Eseka : il y a quatre ans, la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière du Cameroun

Le bilan officiel avait fait état de quelque 80 morts après le déraillement d’un train le matin du 21 octobre 2016 à l’entrée de la gare d’Eseka.

La mémoire collective au Cameroun retiendra à jamais la journée du 21 octobre 2016 et du train 152 de la Camrail, la compagnie de transport ferroviaire. Un vendredi endeuillé par le déraillement d’un train.

 A Eseka, petite ville à une centaine de kilomètres à l’Est de Yaoundé, un train de 16 wagons – près du double de sa longueur habituelle -, entre comme un diable dans la petite gare. Les témoins se rappellent encore de sa vitesse anormalement élevée et la minute d’après, des wagons virevoltaient dans les airs. 80 morts et plus de 550 blessés seront enregistrés plus tard.

Cause indirecte de cette catastrophe, l’effondrement d’une buse sur l’axe lourd Douala-Yaoundé qui a provoqué la rupture du trafic sur cette stratégique entre les deux plus importantes villes du pays. Les usagers se sont rués sur le chemin de fer en ce début de week-end, amenant la compagnie à doubler ses wagons sur le train. Le résultat a été une catastrophe. La Camrail sera mise en cause par les enquêtes et trainée en justice par les proches des victimes.

Trois ans plus tard, le président de la République fera débloquer plus d’un milliard FCFA qui seront distribués en monnaie de singe aux victimes et ayants droit.

Depuis lors, la Camrail n’a pas repris le transport des passagers, vis Inter City, sur l’axe ferroviaire Douala-Yaoundé.

Drame d’Eseka : la Camrail jugée coupable d’homicides involontaires

Le Tribunal de grande instance a reconnu, mercredi, la responsabilité de cette entreprise dans le déraillement du train 152 qui avait fait plus de 500 victimes, le 21 octobre 2016.

Camrail, filiale de Bolloré Africa Logistics, a été reconnue coupable d’homicide involontaire, de blessures involontaires et d’activités dangereuses dans le drame ferroviaire d’Eseka qui avait officiellement coûté la vie à 79 personnes et fait plus de 500 blessés.

La Cour a, par ailleurs, reconnu la responsabilité de dix administrateurs de l’institution dans ce drame. L’ancien directeur général, Didier Vandenbon, a écopé de six mois de prison tandis que neuf autres ont reçu des peines allant de trois à six mois de prison.

Le déraillement d’Eseka  est survenu le 21 octobre 2016, quelques heures après l’affaissement d’une buse ayant divisé l’axe Douala-Yaoundé en deux. Ce qui a obligé de nombreux usagers de la route à recourir au train pour se déplacer entre les deux villes. L’administration de Camrail avait, après avis du ministre des Transports d’alors (Edgard Alain Mebe Ngo’o), pris l’initiative de rajouter huit locomotives au train, afin de répondre à la forte demande. Parti de la gare à 11 h, le train bondé de voyageurs a déraillé quelques heures plus tard.

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La responsabilité de Camrail dans cet accident avait été établie par un rapport d’enquête commandé par le chef de l’Etat Paul Biya. Celui-ci faisait état de dysfonctionnement du système de freinage des véhicules, notamment de ceux rajoutés, de la surcharge du train… La même enquête avait, par ailleurs, révélé que la direction de Camrail avait pris un risque en passant outre les réserves du chauffeur du train 152.

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Pour sa part, Camrail avait pointé la responsabilité du chauffeur en évoquant l’excès de vitesse.

Cameroun, Camrail, contrat de concession et drame d’Eseka

L’enquête administrative conduite par le Premier ministre camerounais a établi la responsabilité «à titre principal» de Camrail. Selon Jacques Bimaï, le contrat de concession accordé à la structure en 1999 offre les clés de compréhension de cette responsabilité.

Au Cameroun, des interrogations subsistent sur les circonstances de la catastrophe d’Eseka le 21 octobre 2016, notamment sur la responsabilité de Camrail établie dans le déraillement de train qui a fait officiellement 79 morts et 575  blessés le 21 octobre dernier.  Pour Jacques  Bimaï, l’ancien directeur général de la Sitrafer – une structure qui sous-traite  avec Camrail pour l’entretien des chemins de fer  – cette responsabilité est liée aux obligations conférées à Camrail dans la convention de concession et les deux avenants signés avec l’Etat du Cameroun.

«Nous avons mis notre chemin de fer en concession en 1999. En 2005, il y a eu le premier avenant, l’Etat a pris la responsabilité de subventionner le transport voyageur. Dans le contrat initial, Camrail avait la responsabilité de tous les investissements dans ce secteur, dans le domaine des infrastructures, de  la voie, de la gestion du patrimoine ferroviaire, bref du matériel roulant et de la sécurité étaient la responsabilité à Camrail qui était ainsi le concessionnaire. Mais le 04 novembre 2008, il y a un deuxième avenant signé entre l’Etat du Cameroun et le concessionnaire. Avec cet avenant, on sort presque de la concession puisque l’Etat du Cameroun était désormais responsable de toutes les infrastructures ferroviaires et la mission de maitre d’ouvrage délégué, maitre d’œuvre délégué, responsable de la sécurité de notre chemin de fer, toutes ces missions ont été confiées au concessionnaire.

L’Etat, à travers des subventions, a mis des moyens financiers très importants à la disposition du concessionnaire pour remplir ces missions. Et encore plus, des crédits ont été contractés auprès des bailleurs de fonds tels que la Banque mondiale et mis à la disposition de Camrail pour les travaux ferroviaires et l’achat du matériel roulant. Et l’Etat a mis en place le Comité interministériel des infrastructures ferroviaires (le Comifer), présidé par le ministre des Transports, pour le suivi des différents délégués», a indiqué Jacques Bimaï, invité à l’Emission Droit de réponse que diffuse chaque dimanche la chaine de télévision Equinoxe.

Au moment où le rapport de l’enquête administrative est publié, le chef de l’Etat, Paul Biya, ordonne la création d’une structure chargée de la gestion du patrimoine et l’audit de la convention et des deux avenants cités. Aucun détail sur les objectifs de cet audit ne sont connus à ce jour. Jacques Bimaï croit y voir une volonté de «savoir pourquoi après avoir mis tant de moyens, au lieu de parvenir à la modernisation du chemin de fer on a plutôt régressé».

«Lorsqu’il y a eu l’accident d’Obobogo  en 2009, le chef du gouvernement avait donné des instructions, sur mon initiative, pour la mise en place de cette société de patrimoine avec des propositions qui étaient concrètes.  Vous ne pouvez pas avoir un chemin de fer et ne pas avoir une structure de contrôle technique du matériel roulant. La société de patrimoine devait voir tous ces problèmes. Mais comme le concessionnaire ne voulait pas investir pour acheter du matériel roulant, on a tout fait pour torpiller ce projet. Avant la catastrophe d’Eseka, le chef du gouvernement a lancé un audit du chemin de fer, demandant que les experts proposent des textes pour cette société de patrimoine», a révélé Jacques Bimaï.

Cameroun: minute par minute dans le train de la mort du 21 octobre

Ne nous posons plus la question de savoir combien de mort nous avons aujourd’hui 24 mai, un jour après la sortie du rapport d’enquête diligentée par le Chef de l’Etat après le terrible accident ferroviaire du 21 octobre 2016 à « Eséka ». Seul la liste des indemnisés nous le dira et fixera tout le monde, les bien-pensants et les dupes. Je me suis demandé ce que les uns et les autres ont vécu dans ce train, que faisait-il avant son déraillement ? Vous avez sans doute compris mon intérêt qui naît de mon angoisse métaphysique diront certains mais que non ! Simple question sociologique mais si vous voulez disons psycho-sociologique. L’individu que je suis, fait-il la société, est-ce la société qui fait l’individu ou tous les faits sociaux reposeraient-ils sur l’interaction de l’un sur l’autre ?

Certain ont quitté leur domicile ce vendredi pour rejoindre une épouse à Douala et y passer ensemble la fin de la semaine, d’autres y allaient simplement pour la journée, quoi que l’heure de départ ne leur permettait pas d’envisager un retour sur la journée. D’autre y allait simplement comme ça, c’est-à-dire pour rien, pour être au milieu des voyageurs qui eux avaient à faire dans la capitale économique quoi que ! Rien ne dit que tous ces voyageurs allaient sur Douala. Une chose est certaine aujourd’hui très peu y sont arrivés, d’autres plus chanceux n’ont pas quitté la gare d’Elig-Essono Yaoundé, pour une grande partie le voyage s’est achevé à Eséka sans espoir qu’il puisse continuer un jour et connaitre son terne sinon dans le souvenir des vivants. Comme c’est surprenant tout de même, les hommes ne peuvent prendre conscience d’eux-mêmes qu’à partir du moment où ils se comparent aux individus de cultures différentes ! Je tiens cette idée de Marcel Mauss, ce que l’individu connaît de lui-même, il ne peut le connaitre que par rapport à ce que les autres lui renvoient comme image de lui-même, c’est-à-dire par rapport à ce qu’ils ont de différent de lui. Ces hommes, ces enfants, ces femmes, des valises, des cartons des sacs enfermés dans cette ferraille roulante, que me disent-il de moi ? Puis-je être là à la chute finale ? Pour sentir leur cœur battre pour la dernière fois avant de s’arrêter définitivement ? Et ce sang qui coule, a-t-il une odeur ? Et ces cris de femmes qu’on «viole», de ces enfants qui croisent la mort dans leur sommeil et dans les bras de leurs parents, que me disent-ils ?

Nous sommes le vendredi 21 octobre 2016, il est 12h 29 quand les premières photos commencent à circuler sur les réseaux sociaux. La bourgade d’Eséka jadis lieu prospère des marchands de cacao et d’huile de palme pendant la période allemande mais tombée depuis en ruine refait soudain parler d’elle. Est-il possible de dire où est la vérité dans toutes ces déclarations ?

Ce qui commence comme une banale rupture de pont sur l’axe Yaoundé Douala au niveau de la petite rivière Manyaï, village éponyme dans l’arrondissement de Matomb dont la largeur n’excède pas 4 m, à 68 km de Yaoundé, le vendredi 21 octobre 2016 vers 4 heures du matin, culminera quelques heures plus tard en une catastrophe ferroviaire d’une rare violence. Les populations d’Eséka seront témoins des scènes d’horreur, des humains déchiquetés par l’accident, les cadavres entassés comme des fagots de bois, des ministres qui viennent s’y pavaner aux bras de leurs maitresses journalistes en décolleté et qui redécolleront pour Yaoundé sans avoir pris un seul blessé dans leur hélicoptère… Toute la nuit de vendredi à samedi, ce sont, des scènes d’horreur dignes d’un tableau de Bosch, une «nuit de l’Apocalypse», pour reprendre les termes d’un observateur du lieu de cette hécatombe. Quelqu’un a-t-il pensé apporter une couverture aux blessés ? A ouvrir sa case pour ce malade au regard hagard ? A-t-on consulté le mbombog du coin ? Pour lui dire quoi ? Dans la localité il y a un iman un évêque, un diacre. Qu’on-t-il fait ? Non je ne fais le procès de personne, j’essaye de vivre les derniers instants de ce peuple de voyageurs dans les âmes sont en errance et les corps déchiquetés et ou écrasés.

Le chef de l’Etat Paul Biya est absent du pays. Le Premier ministre Yang Philémon est muet comme une carpe. Le ministre des Transports Alain Edgard Abraham Mebe Ngo?o qui croit que son heure a sonné, prend les choses en mains. Il convoque les journalistes, fait des déclarations, peut-être un peu trop : «…au niveau du ministère des transports et ferroviaire, la capacité des trains a été significativement renforcée. Les trains numéro 152 de 10h 25 en provenance de Yaoundé et à destination de Douala, et numéro 153 de 14h 45 en provenance de Douala et à destination de Yaoundé ont été équipés de 8 voitures supplémentaires, qui ont offert une capacité additionnelle de 680 places par train, soit au total 1336 places. J’ai prescrit à la Camrail compte tenu de la gravité de la situation, de mettre en œuvre des mesures spéciales additionnelles pour accroître la capacité de ce train.» [Extrait du journal de 13h du vendredi 21 octobre 2016 à la CRTV radio].

