Cameroun: la vie sans Samuel Eto’o dans la tanière

A mesure que le temps passe, l’équipe apprend à faire avec un tel avant-centre de classe internationale – ou sans – et il n’est pas interdit de penser qu’à long terme ça lui sera profitable

Dix-sept ans durant, Samuel Eto’o a défendu les couleurs des Lions Indomptables. Ce ne fut pas un long fleuve tranquille pour le plus doué des attaquants camerounais. Il a laissé une grande trace au sein de cette sélection et c’est indéniable. Et ce qui l’est encore plus c’est que son départ a laissé un vide. Les quadruples champions d’Afrique ne peuvent plus compter sur un avant-centre de classe internationale, ni sur un meneur d’hommes dont la parole pesait même auprès des dirigeants du pays. C’est un manque, mais à mesure que le temps passe, cette équipe apprend à faire avec – ou sans – et il n’est pas interdit de penser qu’à long terme ça lui sera profitable.

Un nouveau chapitre s’est ouvert
Eto’o et le Cameroun c’est 116 sélections honorées, 56 buts marqués, deux CAN et une médaille d’or olympique remportés. À cela, on peut aussi ajouter les quatre titres du meilleur joueur africain de l’année conquis au firmament de sa carrière et à un moment où il était le fer de lance de cette sélection. À l’instar du légendaire Roger Milla, il a été de toutes les conquêtes avec les Lions et même si, contrairement à son ainé, il n’est pas parvenu à briller en Coupe du Monde, il restera comme l’un des meilleurs représentants qu’a connu ce pays et pas uniquement dans le domaine sportif. Forcément, et un peu comme c’est le cas en Côte d’Ivoire avec Didier Drogba, il y a un avant et un après Eto’o au Cameroun.

« L’après » aurait pu se révéler être compliqué car il n’est jamais facile de tourner la page avec des joueurs de cette envergure. Il l’a été, oui, mais pas autant que la nation camerounaise le redoutait. Certes, après qu’il a tiré sa révérence, les Lions Indomptables sont passés de la 42e à la 63e place au classement FIFA et ils se sont aussi fait sortir dès le premier tour de la précédente CAN pour la première fois depuis 1996. Mais, il y a aussi quelques points positifs et des signes encourageants qui laissent croire que cette sélection a encore de belles heures devant elle, même sans son célèbre numéro neuf. La période de la reconstruction a démarré sous de bons auspices et l’on pourrait bientôt assister à la montée en puissance d’un groupe jeune, prometteur et qui n’est pas soumis aux ordres de celui qui pouvait parfois outrepasser d’une manière excessive ses fonctions.

Son ombre est devenue trop envahissante
En effet, l’attitude d’Eto’o au sein de la sélection n’était pas toujours louable et il lui arrivait aussi d’être à l’origine de sérieux conflits qui ont parasité la vie du groupe avec l’apparition des clans. Avec son égo surdimensionné, il voulait aussi tout contrôler, y compris l’identité de ceux qui allaient l’accompagner sur le terrain. Les Lions ne se sont-ils pas complètement désagrégés lors du Mondial 2010 quand il a cherché à faire le travail du sélectionneur Paul Le Guen? « En 2000, il commençait déjà à ouvrir sa bouche, racontait il y a quelques temps son ancien compère d’attaque, Patrick M’Boma. Un jour, il a dit: ‘Je vais vous mettre trois buts si je joue !’ Il avait un culot et une confiance en lui incroyables. Au final, il en a marqué quatre. Il est passé par quatre étapes: le jeune, le bon lieutenant, celui qui pousse les leaders dehors et il est devenu limite étouffant à la fin car il voulait tout contrôler, jusqu’à la vie des uns et des autres. »

Lors de ses dernières années en sélection, Eto’o avait un peu perdu le respect de ses troupes. Des joueurs se sont même rebellés contre lui, comme Alexandre Song. Non pas à cause d’un rendement devenu moins rayonnant, mais en raison justement de son comportement de diva, aussi agaçant qu’irritable. D’autre part, ceux, parmi les sélectionneurs, qui ont eu le culot de se dresser contre lui se sont retrouvés sur la touche. Une mésaventure connue notamment par le Français Denis Lavagne. « En 2012, j’annonce que je lui enlève le brassard de capitaine. Une semaine après, je suis viré. Il a une immense influence », a confié ce dernier dans un entretien au site Slate en 2014. Eto’o était-il devenu une sorte de dictateur? Personne n’a utilisé ce moment, mais la caricature correspond. Lavagne toujours: « Les cadres ne pouvaient pas parler. Pour eux, il y avait trop d’enjeux ».

