Cameroun : le cardinal Christian Tumi est libre

Le prélat a été libéré vendredi matin. Le fon de Nso, avec qui il a été enlevé jeudi sur la route entre Bamenda et Kumba, demeure aux mains des ravisseurs

 

Le cardinal Christian Tumi a été libéré ce 6 novembre 2020 au matin par ses ravisseurs. Il  avait été enlevé hier en compagnie du roi – le Fon – des Nso et 11 membres de leur entourage, alors qu’ils se rendaient à Kumbo dans la Nord-Ouest. Selon une autorité administrative de la région qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat, les ravisseurs n’ont libéré que l’homme Dieu, maintenant captif le reste de sa délégation.

Très tôt ce matin, les fidèles du diocèse de Kumbo ont organisé une marche de protestation entre Babessi et Kumba, dans le département de Ngo-Ketunjia, pour demander leur libération.

La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), que préside Monseigneur Abraham Kome, a dépêché hier soir l’archevêque de Bamenda (Mgr Andrew Nkea Fuanya), L’évêque de Kumba (Mgr Agapitus Enuyehnyoh Nfon), l’évêque de Buea (Mgr Michael Miabesue Bibi) et l’archevêque de Douala (Mgr Samuel Kleda) vers le lieu du rapt d’un des leurs, a appris JournalduCameroun.com auprès de l’institution.

Il faut dire que depuis la nouvelle de l’enlèvement du cardinal Tumi, des prêtres et évêques ont invité les fidèles à prier pour sa libération, celle de ses compagnons et le retour de la paix au Cameroun.

Cameroun: les attaques de « hors-la-loi » les 03 et 04 novembre au NOSO visent à dissuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école (Mincom)

L’intégralité de la mise au point faite par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi

 

[Yaoundé, 04 novembre 2020] Le gouvernement de la République porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, que des attaques ont été perpétrées par des rebelles sécessionnistes, les 03 et 04 novembre 2020, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, respectivement dans les villes de Bamenda, Kumbo et Limbé.

A Bamenda, dans le département de la Mezam, au quartier Mankon, quatre (04) terroristes à bord de motocyclettes, porteurs de fusils de guerre de type AK-47, ont fait irruption dans l’établissement d’enseignement secondaire dénommé « Longa Comprehensive College », aux environs de 09 heures.

Les hors-la-loi ont ouvert le feu en direction des locaux de l’établissement avant de s’enfuir à la vue d’une patrouille de l’opération « Bamenda Clean », alertée et promptement descendue sur les lieux.

Il s’en est suivi un mouvement de panique aussi bien des élèves et du corps enseignant que des parents résidant dans les environs, venus à la rescousse de leurs enfants.

Face à la situation, l’intervention du promoteur dudit collège et la présence rassurante des éléments des Forces de défense et de sécurité ont permis une reprise des cours dans cet établissement.

Il y a lieu de préciser qu’aucun cas grave n’a été enregistré, en dehors de quelques égratignures observées sur certains élèves et enseignants, dues à la bousculade lors du mouvement de panique.

S’agissant de l’attaque survenue le même jour, au lieu-dit « Square » au quartier Tobin à Kumbo dans le département du Bui, aux environs de 09 heures 30, le gouvernement indique, que plusieurs terroristes encagoulés se sont introduits dans l’enceinte du complexe « Presbyterian School Nursery and Primary », en escalandant le mur arrière, et ont kidnappé six (06) enseignants et dix (10) élèves.

Grâce à une vive réaction du révérend pasteur Kwanyuy Venansius, responsable de cet établissement scolaire, une mobilisation spontanée de près d’une cinquantaine de fidèles et de parents d’élèves a permis à ces derniers de prendre d’assaut le lieu-dit « Mbeluf », site identifié comme étant une des bases des terroristes sécessionnistes, à environ six (06) kilomètres du centre-ville de Kumbo, et de libérer les dix (10) élèves pris en otage.

Les six (06) enseignants kidnappés demeurent entre les mains des rebelles sécessionnistes, mais les Forces de défense et de sécurité, en synergie avec les populations de Kumbo, sont à pied d’oeuvre en vue de leur libération.

Par ailleurs, ce 04 novembre 2020, dans la ville de Limbé, chef-lieu du département du Fako, région du Sud-Ouest, près d’une dizaine d’individus non identifiés, munis d’armes blanches et arborant des amulettes, ont fait irruption dans l’enceinte de l’établissement dénommé « Kulu Memorial College », aux environs de 12 heures.

Après avoir fait subir des violences corporelles aux élèves et aux enseignants, les assaillants ont saccagé les locaux et incendié une bonne partie de l’établissement.

Il y a lieu de relever qu’au-delà du grand émoi suscité, il n’y a eu aucune perte en vie humaine, ni aucun cas de blessure.

Le gouvernement de la République condamne une fois de plus avec fermeté tous ces actes odieux et lâches, commis contre de jeunes apprenants et leurs formateurs, dans le but de dissuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école et de créer la psychose au sein de la communauté éducative.

Le ministre de la Communication transmet à toute la communauté éducative en général, et particulièrement aux élèves, enseignants et parents, victimes des attaques terroristes dans les établissements scolaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le soutien constant du président de la République, son Excellence Paul Biya, ainsi que celui de l’ensemble du gouvernement et de la nation toute entière.

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi.

Cameroun : intimidation et humiliation d’élèves et enseignants dans une école à Limbe

Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, un groupe d’hommes brutalise des jeunes élèves  et leurs enseignants dans un établissement scolaire de Limbe.

Dans cette vidéo, de jeunes élèves filles comme garçons, ainsi que leurs enseignants  sont complètement dénudés, brutalisés par des individus qui leur reprochent d’être présents à l’école.

La scène se déroule au sein du Kulu Memorial collège dans le département du Fako, région du Sud-Ouest.

Internautes de tous bords condamnent cet acte de terreur sur des élèves en quête de connaissance, et des enseignants qui dispensent le savoir.

Pour le député Cabral Libii, « l’objectif est manifestement de perturber la reprise des cours après 04 longues années blanches dans cette partie du pays ».

Notons que la scène se produit au lendemain de l’enlèvement d’au moins six enseignants à Kumbo dans le Nord-Ouest. Et 11 jours après le massacre sept jeunes élèves à Kumba. Cabral Libii pense que : « la situation n’est manifestement pas maîtrisée. Un état d’urgence devrait être rapidement décrété pendant que le règlement politique de la crise se poursuit ».