Que s’est-il passé dans ce carré de 1700km² entre 4h du matin et 13h au moment où le ministre fait sa communication au journal parlé de 13h de la CRTV ?

Dès 8h30 du matin, le ministre des transports a réuni l’ensemble de son cabinet afin de trouver une solution de crise à ce simple effondrement du pont sur la rivière Manyaï signalé à 4 reprises sur 4 semaines par le sous-préfet de Matomb au préfet d’Eséka qui lui-même en aurait informé sa hiérarchie à Yaoundé. Cela veut dire que, par voie hiérarchique, le gouverneur de la région du Centre en aurait été informé. Seulement, Joseph Otto Wilson est décédé à Paris le lundi 24 octobre 2016 après un mois d’évacuation en France. Le secrétaire général de la province chargé de la gestion des affaires courantes a-t-il tenu compte des signaux d’alarme du chef de terre de Matomb ? Nul ne le saura puisque jusque qu’à ce jour, la région capitale du Cameroun n’a toujours pas de gouverneur de région et il est impossible au service du courrier de la région de mettre la main sur les notes du sous-préfet de Matomb.

Qu’à cela ne tienne, dès 10h45, le ministre des travaux publics monsieur Emmanuel Nganou Ndjoumessi décide sans consulter le premier-ministre du reste absent de Yaoundé de déplacer sur les lieux son secrétaire d’Etat et de nombreux ingénieurs de travaux. Constant Zeh donne la parole tour à tour à Vincent de Paul Atangana envoyé spécial de la CRTV, au ministre des transports et enfin au ministre des travaux publics Emmanuel Nganou Ndjoumessi. L’envoyé spécial de la Crtv à Matomb à 68 km de Yaoundé et à 34 km d’Eséka, ne mesure pas encore l’ampleur du drame, il semble ne pas être au courant et respecte la ligne éditoriale de la Crtv qui est de consolider à tout vent.

Et à tout moment la position du gouvernement. Il est essentiel de rappeler ici qu’au sortir de la période coloniale, l’Etat a hérité des organes de presse des colons d’hier et leur a confié un rôle d’information et de communication en direction des citoyens. Mais il s’agit surtout de faire la propagande de l’action gouvernementale ; aussi, l’accident ferroviaire ne figure pas dans les titres du journal de Constant Zeh. Il parle cependant en premier de l’impossibilité de joindre Yaoundé et Douala par la nationale N°3 et la faute est attribuée à «l’effondrement d’un pont sur la rivière Manyaï dans l’arrondissement de Matomb.» Mais l’information la plus importante et celle que la CRTV souhaite que les Camerounais retiennent est aussi donnée par Constant Zeh : «Le ministre Emmanuel Nganou Ndjoumessi a dépêché sur place des entreprises de BTP.» Il annonce ensuite que les auditeurs écouteront le ministre des travaux publics mais aussi celui des transports Edgard Alain Abraham Mebe Ngo’o sur les «mesures prises par son département ministériel.» Cet ordre sera inversé pour écouter en premier le ministre des transports.

13h33, Vincent de Paul Atangana depuis Matomb intervient au journal et dit ceci : «Constant Zeh, les eaux qui débordent, hier titre d’un ouvrage, aujourd’hui triste réalité, le cours d’eau appelé Manyaï dans le village éponyme arrondissement de Matomb a reçu cette nuit plus d’eau que d’habitude et les buses métalliques déjà fragiles du fait de l’érosion et de la rouille ont tout simplement lâché. Le remblai de terre tout autour ayant été emporté par la puissance du torrent, le bitume est resté suspendu dans le vide. Vers une heure du matin, un transporteur est passé en force alors que la population avait déjà signalé le danger. Un camion de couleur blanche a voulu l’imiter dans sa fourberie, ce dernier est resté suspendu, le train arrière cassé, on a craint à un moment que ce camion ne se retrouve dans le cours d’eau puisque toutes les 30 minutes le bitume en dessous s’effondrait. […] on évoque aussi la mise en place de ce que les spécialistes appellent un tablier de fortune […] »

Lorsque Vincent de Paul Atangana rend le micro à Yaoundé, il est 13h 36mn et 42 secondes. Non loin de Matomb, à Eséka pourtant un autre drame se joue dans l’indifférence de tous. Sauf pour un journaliste de la chaîne de télévision Equinoxe Yannick Mbazoa à 12h 29, le journaliste publie sur sa page Facebook l’information suivante : « déraillement du train à la gare d’Eséka, vraiment tout va mal », information qu’il va modifier à 13h 11 certainement après avoir écouté le ministre des transports. Il écrit alors : « pas de déraillement.» La photo qui illustre son post est cependant la photo d’un déraillement qui a eu lieu il y a quelques années au Cameroun au lieu-dit Obobogo dans le 3ème arrondissement de Yaoundé.

15h 12 sous le post de Yannick Mbazoa, Maitre Krys Tobie réagit en disant : «le train parti de Yaoundé à 10h a déraillé à Ezéka il y a 45 mns bilan attendu».

Le ministre des transports au journal de 13h a apporté un démenti à la rumeur annonçant un déraillement à Eséka. Le ministre parle d’une rumeur qui circulerait depuis 8h du matin c’est-à-dire avant même que le train en partance de Douala n’ait quitté la gare de Yaoundé. Cette affirmation du ministre est en contradiction avec la première image visible sur les réseaux sociaux. Ce qui semble plausible et que le ministre des transports refuse d’admettre c’est que son entretien devant être diffusé au journal parlé de la CRTV à 13h a été enregistré entre 10h et 12h29 heure à laquelle la première image et l’annonce du déraillement apparaissent dans les réseaux sociaux.

Que dit le ministre au journal parlé de 13h de la CRTV ?

« Je voudrais saisir cette occasion mesdames et messieurs pour apporter un démenti catégorique à une information (…) [mot coupé au montage] actuellement en circulation dans les réseaux sociaux et qui fait état d’un déraillement du train voyageur qui serait survenu ce même jour. Naturellement nous comptons sur le civisme et l’esprit patriotique de nos compatriotes que nous voulons assurer ici de toute notre détermination à faire en sorte que ce problème soit rapidement résolu et que parallèlement ils puissent n’est-ce pas effectuer leurs déplacements entre Yaoundé et Douala dans les conditions acceptables. »

Guillaume Dika coordonnateur Camrail Centre prend la parole au micro de Denise Kembi journaliste à la CRTV, il est 13h 37 mn et 56 secondes. « Nous avons ajouté 8 voitures dans la rame du train 152, lui-même offrait déjà une capacité de 656 places, nous nous retrouvons avec 1306 places. On a estimé qu’il fallait absolument faire quelque chose pour les voyageurs qui affluaient.» Prévu pour 10h 25 c’est finalement à 11h 15 que le train intercity n°152 va quitter la gare voyageur de Yaoundé.

La rame ou la locomotive dont parle monsieur Guillaume Dika date de 1975 d’après les informations prises à la SNCF de France, les 8 voitures ajoutées viennent de Chine. C’est une première pour le Cameroun et rien ne certifie que le les rails sont adaptés à ce mélange. Guillaume Dika annonce une concertation avec le ministre des transports qui lui-même est signalé à la gare ferroviaire. Quand Edgar Alain Abraham Mebe Ngo’o prend la parole il est 13h 38 et 08 secondes.

Le ministre des transports parade dans sa fonction et dans son vocabulaire : «Bonjour monsieur Atangana, bien, je dois préciser que suite à l’effondrement que nous avons enregistré au point kilométrique 68, le ministère des transports a pris d’importantes mesures, non seulement à la gare ferroviaire de Yaoundé mais au niveau des autres modes de transport qui sont concernés. Et je voudrais préciser que l’axe dont il est question est névralgique parce que… en plus de nos propres populations, cet axe dessert également les pays amis de l’hinterland qui sont la République Centrafricaine et le Tchad. Je précise également que les mesures prises niveau du ministère des transports le sont concomide (sic)… concomitamment et en étroite collaboration avec le ministre des travaux publics qui lui s’investit n’est-ce pas à résoudre le problème sur place en terme de génie civil, il étudie aussi la possibilité de pratiquer une voie de contournement. Au niveau du ministère des transports, ferroviaire la capacité des trains a été significativement renforcée. Les trains n°152 de 10h 25, en provenance de Yaoundé et à destination de Douala, et n°153 de 14h45 en provenance de Douala et à destination de Yaoundé ont été équipés de 8 voitures supplémentaires qui ont offert une capacité additionnelle de 680 places par train soit un total 1336 places. J’ai prescrit à la Camrail compte tenu de la gravité de la situation, de mettre en œuvre des mesures spéciales additionnelles pour accroître la capacité de ces trains. Je précise également que le délégué général à la sureté Nationale avec qui nous travaillons également en étroite collaboration, a pris des dispositions appropriées pour renforcer la couverture sécuritaire de ce service spécial. Au niveau des transports aériens et particulièrement de la Camer-co, nous avons prescrit la densification des dessertes aériennes à la fois par Boeing 737 à partir de 14h 30 et des avions de type MA60, qui fait des rotations entre Douala, Bafoussam et Yaoundé et retour. »

Le 21 novembre, soit un mois après la catastrophe, Benoît Essiga, expert ferroviaire rend public un rapport d’expertise qui incrimine lourdement le groupe Bolloré. Le train circulait avec une surcharge de 25 tonnes, un système de freinage défaillant, l’expert note aussi la passivité du conducteur qui n’a pas su montrer le danger à sa hiérarchie. Trois autres rapports auraient été aussi remis au premier-ministre chef du gouvernement camerounais mais ils n’ont pas été rendus publics.

Sept mois après cette catastrophe, le peuple a enfin eu le rapport tant attendu. Nous avons demandé, nous avons saisi le chef de l’Etat depuis Genève en Suisse pour lui demander une enquête transparente, il nous a entendu ! Soit ! Mais nous avons découvert les résultats de cette enquête comme tous les camerounais contribuables et non contribuables à travers un communiqué de 4 pages volantes portant la signature du secrétaire général de la présidence de la République. Cette fois il a signé en son nom propre et non plus par délégation comme autrefois. Quoi que ! Beaucoup se demandent encore en cette mi-journée si le chef de l’Etat est vraiment celui qui a rendu ce rapport public. Ils sont ainsi les camerounais, ils se méfient de tout et de tout le monde mais bon, c’est une boîte de pandore que nous n’ouvrirons pas… Mais il est important d’examiner, de nous attarder sur les déclarations du ministre des transports afin de les rendre compréhensibles pour le commun des Camerounais.

Ainsi quand le ministre dit : « Les trains n°152 de 10h 25, en provenance de Yaoundé et à destination de Douala, et n°153 de 14h45 en provenance de Douala et à destination de Yaoundé ont été équipés de 8 voitures supplémentaires qui ont offert une capacité additionnelle de 680 places par train soit un total 1336 places », deux choses sont à retenir ici, même si elles ne sont pas dans l’esprit du ministre des transports, elles vont alimenter les suspicions.

La première c’est le calcul que fait le ministre des transports. 680 multipliés par 2 font bien 1360 et non 1336 personnes. Le différentiel de 24 personnes est énorme et les Camerounais se demandent encore aujourd’hui pourquoi ces 24 personnes ont été soustraites du calcul du ministre.

