Cameroun: le stade Olembé, un terrain glissant

Alors que Piccini, précédemment en charge de la construction de cet édifice conteste la résiliation de son contrat, le nouveau constructeur est déjà à pied d’œuvre.

Gruppo Piccini n’a pas fait le déplacement le 03 décembre dernier pour la réunion de passation de responsabilité entre lui et l’entreprise canadienne Magil. Au cours de cette réunion, le ministre des Sports et de l’Education civique Narcisse Mouellé Kombi, a donné des instructions au nouvel arrivant pour «la livraison dans des brefs délais, du chantier et l’occupation et la sécurisation immédiates du site».

Des directives qui ont été suivies. Magil est déjà à pied d’œuvre sur le chantier d’Olembé. Ceci alors même que Piccini semble n’avoir pas encore tourné la page.  Suite à la résiliation de son contrat sous instruction du président de la République, le 29 novembre dernier pour «d’importants manquements contractuels et défaillance de l’entreprise dûment constatés», la société italienne a indiqué qu’il «fera valoir ses droits et entamera les procédures pour protéger ses intérêts sur le plan national et international».

Des réclamations sont faites de toute part. Côté camerounais, Narcisse Mouelle Kombi a sommé l’entreprise Piccini de payer les arriérés de salaires des employés travaillant sur le chantier. Les employés ont d’ailleurs constitué l’un des points d’achoppement de la collaboration entre le gouvernement et l’entreprise.

A plusieurs reprises, les ouvriers de ce chantier ont observé un arrêt de travail en protestation du non-paiement de leur salaire et autres primes. Les ouvriers étaient alors entre deux feux.  D’un côté, l’Etat qui exigeait le règlement de tout solde à ces travailleurs et de l’autre, Piccini qui accusait l’Etat  de retard de paiement des fonds devant servir en partie à la gestion du personnel.

Ces salariés pourraient finalement se retrouver sans emploi avec l’entrée en jeu d’une nouvelle société. Le ministre a toutefois tenu à les rassurer de ce que le nouveau constructeur tiendra compte de l’expérience des anciens travailleurs.

Plusieurs rebondissements émaillent la construction du stade d’Olembé qui était pourtant censé être livré au plus tôt. D’où l’emploi des préfabriqués venus d’Italie pour l’érection de l’ouvrage. Préfabriqués qui ont d’ailleurs fait l’objet d’un grand tapage médiatique. Au cours d’une conférence de presse le 17 juillet 2017, l’ambassadeur d’Italie au Cameroun de l’époque, Samuella Isopi, a donné des assurances sur le fait que « le stade sera terminé avant septembre 2018… avant la dernière inspection de la Caf. Les premiers bateaux préfabriqués sont attendus au mois de septembre 2017». Et les nouveaux délais se sont enchaînés: décembre 2018, mars 2019, juillet 2019 et puis fin décembre 2019…

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Des tractations qui interviennent alors que le Cameroun abrite le Championnat d’Afrique des nations de football (Chan) en avril 2020 et la Coupe d’Afrique des nations (Can) en 2021. Le gouvernement espère que Magil mettra fin à ce feuilleton. .

Le contrat avec Picinni avait été signé le 30 décembre 2015. Contrat d’un montant prévisionnel de 163 milliards de Fcfa pour la construction d’un complexe sportif comprenant un stade omnisports de 60 000 places, deux stades annexes d’entraînement de 1000 places, ainsi qu’un centre commercial et un centre d’hébergement de 70 chambres.

Entretien routier au Cameroun: le Mintp veut résilier plus de 80 contrats

Une réunion s’est ouverte lundi à Yaoundé avec les 30 entreprises concernées par la décision

Examiner les modalités de clôture des marchés dont le délai d’exécution est dépassé depuis plusieurs années. C’est l’objet de la rencontre tenue lundi entre le ministre des Travaux publics (MINTP), Emmanuel Nganou Djoumessi et les responsables de 30 entreprises.

Les assises ouvertes lundi ont pour but de permettre la concertation afin de limiter les préjudices que pourraient éventuellement causer l’arrêt des travaux sur certains tronçons.

Durant les échanges qui s’étendent jusqu’au 19 janvier 2016, il est question pour les différentes entreprises adjudicataires d’expliquer les raisons du retard accusé dans la finalisation des travaux.

« Au out de l’exercice, on va engager des opérations de mise à niveau. Les entreprises qui seront retenues pour la prochaine fois feront l’objet d’une inspection. Il ne sera plus question de se contenter des documents produits. Et s’il s’avère que ces entreprises ont fait des déclarations mensongères, les autorités judiciaires seront saisies », a indiqué Emmanuel Nganou Djoumessi cité dans le quotidien national mardi, 19 janvier 2016.

La résiliation desdits contrats prévue pour faute de respect des délais, permettra au MINTP de lancer en procédure d’urgence des appels d’offres. Ceci dans le but de recruter des prestataires capables de réaliser les travaux. Lesquels travaux concernent l’entretien de près de 5800 kilomètres de routes.


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