Cameroun : Des enseignants kidnappés lors de l’attaque d’une école presbytérienne à Kumbo

Au moins six professeurs de la presbyterian primary and secondary school ont été emmenés par les assaillants le 3 novembre 2020 à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest.

L’école à nouveau la cible des groupes armés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest . Le 3 novembre 2020, des assaillants ont irruption dans une école presbytérienne à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, et ont enlevé environ six professeurs selon des autorités locales.

Le révérend Samuel Fonki, chef de l’église presbytérienne du Cameroun et Stephen Afuh, président de la PEATTU, un syndicat d’enseignants presbytériens, parlent quant à eux d’au moins 11 enseignants kidnappés.

Ce nouveau drame survient dix jours après le massacre de six jeunes enfants  dans la région du Sud-Ouest.  Des enfants tués par balles dans leur salle de classe de Kumba par des inconnus, des séparatistes armés selon Yaoundé. Un meurtre qui avait suscité de l’indignation dans le monde entier.

L’enlèvement des enseignants de Kumbo n’a toujours pas été revendiqué. Mais un droit accusateur est déjà pointé sur les assaillants de la crise anglophone.

 

Dr CHRISTIAN POUT : Mes propositions pour résoudre la crise anglophone

Pour explorer quelques pistes de solutions à la crise en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, le Dr Christian Pout, Président du Think Tank CEIDES, a accepté de répondre aux questions de Journal du Cameroun TV.
 
Pour ce spécialiste des Relations internationales, il faut, entre autres, un dialogue à plusieurs échelles, la construction d’un vaste partenariat pour la restauration de la paix, l’intensification sans entraves de l’action humanitaire, et d’autres démarches à découvrir dans cet entretien.

Cameroun : le gouvernement dresse le bilan de l’explosion d’une bombe au quartier Nsam à Yaoundé

Neuf blessés hors de danger de  mort, c’est le bilan humain de l’explosion d’une bombe artisanale le 1er novembre 2020. Dans un communiqué publié au lendemain de l’événement, le porte-parole du gouvernement a fait une communication sur le sujet.

Ci-dessous la communication du gouvernement : 

          Le Gouvernement de la République porte à la connaissance de l’opinion, qu’une explosion est survenue au quartier Nsam à Yaoundé, dans le snack-bar dénommé « SECTEUR A», au lieu-dit Columbia », le dimanche, 1er novembre 2020, aux environs de 20 heures.

Les analyses effectuées par les services spécialisés ont permis de constater qu’il s’agit d’un Engin Explosif Improvisé dissimulé dans un sac de couleur noire et rouge, représentant un dispositif électronique à déclenchement à distance, composé d’une batterie de moto, d’une carte mémoire et des fils électriques.

En outre, du matériel servant à la fabrication des engins explosifs a été prélevé sur le lieu de l’incident, notamment deux bouteilles en plastique d’un litre et demi contenant un liquide inflammable dont la nature reste à déterminer, et une boite de gaz vide pour réfrigérateur retrouvée dans le plafond du snack bar et présentant des signes de carbonisation.

L’engin Explosif Improvisé a provoqué une importante déflagration ayant endommagé le mur d’enceinte ainsi que la toiture du snack bar.

Par ailleurs, neuf(09) clients présents sur les lieux au moment de l’incident, ont été blessés.

Le Gouvernement précise que la vie de tous les blesses qui ont été transportées à I’Hôpital de District d’Efoulan et à la Clinique DEMA de Nsam, est hors de danger. Enfin, une enquête a été ouverte en vue de rechercher et interpeller les auteurs de cet acte criminel.

                  Yaoundé, le 2 NOV 2020

Le Ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi

Cameroun-Massacre de Kumba : le chant de dénonciation des artistes musiciens

Plusieurs artistes camerounais, réunis autour de la plateforme  » Mouvement Artiste cameroun » ont manifesté leur indignation à l’assassinat le 24 octobre 2020 de sept élèves  au collège Mother Francisca international school.

Dans une symphonie de colère, les artistes-musiciens camerounais ont manifesté le 1er novembre 2020  à l’esplanade du Lycée Bilingue de Yaoundé. Objet de la manifestation, exiger le retour de la paix dans les régions anglophones.

Le prétexte de la manifestation est l’assassinat de 7 élèves le 24 octobre 2020 à Kumba dans la région du Sud-Ouest. Les musiciens s’insurgent contre l’attaque des élèves et par-delà la volonté de porter atteinte aux droits des enfants de recevoir une éducation. De manière symbolique, les manifestants étaient habillés en tenues d’écolier.

Parmi eux, Lady Ponce, de son vrai nom Adèle Ruffine Ngono. L’artiste Bikutsi s’est adressée aux élèves.  « On est ici parce qu’on vous aime. On est ici parce qu’on a mal, parce que nous avons perdu des enfants : des frères, des sœurs… La guerre n’est pas bien. Le Cameroun doit être le Cameroun. Vous devrez dénoncer et vous désabonner des pages qui incitent à la haine, à la violence. Quand vous regardez la Côte d’Ivoire et beaucoup d’autres pays africains, vous-voulez que le Cameroun ressemble à ça ? Tout ce que je peux dire ici, c’est remercier l’initiative de mes jeunes frères. Comme Krotal l’a dit, on n’est pas là pour savoir qui a amené les gens ici… », a signifié la chanteuse.

La crise anglophone a démarré en 2016. Malgré les efforts d’apaisement menés par le gouvernement, certains artistes invitent les camerounais à intensifier le dialogue pour la résolution de la crise.

Cameroun : le président de la République a gagné cette guerre contre les sécessionnistes [ministre Atanga Nji]

Invité sur la télévision nationale ce 1er novembre 2020, le ministre de l’Administration territoriale s’est illustré par un triomphalisme de bon aloi.

Il était l’un des premiers à nier un problème anglophone au Cameroun, aux premières heures de la contestation sociopolitique qui allait se transformer quelques mois plus tard en conflit séparatiste.

Ce dimanche 1er novembre, celui qui est l’un des symboles de l’aile dure dans la gestion de la crise anglophone a une fois de plus minimisé l’ampleur de ce conflit qui a déjà fait plus de 3000 morts en trois ans selon les chiffres des Ong internationales.

Sur le plateau de la « Scène de presse », Paul Atanga Nji a proclamé que « la sécession a échoué ». « Le président de la République a gagné cette guerre contre les sécessionnistes », s’est-il félicité.