Le second élément et qui n’est pas le moindre, nous verrons son importance plus tard réside dans le fait que le ministre associe à plusieurs reprises les trains n°152 de 10h25, en provenance de Yaoundé et à destination de Douala et le train n°153 de 14h45 en provenance de Douala et à destination de Yaoundé.

Dans un premier temps, l’on serait tenté de croire et même d’accepter que dans l’ensemble des deux trains nous avons 1336 passagers, mais que non, car le seul train accidenté c’est bien le train n°152 de 10h25 en provenance de Yaoundé et à destination de Douala. Que ce train ne transporte pas 680 passagers ! Le rapport de monsieur Benoît Essiga (p.18) dit que selon le constructeur, les voitures de première classe sont dotées de 64 places et les voitures de seconde classe de 88 places. Le train n°152 était donc composé suivant toutes les déclarations de 17 voitures, 2 de première classe et 15 de seconde classe pour un nombre de passagers sans surcharge de 1448 passagers donc 128 en première classe et 1320 en seconde classe.

De nombreux survivants ont parlé de surcharge du train certainement en bagages et certainement en voyageurs et le rapport de monsieur Benoit Essiga parle (p.14) de 675 tonnes au lieu de 650 tonnes soit une surcharge de 25 tonnes. 20 personnes, enfants et adultes font une tonne, on pourrait aussi penser que cette surcharge relève des bagages des passagers.

L’heure du déraillement

Comme nous l’avons indiqué en nous référant à la première annonce sur le réseau social Facebook, l’accident aurait eu lieu à 12h 29, pour le ministre à 13h00 et pour Benoît Essiga à 12h45, soit un différentiel de 16 minutes qu’il faudrait essayer d’expliquer aux usagers. Bon eux ils sont dans le train, écoutent la musique, se partagent une cuisse de poulet, une fille a sa tête sur l’épaule de son conjoint d’un jour, et Kopo se prête au jeu des selfies. Pourtant une vidéo est sortie de cette ferraille et indique dans les cris, les pleurs, les hurlements qu’il est bien 12h29. Je retourne encore entre mes mains ce téléphone portable comme vous sentir partir pour toujours son propriétaire. Allez ! Laissons-le partir.

L’errance des morts

Le terme même d’«errance» a une double signification : «ne pas trouver son chemin dans l’espace terrestre et s’égarer dans son espace psychique, des actions qui se télescopent dans le même concept». Mais cette double signification traduit mieux l’observation que nous faisons des événements survenus à Eséka le 21 octobre 2016 et qui marquent à jamais la mémoire collective des Camerounais malgré l’insécurité « épistémologique ». En effet, tout semble mis en place afin de ne point clarifier et ou qualifier les événements de cette journée à Eséka. Pas d’émotion collective, pas de nombre exact de passagers, pas de nombre exact de décès (le chiffre de 78 morts étant contesté par les survivants), l’heure exacte du drame est inconnue et les responsabilités des uns et des autres ne sont point rendues publiques. Si enfin la Camrail! Voilà pourquoi l’errance des morts ici traduit le règne du vide, des morts qui ne peuvent point reposer en paix parce qu’ils ne sont nulle part et surtout ne sont point reconnus comme morts. Il n’y a certainement plus personne qui veut connaître la vérité sur les événements de cette journée, il existe cependant des familles, des épouses, des enfants, des époux qui sont se réveillent en sursaut dans la nuit en espérant le retour d’un des leurs disparus le 21 octobre, non déclaré mort et cependant pas vivant. Les médias, le rapport de ce 23 mai 2017 semblent donc participer du refus du système gouvernant camerounais à intégrer dans son espace domestique les morts du déraillement du train 152 d’Eséka du 21 octobre 2016. Oui il y a le milliard pour effacer le sang ! Il oblige donc, comme ce fut le cas hier avec les morts de la guerre d’indépendance, les morts encombrants à vivre hors de la société nationale, les intégrer mettrait le système gouvernant en face du miroir althussérien.

La pluie s’est brusquement arrêtée à Eséka, les traces de sang teintent encore la terre rouge et noire de cette petite bourgade. Le train-train quotidien a repris ses droits de cité et l’on entend au loin le train qui siffle et une grand’mère, mbombo lève les yeux vers le ciel «Machin a nlo’o» pour dire le train arrive. Il n’a pas d’yeux, il transporte des billes de bois qui vont au port de Douala avant une destination finale loin de nos forêts et de ses populations en guenille. Les séances d’exorcisme à ciel ouvert n’ont pas chassé le mal qui rode, qui épie avant de fondre sur leur broie qui n’est autre que cette population.

L’establishment doit comprendre que le peuple ne se nourrit pas toute du milliard qui va au morts d’Eséka, du saupoudrage de petites annonces sans lendemain, que la construction d’un pays est un programme et comme tout programme il comporte deux phases : la conception et l’application. S’il n’y a pas de lineanta, il n’y a d’instrumentum laboris et au final on ne saurait avoir d’aggiornamento. Monsieur le président, vous ne devez pas banaliser l’inconscient collectif, ce sera alors le meilleur moyen d’exclure à tout jamais les morts et de zombifier les vivants. Circulez ! Il ne s’est rien passé à Eséka!

Drame d’Eseka: le CPP relève les manquements de l’enquête officielle

Le Cameroon people’s party regrette l’absence d’audition des victimes et le fait qu’il semble ignorer toute responsabilité du gouvernement dans le déraillement de train survenu depuis près de sept mois.

Sept mois après que le drame d’Eseka soit survenu et qu’une commission d’enquête ait été mise en place, le Président de la République a enfin rendu public, ce mardi 23 Mai 2017, les résultats de l’enquête officielle et les mesures qu’il entend mettre en œuvre relativement à cet évènement malheureux.

Le Cameroon People’s Party réaffirme sa compassion et sa solidarité à l’égard des victimes de cette catastrophe ferroviaire.

Le CPP attire l’attention des Camerounais sur les points suivants :

Sur la gestion de la catastrophe par le chef de l’Etat et son gouvernement, il est important de rappeler que :

1- comme dans bien des cas dramatiques tels que Mbanga Mpongo, la guerre contre Boko Haram et d’autres catastrophes, Le chef d’Etat n’a pas jugé nécessaire de se rendre sur les lieux du drame pour rendre hommage aux victimes. Nous ne le rappellerons jamais assez, ceci est un mauvais usage de la charge symbolique dont il est investi et un signe du peu de considération à l’égard de ses compatriotes frappés par le malheur.

2- La communication des ministres concernés par cette catastrophe a été plus qu’approximative et caractérisée par des flous et des contrevérités sur les faits, le nombre de victimes et la réalité des mesures mises en œuvre pour la gestion des conséquences de cet accident.

3- Les dispositifs de prévention et d’intervention en cas de catastrophes du pays restent largement inopérants et loin d’être à la hauteur des différents risques déjà répertoriés.

Sur la commission d’enquête et sa méthodologie de travail, il est nécessaire de rappeler les points suivants :

4- Elle ne remplissait pas les conditions de crédibilité, d’objectivité et d’impartialité attendus à la suite d’un tel drame. Elle était composée essentiellement de membres du Gouvernement qui sont eux-mêmes remis en cause pour leur implication dans d’autres crises en cours. Une telle commission, du fait de l’implication de certains membres du Gouvernement dans la gestion de la catastrophe ferroviaire et parce que l’Etat du Cameroun est actionnaire de Camrail, ne pouvait pas être juge et partie. En vertu du principe de solidarité gouvernementale, dans notre contexte, comment des membres du Gouvernement pourraient mettre en cause leurs collègues ou le Gouvernement ? Son travail était donc biaisé dès le départ.

5- Une commission d’enquête indépendante a été proposée au lendemain de la catastrophe par plusieurs acteurs y compris la plateforme Stand Up For Cameroon. Cette commission d’enquête aurait pu être inclure des personnes de la société civile, des institutions religieuses et autres acteurs clés de la société. Ce qui aurait été une démonstration éclatante de la volonté du Gouvernement de faire la lumière et de rendre justice aux victimes.

6- Le travail de cette commission d’enquête aurait pu également être plus crédible si, comme proposé, on avait procédé à :

 L’audition de l’ensemble des victimes (En petits groupes si nécessaire) et des représentants des familles éprouvées. Les concernés devant être au centre des de cette enquête.

 La création de canaux par lesquels les lanceurs d’alerte auraient pu fournir des informations cruciales de manière anonyme. Aussi bien au sein de l’Administration que de Camrail, il y a certainement des personnes qui détiennent des informations essentielles à cette enquête.

 La présentation du rapport de manière publique en présence des victimes et de leurs familles ainsi que des médias avec la possibilité pour ces publics de poser des questions et d’obtenir des réponses aussi bien sur la méthodologie que le contenu du rapport.

Sur les résultats de la commission d’enquête, il est important de souligner les éléments suivants :

7- Ce rapport ne nous apporte fondamentalement rien de nouveau en ce qui concerne les causes et les responsabilités relatives au drame survenu le 21 Octobre 2017 à Eseka. L’essentiel des causes présentées étaient déjà connues du public quelques dizaines de jours après le drame. On se demande pourquoi prendre autant de temps pour communiquer les résultats de cette enquête si ce n’est une volonté de ne pas tirer rapidement toutes les conséquences de ce drame.

8- Ce rapport semble dédouaner de toute responsabilité les différents ministères en charge des différents aspects de cette crise. Allusion est ici faite au ministre des Transports qui a ordonné à Camrail de transporter les populations sans avoir mis en place tout le dispositif de suivi et vérification des normes de sécurité dans ce type de circonstances extraordinaires. Ministre des Transports dont la communication sur le sujet a été pour le moins catastrophique. Allusion est aussi faite aux Ministres de la Santé et de l’Administration Territoriale dont les mesures de secours et de prise en charge des victimes laissaient à désirer. Une intervention plus rapide et plus efficace aurait certainement évité certains morts. Allusion peut enfin être faite aux causes indirectes telles que l’effondrement d’un tronçon routier sur l’axe lourd Douala – Yaoundé du fait du non entretien du réseau routier par le Ministères des Travaux Publics.

9- Le communiqué de la Présidence ne fait pas état des disparus. Il ne revient pas sur les chiffres relatifs aux victimes décédées et blessées qui, au moment de leur communication par le Gouvernement, étaient largement contestés par bien des personnes présentes dans le train. Ce qui n’augure pas d’un processus d’indemnisation serein.

Sur la gestion des victimes aussi bien par le Gouvernement que par le CAMRAIL, on ne peut ne pas relever que :

10-Le recensement de ces victimes n’a pas été optimal et les chiffres avancés par le Gouvernement, d’après de nombreuses victimes, restent en dessous de la réalité.

11- La prise en charge a bien des égards a été insuffisante voire défaillante aussi bien à Yaoundé, Douala qu’Eseka. Sachant par ailleurs que certaines victimes ne résidaient dans aucune de ces villes, il a manqué d’étendre les mesures spéciales de prise en charge aux personnes vivant ailleurs qu’à Douala, Yaoundé et Eseka.

12- La dimension psychologique et les séquelles à long terme de cet accident restent le parent pauvre du dispositif mis en place à la suite de la catastrophe.

13- Les sommes forfaitaires proposées par Camrail en guise de dédommagement ne sont pas acceptables au regard de la réglementation en vigueur et des normes internationales en vigueur en matière de prise en charge des victimes de catastrophes.

14- L’appui de un milliard de franc cfa annoncé par l’Etat Camerounais est insignifiant. Si l’on s’en tient aux chiffres officiels de 79 morts et de 550 blessés, cette somme correspond à environ 1 589 825 par personne. Ce qui n’est pas loin du ridicule. Dans cette optique,  l’Etat doit agir pour que Camrail indemnise proprement et substantiellement les victimes et leurs ayants droits puisque, d’après le rapport, cette entreprise serait la principale responsable.