Aujourd’hui, Eto’o n’est plus là et son ombre envahissante non plus. Sous la direction du Belge Hugo Broos, le Cameroun n’a plus de buteur prolifique, mais ce qu’il a perdu en efficacité offensive, il l’a peut-être gagné en tranquillité et paix dans le vestiaire. Les joueurs qui jadis avaient trop peur de s’affirmer, à l’instar de Moukandjo, Choupo-Moting, Aboubakar et autres, vont pouvoir s’émanciper et prouver leur savoir-faire sans craindre de marcher sur les plates-bandes d’un capitaine orgueilleux et qui impose sa loi même lorsque ses prestations ne s’y prêtent pas.

Battus une seule fois lors de leurs douze derniers matches, les Lions Indomptables peuvent avoir foi en leurs nouvelles bases et un bon résultat contre l’Equipe de France, lundi soir à Nantes, ne peut que les conforter dans leurs nouvelles ambitions. On ignore quel regard porte Eto’o sur cette sélection, mais une chose est sûre: le fait qu’il ne soit plus là pour la mener n’est en aucun cas un frein à la progression collective. Cela pourrait même être le contraire.

Samuel Eto’o Fils a pris sa retraite internationale le 27 août 2014
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Can 2013/Guinée Bissau- Cameroun (0-1): Choupo Moting a sorti le grand jeu

Grâce à cette laborieuse victoire, les hommes de Denis Lavagne prennent une belle option dans l’optique du match retour. Le jeu et les joueurs!

Eric Maxim Choupo Moting: Au terme d’un match fermé, l’étincelle est venue de l’attaquant de Mayence. Sur une action individuelle, il a éliminé deux Bissau-guinéens, avant de terminer son action d’un tir croisé imparable. Avant cette action, il s’est illustré seulement à la 72ème minute, mais en écrasant trop son tir, le portier Bissau-guinéen n’a pas eu de peine pour capter le cuir. Dans une attaque à trois, avec Vincent Aboubakar et Jacques Zoua, il a eu du mal à se positionner, surtout en première mi-temps.

Vincent Aboubakar: Dans un schéma de jeu en 4-4-3, mais en manque de véritable milieu créatif, les attaquants ont eu un mal fou à être bien servir. Face à des Bissau-guinéens très accrocheurs, il a eu du mal à s’imposer physiquement. Néanmoins à la 42ème minute, l’avant centre de Valenciennes a, sur un coup de tête, touché le montant droit. Peu entreprenant, il est sorti à la 65ème minute et remplacé par Eric Kweukeu.

Jacques Zoua: Placé sur le flanc droit de l’attaque camerounaise, l’attaquant du Fc Bâle n’a pas pu déborder son vis-à-vis. Avant sa sortie à l’heure de jeu, il s’est mis en évidence à la faveur d’un bon coup de tête, mais qui a été capté facilement par le gardien Bissau-guinéen. Difficile toutefois de lui reprocher sa combativité et sa volonté de varier ses déplacements. Il a été remplacé par Edgar Salli.

Matip Joël: Le milieu de terrain à trois, composé de Joël Matip (puis Georges Mandjeck, 72ème minute), Landry Nguemo et Alexandre Song Bilong, tous des récupérateurs en club. Il n’a pas su apporter l’animation offensive. L’habituel défenseur central de Schalke 04 s’est montré très peu entreprenant. Nonchalant, il a très souvent choisi la latéralité dans l’orientation de ses passes.

Alexandre Song Bilong: Placé juste derrière les attaquants, le milieu d’Arsenal n’a pas eu la clairvoyance nécessaire pour apporter l’animation offensive. Il a longtemps souffert de ce positionnement qui est inhabituel pour lui. Il a souvent recherché la profondeur, mais s’est montré trop imprécis dans l’orientation de ses passes. Mais comme à son habitude, son travail de récupération est irréprochable.

