Criminalité transfrontalière: le dispositif juridique harmonisé à Yaoundé

Une rencontre internationale sur le sujet s’est ouverte jeudi dans la capitale camerounaise, avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie. Les travaux s’achèvent samedi

Il y a une dizaine de jours, les chefs de police de l’Afrique centrale se réunissaient à Yaoundé pour réfléchir sur les méthodes harmonisées de lutte contre la criminalité transfrontalière. Le sujet revient au centre de la troisième conférence sous régionale Afrique centrale, sur le renforcement de la lutte contre ce fléau qui s’est ouverte jeudi, 01 octobre 2015 à Yaoundé, avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Si les policiers constatent les infractions, recherchent et arrêtent les auteurs, si la remise des criminels se fait de police à police, il est question pour les procureurs qui poursuivent les fauteurs de trouble, d’harmoniser leurs instruments juridiques de manière à s’entendre sur les formes et les qualifications des crimes transnationaux et le mandat d’arrêt en Afrique ainsi que le plan de coopération entre les magistrats et les policiers. Tout cela, restant disparate d’un Etat à l’autre, d’autant plus que, ce qui est qualifié de crime organisé pour tel pays ne l’est pas forcément pour l’autre.

La rencontre de Yaoundé est un cadre de lutte initié par l’Association internationale des procureurs et poursuivants francophones (AIPPF), un réseau de l’OIF.

Les deux premières conférences tenues respectivement à Bamako et à Dakar avaient engagé une réflexion en faveur de la mise au point de plusieurs conventions internationales relatives à l’entr’aide judiciaire en matière pénale, à l’extradition et au transfèrement des personnes condamnées, à la saisie et à la confiscation des avoirs criminels. L’objectif final étant de disposer dans un seul texte de toutes les conditions de demande d’entr’aide et de coopération judiciaire pour faciliter une réponse rapide et exploitable pour l’Etat requérant.

Le phénomène continue d’endeuiller de milliers de personnes et de faire des victimes, rappelle Christophe Guilhou, directeur de la Paix, de la Démocratie et des Droits de l’homme à l’OIF. Il doit être vigoureusement combattu, soutient Dion Ngute, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de la rencontre. Outre le dispositif juridique du mandat d’arrêt à élaborer, la troisième Conférence sous-régionale Afrique centrale sur le renforcement de la lutte contre la criminalité transnationale organisée sous l’égide de AIPPF proposera les bonnes pratiques en matière de lutte contre le terrorisme d’une part et la criminalité organisée d’autre part. Les travaux s’achèvent samedi.

Les polices d’Afrique centrale en ordre de bataille contre la Criminalité transfrontalière
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Lutte contre la criminalité transfrontalière: l’heure est à la réforme!

Le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a présidé jeudi, au nom du chef de l’Etat, les travaux de la 16e session du Comité des chefs de police

L’un des faits marquants de la cérémonie de jeudi, 16 septembre 2015, qui se déroulait en présence de nombreux membres du gouvernement, de ceux du corps diplomatique et des chefs de police de la sous-région a été le passage de témoin entre le président sortant du CCPAC, le général de police de 2e classe Jean François Ndengue, directeur général de la police congolaise et son successeur, Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale du Cameroun.

En présidant les travaux des assises de la 16e session du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC), jeudi à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé, au nom du chef de l’Etat, le ministre, secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), a exhortés les délégués à mettre en uvre leur savoir-faire et la longue expérience acquise en matière de sécurité intérieure pour «produire des solutions concertées et innovantes pour combattre les différentes formes de criminalité en émergence en Afrique Centrale». Ceux-ci savent désormais ce qui leur reste à faire pour mettre la sous-région à l’abri des menaces nouvelles qui la guettent.

Ferdinand Ngoh Ngoh a cité en tête de ces menaces, «un fléau d’un genre nouveau dans notre sous-région: le terrorisme». Le ministre, SGPR a, en effet, indiqué que l’illustration la plus visible de cette menace est la secte terroriste Boko Haram qui multiplie au sein de certains pays-membres du CCPAC, des assassinats, des enlèvements, des attentats-suicides et d’autres exactions.