Sur les mesures annoncées par le Chef de l’Etat, il convient de souligner les réserves suivantes :

15- Si l’on a pris 6 mois pour rendre un communiqué à la suite du rapport déposé un 25 Novembre 2016, on peut avoir des doutes sur la vitesse d’exécution de certaines mesures prescrites par le Président de la République. A cette allure, il faudra des années pour transmettre le dossier à la justice et des années pour que cette dernière instruise les procès. Si pour une fois, ce Gouvernement pouvait démentir les «sceptiques» et les «critiques», on ne pourrait que s’en réjouir pour les victimes.

17- L’expression «à brève échéance» utilisée dans le communiqué pour indiquer le délai de mise en place de la société de gestion du patrimoine du chemin de fer est plus que problématique. Le Président de la République vient, une fois de plus, de rater une occasion de corriger une des tares de son régime : le fait d’agir toujours en retard, en réaction et de renvoyer à des calendes grecques des mesures plus qu’urgentes à mettre en œuvre.

18- Sur l’audit de la convention et deux avenants signés avec Camrail, ainsi que sur  l’ouverture de discussions devant conduire à une plus grande présence de l’Etat au sein de Camrail, nous ne sommes pas dupes. En principe et dans un fonctionnement normal, ce ne sont pas des activités qui doivent attendre des catastrophes pour être menées. En plus, dans le contexte de gouvernance opaque et peu performante actuel, ces deux exercices ont de fortes chances d’accoucher d’un programme de réformes qui maintiennent le statu quo.

Sur les enseignements à tirer de cette catastrophe, le Cameroon People’s Party réitère les points ci-dessous :

Le gouvernement, à travers les différents ministres concernés par cette catastrophe, est responsable. Responsable parce qu’il a en charge la régulation de ces secteurs d’activités. Responsabilité du choix des concessionnaires et du suivi de l’exécution scrupuleux par ces derniers de leurs cahiers de charges. Responsable du respect des normes et règlements en vigueur dans tous les secteurs.

19- Cette catastrophe est la conséquence de défaillances graves en termes :

 D’investissements publics dans le domaine des transports (ferroviaire et routier) ;

 De régulation du secteur (Suivi du respect effectif des cahiers de charges et des normes dans le domaine) ;

De gestion des catastrophes (réactivité et dispositif d’accompagnement des victimes) ;

20- Cette catastrophe est aussi une énième preuve de l’échec de la politique de privatisation des secteurs stratégiques de la vie nationale. Privatisation hasardeuse qui a vu la cession d’un secteur tel que le transport ferroviaire à une entreprise dont l’incapacité à fournir des services excellents et  à développer le réseau national n’est plus à démontrer.

21- Les Camerounais.es, plus que jamais, ont besoin d’un nouveau leadership et d’un système de gouvernance plus efficace et transparent. Ceci n’est plus possible avec le régime actuel qui, dans la gestion de cette énième crise, vient de faire la démonstration de son incapacité à se réformer et à tirer les vraies leçons de ses échecs répétés.

Plus que jamais, nous avons besoin d’une refondation de la gouvernance dans notre pays. Ce besoin est de plus en plus pressant. Il se justifie par l’accumulation et l’augmentation inquiétante des dysfonctionnements et des crises diverses. Cette refondation ne pourra pas se faire, en dehors d’un processus de transition dans lequel les Camerounais.es pourront, dialoguer, se réconcilier et redéfinir les bases de notre vivre ensemble.

Un meilleur Cameroun est possible mais il exige, de la part de tous.es, des actes de forts au-delà des constats impuissants.

Pour le Cameroon People’s Party

 (è) Kah Walla

 Présidente Nationale

Drame d’Eseka: la commission de Paul Biya accable Camrail

Le rapport d’enquête attribue la responsabilité principale du déraillement du train n° 152 à la société Camrail. Selon, lui, la structure aurait lésiné sur des règles de sécurité comme la vérification du système de freinage.

L’Etat du Cameroun reconnait la responsabilité «à titre principal» de la Camrail dans le déraillement du train survenu à Eseka le 21 octobre dernier. C’est ce que révèle la Commission mise sur pied par le président de la République, Paul Biya, dont le rapport a été rendu public ce mardi, 23 mai 2017.

Ladite commission comprenait le Premier minsitre, le ministre d’Etat, ministre de la Justice; le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre délégué à la Présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, le Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale, le délégué général à la Sûreté nationale, sont membres de la commission d’enquête. Rapporteur désigné pour la circonstance, le Secrétaire permanent du Conseil national de sécurité.

Elle avait pour mission de déterminer les causes de cet accident ferroviaire, mais aussi de « proposer les mesures visant à limiter les risques de survenue d’une telle catastrophe à l’avenir, établir les responsabilités y afférentes, évaluer la gestion de cette catastrophe, l’assistance aux victimes et faire toute proposition pertinente y afférente».

«Le rapport d’enquête a conclu que la cause du renversement des voitures dudit train est une vitesse excessive, 96Km/h dans une portion pour voie où la vitesse est fortement limitée 40km/h et  qui comprend en outre une forte déclivité et plusieurs courbes serrées», indique le texte.

La surcharge du convoi et la rallonge inappropriée de la rame ; la défaillance du système de freinage ; l’utilisation d’une motrice dont le freinage rhéostatique était hors de service ; l’absence de vérification sérieuse de la continuité du freinage de la rame avant son départ de Yaoundé ; le refus de la hiérarchie de Camrail de prendre en considération les réserves émises par le conducteur du train; sont des faits, qui de l’avis des experts internationaux en matière d’accidents ferroviaires commis pour mener les investigations, incriminent le transporteur Camrail.

Plus de surprise après les révélations faites ce mardi, attendues depuis le mercredi 23 novembre dernier, soit trente jours après la mise sur pied de la commission. Des rapports commandés par le procureur général près la Cour d’appel du Centre, consultés par Jeune Afrique, avaient déjà reconnu «l’entière responsabilité de Camrail» dans la tragédie d’Eseka.

La commission de Paul Biya vient mettre en exergue deux principaux faits. Notamment, l’innocence du chauffeur de train, le nommé Yetna et la décision malencontreuse de rajouter huit wagons. Sur ce dernier point, le ministre Camerounais des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, avait nié toute participation à la prise de cette décision, indiquant avoir simplement été mis au courant de la mesure.

Le déraillement du train d’Eseka était la deuxième catastrophe survenue entre la région du Centre et du Littoral en l’espace de quelques heures. En effet, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 octobre, l’effondrement d’un pont est survenu à 60 kilomètres de Boumnyebel en raison de fortes pluies. Conséquence, le trafic sur la route a été interrompu. Une foule de voyageurs avait alors pris d’assaut les gares des deux capitales. Le lendemain, près de deux heures  après le départ du premier train de Yaoundé vers Douala à 11h, le pire survient. Le nombre de victimes s’élève à 79 morts et 575 blessés.

 

 

Cameroun : une stèle pour commémorer les morts du train

Elle va être érigée dans la ville d’Eseka, où a eu lieu le déraillement du 21 octobre 2016

21 octobre 2016. Les populations de Yaoundé se réveillent avec une nouvelle plutôt cocasse. L’axe reliant Yaoundé à Douala, les deux principales villes du Cameroun, est coupé. La forte pluie tombée toute la nuit a provoqué l’effondrement du pont de Manyaï. Il est impossible de traverser. Sur les réseaux sociaux, le rire se mêle aux railleries.

De leur côté, les compagnies de transport terrestre ne peuvent pas faire leur travail. Les personnes souhaitant se rendre urgemment sur Douala n’ont d’autres solutions que de prendre le train. Un départ sur Douala par le train est prévu à 10h25. La queue est interminable. Obtenir un ticket relève alors de l’extraordinaire. La compagnie ferroviaire est débordée. Jamais elle ne pourra transporter autant de monde. Pour résoudre le problème, des rames sont rajoutées, malgré les réserves émises par le chauffeur. Au départ de Yaoundé, le train est bondé. Quelques minutes plus tard, c’est la catastrophe. Le train déraille non loin de la gare d’Eseka. Informé, le gouvernement s’organise comme il peut pour éviter la panique. Mais il est trop tard. Des images tragiques inondent déjà les réseaux sociaux.

L’accident a fait 79 morts et blessé 575 personnes, de source officielle. Eseka devient tristement célèbre. Certains découvrent une petite ville du département du Nyong-Ekellé (région du Centre), avec des structures sanitaires peu préparées à accueillir autant de sinistrés à la fois. Le personnel sanitaire est débordé, le plateau technique ne lui permettant pas d’agir efficacement. Le Cameroun est en deuil, indigné.

La ville d’Eseka est imprimée du sang de 79 personnes dont le pays se souviendra toujours. C’est pour s’en assurer que le président de la République a décidé de l’érection d’une stèle à Eséka, « pour la commémoration de cette tragédie ». Paul Biya a également instruit la diligence à son gouvernement dans l’exécution de ces recommandations. Bientôt, Eseka sera de nouveau au centre des attentions.

Drame d’Eseka : Paul Biya ordonne le déblocage de un milliard de francs CFA pour les victimes

Cet argent sera remis aux victimes ou à leurs ayant-droit en guise d’assistance complémentaire suite au préjudice subi

Le Secrétaire général de la République du Cameroun a signé un communiqué ce 23 mai pour informer l’opinion sur les résultats de l’enquête instruite par le chef de l’Etat, suite au déraillement du train survenu le 21 octobre 2016, non loin de la gare d’Eseka. L’enquête, rendue publique après sept mois d’attente, établit clairement la responsabilité de l’entreprise Camrail.

Pour des certaines de familles, la publication de ce document est un début de soulagement, la preuve qu’elles n’ont pas été oubliées. Pour manifester davantage de compassion, le président de la République a décidé du déblocage de la somme de un milliard de francs Cfa en guise d’assistance complémentaire à verser aux victimes de l’accident de train ou à leurs ayant-droit. « Le président de la République a pris acte des mesures prises et envisagées par Camrail à l’effet d’indemniser les familles des personnes décédées et d’apporter une assistance financière aux blessés. Il préconise la finalisation de ce processus dans les meilleurs délais », est-il écrit dans le communiqué du Sgpr, Ferdinand Ngoh Ngoh.

En effet, quelques jours après l’accident, la Camrail avait entrepris de remettre la somme de 1,5 million de francs Cfa à chaque famille ayant perdu un membre dans le drame. « Cette enveloppe n’est pas une indemnisation pour préjudice mais une prise en charge des frais d’obsèques des passagers ayant perdu la vie dans ce terrible accident », avait annoncé l’entreprise. « Camrail s’assurera que les indemnisations soient les plus rapides possible, personnalisées et à la hauteur du préjudice subi », avait promis la compagnie ferroviaire. Depuis lors, les familles des 79 morts (source officielle) et les 575 blessés du déraillement d’Eseka n’ont plus eu de nouvelles de ladite indemnisation.

 

Drame d’Eseka: ouverture du procès en l’absence de Bolloré

Le procès contre la Camrail, suite au déraillement de train qui a fait de nombreuses victimes à Eseka, s’est ouvert mercredi en l’absence de l’actionnaire majoritaire, pourtant assigné par le juge des référés.

Au Cameroun, le procès opposant les familles de Madame Enangue Njoh Dorette et Monsieur Tedonzong à la société Camrail s’est ouvert mercredi, 17 mai 2017. Les familles concernées demeurent sans nouvelles  de leurs membres depuis le déraillement de train survenu à proximité de la gare d’Esek, ou n’ont pas pu rentrer en possession des dépouilles conservées à la morgue pour défaut d’identification. Elles poursuivent la Camrail, détenue à plus de 60% par le français Bolloré, devant le juge de référé d’heure en heure du Tribunal de grande instance de Douala afin de tenter d’obtenir, dans un délai court, une injonction du tribunal obligeant ladite structure à leur restituer les corps de leurs parents ou à mener des investigations dans le sens de les retrouver.