Il en veut pour preuve la rentrée scolaire de cette année, qui selon lui, a été un succès. Il rapporte les chiffres contenus dans les rapports des gouverneurs des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest pour qui les chiffres des élèves présents dans les établissements scolaires se sont améliorés.

 Sur la collaboration incessamment demandée à la population contre les séparatistes armés, Paul Atanga Nji déclare que « La population constate qu’il n’y a rien de bon chez les terroristes ». Ce qui isole de plus en plus ces derniers.

Le ministre de l’Administration territoriale prend de l’exemple d’Ayekeh, « général » séparatiste tué il y a quelques semaines dans une opération de l’armée : « Lorsque vous regardez le téléphone d’Ayekeh, il y a 127 personnes qui ont été exécutées sommairement par un seul terroriste ». Tout comme  Fonteh Mad Dog, un autre chef séparatiste réputé neutralisé à Bamenda, « il a exécuté froidement 98 personnes », déclare le ministre Atanga Nji. Toute chose qui lui fait conclure que « la sécession a échoué ».

Cameroun : des blessés graves dans une explosion au quartier Nsam à Yaoundé

Un engin d’explosion artisanal a détonné le 1er novembre 2020 au quartier Nsam. La zone a été toute suite prise d’assaut par les éléments des forces de sécurité.

Pas de mort dimanche 1er novembre 2020 au quartier Nsam à Yaoundé. Mais plusieurs blessés graves sous soins intensifs. L’incident s’est produit à Columbia, près du Snack Bar Secteur A à Nsam.

Les auteurs auraient profité de l’embrouillage pour lancer l’engin explosif avant de prendre fuite. La police est à leur trousse.

Elle qui a quadrillé le coin en compagnie de militaires et gendarmes. La circulation a été  coupée entre les carrefours Columbia et Nsam, dans le 3 ème Arrondissement de Yaoundé.

Des sources sécuritaires sur le terrain ont confié à certains confrères, qu’une bombe reste encore dissimulée dans le périmètre de la déflagration. Les forces spéciales cherchent à la repérer pour la déminer. L’heure est donc à la vigilance maximale.

C’est la énième explosion qui se produit dans les circonstances et heures pareilles au sein de la capitale Yaoundé. La dernière s’était produite il y a quelques mois non loin de là, au rond-point Damas.

Cameroun – Dieudonné Essomba : « le retour à l’Etat fédéral est un préalable à la résolution de la crise anglophone »

LA SOLUTION A LA GUERRE DU NOSO PASSE PAR LE RETOUR A L’ÉTAT FÉDÉRAL

 » Certains disent que le Fédéralisme n’est pas la solution à la guerre anglophone, au motif que les sécessionnistes ne réclament pas la Fédération.

Mais c’est un raisonnement puéril ! La Sécession armée n’est qu’une excroissance d’un problème plus global, celui du statut des Anglophones dans l’ensemble du Cameroun. Ils sont venus au Cameroun sur la base d’un Etat fédéral dont on ne devait jamais revenir sur la forme. C’était un engagement historique écrit noir sur blanc dans la constitution fédérale qu’il fallait respecter.

Cet engagement a été clairement violé en 1972.

Et quand les Anglophones ont demandé d’y revenir, on leur a opposé l’Etat wesphalien.

Ils ont pris les armes.

La guérilla sécessionniste n’est donc pas née ex nihilo ! Elle est la conséquence directe du refus de la Fédération et des proclamations insolentes du type « la forme de l’Etat n’est pas négociable ».

Elle s‘alimente de cet entêtement obtus à leur imposer l’Etat unitaire à coup d’arguties juridiques et de violence d’Etat.

Puisque la Sécession anglophone tire sa légitimité de la suppression de la Fédération la première chose à faire est justement de lui enlever cette légitimité en rentrant à l’Etat fédéral.

C’est un simple problème de bon sens : si ton petit frère te donne son téléphone, puis commence à te chercher querelle pour rentrer en possession de son téléphone, remets-lui d’abord son téléphone ! Il ne faut pas confisquer son téléphone en se réfugiant sous le prétexte qu’il est agressif de nature.

Remets-lui d’abord son téléphone, et s’il continue la querelle, on saura alors que son problème n’est pas le téléphone.

C’est la même chose avec les Anglophones : remettez-leur d’abord leur souveraineté qu’ils partageaient avec les Francophones sous le modèle d’un Etat fédéral. De cette manière vous allez enlever l’argument historique sur lequel il s’appuie, à savoir que vous leur avez volé leur souveraineté.

C’est le prix à payer pour assécher la sécession !

Noter bien que je parle « d’assécher » la Sécession, et non de la battre comme le disent les va-en-guerre. Car vous ne pouvez pas la battre ! L’assécher signifie que vous lui retirez le carburant idéologique qui l’alimente et vous réduisez son attractivité. Ensuite vous la combattez mieux avec une police locale qui n‘entretient pas l’image d’une armée coloniale dans une Zone occupée.

De cette manière elle va se ratatiner et reprendre la forme larvaire qu’elle a toujours eue depuis 1961.

Mais vous ne pouvez absolument rien obtenir en gardant l’Etat unitaire car c’est le mot « unitaire » inscrit dans notre Constitution qui alimente la guerre.

Il faut l’enlever.

Cela signifie en clair que le retour à l’Etat fédéral est un préalable absolu sans lequel il n’est même pas possible d’envisager la paix « .

DIEUDONNE ESSOMBA

Pr SINDJOUN POKAM : « un Etat corrompu ne peut régler la crise anglophone »

Dans cet entretien avec JDC TV, le Pr Sindjoun Pokam décrypte la situation sociopolitique du Cameroun.

D’après le philosophe, tout ce qui est arrivé en zone anglophone est dû à la montée des extrémismes.

Toutes les guerres civiles se terminent toujours autour d’une table, affirme-t-il. Par ailleurs, toujours selon lui, les élections régionales n’apporteront rien au Cameroun.

Pour le Pr Sindjoun Pokam, il faut doter le Cameroun d’institutions dans lesquelles le peuple se reconnaît.

Cameroun : un des auteurs du massacre de Kumba aux arrêts (Mincom)

Le ministre de la Communication annonce dans un communiqué que ce dernier a été interpellé dans une chambre au quartier Kossala à Kumba, région du Sud-Ouest.