Landry Nguemo: Depuis le départ à la retraite de Geremi Njitap, le demi défensif de Bordeaux, s’est intronisé «spécialiste des balles arrêtées». Mais ses coups francs et corners, ont été trop imprécis pour apporter le danger dans la surface adverse. Même lorsqu’il ne réussit pas à faire la différence, ni par ses passes, ni par ses accélérations, ni par les coups de pieds arrêtés, dont il avait la charge, il sait toujours se mettre au service de l’équipe pour bien défendre.

Nicolas Nkoulou: Souverain défensivement, le défenseur marseillais a su créer le surnombre dans ses remontées. Son agressivité dans l’attaque du ballon, son expérience et sa science du placement ont permis aux Lions de concéder un minimum d’occasions. Sa complicité avec Chedjou a bien fonctionné.

Promenade des Lions à Bissau. Le nouveau préparateur physique en premier plan
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Aurélien Chedjou: Le compère de Nkoulou en charnière centrale, s’est limité à l’essentiel: gagner des duels et bien relancer les ballons. Hormis quelques moments de perte de concentration, le lillois a été performant. Grâce à sa capacité d’anticipation, son travail de couverture mutuelle, il a coupé la trajectoire de nombreux ballons.

Allan Nyom: Le latéral de Grenada ne s’est pas contenté de bien défendre, il a aussi su créer le danger dans la surface adverse, grâce à ses centres. Face à un ailier Bissau-guinéen remuant, il a fait un bon travail en l’empêchant de prendre la vitesse, de rentrer à l’intérieur ou de centrer. A l’image de ses coéquipiers, lui qui découvrait l’Afrique, a beaucoup souffert de la chaleur et du gazon synthétique.

Henri Bédimo: Le latéral gauche de Montpellier, à l’image de se qu’il produit avec son club en Ligue 1, a été performant. Disponible, il a relancé de nombreux bons ballons. Grâce à son sens de l’anticipation, son travail de couverture sur son couloir, il a laissé peu d’espace aux Bissau-guinéens. Solide également dans le jeu aérien, ses centres ont malheureusement été mal exploités.

Guy Rolland Ndy Assembé: Le gardien de but de Valenciennes a offert une occasion de but aux locaux en repoussant dans les godasses un tir des 25 mètres. Mais le but a été logiquement refusé pour une position de hors jeu. Ce fut l’un des rares moments où la défense camerounaise a été réellement mise en difficulté. Globalement, il a passé un après midi tranquille, puisque rassurant dans ses prises de balles.

Les Lions découvrent Bissau
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Portrait de Denis Lavagne, manager général et entraîneur de coton sport de Garoua

Il est de retour à la tête du club depuis quelques jours

Les sportifs camerounais gardent un excellent souvenir de cet entraîneur français, calme et parfois effacé qui patronnait le banc de touche de coton sport de Garoua il y a quelques saisons. Avec lui, le club a connu pour la première fois, un changement inoubliable de toute son histoire.

Sur les traces de son père
Denis Lavagne, joueur et entraîneur de football français, est né à Béziers en 1964. Fils de Léonce Lavagne qui fut également un joueur et entraîneur professionnel, Denis a passé plusieurs années dans son pays natal avant de s’envoler vers d’autres horizons. En France, avant de diriger de nombreux centres de formation des jeunes footballeurs, on l’a beaucoup vu sur les bancs de touche des clubs en tant que entraîneur adjoint. De 1983 à 1992, il apporte son expertise à l’olympique Alès, et se retrouve dans l’encadrement technique de Nîmes Olympique l’année suivante. Toujours en tant que coach adjoint, il passe par Bastia avant de rejoindre Valence de 1995 à 1998. La saison suivante (98 – 99), Denis Lavagne est à Béziers, équipe de CFA du championnat français. De 1999 à 2003, il est au centre de formation de Sedan Ardenne, en tant que directeur du centre.