«Un transporteur doit déposer ses passagers sains et saufs à la ligne de destination. C’est l’une des conditions du contrat de transport lorsqu’on achète un billet. Les familles de ceux qui ont acheté ce billet et devaient être déposés à Douala recherchent ces personnes, physiquement saines et sauves. Si ces passagers, par extraordinaire, sont morts, qu’on nous remette les corps ! Nous demandons l’identification et la remise des corps», a indiqué Me Michel Voukeng, avocat de la partie plaignante, citée sur le site de Le Monde Afrique.

Vincent et Cyrille Bolloré étaient attendus à cette première audience. Ils ont brillé par leur absence. Pour la juge Ebangue citée par le site Le Monde Afrique, la présence des personnes physiques ne saurait être «nécessaire en matière de référé».

La prochaine audience est prévue pour le vendredi 19 mai afin que la juge puisse statuer sur la requête du conseil de la défense mettant en cause la recevabilité de la plainte et la compétence du tribunal pour juger de cette affaire.

Drame d’Eseka: la justice française à nouveau saisie

Deux nouvelles plaintes contre inconnu ont été déposées vendredi devant les tribunaux de Nanterre et de Creteil par le Syndicat professionnel des conducteurs de train du Cameroun et le CL2P

Le Tribunal de Nanterre et celui de Créteil ont reçu de de nouvelles plaintes dans le cadre de l’affaire du déraillement, à Eseka, du train de la société Camrail détenue à plus de 60% par le français Bolloré.

L’information est relayée par le magazine  Jeune Afrique.

La plainte déposée contre inconnu est l’initiative du Syndicat professionnel des conducteurs de train et le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P).

Il s’agit d’intenter une procédure judiciaire sur les motifs de : tentative d’homicide, homicide involontaire, blessure involontaire et mise en danger de la vie d’autrui.

La plainte déposée devant le Tribunal de Nanterre est la deuxième du genre que connait cette institution. Le parquet de Nanterre, saisi d’une plainte mettant notamment en cause Camrail après la catastrophe ferroviaire qui a fait 79 morts et plus de 575 blessés en octobre, s’est déclaré «incompétent» pour mener l’enquête en l’absence de victime française dans son ressort.

 

Drame d’Eseka: un rapport reconnait l' »entière » responsabilité de la Camrail

Selon l’un des rapports commandés par le procureur général près la Cour d’appel du Centre, Camrail connaissait l’existence de graves dysfonctionnements dans 13 des 17 voitures formant le convoi

La [b Cameroon Railways (Camrail) vient d’être tenue pour « responsable » du déraillement de train survenu à Eseka le 21 octobre 2016, et ayant fait plus de 79 personnes et 575 blessés selon le dernier bilan provisoire.

C’est ce qu’il ressort d’un des quatre rapports commandés par procureur général près la Cour d’appel du Centre que Jeune Afrique a consulté. Se fondant sur les données de la boite noire, l’analyse des véhicules et les témoignages, les informations contenues sur une «vingtaine de pages» révèlent «l’existence de graves dysfonctionnements dans 13 des 17 voitures formant le convoi» qui transportaient un nombre encore non publié de voyageurs.

De même, «Selon les informations recueillies, le défaut de freinage de ces voitures (dont 12 de série 1300 CSR et de fabrication chinoise, NDLR) serait connu de tous les opérateurs à Camrail», écrit ainsi le spécialiste, dont la société a réclamé la récusation au motif qu’il était un de ses anciens employés», peut-on lire sur le site dudit magazine.

Quatre autres causes sont par ailleurs évoquées par expliquer le déraillement. Il s’agit de : «la surcharge du convoi et l’ajout de voitures, la mise hors service par les services d’entretien du système de frein rhéostatique de la locomotive et la non-prise en compte par la direction technique des réserves émises par les conducteurs».

«Pour l’expert, la cause du déraillement est donc, «techniquement», la survitesse du train. «Mais en réalité, celle-ci n’est que la conséquence des défaillances techniques connues de longue date, des erreurs graves et des décisions inconséquentes qui ont été prises lors de la formation du train et de son départ de la gare de Yaoundé, alors que son système de freinage était gravement défaillant», souligne Jeune Afrique.

Le déraillement de train survenu à Eseka le 21 octobre a fait près de 80 morts et plus de 600 blessés selon un dernier bilan officiel publié par les autorités compétentes. Il est survenu au lendemain d’un éboulement qui avait divisé la route Douala-Yaoundé en deux, empêchant tout trafic entre ces principales villes du pays.

Pour pallier à la situation, la Camrail – détenue à plus de 60% par le groupe français Bolloré – avait pris la décision de rajouter huit wagons aux neuf déjà fonctionnels afin de répondre à la forte demande. Cette mesure avait communiquée au ministre des Transports Edgard Alain Mebe Ngo’o avant d’être implémentée.

Parti de Yaoundé à 11h30, le train n° 151 a déraillé aux alentours de la gare d’Eseka vers 13h. Trois enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les circonstances de cet accident et établir les responsabilités. Ce sont notamment, Une enquête diligentée par la Commission mise sur pied le 25 octobre par le chef de l’Etat, une enquête menée conjointement par la police et la gendarmerie pour le compte du Tribunal d’Eseka et une enquête interne à Bolloré.

A ce jour, seul les résultats de l’enquête initiée par Bolloré ont été rendus publics. Ces derniers mettaient en cause, «un excès de vitesse».


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Drame d’Eseka: les résultats de l’enquête attendus mercredi

La commission d’enquête mise sur pied par le chef de l’Etat camerounais devrait révéler les causes du déraillement survenu dans la matinée du 21 octobre en début d’après-midi

Le délai accordé à la Commission d’enquête pour élucider les causes du déraillement du train n° 151 de Camrail arrive à son terme mercredi, 23 novembre 2016. En créant cette commission le 25 octobre dernier, le chef de l’Etat du Cameroun, Paul Biya, avait donné trente jours aux membres pour présenter les conclusions de leur enquête.

Ladite Commission est chargée de déterminer les causes de cet accident ferroviaire, d’établir les responsabilités y afférentes, d’évaluer la gestion de cette catastrophe, l’assistance aux victimes et de proposer les mesures visant à prévenir de telles catastrophes à l’avenir.

Elle est composée du Premier ministre, Philémon Yang, le ministre d’Etat, ministre de la Justice; le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre délégué à la Présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, le Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale, le délégué général à la Sûreté nationale. Le Secrétaire permanent du Conseil national de sécurité est le rapporteur désigné pour la circonstance.

Le déraillement de train survenu à Eseka le 21 octobre a fait près de 80 morts et plus de 600 blessés selon un dernier bilan officiel publié par les autorités compétentes. Quatre wagons demeuraient dans le ravin au moment de la publication de ces chiffres.

Une journée de deuil national avait été observée le 24 octobre en mémoire des victimes. A l’étranger, des mobilisations ont aussi été organisées pour leur rendre hommage.


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Eseka: les premières indemnisations versées aux proches des victimes

Dans des agences Camrail de Yaoundé et de Douala, une cinquantaine de familles sont déjà passées récupérer leur chèque

Au Cameroun, 1,5 million de francs CFA vont être versé à chacune des familles ayant perdu un membre dans l’accident ferroviaire du 21 octobre dernier à Eseka. L’argent est destiné aux frais funéraires, assure le transporteur Camrail, mais les bénéficiaires, méfiants, exigent plus de la compagnie.

Dans des agences Camrail de Yaoundé et de Douala, une cinquantaine de familles sont déjà passées récupérer leur chèque.

Dans la famille de Vanessa, jeune étudiante décédée dans cette catastrophe, ses frais funéraires ont été reçus avec soulagement : « Avant qu’on nous donne 1,5 million, on avait déjà rendu un hommage bien mérité à Vanessa. Donc où elle est, elle sait qu’on a fait tout ce qu’on pouvait pour lui dire au revoir. Maintenant le papa va aller surmonter la tombe de crépi, comme on le fait souvent. Et je pense que ça nous a juste apporté un petit plus pour la finalisation des obsèques. Il y a un certain nombre de coutumes à faire. »

D’autres familles pourtant ont boudé la mise à disposition de cette prime. Mae, avocate, résidente à Douala, et dont la petite s ur est aussi décédée dans cet accident, a affirmé à RFI que sa famille avait d’abord refusé ces frais funéraires avant de s’y résoudre. Mais, précise-t-elle, l’acceptation de cette prime ne remet pas en cause la procédure judiciaire déjà engagée contre la société Camrail, en vue d’obtenir des indemnisations conséquentes pour chacune des victimes du déraillement.


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Cameroun, poème: Eseka de mon c ur

Par Enoh Meyomesse

« Eseka de mon c ur » :
Je t’ai vu larmoyer
ô Eséka de mon c ur
je t’ai vu larmoyer
et la terre entière a gémi
jusque dans ses tréfonds
Je t’ai vu larmoyer
ô Eséka de mon c ur
je t’ai vu larmoyer
et la terre entière a sangloté
jusque dans ses entrailles

Je t’ai vu larmoyer
je t’ai vu larmoyer
je t’ai vu larmoyer
ô cité tristesse
et le ruisseau pourpre de chagrin de ton sang
a inondé nos c urs terrassés
et nos gorges émasculées
ont hurlé ASSEZ !
et le Dieu-mortel est retourné précipitamment
et le Dieu-mortel est revenu précipitamment
et le Dieu-mortel
et le Dieu-mortel
et le Dieu-mortel
en piaffant en piaffant en piaffant en piaffant
a foulé le c ur ailleurs ton sol ô Kamerun

TRISTESSE

Voici venu le temps des dénonciations
voici venu le temps des responsabilités

Je proclame CRIMINELS ces gens en hélicoptère venus
je proclame CRIMINELS ces gens en vestons vêtus
je proclame CRIMINELS ces gens ces gens ces gens
ces gens ces gens ces gens ces gens ces gens
et ceux qui ont menti
et ceux qui maquillé
et ceux qui ont DISSIMULE
ces gens ces gens ces gens
et ceux qui ont fait semblant de s’apitoyer
et ceux qui ont fait semblant de larmoyer
et ceux qui ont fait semblant d’écouter
les gémissements des pauvres gens
ces gens ces gens ces gens
et ceux qui ont bavardé plus que de raison
à la télévision « IL Y A EU ZERO DERAILLEMENT »
comme hier il y avait « ZERO MORT »
et ceux qui ont insulté les diseurs de vérité
et ceux qui ont haussé les épaules parce
qu’ils ne prendront jamais le train
parce qu’ils ne sont monsieur « n’importe qui »
ces gens ces gens ces gens ces gens
JE VOUS MAUDIS TOUS


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Accidentés du déraillement survenu à Eseka: le Minsanté évalue la prise en charge

André Mama Fouda a visité des victimes dans les formations hospitalières de Douala et réceptionné des médicaments le 28 octobre 2016

Le ministre de la Santé publique (Minsanté) était au chevet des victimes du déraillement d’Eséka, pris en charge dans les formations hospitalières de Douala, vendredi 28 octobre 2016. André Mama Fouda y a effectué le tour des cinq formations hospitalières accueillant les 79 personnes encore sous soins depuis le drame du 21 octobre 2016 – de nombreuses autres étant retournées à leur vie normale. S’adressant aussi bien au personnel médical qu’aux blessés eux-mêmes, le Minsanté s’est enquis de l’état des hospitalisés.

Accompagné par le secrétaire d’Etat à la Santé, le Sg des Services du gouverneur et d’autres responsables locaux, le Minsanté a débuté son inspection par l’hôpital Laquintinie. Ont suivi : l’hôpital de la Garnison, les cliniques Muna et Idimed et enfin l’hôpital général. Outre la prise en charge efficace des blessés par les professionnels de la santé, André Mama Fouda a également salué l’élan de générosité manifesté à Douala au profit des accidentés d’Eséka. Qu’il s’agisse de particuliers ayant apporté des denrées alimentaires ou donné de leur sang dans les hôpitaux, que de personnalités qui ont offert des médicaments. « J’ai enregistré à Laquintinie plus de 350 personnes qui sont venues faire un geste », a indiqué André Mama Fouda au terme de sa tournée.