A quelques heures de la journée de deuil nationale décrétée pour le 31 octobre 2020, les auteurs des massacres de Kumba commencent à être retrouvés. René Emmanuel Sadi annonce dans le communiqué ci-dessous que  l’un d’eux est entre les mailles de forces de l’ordre qui vont  l’exploiter.

 

Cameroun : une organisation dénonce les médias et partis politiques complaisants face aux massacres dans le Noso

Certains acteurs politiques et des professionnels des médias attiseraient la crise dans les régions dans les régions du Nord-Ouest et du Soud-Ouest, selon l’Observatoire du développement sociétal qui condamne le massacre du 24 octobre 2020 à Kumba.

En condamnant le massacre de Kumba qui causé la mort de sept enfants et environ 15 blessés dans le Sud-Ouest le 24 octobre dernier, l’Observatoire du développement sociétal (ODS) interpelle certains acteurs politiques. Elle  s’étonne que « des partis politiques qui aspirent  accéder au pouvoir ne soient pas suffisamment citoyens pour condamner avec la dernière énergie les actes de barbarie qui déchirent notre Pays depuis plusieurs années. Bien au contraire, on les compte parmi les acteurs qui, tels des chevaux de Troie » distillent sournoisement des appuis multiformes à ces Forces réputées insurrectionnelles ».

Sans tout aussi  les citer nommément, l’ODS pointe un  doigt accusateur sur certains médias. « De même, l’Observatoire s’insurge avec indignation face au constat récurrent qu’une certaine presse se pose implicitement en plateforme et relais de communication et de propagande pour ces groupes d’assassins ».

Pour cela, elle  demande aux autorités d’activer les services spécialisés et opérationnels pour démasquer  « ces ennemis de la République » et les conduire devant des juridictions compétentes tant a l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. «  Car il est clair que le cap de l’horreur franchi par ces Criminels appelle une réponse d’une implacable fermeté », condamne Lilian Koulou Engoulou, le coordonnateur de cette organisation.

Massacres de Kumba : deuil national au Cameroun le samedi 31 octobre 2020

Un décret du chef de l’Etat signé ce 28 octobre déclare le 31 prochain,  journée de deuil national sur toute l’étendue du territoire.

En  mémoire des victimes de l’attaque du 24 octobre dernier, samedi prochain  est déclaré jour de deuil national au Cameroun. Décision du président dans la République Paul Biya dans un décret  signé ce 28 octobre 2020.

Le chef de la République ordonne la mise en berne du drapeau national durant toute la journée de samedi, sur l’étendue du territoire.

Après le décès de 7 élèves à l’école Mother Francissca international Bilingual academy à Kumba, Paul Biya avait exprimé son indignation face à cette cruauté. Dans un télégramme transmis au gouverneur du Sud-Ouest, il  « condamne avec la plus grande fermeté ce crime barbare et lâche, envers des enfants innocents ».

Indiquant au gouverneur Bernard Okalia Bilaï  qu’il  donné « instructions pour que des mesures appropriées soient prises avec diligence, afin que les auteurs de ces actes ignobles soient interpellés par nos forces de défense et de sécurité, et traduits devant la justice ».

Cameroun : résolution de la crise anglophone, l’option militaire divise toujours

Après le massacre de sept élèves à Kumba, plusieurs acteurs politiques ne s’accordent toujours pas sur le moyen de mettre fin au conflit  dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Quatre ans de guerre, plus de 3000 morts des milliers de déplacés, l’insécurité ne cesse pour autant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. António Guterres, le secrétaire général de l’ONU prône le dialogue comme sortie de crise. Il s’est montré prêt à soutenir un processus de dialogue inclusif.

Dans sa logique Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Pour lui, « les propos d’António Guterres montrent non seulement que le dialogue est la seule solution, mais surtout que ce qui a été fait jusqu’alors et qu’on a appelé ‘Grand dialogue national’ n’en était pas un».

Le politologue Mathias Éric Owona Nguini, affirme dans les colonnes de Jeune Afrique que la solution à ce conflit passe par la mise en déroute des groupes séparatistes.  « Les séparatistes armés ne veulent pas autre chose que la sécession. On ne pourra pas sortir du conflit si on ne les a pas neutralisés. L’usage de la force est impératif. »

Le vice-recteur de l’Université de Yaoundé 1 ajoute que : «  Les luttes de souveraineté se gèrent avec une lucidité froide plutôt qu’avec un sentimentalisme candide ou une puérilité démagogique. »

Le gouvernement avait organisé un dialogue en 2019 à Yaoundé. Un an plus tard la guerre persiste sur le terrain. Des indiscrétions font régulièrement état de  discussions ouvertes en coulisse entre le gouvernement et les séparatistes. Mais le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi en fait le  démenti. Les armes continuent de crépiter dans le NOSO.

 

 

Cameroun : des groupes séparatistes créent la panique dans la région du Sud-ouest ce 27 octobre 2020

Un message de terreur répandu à travers la région crée la stupeur. Plusieurs écoles se sont vidées d’élèves. Les villes de Tiko, Limbe, et Mutengene sous forte tension.

Panique général ce matin dans les villes de Tiko, Limbe, et Mutengene. Les groupes séparatistes ont fait répandre une menace d’attaque qui met la région en état d’alerte. Des élèves évacuent les salles de classe, des parents d’élèves accourent vers les établissements scolaires pour tenter de sauver leurs progénitures.

 

Des informations pas encore authentifiées font état d’enfants blessés à Ombe par des individus non identifiés.

Cette tension dans le Sud-Ouest intervient au moment où une Délégation Interministérielle conduite par le ministre Paul Atanga Nji de l’Administration Territoriale arrive sur les lieux ce 27 octobre 2020. La mission vient s’enquérir de la situation et réconforter les familles après le massacre de 7 élèves  le 24 octobre 2020 au Mother Francisca International Memorial College Fiango de Kumba.

Le Minat est accompagné pour cela des ministres de l’Enseignement de base et  de l’Education secondaire.  envoyé par le Chef de l’Etat Président Paul Biya pour évaluer la situation et réconforter les familles des enfants assassinés à Kumba, arrive dans le Sud  Région de l’Ouest, ils ont une concertation avec le gouverneur au bureau des gouverneurs.

Cameroun – massacre de Kumba : la commission Atanga Nji ne sera à Kumba que le 27 octobre 2020

Plus de 48 heures plus tard après la survenue du drame qui endeuille le pays, la délégation interministérielle envoyée dans le Sud-Ouest n’est pas encore sur les lieux.