Des exactions de Boko Haram qui se situent à côté d’autres menaces qui interpellent les pays-membres de l’Afrique centrale. «Des médicaments illicites et contrefaits continuent en effet d’inonder les rues de nos centres urbains et de nos campagnes mettant en péril la santé de nos populations; les saisies régulières de drogue et autres stupéfiants dans nos aéroports attestent du caractère transnational de ce phénomène criminel», a souligné Ferdinand Ngoh Ngoh. Et que dire de l’informatisation croissante dans nos pays qui a accéléré la cybercriminalité.

Autant de menaces qui n’occultent cependant pas les progrès enregistrés par les polices de la sous-région. «La contribution du CCPAC dans la lutte contre la criminalité transnationale s’est également traduite, entre autres, par la multiplication des opérations de police contre le trafic international des véhicules qui ont permis de saisir plus de 300 véhicules volés à travers le monde», a indiqué le ministre, secrétaire général de la présidence de la République.

D’autres opérations ont permis de saisir des tonnes de médicaments illicites, de même que l’on a assisté au démantèlement de nombreux réseaux de trafic de drogue. Ferdinand Ngoh Ngoh s’est, par ailleurs, félicité des thèmes choisis pour les travaux de Yaoundé qui traduisent l’engagement des services de sécurité et de police de la sous-région à faire face collectivement à ces défis anciens et nouveaux «qui constituent des tentatives de remise en cause de la paix et de la stabilité auxquelles nos pays sont attachés». Le CCPAC peut néanmoins compter sur l’appui de l’Organisation internationale de la police criminelle, OIPC, Interpol, comme l’a indiqué le représentant du secrétaire général de cette institution hier. En clôturant les travaux hier soir, le ministre, SGPR s’est voulu optimiste: «le rapport final incite à l’optimisme quant à l’avenir de la coopération policière en Afrique centrale», a-t-il relevé.

Martin Mbarga Nguele, nouveau président du CCPAC.
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Yaoundé abrite la 16e session du Comité des chefs de police d’Afrique centrale

La rencontre qui rentre dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière s’est ouverte mardi à Yaoundé

Les travaux du Comité des chefs de polices d’Afrique centrale (CCPAC) se sont ouverts ce Mardi, 15 septembre 2015, à Yaoundé et s’étendront jusqu’au 18 prochain, sous l’assistance technique d’Interpol représenté par son chef de bureau régional Serge Ngoma. La rencontre couplée au forum des ministres en charge des questions de sécurité dans les Etats de la sous-région a été officiellement ouverte par une cérémonie qu’a présidée le délégué général à la Sureté nationale, Martin Mbarga Nguélé.

Les assises de cette semaine ont pour but de fixer des mesures communes afin de trouver des solutions durables au problème de la criminalité en Afrique centrale. Ce qui passera par la définition d’une stratégie de lutte contre la criminalité, l’identification de nouvelles formes de criminalités, la coordination des activités de coopération en matière de lutte contre la criminalité à l’échelle sous régionale, et la mise à la disposition des autorités nationales et sous régionales, en charge des questions de sécurité, des informations et programmes envisagés contre le fléau.

Il est question pour les huit pays membres du CCPAC (République démocratique du Congo, Gabon, Tchad, Congo, Guinée équatoriale, Cameroun, Sao tomé-et-Principe et République centrafricaine) de se pencher sur les principaux problèmes répertoriés en Afrique centrale. Il s’agit notamment de l’insécurité liée à la situation en Centrafrique et aux exactions de la secte Boko Haram au Cameroun et Nigéria, du trafic des stupéfiants au Gabon, des organes humains, des armes légères et des véhicules, des prises d’otage, de la cybercriminalité, des enlèvements de personnes et de la pédophilie.

Le comité des Chefs de police d’Afrique Centrale a vu le jour le 10 avril 1997 à Brazzaville dans le but d’améliorer la coopération entre l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC-Interpol) et les pays de la sous-région en matière de criminalité. Le CCPAC a pour objectif d’améliorer la coopération entre les services de police des pays de la sous-région, de renforcer leur efficacité dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la criminalité transfrontalière dans la sous-région et d’y augmenter l’efficacité dans les différentes interventions de la police, tout en respectant les lois, règlements et droits de l’homme.


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