Pour ce qui est des médicaments, deux lots ont été réceptionnés par le Minsanté vendredi dernier. A l’hôpital Laquintinie, le groupe Cadyst Invest a remis un lot de médicaments d’une valeur d’environ 20 millions de francs, composé de 1 500 cartons contenant 31 000 poches de solutés massifs de perfusion. Selon le promoteur de ce groupe, Célestin Tawamba, le don devrait être réparti entre dix formations hospitalières, cinq à Yaoundé (Hôpital central, Chu, Hôpital militaire, Centre des Urgences, Hôpital gynéco-obstétrique) quatre à Douala (Laquintinie, l’Hôpital général, l’Hôpital militaire, la clinique Muna) et une à Edéa (l’Hôpital régional).


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Cameroun: deux fillettes rendues à leur famille après le drame d’Eseka

Ces enfants étaient gardées au CAED depuis le déraillement du train qui causé le décès de leur maman. Leur géniteur les a revues mercredi, après plusieurs efforts de recherche

Mamoudou Aprao a retrouvé mercredi, 26 octobre 2016, ses deux fillettes Ramatou et Safiatou, rescapées du déraillement de train qui a fait 79 morts et 600 blessés à Eseka en fin de semaine dernière. Elles avaient été retrouvées par une habitante dudit village, qui avait surnommé la cadette, âgée de huit mois, «Awa». Ceci suite au décès de leur maman pendant la tragédie qui a endeuillé le Cameroun le 21 octobre.

C’est au Centre d’accueil des enfants en détresse de Yaoundé (Caed) que le géniteur a pu revoir ses enfants qui y avaient été prises en charge. Il devra se soumettre à quelques formalités administratives avant de pouvoir regagner le cocon familial avec sa progéniture. Le pronostic vital des enfants n’est pas engagé.

La remise des deux fillettes à Mamoudou Aprao est encadrée par la ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguené.

Photo d’illustration
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Catastrophe d’Eseka: le chauffeur du train placé en garde en vue

Il pourrait être poursuivi pour homicide involontaire, au terme de l’enquête judiciare dont il est la cible

Le chauffeur du train 152, dont le déraillement a ôté la vie à près de 80 personnes et fait plus de 600 blessés, est aux mains des gendarmes depuis le 22 octobre 2016 pour exploitation. Il est visé par une enquête judiciaire qui permettra d’analyser toutes ses man uvres, depuis le départ du train à la gare de Yaoundé jusqu’à l’accident dans le département du Nyon-Ekelle. De source sécuritaire, cet employé de la Camrail bénéficie d’une garde à vue assouplie parce qu’il se trouve dans un état psychologique fragile. Mais à priori, il sera poursuivi pour homicide involontaire.

La procédure judiciaire citée a été lancée mardi, 25 octobre 2016, elle est menée conjointement par la police judiciaire et par la gendarmerie camerounaise, sous la direction du procureur du tribunal d’Eseka et celle du procureur du tribunal de grande instance du Mfoundi, à Yaoundé.

Deux autres enquêtes sont également en cours au Cameroun. Elles devraient permettre d’élucider les circonstances du drame survenu le 21 octobre en début d’après-midi et d’établir les responsabilités.

Une enquête d’Etat
Dès son retour au pays, le président camerounais Paul Biya avait ordonné la création d’une commission d’enquête. Celle-ci est dirigée par le Premier ministre, Philémon Yang, et compte plusieurs membres du gouvernement, comme le ministre de la Justice ou celui de l’Administration territoriale, et plusieurs responsables de la sûreté nationale.

Une enquête interne menée par Bolloré Africa Railways
Les premiers éléments de cette enquête soulignent que le train roulait trop vite, confirmant les témoignages des rescapés. Le président de Bolloré Africa Railways, Eric Melet, a précisé que beaucoup de facteurs pouvaient avoir joué un rôle dans le déraillement, mais que la vitesse était «anormalement élevée».

Le président de l’entreprise, exploitant du chemin de fer au Cameroun, ajoute que le train était effectivement chargé. Et pour cause : la route entre Yaoundé et Douala était coupée en raison de fortes pluies, obligeant les voyageurs à prendre le train. Il précise en revanche que le train était « dans la capacité des wagons autorisés ». Il en comptait 17, c’est-à-dire huit de plus que ce qui était prévu au départ. Beaucoup de rescapés affirment que ces voitures étaient surchargées et que de très nombreux passagers voyageaient debout. Un jeune homme a raconté à RFI qu’il se trouvait avec plus de dix personnes dans le petit espace qui se trouve entre deux voitures.

Des rumeurs très persistantes assurent que les wagons ajoutés au train en dernière minute ne disposaient pas d’un système de freinage efficace. Un responsable de Camrail a expliqué à RFI que le train était composé de deux types de voitures : des wagons achetés à une entreprise chinoise il y a un peu plus de deux ans et qui circulent sans problème depuis cette date ; ainsi que des voitures plus anciennes, se trouvant en queue de train où les places sont moins chères. Celles-ci sont issues d’anciens trains-couchettes et, selon un technicien de l’entreprise, elles datent des années 1980.

L’enquête devra confirmer ces informations et établir si les wagons ajoutés étaient eux aussi en bon état.

Des rescapés du train, vendredi 21 octobre 2016, à Eseka.
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Retrait des dépouilles de la catastrophe d’Eseka: le Minsanté précise les modalités

Chaque requérant est invité à se munir des originaux et photocopies de sa carte d’identité et de toute pièce officielle pouvant attester du lien familial avec le défunt

A la suite du déraillement survenu vendredi 21 octobre 2016 à Eseka, la nation camerounaise enregistre près de 80 morts et 600 blessés, selon le dernier bilan du gouvernement. Bilan largement en deçà de celui communiqué par certaines sources sur le terrain qui parlent de centaines de morts.

À la morgue du CFTA d’Ekounou, les corps identifiés et à l’hôpital central de Yaoundé, les corps non identifiés. 68 corps au total y ont donc été transférés lundi, indique un communiqué du ministre de la Santé publique (Minsanté) daté du 24 octobre 2016.

Ledit texte vient préciser les différentes procédures appliquées à l’hôpital central et à la morgue d’Ekounou en ce qui concerne le retrait des dépouilles. Ainsi, le Minsanté André Mama Fouda a instruit une démarche formelle aux familles et aux responsables des hôpitaux. Il en ressort que chaque requérant est invité à « bien vouloir se munir des originaux et des photocopies de : sa carte d’identité ; toute pièce officielle pouvant attester du lien familial (acte de mariage, acte de naissance, ou autre document) », détaille le document du Minsanté.

En ce qui concerne le retrait d’un corps non identifié, « l’identification devra être faite par au moins 03 membres de la famille requérante ». S’il arrive, le cas isolé, que deux familles réclament un corps répondant aux mêmes signalements, il faudra, selon le Minsanté, faire preuve de « vigilance » pour éviter tout amalgame.


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Cameroun: la recherche des victimes se poursuit à Eseka

Les pompiers dépêchés sur les lieux du drame continuent de s’activer autour des quatre wagons tombés dans le ravin, à la recherche de corps restés bloqués sous les carcasses

Alors que le Cameroun a rendu un hommage aux 79 victimes qui ont péri dans le déraillement d’un train Yaoundé-Douala, les opérations de secours ne sont toujours pas terminées sur le lieu du drame, à Eseka.

Les pompiers viennent de retrouver un porte-monnaie dans la boue et tentent de décrypter la pièce d’identité qui s’y trouve. Chaque jour depuis vendredi, date du déraillement du train, ils descendent vers ces quatre wagons. L’une des voitures est complètement éventrée, couchée sur le côté dans un mètre d’eau et de boue. La priorité est de déplacer la carcasse.

«On va attendre que la pluie s’arrête un peu pour éviter le sur-accident et soulever le deuxième wagon. Dedans, il y a une mare d’eau, on va essayer de la vider et aspirer l’eau pour l’assécher», explique le colonel Francis Ekosso.

«On ne veut pas qu’on nous cache ce qui se passe»
Les pompiers pensent en effet que d’autres corps se trouvent peut-être sous les voitures accidentées. C’est également l’avis des habitants d’Eseka. De l’autre côté de la route, sur une petite butte, ils sont une quinzaine à observer les opérations. «On ne veut pas qu’on nous cache ce qui se passe parce que le nombre qui est en train de nous être donné, ce n’est pas l’effectif qui est là. C’est plus. On nous parle d’une soixantaine (de victimes), ce n’est pas ça», peste Clovis Ngonalin, un habitant.

Quasiment tous les habitants d’Eseka doutent du bilan officiel. Beaucoup s’étonnent aussi de voir que les grues arrivées samedi pour dégager les wagons ont été retirées alors que les quatre voitures n’ont toujours pas bougé du fond du ravin.


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Déraillement: l’émissaire de Bollore met en cause la « vitesse excessive » du train

Parti de Paris pour le Cameroun, Eric Melet a pointé mardi la vitesse du train à l’entrée d’Eséka (80KM/H) comme l’une des causes de l’accident survenu le 21 octobre. L’ajout de wagons cautionné

Une vitesse excessive a joué un rôle dans le déraillement d’un train bondé au Cameroun qui a fait 79 morts et plus de 400 blessés vendredi dernier à Eséka, a déclaré mardi, 25 octobre 2016, à Reuters le président de Bolloré Africa Railways, dépêché de Paris pour le Cameroun.

Camrail, qui gère le transport ferroviaire au Cameroun et à qui appartient le « train de la mort », est majoritairement détenu par le groupe français Bolloré à hauteur de 77,4%. Le reste de l’actionnariat est détenu entre l’Etat du Cameroun (13,5%), Total Cameroun (5,3%) et SEBC (Groupe Thanry) à hauteur de 3,8%.

Face aux débuts de polémique sur la taille du convoi – 17 voitures au lieu de 09 – le dirigeant de la filiale du groupe Bolloré a confirmé que le nombre de wagons avait été doublé pour faire face à un afflux de voyageurs mais sans dépasser la capacité d’accueil maximum autorisée.

Il a revanche indiqué que selon les premiers éléments de l’enquête, le train roulait à 80 kilomètres/heure à l’approche de la gare, le double de la vitesse normale.

Le Cameroun a observé une journée de deuil lundi à la mémoire des victimes de l’accident qui a fait 79 morts et 428 blessés selon un dernier bilan, a précisé Eric Melet, président de la filiale de Bolloré concessionnaire de la ligne qui relie la capitale Yaoundé à Douala, le principal port du pays.

Deux enquêtes, interne et judiciaire, sont en cours pour identifier l’ensemble des facteurs qui ont conduit à l’accident, le plus grave qu’ait connu le groupe Bolloré, qui exploite des infrastructures clefs du Cameroun, ferroviaire et portuaires.

Le jour de la catastrophe, l’effondrement d’un pont avait rendu impraticable la route reliant Yaoundé et Douala, conduisant des milliers de personnes à se reporter sur le train pour leur déplacement.

Avec quelque 1.300 personnes (1462 précisément selon l’information obtenue par Journalducameroun.com) à son bord, l’Intercity express a déraillé à proximité de la ville d’Eseka, dans le centre du pays.

La vitesse pointée du doigt
« L’élément de vitesse en approche de la gare est clairement un incident qui a dû avoir un lien avec le déraillement. Après, il y a beaucoup de paramètres qui peuvent jouer sur une voie de chemin de fer (…) qui doivent être analysés précisément avant de pouvoir en dire plus », a-t-il dit dans un entretien à Reuters par téléphone.

