frontières, sème la terreur au sein de la population. Les rebelles souvent poursuivis par les autorités de la Centrafrique, ont tendance à se replier sur le territoire camerounais.

Face à ces différentes préoccupations, « Nous avons déjà exploré plusieurs pistes. Il y a eu déjà des recommandations issues des premières rencontres qui ont eu lieu entre les deux parties : la partie camerounaise et la partie centrafricaine. Ces recommandations-là seront évaluées, explorées aujourd’hui pour trouver la bonne mesure, la bonne décision à prendre de manière à les mettre en exécution pour que nos frontières soient véritablement fluides et accessibles », a déclaré le ministre centrafricain de l’administration du territoire de la décentralisation et du Développement local, Bruno Yapande.

La rencontre de Yaoundé se tient à l’occasion de la deuxième session mixte permanente de sécurité transfrontalière et de la cinquième session de la commission ad-hoc de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine. Y prennent part, outre le ministre camerounais de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, d’autres membres du gouvernement. C’est le cas du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense Joseph Beti Asssomo, du délégué général à la sûreté nationale Martin  Mbarga Nguele, des gouverneurs des régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord.

Côté centrafricain, en dehors du chef de la délégation, le ministre Bruno Yapande, trois autres membres du gouvernement font partie de la délégation. Il s’agit du ministre de la Défense nationale, du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité publique, du ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger.  Les travaux connaissent aussi la participation des dizaines d’experts.