Financé par l’AFD, ce programme pilote de dépistage à la naissance a été révélé au cours de la journée internationale célébrée vendredi 19 juin à Yaoundé
L’arrivée d’un programme pilote de dépistage néonatal de la drépanocytose au Cameroun a été déclarée au cours de la célébration, vendredi dernier, de la Journée internationale de la drépanocytose au Cameroun.
A la cérémonie officielle présidée par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, il a été expliqué que l’effort de sensibilisation d’un groupe de médecins camerounais a abouti à l’obtention d’un financement des bailleurs de fonds. La présidente du groupe, Dr. Suzanne Belinga, biologiste et directeur médical au Centre Pasteur, a révélé que l’Agence française pour le développement finance un programme de dépistage de la drépanocytose à la naissance initié par ces praticiens. L’objectif étant de limiter l’impact de la maladie au sein de la population.
25 à 30% de la population camerounaise sont susceptibles de transmettre la maladie. Environ 2% de nouveau-nés naissent avec la drépanocytose. 50 et 75% meurent avant cinq ans. La faute à l’absence de dépistage précoce et d’une prise en charge correcte. Le groupe de médecins cité plus haut en aurait fait son cheval de bataille. Dans leur programme-pilote de dépistage néonatal déjà opérationnel, quelques formations sanitaires ont été intégrées à Douala et Yaoundé: l’hôpital Laquintinie, l’Hôpital Central de Yaoundé, le CASS de Nkolndongo, Deo Gracia d’Emana, le Centre hospitalier d’Essos, et bientôt l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso.
C’est un travail préliminaire avant la systématisation du dépistage sur l’ensemble des formations sanitaires du pays. Le dépistage néonatal permettra un meilleur suivi des patients et une prise en charge à temps pour réduire le nombre de crises et optimiser l’espérance de vie des drépanocytaires.
Au cours de la célébration, André Mama Fouda a interpellé les magistrats municipaux à s’intéresser à la lutte contre cette maladie en instaurant le dépistage prénuptial. Il est même encore plus indiqué de connaître son statut assez tôt, avant d’envisager une vie en couple. C’est pourquoi, le ministre de la Santé publique propose aussi un dépistage systématique avant d’entrer au collège ou à l’université. On pourrait ainsi éviter la situation de Sandrine Emock, mère de trois enfants dont deux drépanocytaires. «Le quotidien est difficile. Il faut se préparer aux dépenses qui peuvent dépasser la centaine de mille par crise. La maladie est un gouffre à sou et peut altérer le moral de la famille», prévient-elle.

Droits réservés)/n