La décision a été prise par l’exploitant Camrail, dont l’actionnaire principal est Bolloré, et validée par les autorités, a indiqué Eric Melet, ajoutant qu’il était fréquent d’adapter le nombre de wagons en fonction du trafic voyageurs.

« Il y avait une forte demande, donc le train effectivement était chargé, mais le train était dans la capacité des wagons autorisée », a expliqué le responsable, qui devait rendre visite mardi après-midi aux victimes accueillies dans les hôpitaux du pays.

Des critiques ont par ailleurs commencé à viser la réaction face à la tragédie du gouvernement camerounais ainsi que celle du président Paul Biya, rentré au pays dimanche après une absence de 35 jours.

Un train Camrail avait déraillé en 2009 près de Yaoundé, faisant cinq morts et plus de 200 blessés.

« La situation nous touche tous ici, il y a une mobilisation très forte de toutes les équipes de Camrail et du groupe », a déclaré Eric Melet.

« Nous ferons face aux attaques, aux rumeurs, et à toutes les critiques », a-t-il ajouté, soulignant que d’importants investissements avaient été déployés sur la ligne.

Eric Melet, président de Bolloré Africa Railways
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Cameroun: l’urgence de la création d’une commission d’enquête parlementaire

Par Jean Michel Nintcheu

Le Cameroun vient une fois de plus de vivre un véritable drame : des dizaines de compatriotes sont passés de vie à trépas à la suite d’un déraillement de train survenu au niveau d’Eseka. Qu’il me soit permis tout d’abord d’adresser mes condoléances aux familles si durement éprouvées ainsi qu’un prompt rétablissement aux victimes survivants qui sont de toute évidence encore sous le choc. La solidarité et la compassion nationales imposent que nous nous inclinons devant les morts.

Un mort de plus que l’on aurait pu éviter est un mort de trop. C’est pourquoi, au-delà de l’émotion et de l’amertume profonde qui m’étreignent, il est important d’examiner avec froideur les causes profondes de la tragédie de vendredi dernier. Ces pertes en vies humaines surviennent à la suite d’un affaissement de terrain sur la Nationale N° 3 au niveau de Matomb qui a conduit l’entreprise Camrail à augmenter le trafic ferroviaire des passagers sur l’axe Douala-Yaoundé.

Les responsabilités se situent manifestement à deux niveaux à savoir le gouvernement de M. Biya et l’entreprise Camrail. Pour ce qui concerne l’entreprise Camrail qui n’a même pas daigné adresser dans l’urgence les condoléances aux victimes, sa responsabilité serait manifestement engagée.

Malgré l’argument suivant lequel elle a été contrainte par le gouvernement d’augmenter le trafic des passagers, cette entreprise qui privilégie le transport des marchandises au détriment du transport des personnes, aurait dû évaluer les risques d’insécurité liés à cette injonction gouvernementale. Rien ne vaut une vie humaine. A partir du moment où des soupçons pèsent sur la logistique interne de cette entreprise et la qualité des infrastructures ferroviaires, l’Etat du Cameroun a le devoir absolu de dévoiler en toute transparence les termes contenus dans le cahier de charge lors de la privatisation-braderie de la Régie nationale des chemins de fer qui jadis faisait la fierté nationale.

Pour ce qui concerne la responsabilité du gouvernement de M. Biya, l’affaissement ne s’est pas fait brutalement mais à la suite d’une érosion progressive. Nous avons un gouvernement qui réagit plutôt que d’agir. C’est le lieu de s’interroger sur le rôle de la direction de la protection civile qui est logée au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. Dans le cadre du Budget d’investissement public de l’exercice 2016 du ministère des travaux publics, l’Etat a alloué 83.838.155.000 FCFA au titre de la « maintenance des routes et autres infrastructures », l’objectif étant d’améliorer l’état des infrastructures sur l’étendue du territoire national.

Dans ce programme de maintenance, il est prévu la réhabilitation de la route Yaoundé- Douala d’un montant global de 600 millions réparti à savoir le Lot N°1 : Yaoundé-Pont de Ndoupè (110 km) pour un montant de 300 millions FCFA et le Lot N°2 : Pont de Ndoupè-Douala au niveau du pont sue la Dibamba (110 km) pour un montant de 300 millions FCFA. La localité de Matomb (68 km de Yaoundé) qui a subi l’affaissement en question est contenue dans le Lot N°1. Rien ne peut expliquer, à deux mois de la clôture de l’exercice budgétaire, que ce Lot n’ait pas encore connu le moindre début d’exécution. L’argent destiné à la réhabilitation du tronçon Yaoundé-Pont de Ndoupè en passant par Matomb a manifestement été détourné.

Fort heureusement la nature qui est par excellence l’ultime adversaire de la mal gouvernance a permis que ce scandale soit pas étouffé, comme tant d’autres en ce qui concerne l’exécution du Budget d’investissement public à travers le territoire national. Cet exemple patent est révélateur de l’incurie trentenaire du système de M. Biya en matière de gestion des dépenses budgétaires de l’Etat. Le péage routier et le pesage routier imposés aux automobilistes et autres gros porteurs génèrent pourtant d’importantes recettes qui sont censées financer et améliorer l’état de nos axes routiers. La dégradation avancée de la quasi-totalité de nos axes routiers est la preuve que la gestion de ces recettes fait l’objet de détournements en bande organisée. A quoi sert le Fonds routier qui a pour mission de financer les routes et qui a pour tutelle technique le ministère des travaux publics et pour tutelle financière le ministère des finances ?

A quoi sert la Redevance d’usage de la route (60 milliards FCFA pour le compte de l’exercice 2016) qui est prélevée sur le produit de la Taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP) ? A quoi sert le Conseil national des routes, si ce n’est l’organisation permanente des séminaires et des réceptions pour consommer des perdiems. Au ministère des travaux publics par exemple, priorité est donnée à la consommation des responsables. A titre d’illustration, le ministère des travaux publics a consommé en termes de carburant et lubrifiants 1.555.000.000 FCFA en 2015 et est censé consommer 1.168.200.000 FCFA en 2016.

Pour ce qui concerne les frais de représentation, de mission, de réception et cérémonies, ce ministère a consommé 1.926.500.000 FCFA en 2015 et est censé consommer 1.330.950.000 FCFA en 2016, si l’on s’en tient à la Loi de règlement de 2015 et à la Loi des finances de 2016. M. Biya est à n’en point douter le tout premier responsable du détournement du budget destiné à l’entretien des routes. S’il prenait ses longs séjours privés dans les différentes régions du pays plutôt qu’aux abords du lac Leman, il ne serait pas déconnecté de la réalité de la dégradation de nos infrastructures routières. Si le conseil des ministres, haute instance de discussion et d’arbitrage des dossiers gouvernementaux, se tenait régulièrement chaque semaine ou tout au moins chaque mois comme cela se passe dans les pays sérieux, il évaluerait de façon permanente les différents chantiers déclinés dans le Budget d’investissement public.

Cette catastrophe humaine survient quand il est une fois de plus hors du pays. Il est constant qu’à la suite d’un drame pareil, d’autres chefs d’Etats écourtent leur séjour en terre étrangère et rentrent immédiatement dans leurs pays pour manifester leur solidarité envers les victimes. Les camerounais sont exaspérés par son indifférence à répétition sur plusieurs drames qui ont frappé le pays durant ses 34 ans de règne. Les camerounais en ont marre. S’il est en incapacité physique de gérer le pays, qu’il démissionne.


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Journée de deuil national au Cameroun: le chef de l’Etat absent des cérémonies

Sur l’étendue du territoire, les Camerounais se sont recueillis lundi en mémoire des victimes de l’accident d’Eseka. Seul absent à ces cérémonies, Paul Biya, pourtant revenu au pays dimanche

Le peuple camerounais porte le deuil. Lundi, 24 octobre 2016, des milliers de personnes se sont réunies dans divers lieux de recueillements pour honorer la mémoire des victimes du déraillement du train survenu vendredi à Eseka, dans le département du Nyong-Ekelle région du Centre. Des prières, des chants et un silence ont été organisés pour la circonstance.

Les rassemblements tenus, entre autres, dans les capitales Yaoundé et Douala, dans la ville de Bafoussam et dans certaines localités du Grand-Nord, rentrent dans le cadre d’une journée de deuil nationaldécrétée par le chef de l’Etat camerounais.

Lundi, la gare de la localité d’Eseka a abrité le plus important rassemblement.

Aux manifestations qu’il a initiées, Paul Biya a, lui-même, répondu par son absence. Le chef de l’Etat, pourtant de retour au pays depuis le 23 octobre 2016, était représenté à la cathédrale Notre Dame de Victoire de Yaoundé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi.

Absence de membres de gouvernement à Eseka
«Moi je croyais quand même que le président Paul Biya arriverait aujourd’hui, car c’est un drame qui ne dit pas son nom. On l’attendait sûrement à Eseka mais il n’est pas là, ça me déçoit. Si le président ne vient pas là, le Premier ministre n’est pas là, aucun membre du gouvernement n’est là, cela nous isole quand même beaucoup.», a confié lundi une habitante à la Radio France internationale (RFI).

Depuis l’accident qui a fait près de 80 morts et 600 blessés environs, et deux jours après son arrivée au Cameroun, le président Paul Biya ne s’est toujours pas rendue sur les lieux du sinistre. Les ministres de l’Administration territoriale, René Emmanuel Sadi, de la Santé publique, André Mama Fouda, et celui des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, s’ysont rendus vendredi. Ils y ont tenu une réunion de crise dans les locaux de la sous-prefecture d’Eseka, afin d’évaluer la situation et d’organiser l’évacuation sanitaire des blessés, le transfert des corps dans les morgues des deux principales métropoles et de rétablir la circulation sur le réseau ferroviaire affecté.

Le soutien aux victimes se poursuit dans les capitales où une collecte de sang a lieu, afin de renforcer les stocks nécessaires pour les soins des blessés.


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Accident ferroviaire: «la responsabilité de Camrail est entière» (Jean-Marc Bikoko)

Selon le président de la Centrale syndicale du secteur public, le tort de Camrail réside dans la non-modernisation des chemins de fer et du matériel roulant et la surcharge

Le président de la Centrale syndicale du secteur public, Jean-Marc Bikoko, attribue à Camrail l’«entière» responsabilité du déraillement du train qui a fait au moins 75 morts et plus de 600 blessés, le 21 octobre 2016 à Eseka.

«Sa première responsabilité réside dans la non modernisation des chemins de fer camerounais après la concession en 1999 et leur maintien dans les normes coloniales. En effet, les voies du réseau ferroviaire camerounais sont très étroites, très loin des standards internationaux. Alors que l’écartement conventionnel conforme à la convention de Berne du 10 Mai 1886 est de 1,435 m (1435 mm), l’écartement du rail au Cameroun est de 1000 mm.

Sa deuxième responsabilité réside dans la vétusté et le mauvais état du matériel roulant dont la maintenance ne serait pas rigoureuse. Certaines sources évoquent à propos de cet accident «les freins du train qui auraient lâché». Le conducteur du train aurait appelé la gare pour le signaler. Certains survivants parmi les passagers affirment d’ailleurs avoir été surpris de voir le train rouler subitement à vive allure y compris dans les virages, suite à de fortes odeurs de brûlé et des bruits bizarres», a indiqué Jean-Marc Bikoko dans une interview publiée dimanche, 23 octobre 2016, sur le site humanite.fr.

Ce syndicaliste a également dénoncé la surcharge à laquelle l’exploitant du réseau ferroviaire national a consenti, vendredi, pour satisfaire la forte demande dans ses gares après l’effondrement de la route à Manyai sur l’axe Douala-Yaoundé Douala, faisant ainsi passer leur offre habituelle de 740 sièges à 1224 sièges le 21 octobre.

