Elle propose au public un zouk love aux sonorités sensuelles
Lorsque que l’on parle des voix de femmes au Cameroun, on voit très rarement Demanou, pour que l’on ait tous le même niveau d’information, qui est Demanou?
Je suis une jeune dame qui a commencé une carrière artistique depuis 2005. Je collabore avec beaucoup d’artistes comme Joli Priso avec lequel je partage un duo sur un texte que j’ai moi-même écrit; «SOS enfance» et la grande Annie Anzouer qui m’a donnée envie de me jeter dans cette aventure.
Est-ce que Demanou a un prénom?
Pascaline c’est mon prénom et Demanou mon nom. Mes copines m’appellent Ariane.
Quels sont les loisirs de Demanou?
J’aime le cinéma et aller à des concerts de musique. La musique est devenue mon univers.
Quelle est l’actualité de cet univers musical en ce qui concerne Demanou?
J’ai sorti en 2007 mon premier single «tse mbou ndem» traduisez, «tout est à Dieu» C’était par feeling parce que j’adore la musique. Je voulais faire bouger les gens. En ce moment, je prépare un album zouk love et afro de onze titres. Il s’intitule justement Feeling. C’est vraiment l’instinct et l’intuition qui m’ont permis de rédiger mes textes et de les chanter. Je compose aussi et avec des arrangements, on arrive à quelque chose de bien.
En dehors de votre maternelle le Dschang que vous utilisez pour vos chansons, y a-t-il une autre langue dans laquelle vous vous exprimez?
Je comprends un peu le Douala. J’ai eu des propositions, mais, je ne chante pas en Douala. Je voudrais par ailleurs essayer de chanter en Français pour que tout le monde puisse profiter. Le Cameroun est grand et tout le monde ne comprend pas toujours la langue maternelle de l’autre. Le Dschang c’est mon dialecte que j’aime beaucoup. Quand je chante en Dschang je suis beaucoup plus naturelle. C’est plus profond parce que je comprends. Dans mon album, il y a un titre entièrement en Dschang et l’autre «Travaillons ensemble» est un mélange de français et de Dschang.
Où réside Démanou aujourd’hui?
A Colombes dans le 92, le département des Hauts de Seine. J’y suis depuis cinq ans.
Et le Cameroun dans votre agenda, quelle est sa place?
Le Cameroun, c’est un projet que j’ai en mémoire parce que j’ai envie de retourner pour essayer de comprendre le genre de musique qui peut accrocher le public. Je pense qu’il faut déjà se faire connaître chez soi avant de parcourir l’Europe. Je vais me préparer à vraiment conquérir le public camerounais.
Est-ce que l’on peut dire que le Cameroun vous manque?
Oui beaucoup. La bonne bouffe. L’ambiance que l’on ne retrouve pas ici en France et même en Europe. C’est complètement différent de ce que l’on peut ressentir au Cameroun. Dès que j’ai l’occasion, je me retrouve au pays et je m’éclate.

Vos artiste préférés c’est qui et pourquoi?
J’ai une admiration béate pour Axel Red, la chanteuse belge. C’est une poète, elle a une façon particulière d’exprimer ce qu’elle ressent. Elle incarne ce que j’aurais vraiment voulu faire. J’admire sa façon d’interpréter l’amour, la grande romance.
Que pensez-vous du traitement des artistes au Cameroun?
Je pense qu’il y a beaucoup de travail à faire. Aujourd’hui c’est très compliqué. On a l’impression que les gens ne sont vraiment pas à leur place. Avec la piraterie, les artistes ont perdu un peu de leur valeur. La situation d’il y a dix ans n’est pas la même que celle d’aujourd’hui. Ça fait peur. Les jeunes qui veulent se lancer dans la musique réfléchissent face à l’ampleur de la piraterie. On n’est pas toujours sûr de rentrer dans ses frais. Pour l’amour de la chanson, je dis qu’il est mieux de faire ce que l’on aime.
Est-ce que c’est davantage difficile pour une femme dans ce milieu?
Rires. Avec les producteurs c’est à la tête du client. Ceux qui sont honnêtes écoutent la maquette avant de donner leur avis. Mais cette honnêteté est bafouée au regard des enjeux et des intérêts. Le talent n’est pas toujours mis en avant. Pour les femmes, c’est plus compliqué et les histoires que l’on entend ne sont pas toujours reluisantes. Moi personnellement, cela n’a rien à voir. Mais je suis consciente que c’est très compliqué.
Quelles relations entretenez-vous avec les autres artistes camerounais?
Nous avons de bonnes relations surtout avec Joli Priso. Avec Annie Anzouer tout va bien. Avec les artistes nous collaborons, on travaille.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour votre carrière?
Ce que je souhaite pour moi, c’est de faire connaître l’album. Je crois que j’ai fait quelque chose de bien. Je souhaite que les gens et le public découvre ma personnalité musicale et que l’album marche.