La délégation conduite par le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji arrive à Kumba demain. Selon une source interne, la délégation partie de Yaoundé ce 26 octobre 2020 observe une escale à Douala, la capitale économique.

Outre le Minat, elle est composée des ministre des Enseignements secondaires Pauline Nalova Lyonga, de celui de l’Education de base Laurent Serges Etoundi Ngoa et d’un représentant du Délégué général à la sûreté nationale.

Le gouvernement camerounais  s’était réuni en urgence le 24 octobre 2020 à l’annonce du massacre d’environ 8 enfants dans le collège Mother Francisca International Bilingual Academy de Kumba. Au terme de la rencontre, le Premier ministre Joseph Dion Nguté a informé l’opinion via son compte Twitter,  qu’il a commis une délégation interministérielle sur le terrain.

La délégation interministérielle envoyée dans le Sud-Ouest ne sera sur les lieux que demain, soit trois jours après les évènements. La situation a été jusqu’ici sous le contrôle des autorités locales : préfet, sous-préfet, maire et garants de la tradition.

La seule porte de sortie à la crise anglophone c’est un vrai dialogue

Dans cette interview réalisée avant le massacre d’élèves à Kumba le 24 octobre, le prêtre jésuite Ludovic Lado précisait déjà la nécessité d’envisager d’autres options à la résolution de la crise anglophone, en dehors de la solution militaire.

Pour le prélat, la mauvaise gouvernance et le non respect des droits civils et politiques des citoyens sont à l’origine d’un certain nombre de crises que le Cameroun traverse actuellement.

Et les élections régionales à venir ne changeront rien, d’après lui.

Cameroun/Crise anglophone: les Etats-Unis et l’UE demandent de respecter le droit des enfants d’aller à l’école

Sortie faite après l’attaque et l’assassinat de plusieurs élèves dans une école privée à Kumba (Sud-Ouest) le 24 octobre

 

L’ambassade des Etats-Unis d’Amérique et la délégation de l’Union européenne au Cameroun ont condamné l’attaque perpétrée par une bande armée contre une école privée à Kumba (région anglophone du Sud-Ouest) samedi, résultant en l’assassinat de six élèves âgés de 09 à 12 ans et l’hospitalisation de 13 autres pour blessures graves. 

“Cet acte odieux et méprisable montre un dédain envers les vies innocentes qui représentent l’espoir d’un avenir positif. La violence doit cesser dorénavant et les enfants devraient pouvoir exercer leur droit d’aller à l’école sans craindre pour leur sécurité”, a réagi l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun dans un communiqué.

“Cette attaque constitue une violation du droit international sur les populations civiles. Les responsables devront répondre de leurs actes”, a souhaité de son côté la délégation de l’Union européenne.

Le gouvernement accuse les groupes armés partisans de la sécession du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’être à l’origine de cette attaque, voulant saper la dynamique de la reprise des classes – depuis le 05 octobre – dans ces deux régions. 

Le coordonnateur résident du système des Nations unies au Cameroun, Matthias Z. Naab, a relevé dans un communiqué que la rentrée scolaire cette année avait vu une plus grande participation des élèves dans les deux régions anglophones contrairement aux années antérieures.

Cameroun/Massacre dans une école à Kumba: un possible crime contre l’humanité, selon l’ONU

La violence contre les écoles et les élèves est inacceptable en toutes circonstances, a dénoncé samedi le coordonnateur résident du système des Nations unies au Cameroun

 

L’attaque perpétrée contre des élèves de « Mother Francisca International Bilingual Academy » de Fiango, à Kumba (Sud-Ouest) samedi, est “la pire atrocité depuis la reprise des classes le 05 octobre 2020 qui a vu plus d’élèves du Nord-Ouest et du Sud-Ouest retourner à l’école”, a dénoncé le 24 octobre dans un communiqué Matthias Z. Naab, coordonnateur résident du système des Nations unies au Cameroun.

“La violence contre les écoles et les écoliers est inacceptable en toutes circonstances et peut constituer un crime contre l’humanité s’il est prouvé devant un tribunal”, a averti Matthias Z. Naab; invitant les autorités camerounaises à mener une “enquête approfondie” devant cette “tragédie”.

L’attaque du 24 octobre à l’école privée Mother Francisca International Bilingual Academy a été menée par des hommes armés qui ont abattu six enfants âgés de 09 à 12 ans – soit cinq filles et un garçon -, et blessant grièvement 13 autres, selon le bilan présenté par le gouvernement.

Le préfet du département de la Meme (dont Kumba est le chef-lieu), Chamberlain Ntou Ndong, a accusé hier les “ambafighters” (combattants séparatistes ambazoniens) d’être les auteurs de cette attaque qui a ciblé des “enfants innocents”.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont l’objet de velléités insurrectionnistes depuis le dernier trimestre 2016, velléités qui ont conduit à la formation de groupes armés contestant l’autorité des pouvoirs publics dans ces régions et promouvant la mise sur pied d’un Etat anglophone dénommé “Ambazonie”.

Cameroun : le message de condamnation du gouvernement après le massacre de Kumba

Ci-dessous le message délivré le 24 octobre 2020 par le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, quelques heures après la tuerie de Kumba dans le Sud-Ouest du Cameroun.

Mesdames, Messieurs ;

Le Gouvernement de la République porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, qu’un acte terroriste d’une cruauté et d’une barbarie insoutenables, a été perpétré ce jour, 24 Octobre 2020, dans la ville de Kumba, aux environs de 11 heures, par des bandes armées terroristes sécessionnistes, dans un établissement scolaire situé au quartier Fiango, Arrondissement de Kumba 2, dans le Département de la Mémé, Région du Sud-Ouest.

En effet, un groupe de près d’une dizaine de terroristes, munis d’armes de guerre et constitués en véritable commando, a fait irruption, à bord de trois motocyclettes, dans l’enceinte du complexe scolaire privé dénommé « Mother Francisca International Bilingual Academy », et a froidement ouvert le feu sur des élèves se trouvant dans les salles de classe.

Le premier bilan de cet attentat terroriste fait état de :

  • – six (06) élèves assassinés, soit cinq (05) filles et un (01) garçon, tous âgés entre neuf (09) et douze (12) ans ;
  • – treize (13) blessés, soit dix (10) filles et trois (03) garçons, dont sept (07) cas avérés préoccupants.

Il y a lieu de relever, pour le regretter, que le complexe scolaire privé « Mother Francisca International Bilingual Academy » n’a lancé ses 3 activités qu’en ce début d’année scolaire 2020/2021, à l’insu des autorités administratives compétentes, et n’a pu bénéficier des mêmes mesures de protection que d’autres établissements scolaires du Département de la Mémé.

Informé de la survenance de cette tragédie, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, SON EXCELLENCE PAUL BIYA, a instruit la prise en charge immédiate des blessés, lesquels ont été promptement évacués dans les établissements sanitaires appropriés dans les villes de Kumba, Buea et Mutengene. De même, les autorités administratives locales, mobilisées de manière optimale, ont veillé au transfert des dépouilles des victimes à la morgue de l’hôpital de district de Kumba.

En outre, au plan sécuritaire, des unités spéciales des forces armées camerounaises ont entrepris la sécurisation de la ville de Kumba.

Le Gouvernement de la République, choqué et profondément indigné, condamne avec la dernière énergie les auteurs de cet acte odieux, lâche et abominable, perpétré contre des jeunes innocents.

Le Gouvernement estime qu’aucune cause au monde ne peut justifier ou légitimer de telles atteintes systématiques à la vie d’êtres humains, encore moins, à celle d’enfants innocents, d’élèves, ou d’étudiants, qui doivent aller à l’école, au collège, au lycée, à 4 l’université, pour se former et être en mesure de se prendre en charge, et d’assumer dans le futur la relève de leurs aînés.

Le Gouvernement de la République entend cette fois encore, prendre à témoin le Peuple camerounais tout entier, et dénoncer fermement tous ces concitoyens qui, tapis dans l’ombre à l’étranger, dans leurs pays d’accueil, orchestrent ces assassinats ignobles et alimentent le climat d’insécurité dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le Gouvernement entend également en appeler, une fois de plus, à la coopération active et sincère des pays amis où sont hébergés les commanditaires de cette rébellion armée, ainsi qu’à celle des organisations internationales, si attachées à la défense des Droits de l’Homme, afin qu’ils aident à leur neutralisation et à la consolidation du processus de pacification des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Par ailleurs, le Gouvernement réfute catégoriquement, les allégations mensongères ainsi que les subterfuges et autres manœuvres desdites bandes armées, tendant à imputer sans scrupules à nos Forces de Défense et de Sécurité, au travers d’interminables campagnes de propagande dans les réseaux sociaux, les atrocités de toutes sortes qu’elles commettent contre les populations des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à l’instar de l’attentat horrible de ce jour.

Au demeurant, il ne fait pas de doute que l’attentat terroriste commis dans la ville de Kumba ce jour, traduit le désarroi et la déroute des bandes armées sécessionnistes face à la détermination de la communauté éducative, parents, enseignants et élèves, de braver leurs menaces et leurs mots d’ordre, en décidant la reprise des classes dans leurs localités respectives, conformément aux recommandations et aux prescriptions du Gouvernement de la République. C’est dire, en d’autres termes, que l’objectif des sécessionnistes est de briser la dynamique observée dans la reprise des classes dans le cadre de la rentrée scolaire 2020/2021 dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et par là, de dissuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école.

Le Gouvernement entend pour sa part, réaffirmer sa détermination à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à toutes les manœuvres d’intimidation, créer et préserver les conditions permettant la poursuite de la rentrée des classes et la sécurité de la communauté éducative dans les deux régions concernées.

Le Gouvernement, par ma voix, transmet aux familles si durement éprouvées, les sincères condoléances du CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA, ainsi que la compassion émue de la Nation tout entière.

Enfin, face à cette situation tragique, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a, sur les Très Hautes Instructions de MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, décidé de l’envoi d’une délégation interministérielle à Kumba, pour témoigner aux familles éprouvées, le réconfort, la solidarité et le soutien du Gouvernement de la République et de l’ensemble du peuple camerounais.

Parallèlement, le Ministre Délégué à la Présidence, Chargé de la Défense, a été instruit, en liaison avec les autres services concernés, de diligenter une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de cette attaque, et de rechercher activement les coupables, afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.

Je vous remercie de votre aimable attention./.

Le Ministre de la Communication,
(é) René Emmanuel SADI

Cameroun/Régions anglophones: 204 000 déplacés ont regagné leurs localités

Il demeure toutefois encore 679 000 déplacés internes et 59 000 réfugiés au Nigeria, selon les données des organismes et partenaires des Nations unies intervenant au Nord-Ouest et au Sud-Ouest

 

Environ 204 000 personnes ont regagné les localités où elles vivaient avant le début de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, selon un rapport de situation diffusé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) le 08 octobre dernier.

Le rapport prend en compte les données sur le terrain à fin août 2020.

Les combats entre les forces régulières et les groupes armés dans les deux régions anglophones, ainsi que les enlèvements et autres actes de banditisme, ont toutefois provoqué la fuite de 679 000 personnes (déplacés internes) vers des localités plus sûres dans d’autres régions du Cameroun, et le recensement de 59 000 réfugiés au Nigeria voisin. 

Au mois d’août seulement, 11 718 personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles à cause de l’insécurité dans les deux régions, la région du Nord-Ouest étant “la plus affectée” avec 10 200 nouveaux déplacés internes enregistrés en août.

La crise affecte actuellement environ 3 millions de personnes, selon OCHA.

Cameroun : libéré, le père Ludovic Lado poursuit sa marche pour la paix dans le NOSO

Interpellé hier par la police non loin d’Edéa, le prêtre jésuite a été libéré quelques instants plus tard. Il informe qu’il poursuit son pèlerinage ce 14 octobre 2020.   

Dans la soirée 13 octobre 2020, la nouvelle de son arrestation a fait le tour des réseaux sociaux. La police  a interpellé le père Ludocic Lado non loin d’Edéa. Dans son pèlerinage débuté à Douala et dont la première étape va s’achever à Yaoundé. Le prélat a été relâché quelques temps plus tard et a annoncé qu’il va à nouveau reprendre la route.

Dans un message publié sur Facebook tard dans la soirée d’hier, il annonce en effet qu’il va poursuivre sa marche ce mercredi. Après avoir atteint la capitale Yaoundé, il envisage également mettre le cap sur les villes Bamenda et Buea, les chefs-lieux des régions en conflit depuis 2016.