Le bilan privatisation des chemins de fer au Cameroun
«Le bilan de la privatisation des chemins de fer du Cameroun est globalement négatif. Avec Bolloré Africa Logistics comme actionnaire de référence, Camrail exploite le réseau ferroviaire du Cameroun depuis 0le avril 1999 dans le cadre d’un contrat de concession signé avec l’État du Cameroun. Dix-sept ans plus tard, aucune des missions dévolues à L’Office du chemin de fer trans-camerounais en termes de travaux de construction et de renouvellement des infrastructures n’a été réalisée», a souligné Jean-Marc Bikoko.

Selon lui, Le groupe Bolloré Africa Logistics a juste réorganisé le transport des marchandises et des personnes, rationalisé la gouvernance financière de l’ancienne Regifercam, importé de vieilles locomotives d’Amérique du nord qui correspondent à l’écartement du rail au Cameroun et repeint les vieux wagons existant. [i «Au vu et au su de tout le monde, avec la complicité des gouvernants actuels du Cameroun», martèle t-il.


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La France solidaire du Cameroun après la tragédie d’Eseka

Dans une déclaration officielle ce week-end, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a exprimé l’ «entière solidarité» de son peuple

Le ministre français en charge des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a exprimé «la pleine et entière solidarité» de son pays, «qui se tient aux côtés du Cameroun» au lendemain d’un grave accident ferroviaire survenu vendredi dernier en gare d’Eséka, sur la voie reliant Yaoundé à Douala, les métropoles politique et économique et qui au dernier bilan faisait état de 75 morts et plus de 600 blessés.

«Mes pensées vont aux victimes de ce terrible événement, ainsi qu’à leurs familles et à leurs proches», peut-on lire dans la déclaration publiée à cet effet et qui précise qu’une victime française est à déplorer, l’ambassade et les services consulaires hexagonaux étant par ailleurs «entièrement mobilisés» pour la circonstance.

Face au flou entretenu autour du nombre et de la nationalité des victimes, qui pourrait s’alourdir selon des indiscrétions l’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault, a en outre communiqué un numéro de téléphone appelant à «signaler la présence possible de Français» parmi les morts ou les blessés.

Localement, la gestion de cette catastrophe par les pouvoirs publics fait l’objet de vives controverses au sein de l’opinion publique.

C’est ainsi que la dynamique Orange, une plateforme regroupant 29 organisations politiques et de la société civile, a réaffirmé son inquiétude quant à «la perpétuation de la posture criminelle du régime de Yaoundé, qui manifestement joue avec la vie des Camerounais».

Ce mouvement constate, «avec désarroi», que la seule vraie communication gouvernementale au sujet du déraillement de Makak reste les «les hautes instructions du président de la République», lui-même «invisible» et ce alors que, «en lieu et place d’un dispositif de soutien pluriel aux victimes vivantes traumatisées, c’est plutôt une militarisation des lieux avec les forces spéciales que l’on voit».

La dynamique Orange a annoncé des «mesures citoyennes» sur le sujet, qui vont de la saisine des juridictions nationales et internationales pour délits et crimes afin que toutes les responsabilités soient établies, à une action judiciaire contre le groupe français Bolloré, concessionnaire du chemin de fer camerounais «et ses complices».

Et, pendant qu’elle annonce aussi la mise en place d’une plateforme d’action citoyenne essentiellement dédiée à cette cause, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) exhorte les autorités sanitaires et toutes les administrations en charge de l’aide aux sinistrés à «mettre en uvre les mêmes moyens et la même diligence déployés lors des évacuations sanitaires, généralement accordées aux privilégiés du régime, pour assister les compatriotes actuellement blessés».

Exigeant l’ouverture d’une enquête sur les circonstances exactes du drame d’Eséka, sur sa gestion par les services spécialisés, notamment la Direction de la sécurité civile, la prise en charge des rescapés dans les hôpitaux ainsi que sur la gestion de l’argent des péages et des fonds routiers, ce parti demande que les conditions de la signature de la concession de la Cameroon Railways (Camrail) à Bolloré et sa mise en application fassent l’objet d’un débat au Parlement.

Le MRC demande en outre au président de la République, absent depuis le 16 septembre dernier, «de rentrer au pays dans les plus brefs délais, faute de quoi il invite le Parlement à se réunir en urgence et à constater la vacance du pouvoir, puis à appliquer les dispositions pertinentes de la Constitution».

Le Cameroon People’s Party (CPP), pour sa part, constate que «le régime actuel n’a absolument aucun système d’intervention d’urgence», et annonce qu’il se joindra à d’autres partis politiques et organisations de la société civile pour prendre des mesures à l’égard de cet accident de train en particulier et de l’état de la nation en général.

On rappelle que l’accident de train d’Eséka a amené le chef de l’Etat à décréter une journée de deuil national pour lundi. Les travailleurs peuvent cependant vaquer à leurs occupations normalement. Des drapeaux seront seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national en mémoire des victimes


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Déraillement de train à Eseka: les condoléances du président Idriss Deby

Le chef de l’Etat tchadien invite son homologue Paul Biya à transmettre l’expression de sa «grande compassion» au peuple camerounais et aux familles éprouvées

Suite à l’accident ferroviaire survenu vendredi, 21 octobre 2016, à Eseka au Cameroun,faisant plus d’une soixantaine des morts, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de l’Union africaine, a exprimé le dimanche 23 octobre 2016, sa «profonde consternation et son émotion».

«j’ai appris l’effroyable nouvelle de l’accident du train reliant Douala à Yaoundé qui a causé la mort d’une soixantaine de vos compatriotes et fait de centaine des blessés», a écrit le président Déby dans un communiqué.

Avant de dire qu’il est «profondément attristé par la perte de tant de vies humaines».

«En cette circonstance combien douloureuse, je vous adresse à mon nom propre, au nom du peuple et du gouvernement tchadiens et au nom de l’ensemble des pays membres de l’Union africaine (UA), mes vives et sincères condoléances», ajoute-t-il.

Idriss Déby Itno invite son homologue Paul Biya à transmettre l’expression de sa «grande compassion» au peuple camerounais frère et aux familles des victimes durement éplorées.

Au moins 55 morts et 500 blessés avaient déjà été enregistrés samedi matin dans la localité camerounaise d’Eseka (Littoral), au lendemain du déraillement d’un train voyageurs assurant la liaison entre Yaoundé et Douala, les métropoles politique et économique du pays.

Le président tchadien, Idriss Deby
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Drame ferroviaire d’Eseka: les condoléances du CPP

Par Edith Kah Walla, Présidente du Cameroon People’s Party (CPP)

C’est avec des larmes aux yeux et une profonde douleur dans le c ur que nous adressons nos sincères condoléances aux familles et aux amis de tous ceux qui ont perdu la vie aujourd’hui dans l’accident de train à Eséka. Le Cameroon People’s Party (CPP) pleure avec vous.

Nous pleurons pour les êtres chers que vous avez perdus, nous pleurons l’absurdité de leur mort, et nous pleurons pour nous-mêmes en tant que nation qui ne peut plus assurer la sécurité de base de ses citoyens.

Pour ceux qui sont blessés et dans la douleur, le CPP vous envoie des pensées et des prières pour le courage, la guérison et la force. Toute notre nation est avec vous en ce moment difficile et nous espérons sincèrement que tous retrouveront leur santé et leur vitalité.

Au reste de nos concitoyens, le CPP vous demande solidarité et action. Voici le moment où nous devons faire preuve de notre nationalisme. Voici le moment où nous devons définir ce que veut dire être camerounais. Chaque homme, femme, enfant qui est mort ou blessé est notre frère, s ur, enfant et compatriote.

Camerounais levons-nous! Levons-nous pour nos familles! Levons-nous pour nos enfants! Levons-nous pour le Cameroun! C’est trop. Combien de personnes doivent mourir ? Combien doivent être blessées ? Combien allons-nous encore sacrifier sur l’autel de l’incompétence de notre gouvernement? Des centaines sont morts au Cameroun cette année seulement, en essayant simplement de se déplacer d’une partie du pays à l’autre. Des centaines ont été blessés, mutilés. En tant que citoyens de ce pays bien-aimé, nous ne pouvons pas permettre que cela continue ! C’est vous et moi, nos enfants, nos familles et nos amis qui sont en danger. Il ne fait aucun doute que nous avons perdu des dizaines de vies camerounaises aujourd’hui parce que:

. Le régime actuel est incapable de fournir des services de base, sûrs et sécurisés pour le transport de ses citoyens entre ses deux plus grandes villes.

. Les Camerounais paient des milliards de francs CFA en taxes routières, péages, pesages et autres. Malgré la création du fonds routier et d’autres instruments, ce régime est incapable d’effectuer l’entretien de base et le suivi, n’en parlons pas de la mise à niveau de nos routes pour garantir notre sécurité.

. Les responsables de ce régime dont les salaires sont payés par vous et moi cherchent toujours à se protéger eux-mêmes et à protéger leur pouvoir plutôt que de s’occuper de notre bien-être.

. Le ministre des Transports, qui aurait dû conduire l’intervention d’urgence dès les premières heures après l’effondrement de la route était soit mal informé soit dans le mensonge quand il a nié le déraillement du train.

. Les ministres ont réussi à trouver un hélicoptère pour les transporter sur le site, mais n’ont pas pu en trouver pour transporter les blessés.

. Dans une situation de crise, le régime actuel n’a absolument aucun système d’intervention d’urgence.

. Le trop-plein de passagers à la gare était prévisible hier, en raison de l’effondrement de la route Douala-Yaoundé. Aucun système n’a été mis en place pour le gérer. Les risques semblent avoir été accrus en doublant pratiquement le nombre de passagers que le train transporte habituellement. Une société privée à but lucratif a été laissée toute seule pour gérer cette crise. En conséquence, des Camerounais sont morts et plusieurs autres ont été blessés.

. Une fois que l’accident est survenu, l’absence complète des services de santé d’urgence dans notre pays était encore une fois de plus douloureusement mise en lumière. Aucune ambulance, pas d’équipes d’intervention d’urgence, personne. Seuls les riverains ont dû voler au secours de leurs compatriotes. Le peuple était abandonné à lui-même.

En tant que citoyens camerounais aujourd’hui, nous n’avons personne. Aucun gouvernement fonctionnel en aucune façon pour protéger nos droits et assurer notre bien-être en tant que citoyens. Il ne faut pas d’autres morts. Il ne faut pas une autre crise. Nous n’avons besoin d’aucune autre preuve pour admettre que ce gouvernement a atteint la limite de ses capacités et de ses possibilités.

Le CPP vous demande en tant que Camerounais de vous lever ! Levez-vous et ensemble prenons le contrôle de notre bien-être en tant que citoyens et de notre avenir en tant que nation. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et nous n’aurons qu’à nous blâmer nous-mêmes si nous ne nous défendons pas maintenant.

En tant que membre du mouvement «Stand Up For Cameroon», le CPP se joindra à d’autres partis politiques et organisations de la société civile pour prendre des mesures à l’égard de cet accident de train en particulier et de l’état de notre nation en général. Nous vous demandons de nous rejoindre. Rejoignez-nous pour dire que «Trop c’est trop» et pour prendre des mesures qui conduiront notre pays vers un nouveau système de gouvernance.

Il est important de sonner l’alarme sur Facebook et sur Twitter. Il est important d’écrire des articles de journaux, il est important que nous parlions à nos amis et que nous nous consolions mutuellement dans nos familles. Cependant, il est l’heure de joindre l’action à la parole. Il est l’heure d’agir en tant que citoyen, de prendre notre responsabilité en tant que Camerounais. Nous devons refuser de continuer à mourir en tant que peuple. Nous devons choisir la vie.

Rejoignez-nous dans le mouvement «Stand Up For Cameroon» et préparons-nous pour des actions juridiques et des actions de protestation. