Croplife Cameroun a tenu sa 25e AG, Henri Fosso son président nous en parle

« Il faut savoir qu’au moins 7 milliards de FCFA soit 30% du marché national des pesticides sont issus du commerce illicite »

Pourriez-vous nous présenter votre association ?
Croplife Cameroun que j’ai l’honneur de représenter est la branche nationale de Croplife International représentant l’Industrie Mondiale de la Plante. Créée en 1989 sous l’appellation de Union phytosanitaires d’Afrique centrale (UPAC) elle a depuis apporté une contribution croissante à la modernisation de l’activité phytosanitaire du Cameroun dans des domaines aussi divers que : la réflexion sur les lois phytosanitaires ; la participation aux ateliers de validation de leurs décrets d’application ; le développement, la vulgarisation et l’homologation en relation avec la recherche et les services spécialisés du ministère de l’agriculture et du développement rural des molécules et formulations de pesticides toujours plus performantes et plus tolérantes pour l’homme et l’environnement ; la formation des utilisateurs et revendeurs des pesticides à une gestion responsable ; la formation des formateurs dans le cadre du renforcement des capacités ; la promotion de la lutte intégrée au profit d’une agriculture durable ; la création d’une filière de distribution spécialisée, responsable et citoyenne, véritable pont entre l’industrie et la paysannerie

Dans quel contexte situez-vous vos assises ?
Notre 25eme Assemblée Générale se tient au lendemain du grand comice agropastoral d’Ebolowa qui a été le lieu pour le Chef de l’Etat de remettre l’agriculture au centre de notre politique nationale de développement afin qu’elle redevienne le moteur de l’économie nationale qu’elle n’aurait jamais due cesser d’être. Il s’agit là d’un message fort et d’une interpellation à tous les acteurs du monde rural dont nous faisons partie. En effet, la relance de notre agriculture devra s’appuyer sur les 5 piliers essentiels qui sont : la règlementation foncière, la fourniture des intrants de qualité, le renforcement des capacités des acteurs, les infrastructures et le financement.

Comment définissez-vous vos missions?
Notre activité de protection des cultures a assurément un rôle primordial dans ce redéploiement de l’agriculture et ses missions doivent être renforcées, il s’agit donc des missions de représentation de l’industrie dans le cadre du partenariat Etat / Privé ; missions de respect et de promotion des réglementations, conventions et lois internationales ; missions de renforcement des capacités locales des acteurs ; missions de sauvegarde.et c’est loin d’être exhaustif.

Vous citez là une variété infinie de missions mais comment les assurer?
Nous comptons à l’avenir nouer et entretenir des partenariats stratégiques afin de créer les synergies nécessaires avec les autres acteurs impliqués dans les politiques de gestion des pesticides et de la production agricole.

En résumé sur quoi ont porté les travaux de votre 25eme Assemblée générale?
Nos débats de ce jour ont porté sur le bilan des activités 2010 et le plan d’action 2011, nous nous sommes aussi attardés sur des sujets d’actualité tels que : le renforcement des capacités des acteurs, la propriété intellectuelle, le code éthique et les alliances et partenariats. Le plus important est le thème sur lequel se sont déroulés ces travaux, « fraude et contrefaçon des pesticides ». Il faut savoir qu’au moins 7 milliards de FCFA soit 30% du marché national des pesticides au Cameroun sont issus du commerce illicite, d’où l’importance d’intensifier le combat à travers la sensibilisation et surtout la communication. Nous insistons aussi abondamment sur la formation des acteurs régionaux concomitamment avec le Ministère de l’agriculture et du développement rural, chaque année nous formons plus de 600 personnes qui sont des revendeurs, des distributeurs, des applicateurs et des magasiniers, pour ces spécialistes des pesticides l’un des plus grands challenge est de nourrir la population en permanence et en qualité. Ces formations sont dispensées sur les directives à suivre lors du transport, du stockage et de l’application des pesticides. Les apprenants découvrent également les mesures à prendre en cas d’intoxication accidentelles, des formations spéciales sont aussi données sur la toxico-vigilance ou la pharmacovigilance. En 6 ans une dizaine de formateurs nationaux et 2 formateurs africains ont été agréés.

Henri Fosso, président de Croplife Cameroun (pesticides)
Journalducameroun.com)/n