Cameroun : Yaoundé comme un champ d’expérimentation des explosifs

L’explosion d’une bombe artisanale au marché Mokolo de Yaoundé samedi 02 juillet 2022 vient rappeler la série de détonations survenue en 2020.

Attention ! Des explosions de bombes artisanales sont de retour dans la capitale politique du Cameroun. Après la série de 2020, voici qu’une détonation se produit au marché Mokolo samedi 02 juillet 2022. Soit près de deux ans après celle du 14 août 2020 survenue dans un bar non loin du même marché, situé dans le deuxième arrondissement de la ville. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Mais l’engin explosif a fait au moins deux blessés.

Après près de deux années d’accalmie, cette explosion vient s’ajouter à la liste des déflagrations survenues au siège des institutions de la République ces deux dernières années. Outre celle du 14 août 2020 qui a fait au moins cinq blessés entraînant des pertes matérielles, de nombreuses autres explosions ont été enregistrées dans la ville.

Le 30 avril 2020 par exemple, le marché Mokolo a été le théâtre d’une autre explosion de bombe artisanale, faisant de blessés. Le 31 juillet, un engin explosif a été découvert dans un sac à dos au quartier Nsimeyong. Le 02 octobre, c’est au lieu-dit Colombia au quartier Nsam qu’une bombe artisanale a explosé. Les quartiers Emana, Melen, Damas, n’ont pas échappé à la cette série.

Au regard de cette succession de détonations et de découvertes, la psychose s’est emparée des habitants, au point de les rendre plus attentifs aux colis. C’est ainsi qu’au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, un colis suspect a été retrouvé. La découverte d’une pompe à insuline emballée dans l’enceinte du bâtiment administratif, a laissé croire que c’était une bombe artisanale le 17 août 2020.

Par ailleurs, plusieurs interrogations surgissent au sein de l’opinion. Il s’agit par exemple de celle de savoir ce que cachent ces explosifs. Pour certains ils apparaissent comme une phase d’expérimentation d’un projet non révélé et dont la réalisation se prépare encore. Ledit projet profiterait des crises sécuritaires dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest ainsi que des incursions de Boko Haram dans l’Extrême-Nord.

La persistance de ces crises serait à l’origine de la circulation de certaines armes et de l’infiltration de certains individus aux intentions perverses. A titre d’illustration, dans l’après-midi du mercredi 1er juin, la brigade commerciale de Banyo a mis la main sur un colis suspect à l’entrée de Boudjoumkoura dans la région de l’Adamaoua. 45 tubes d’aluminium destinés à la fabrication d’engins explosifs ont été saisis.

L’explosion du 02 juillet 2022 survient au moment où le Délégué général à la sûreté nationale a signalé les intentions des séparatistes anglophones. Leur volonté d’accentuer des actes terroristes dans les régions limitrophes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et de les étendre dans des agglomérations pour venger les leurs. S’adressant à ses collaborateurs régionaux, le patron de la police a demandé de prendre des mesures appropriées pour faire échec à ces opérations en vue.

Cameroun : le gouvernement condamne l’assassinat du délégué régional de l’Administration pénitentiaire

Théodore Kume Kigha et trois de ses collaborateurs ont été tués par des assaillants mardi 12 avril 2022 dans la région du Nord-Ouest.

L’Administration pénitentiaire de la région du Nord-Ouest est en deuil depuis mardi 12 avril 2022. Après les premières informations que journal du Cameroun a mis à votre disposition mercredi 13 avril, un communiqué du gouvernement enrichit cette actualité en qualifiant l’attaque de « terroriste ».

Au lieu de cinq décès comme relayé par le journal le jour, le bilan annoncé par le ministre de la communication René Emmanuel Sadi fait état de quatre morts, assassinés au moyen d’armes automatiques.

Il s’agit en effet :

– du délégué régional de l’Administration pénitentiaire du Nord-Ouest Théodore Kume Kigha (Administrateur général de prisons) ;

– du chef service des affaires générales à la délégation régionale de l’Administration pénitentiaire du Nord-Ouest Lionnel Ajang Nnang (administrateur des prisons) ;

 – de garde du corps en service à la délégation régionale de l’Administration pénitentiaire Nelson Chia Afuh (gardiens principal de prisons) ;  et le chauffeur en service à la prison centrale de Bamenda Yannick Awono.

Le gouvernement de la République « condamne avec la plus grave fermeté, cet acte à la fois lâche, ignoble et barbare, perpétré par des criminels sans foi ni loi contre les représentant de l’Etat, en plein exercice de leurs fonctions », martèle le porte-parole du gouvernement.

Les victimes revenaient d’une cérémonie de « passation de service technique entre les régisseurs entrant et sortant de la prison régionale de Nkambe, département du Donga-Mantung », explique le communiqué.

Par la même occasion, le gouvernement informe que les forces de Défense et de Sécurité sont « à pied d’œuvre pour rattraper ces hors la loi, et les traduire devant la justice (…) une enquête a été prescrite afin de faire la lumière sur les circonstances exactes de cet attentat ».

Ce n’est pas la première fois que le personnel de l’Etat du Cameroun est assassiné dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis 2016. Les Sécessionnistes qui réclament l’indépendance du territoire des régions anglophones, sont hostiles à la présence des autorités étatiques.