Dans une lettre ouverte qu’il a récemment adressée à l’Eglise catholique et à l’Etat du Cameroun, l’homme de Dieu, très critique vis-à-vis du régime du président Paul Biya, explique le but de son pèlerinage. «Je marche pour que le sang humain cesse de couler dans notre pays. Je marche pour que le droit constitutionnel de manifester pacifiquement au Cameroun soit respecté. Je marche en solidarité avec les déplacés internes et les réfugiés de la crise anglophone. Je marche pour exorciser en moi et en nous le démon de l’indifférence. Marcher n’est pas seulement un droit humain, mais divin. Je marche pour que ça marche», a-t-il justifié. ,

Cameroun/crise anglophone: fin de parcours pour le “major general Ayeke”

Combattant qui s’était créé une notoriété au Lebialem dans la lutte pour l’Ambazonie, sa mort a été annoncée le 13 octobre suite à une opération de l’armée

 

Les médias publics camerounais ont annoncé ce 13 octobre la mort de Ayeke Lestico dit “major general Ayeke” alias « man pass gun », un combattant séparatiste qui s’était déjà établi une notoriété dans le département du Lebialem (région du Sud-Ouest).

“Major general Ayeke” a été tué au cours d’une opération menée par l’Armée autour de Besali, dans l’arrondissement de Wabane, au Lebialem. L’opération militaire a permis par ailleurs la libération de 13 otages dont trois jeunes filles âgées de 16, 18 et 24 ans soupçonnées d’avoir été utilisées comme esclaves sexuelles, de sources médiatiques. 

Des armes et munitions ont été saisies au cours de cette opération. 

Le corps de ce combattant qui rêvait de l’instauration d’un Etat d’ “Ambazonie” dans les régions anglophones du Cameroun a été transporté par hélicoptère jusqu’à Kumba (chef-lieu du département de la Meme, région du Sud-Ouest).

Cameroun : la police interpelle un prêtre jésuite lors de sa marche en faveur de la paix dans le NOSO

Selon un confrère, le père Ludovic Lado a été arrêté à Edéa dans la région du Littoral par les forces de l’ordre.

« Le prêtre Jésuite Ludovic Lado qui a entamé hier une marche entre Douala et Yaoundé pour le retour de la paix dans les régions anglophones du Cameroun vient d’étre arrêté par la police non loin d’Edéa », écrit le journaliste Jean Bruno Tagne sur sa page Facbook ce 13 octobre 2020.

Le prélat aurai été embarqué dans un pick-up de police en direction de Yaoundé la capitale où il pourrait être entendu sur ses « réelles motivations ».

Le prêtre Ludovic  Lado est réputé pour ses prises de position fermes sur la gouvernance du Cameroun. Résidant à ‘étranger, il a profité de son séjour sur la terre de ses ancêtres pour  plaider pour le retour de la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun en crise depuis 2016.

Crise anglophone : un préfet menace les maires qui payent les employés absents

Lanyuy Harry Ngwayi fait savoir qu’il pourrait suspendre les comptes des exécutifs communaux du département du Bui (région du Nord-ouest) si les salaires continuent à être versés.

Il l’a mauvaise, le préfet du département du Bui, région du Nord-ouest. Lanyuy Harry Ngwayi ne supporte pas que des maires  et autres employés continuent de percevoir leurs émoluments alors qu’ils ne pointent au service.

Dans une lettre, datée du 30 septembre 2020,  adressée à « tous les maires » du Bui, le préfet leur fait part de son constat. « J’ai observé avec consternation que certains maires continuent à payer les salaires des employés de la mairie, alors que les bureaux de la mairie dans le département du Bui sont fermés sans aucun employé présent », écrit l’autorité administrative.

Le préfet menace dès lors de prendre des mesures contre ce qu’il qualifie de « pratiques abusives ». « Dans ce contexte, écrit Lanyuy Harry Ngwayi, j’ai l’honneur de vous demander de mettre fin à ces pratiques abusives, faute de quoi des mesures conservatoires seront prises pour sauvegarder les recettes des conseils ».

En proie à un conflit séparatiste entre combattants armés et forces gouvernementales du Cameroun, la région du Nord-ouest s’est vue vidée de sa population. De nombreux fonctionnaires et agents de l’Etat désertent leur poste par crainte pour leur sécurité. Ce qui amène les autorités à régulièrement les menacé de sanctions s’ils ne regagnent pas leur lieu de service.

Démenti : « les États-Unis n’ont aucun intérêt à une intervention au Cameroun » [Ambassade]

Les Américains rejettent catégoriquement les accusations d’une intervention relayées par certains médias au Cameroun.

Les États-Unis d’Amérique dénoncent de “récents articles de presse truqués”, relayant des propos prétendument tenus par Kelly Craft, ambassadrice américaine auprès des Nations-Unies concernant une intervention militaire au Cameroun.

“L’ambassadrice Craft n’a pas fait de commentaire sur le Cameroun au cours des périodes récentes indiquées dans ces articles et n’a jamais déclaré ni laissé entendre que les États-Unis envisageaient une intervention militaire de quelque nature que ce soit”,  tient à faire savoir la représentation diplomatique des États-Unis à Yaoundé.

L’ambassade des États-Unis à Yaoundé rejette ainsi les informations relayées ces derniers jours pas des médias camerounais d’une intervention militaire en relation avec la guerre dans a région du Nord-ouest et du Sud-ouest. Les Américains reconnaissent cependant avoir marqué leur préoccupation face à la situation humanitaire et la violation des droits de l’Homme dans ces régions

“Ni le Sénat américain, ni l’ensemble du Congrès américain n’ont tenu de débat sur une quelconque intervention américaine au Cameroun, ni pris des mesures pour l’approuver”, ajoutent-ils dans un communiqué de presse publié ce 9 octobre.

Cependant reconnait-on à l’ambassade, les membres du Sénat américains ont présenté le 7 septembre une résolution non contraignante exprimant leur inquiétude face aux violences, “ils n’ont pas appelé à l’intervention”.

Les États-Unis ont très souvent critiqué l’option militaire choisie par le régime de Yaoundé pour mettre fin aux revendications séparatistes dans les régions anglophones. Washington appelle toujours à une solution politique à la crise anglophone.

Cameroun : environ 600 000 enfants privés d’école du fait de la crise anglophone

L’insécurité crée le péril jeune dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest depuis 2016. Cette année encore, ils sont nombreux les enfants qui ne sont pas au départ de la rentrée scolaire. Soit du fait de la destruction ou la séquestration de leurs établissements scolaires ou alors par crainte de perdre leur vie dans les affrontements entre l’armée et les groupes séparatistes violents.

