Échauffourées à Douala : ce qui s’est passé !

Un affrontement entre population et forces de l’ordre a été enregistré mardi au lieu-dit camp Yabassi. A l’origine, une opération de déguerpissement qui a mal tourné.

Douala, Camp Yabassi. L’on est dans le deuxième arrondissement de la capitale économique où des éléments de la gendarmerie venus encadrer une opération de déguerpissement ont fait face mardi à une colère ardente des populations. Celles-ci contexte la légalité des cette activité, deuxième du genre à être menée dans le quartier en l’espace d’un mois.

A lire : Affrontements entre forces de l’ordre et commerçants à Douala

Les habitants du quartier se sont vivement opposés à la destruction de leurs domiciles, dénonçant la non-conformité du titre-foncier justifiant le déguerpissement. Ledit document concerne des parcelles de terre situées ans l’arrondissement de Douala 1er.

Une vive dispute a éclaté qui a dégénéré plus tard en scène de violence. Les habitants du quartier vont user de pierres dans les affrontements enregistrés mardi. Ils ont brûlé la cabine du camion transportant le poclin, l’engin destructeur, et molesté le chauffeur. Celui-ci a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’une escouade de gendarme venus en renfort.

Quelques maisons ont été détruites au Camp Yabassi, des blessés ont été enregistrés et les commerces ont été fermés durant ces évènements. L’intervention des gendarmes a toutefois permis un retour au calme dans cet arrondissement.

 

 

Douala : des commerçants déguerpis au marché New-Deïdo

Des comptoirs établis près de la chaussée ont été détruits et des marchandises embarquées dans les grands camions, le mardi 24 avril 2018.

La mine serrée, Claude Fanmi tient à peine debout ce mercredi 25 avril 2018. Il a du mal à articuler les mots pour raconter le « calvaire » qu’il a vécu hier au marché New-Deïdo de Douala. Le commerçant fait savoir qu’il a perdu toute sa marchandise lors d’une opération de déguerpissement supervisée par le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, Jean-Marie Tchakui Noundie. Claude Fanmi évalue à près de 300 000 francs CFA le coût des régimes de plantain emportés dans les grands camions de la Communauté urbaine de Douala (Cud), pendant les casses.

Selon les témoignages, le sous-préfet et près de 50 policiers, gendarmes et agents de la police municipale ont investi le lieu-dit « Carrefour Rond Point Hôtel Omnisports » autour de 8h, le mardi 24 avril 2018. A coups de gourdins, les agents de la municipalité ont aussitôt entamé la destruction de tous les comptoirs établis en bordure de la chaussée. Des tables, hangars et autres palettes ont été démolis. L’opération a duré près de six heures.

Les vendeurs déplorent la confiscation de leurs marchandises pendant cette opération d’envergure, encadrée par les forces de maintien de l’ordre. «C’était grave. Des commerçantes qui voulaient mettre leurs marchandises à l’abri ont été bousculées. Ils ont embarqué nos marchandises dans des camions. Ils sont arrivés sur place avec quatre camions. Chaque véhicule a effectué au moins trois tours. Ils ont écrasé d’autres vivres à coups de pieds et avec leurs véhicules, malgré les pleurs des vendeurs», décrie Etienne Kenfack, un fripier.

Le jeune homme affirme qu’il a eu de la chance. Il a conduit le porte-tout sur lequel était rangée sa marchandise vers un quartier voisin, pour y trouver refuge. Mais la majorité des vendeurs n’ont pas eu la même opportunité. Geneviève Ngometa, vendeuse au marché New-Deido depuis 30 ans, explique que son sac de pommes de terre (évalué à 35 000 francs CFA) et deux sacs de macabo (56 000 francs CFA) ont été embarqués dans les véhicules pour une destination inconnue. Près d’elle, un marchand signale la confiscation de son sac de haricot d’une valeur de 70 000 francs CFA.

« Les gens s’installent sur la voie publique. On ne pouvait plus passer par le marché New-Deïdo. Et nous nous plaignons qu’il y a des bouchons dans la ville. Or, les routes existent et nous les occupons anarchiquement. Le marché New-Deïdo était devenu un haut lieu du désordre urbain dans l’arrondissement de Douala 1er. C’est pour cette raison que monsieur le préfet m’a instruit de descendre pour remettre un peu d’ordre dans cet espace marchand. Il y a des boutiques à l’intérieur du marché», a indiqué le sous-préfet.

Les vendeurs expliquent qu’ils s’acquittent des frais de propreté journaliers à raison de 100 francs CFA par personne. Ils font savoir également qu’ils paient aussi les droits de place journaliers de 100 F Cfa. Ils estiment en outre que le prix de la location des boutiques à l’intérieur du marché est beaucoup trop élevé pour les petits commerçants. « Il faut débourser mensuellement au moins 30 000 francs CFA pour une boutique à l’intérieur du marché. C’est cher», renseigne un commerçant.

Mercredi, quelques commerçants avaient repris position sur le site. « C’est un éternel recommencement. Mais à chaque fois que ce sera nécessaire, je n’hésiterai pas à redescendre sur le terrain. Il y aura une opération de veille pour que les populations puissent profiter de cette route de plus de 10 mètres de largeur. Il était temps d’assainir », rassure Jean Marie Tchakui Noundie. Mercredi, autour de 10h justement, deux policiers et des agents de la mairie de Douala 1er s’assuraient du respect de la mesure.

Cameroun: Les commerçants de l’Avenue Kennedy à Yaoundé déguerpis

L’objectif pour la communauté urbaine de Yaoundé est d’assainir ce milieu et rendre la ville plus belle

Une grande foule est attroupée ce 4 mars 2009 au lieu dit Avenue Kennedy à Yaoundé. Une marée humaine dans laquelle se confondent éléments des forces de l’ordre, agents de la communauté urbaine de Yaoundé et autres populations. Plusieurs véhicules du commissariat central, et de la gendarmerie ne manquent pas d’attirer l’attention des passants à ce lieu. En essayant de voir plus clair, ou encore, d’avoir quelques informations, on est immédiatement rattrapé par les éléments des forces de l’ordre qui interdisent à toute personne étrangère de se faufiler au milieu des engins de la communauté urbaine de Yaoundé qui sont en train de détruire, de démolir tout ce qui se trouve sur leur passage. L’objectif étant d’assainir ce lieu connu pour son insécurité accentuée.

Pour ce faire, la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) entend déguerpir tous les commerçants qui occupent illégalement les trottoirs le long de l’avenue Kennedy. Mais pour ces derniers qui condamnent systématiquement cet acte, « ils veulent nous renvoyer dans la rue voler. Je ne peux pas dire que je vais retourner au village, là-bas, il n’y a pas de place pour moi. Je travaille ici depuis plus de cinq ans et c’est grâce à la vente des téléphones portables que je parviens à nourrir ma famille. Je suis dépassé. Je ne sais pas quoi faire face à cette situation, surtout qu’ils ne nous ont même pas avertis», explique rageusement un vendeur de téléphone portable à l’avenue Kennedy.
Pour les agents de la communauté urbaine, il n’est pas question de les laisser là une minute de plus. D’après eux, les commerçants ont eu des préavis et ils n’ont pas le droit d’être là. Mais pour l’instant, l’heure n’est pas à la réflexion. Il faut à tout pris dégager toutes les marchandises qui sont sur le trottoir. Ordinateur, casier de bière, portable, Call Box tout y passe. Les commerçants qui essaient de négocier avec les agents de la Cuy ne parviennent pas à avoir aucune réponse favorable.

Pendant la casse à l’avenue Kennedy
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Rapidement quelques commerçants essaient tant bien que mal de récupérer les marchandises dans les décombres au fur et à mesure que les engins détruisent, non sans des altercations avec les forces de l’ordre, munis des matraques, et présents sur les lieux dans le but d’assurer la sécurité dans cet endroit. Une rue réputée pour la vente des marchandises volées telles que les téléphones portables. On se souvient que la semaine dernière, plus d’une centaine de vendeur ambulants de téléphones portables avaient été appréhendés par les éléments de la gendarmerie du Mfoundi. Une opération qui visait à savoir la provenance de ces téléphones. Ces actions menées par les éléments des forces de l’ordre visent à rendre la circulation plus fluide et à réduire l’insécurité dans le secteur, explique un policier qui veille à ce que les commerçants présents sur les lieux de la destruction ne fassent aucune opposition.
Finalement autour de 11h30, pendant que les commerçants essaient de récupérer quelques objets dans les décombres, les agents de la Cuy quittent peu à peu les lieux pour se rendre au lieu dit Immeuble de la mort où ils vont dégager toutes les marchandises installées sur la chaussée. Après donc les Quartiers Ntaba, Mkolo, Carrière, . vient donc le tour de l’avenue Kennedy. Mais, les populations qui subissent régulièrement des agressions à cet endroit espèrent que la Cuy veillera à ce que les commerçants n’occupent plus anarchiquement la chaussée.

Après le casse
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