Commence alors une longue carrière sur cette casquette. D’ailleurs, cette nouvelle aventure l’amène à quitter son pays natal, pour côtoyer d’autres pays sur d’autres continents. Il rejoint le Qatar où il est nommé directeur du centre de formation de Qatar Sport en 2004. Il ne passe qu’un an dans ce pays, puisqu’il met ensuite le cap sur le continent asiatique. Là bas, Denis Lavagne est également porté à la tête d’un centre de formation, celui de Chengdu en Chine. 2007 – 2008, c’est au tour du continent africain de l’accueillir, et c’est l’équipe de coton sport de Garoua qui évolue en championnat d’élite one qui le recrute comme manager général et entraîneur du club. Avec les cotonculteurs, il remporte deux titres en championnat, puis deux autres en coupe du Cameroun. Outre ces différentes distinctions, Denis Lavagne reste dans les mémoires des camerounais comme celui qui a permis à coton sport, de se qualifier pour la première fois de son histoire, pour la phase finale de la ligue des champions en 2008. Au moment où on ne s’y attendait pas au vu de ce parcours, le technicien français avait décidé de jeter l’éponge, cédant son fauteuil au franco-ivoirien Alain Ouombléon-Guédou qui avait poursuivi l’aventure africaine avec l’équipe, mais qui quitte le club.

Avec le retour de Denis Lavagne à la tête de coton, les dirigeants espèrent avoir trouver la solution devant permettre au club de redorer son blason, et pourquoi pas, de reconquérir le titre de champion sur le plan national et international. Va-t-il y arriver ? L’expérience est là et il connaît le fonctionnement du club. Les supporters attendent donc de voir le nouveau visage de l’équipe phare du septentrion.

Denis Lavagne
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Cameroun: Denis Lavagne revient à la tête de coton sport de Garoua

Il succède à Alain Ouomnléon – Guédou sur le départ. De nombreux défis attendent le technicien français.

On prend les mêmes et on recommence, mieux, on prend le même et on recommence. En effet, le français Denis Lavagne se trouve actuellement au Cameroun. Et pour cause, c’est lui qui devra conduire l’équipe de coton sport de Garoua lors de la prochaine saison sportive, au lendemain du départ de Alain Ouombléon – Guédou. Le franco – ivoirien annoncé sur le départ voilà plusieurs semaines, va devoir céder ses fauteuils de manager général et entraîneur du club, au technicien français qui déjà en son temps, avait lui aussi céder ses postes au coach Ouombléon – Guédou. Pour mémoire, celui-ci avait été appelé presque en catastrophe par les dirigeants de coton sport, après l’annonce inattendue de la démission du technicien français. Inattendue tout simplement parce que après avoir qualifié le club camerounais pour la première fois de toute son histoire, à la phase finale de la champions league africaine, il avait décidé de quitter le navire pour être plus proche de sa famille, avait-t-il déclaré à l’époque. Soit ! Mais bien après, l’on avait été surpris de le voir poursuivre son aventure en terre africaine du côté du Maghreb. Une aventure qui à priori, n’a pas eu les résultats espérés par le français.

Quoi qu’il en soit, Alain Ouombléon – Guédou son successeur, avait poursuivi le travail et avait pu qualifier coton sport pour la finale de la ligue des champions. Finale malheureusement perdue en novembre 2008 au stade omnisports Roumdé Adja de Garoua, devant les égyptiens de Al Ahly. Ouombléon – Guédou avait été maintenu à son poste malgré cette défaite, les dirigeants espérant entre autre que l’équipe allait rectifier le tir cette saison. Seulement voilà, coton sport non seulement n’a pas obtenu le titre de champion du championnat élite one comme ce fut lors des précédentes saisons où le club marchait pratiquement sur cette compétition, mais cette saison n’a pas aussi sourit au club sur la scène africaine. Eliminé de la champions league africaine ainsi que de la coupe de la confédération, le club espère désormais sauver sa saison, en conservant au moins la 2é place au classement final de l’élite one, mais compte surtout tirer son épingle du jeu en coupe du Cameroun actuellement en cours.

Un come – back surprenant
Denis Lavagne aperçu dans la soirée du jeudi 04 juin, à l’aéroport international de Douala, sera sans soute présent sur le banc de touche de coton lors de ses prochaines sorties, comme c’était déjà le cas en 2007. Après la traditionnelle phase transitoire avec le coach partant, Denis Lavagne va s’atteler à trouver une fois de plus, les voies et moyens qui devront permettre à coton sport, de retrouver ses lettres de noblesse à la fois sur la scène nationale et continentale comme l’avait fait bien avant lui, le sénégalais Lamine N’diaye.

Denis Lavagne est bel et bien de retour à coton sport de Garoua aussi surprenant soit ce revirement, puisque le technicien français aurait dit à au moment de son départ, qu’il ne reviendra plus jamais au sein du club.

Denis Lavagne
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