La jeunesse scolaire, une des principales victimes du désastre humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En 2019, l’ONU et l’Unicef ont révélé que près de 600 000 enfants y sont privés de scolarité. Et que près de 4 500 écoles ont été fermées du fait des affrontements et de l’instauration régulière des « ghost town » : opération ville fantôme.

Stephen Afuh, President de la PEATTU, Syndicat des enseignants de l’Autorité presbytérienne de l’éducation, s’alarme sur les ondes de Radio France international. Il affirme que  ; « les conséquences de la crise sur l’éducation sont inimaginables. Il y a très peu d’écoles qui fonctionnent et surtout dans les villes. Mais quand vous allez à la périphérie, dans les villages, toutes les écoles sont abandonnées et envahies par la végétation et les serpents. Cela va prendre un temps fou de remettre tout ça en état. »

L’armée a récemment annoncé qu’elle a récupéré 100 écoles des mains des séparatistes. Pour cette rentrée scolaire, quelques branches des mouvements séparatistes se montrent favorables à un retour à l’école dans les milieux où cela est possible. D’autres par exemple continuent de prôner le boycott.

«Il y a surtout un désaccord entre les leaders et différents groupes séparatistes. Certains ont déclaré que la stratégie du boycott ne marche plus, qu’elle n’est plus une arme de combat pour l’indépendance, qu’elle doit être abandonnée et que les combattants sur le terrain devraient permettre l’éducation des enfants. Mais d’autres ont pris des positions plus radicales, en disant par exemple, que les écoles ne devraient reprendre qu’après la conclusion d’un accord de texte et en tout cas pas avant des négociations. Mais il y a aussi d’autres, qui soutiennent plutôt l’interdiction des écoles étatiques, des écoles publiques, et la reprise de celles dites communautaires, où l’étude – par exemple, de la langue française, l’histoire du Cameroun -, serait interdite, ainsi que le chant de l’hymne national du pays», a indiqué Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour Human Rights Watch, dans une interview accordée à Radio France Internationale.

Et Stephen Afuh de lancer un double appel au gouvernement et aux séparatistes. Il demande aux pouvoirs publics  d’accélérer la mise en œuvre des réformes promises lors de la concertation de 2016 entre l’Etat et les enseignants. Cela pourrait, selon lui, permettre un retour à la paix.

Et aux séparatistes, le membre de la confédération des enseignants anglophones du Cameroun demande de cesser de prendre l’école en otage. « Qu’ils donnent une chance à la paix et qu’ils n’utilisent pas l’éducation dans leur stratégie pour faire entendre au gouvernement leurs revendications. Il y a d’autres moyens sans paralyser l’école. Ils doivent réaliser que les enfants sont innocents et ont besoin d’éducation pour leur propre développement et pour le développement de leur pays lorsqu’ils seront grands. », souhaite-t-il.

Cameroun : cinq Organisations de la société civile s’associent au projet de marche du MRC

Dans une lettre adressée au président du MRC, elles sollicitent une rencontre avec Maurice Kamto pour discuter de leur participation à la manifestation du 22 septembre 2020.

L’appel du Mouvement pour le renaissance du Cameroun (MRC) lancé le 24 août 2020 a reçu un écho favorable chez cinq Organisations de la Société civile (OSC).  Redhac (Maximilienne Ngo Mbe), le NDH (Cyrille Bechon), A nous le Cameroun (Marie Kwin), Fida (Gladys Mbuya), CHRDA (Agbor Nkongho), tous  jugent pertinents l’appel à la mobilisation de Maurice Kamto  en vue du départ au pouvoir du président de la République Paul Biya.

« Bien que nous relevons des préoccupations liées au timing, au mot d’ordre relatif «au départ de M. Paul Biya du pouvoir  (Etant entendu que la société civile ne se place pas dans la loge de chasser un président du pouvoir) et à la convocation des élections régionales, nous sommes d’accord sur la nécessité de la mise en place de ce Front commun sur les questions pertinentes suivantes : la révision consensuelle du système électoral afin de garantir les élections libres et transparentes (la société civile la mène depuis des décennies), la résolution pacifique de fa crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, la Réconciliation Nationale pour une paix durable, seul gage pour le développement au service des populations », écrivent ces organisations de la société civile.

Sur les modalités de leur participation, les OSC souhaitent poser les bases avec Maurice Kamto. « Les représentants de la société civil désignés sont prêts à vous rencontrer pour qu’ensemble nous puissions mutualiser nos efforts dans un cadre de dialogue que nous voulons franc et bénéfique pour nos compatriotes et le devenir du Cameroun ».

Rappelons que le gouvernement s’oppose à ces manifestations qu’il qualifie d’illégales et d’insurrectionnelles. Le MRC qui le conteste est déterminé à braver l’interdiction.

Cameroun : la France déconseille à ses ressortissants les régions du NOSO et l’Extrême-nord

En raison des conflits sécuritaires dans le Nord-ouest, le Sud-ouest et l’Extrême-Nord, le ministère français des Affaires étrangères présente ces régions comme des zones à risque pour les occidentaux.

Sur le site internet du ministère français des Affaires étrangères, trois régions du Cameroun sont classées zones rouge. Déconseillées aux voyageurs. A savoir le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord.

A propos du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Quay d’Orsay indique que : « il est fortement conseillé d’éviter de séjourner dans la zone frontalière entre les provinces du Nord-Ouest/Sud-Ouest et le reste du pays et d’observer la plus extrême prudence lors des déplacements dans les grandes localités de la région Ouest. Pour rappel, la province Nord-Ouest est formellement déconseillée (rouge sur la carte sécuritaire) et la province Sud-Ouest déconseillée sauf raison impérative (orange). »

S’agissant de l’Extrême Nord, le département ministériel que dirige Jean-Yves Le Drian est plus alarmiste. Selon le Quay d’Orsay, le risque d’enlèvement y est élevé du fait du terrorisme,  et les occidentaux particulièrement ciblés par les attaques. « Toute la Région Extrême-Nord, à l’exception de la ville de Maroua, est formellement déconseillée du fait d’opérations militaires, du risque terroriste et du risque d’enlèvement. Les Français de passage au Cameroun sont appelés à faire preuve de la plus grande vigilance face à cette menace réitérée d’enlèvement et de s’abstenir de se déplacer et séjourner dans la zone déconseillée, en particulier à Kousseri et ses environs », conseille la France à ses ressortissants.