Nord-Ouest-Cameroun : quatre gardiens de prison périssent dans une attaque

Les victimes sont le délégué régional de l’Administration pénitentiaire du Nord-Ouest et ses trois collaborateurs.

L’Administration pénitentiaire de la région du Nord-Ouest est en deuil depuis mardi 12 avril 2022. Le délégué régional, son garde du corps et ses collaborateurs Kiga, Awono et Lionel Nang ont trouvé la mort dans un attentat revendiqué par les milices ambazoniennes. Les faits se sont déroulés entre la ville de Kumbo, chef-lieu du département du Bui et celle de Nkambe, chef-lieu du département du Donga Mantung.

Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, l’on peut voir les dégâts sur le véhicule qui les transportait ainsi que sur leurs corps. De sources médiatiques, les victimes ont été prises en embuscade dans une zone où la voie publique est obstruée par divers obstacles. Le délégué et  ses collaborateurs qui sont décédés sur le champ se rendaient à Nkambe. Ils allaient procéder à l’installation du nouveau régisseur de la prison principale de la ville.

Selon le quotidien le jour, le délégué a osé s’engager sans protection spéciale sur un tronçon où le convoi blindé du gouverneur de la région a été attaquée il y a des mois. Bien que Le département du Donga Mantung affiche un climat relativement calme, la région du Nord-Ouest est en proie à la violence meurtrière depuis le déclenchement de la crise sécuritaire en 2016.

Les Sécessionnistes réclamant l’indépendance du territoire des régions anglophones, sont hostiles à la présence des autorités de l’Etat camerounais. Ces dernières étant la cible des attaques, de nombreuses personnalités ont été tuées dans ces localités.

Cameroun/Crise anglophone: des élèves assassinés dans une école privée à Kumba ce 24 octobre

L’acte attribué par l’autorité administrative aux séparatistes ambazoniens a eu lieu samedi à l’école privée “Mother Francisca School”. Une douzaine d’autres élèves ont été “sérieusement blessés”, selon l’autorité administrative

 

Des hommes armés ont fait irruption dans une école privée ce samedi matin à Kumba, dans le département de la Meme, région du Sud-Ouest, tuant sur le coup quatre élèves et “blessant sérieusement” une douzaine d’autres, a appris JournalduCameroun.com auprès de l’autorité administrative.

L’école où l’acte crapuleux a eu lieu s’appelle “Mother Francisca School”, et est situé au quartier Fiango à Kumba.

Le préfet du département de la Meme, Chamberlain Ntou Ndong, accuse les “ambafighters” (combattants séparatistes ambazoniens) d’être les auteurs de cette attaque qui a ciblé des “enfants innocents”

Les auteurs seront recherchés et arrêtés “par tous les moyens”, a-t-il déclaré, s’indignant par ailleurs de l’attitude des parents et voisins de cette école qui n’ont pas réagi face à cet acte crapuleux mené en pleine journée dans une école. 

“Toutes les populations voisines qui ont vécu la scène de manière inactive” seront interpellées”, a averti le préfet. 

Mother Francisca School, où l’attaque a eu lieu, est une école “non déclarée”, d’après les explications données par le préfet. Ce dernier a invité les établissements de son département qui ne sont pas connus par l’administration à se faire identifier pour pouvoir bénéficier de certaines mesures de sécurité.

Cameroun : nouvelle grève des avocats anglophones à Bamenda

Les avocats anglophones manifestent ce mercredi contre l’article 26 du projet de loi sur la promotion du bilinguisme en examen au Parlement.

Les avocats anglophones mènent un mouvement d’humeur ce mercredi 04 décembre pour contester le projet de loi sur le bilinguisme, notamment son article 26 qui consacre à l’usage des langues officielles devant les juridictions camerounaises.

Le texte querellé stipule que : « L’anglais et le français sont indifféremment utilisées devant les juridictions de droit et spéciales (1). Les décisions de justice sont rendues dans l’une ou l’autre langue officielle (2) ».

Les avocats d’expression anglaise revendiquent l’application stricte de la common law. Ce qui ne saurait être garanti avec le présent texte, dénoncent-ils. « Il donne le pouvoir aux juges francophones d’entendre des affaires soit en français soit en anglais », explique-t-on au sein du mouvement frondeur.

Au Cameroun, la  common law est au centre d’une contestation qui a dégénéré en une véritable crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis la fin de l’année 2016.

Les avocats anglophones, dénonçant la primeur du français sur l’anglais dans les juridictions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avaient remis au goût du jour de vieilles revendications de la communauté anglophone –liées au retour au fédéralisme- s’attirant la sympathie de la masse populaire. La répression violente opposée à ces manifestations a laissé éclore de vives tensions aujourd’hui muées en un conflit armé dans la zone anglophone.

Cameroun : des avocats manifestent pour la traduction des textes et lois en anglais

Au départ taiseux sur la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le président de la République Paul Biya a pris, dès le mois de mars 2017, une série de mesures visant à ramener le calme dans cette partie du pays. Notamment : la traduction des textes de loi de l’Ohada (Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique, la création d’une section de la common law à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature…

Toutes les décisions prises n’ont pas eu de résultats escomptés. Les conflits ainsi que les attaques contre des civils et des autorités se sont multipliés. Le Cameroun a de ce fait tenu un dialogue national du 31 octobre au 04 décembre en vue de trouver des solutions aux problèmes du pays. Un mois après ces assises, les violences n’ont pas cessé.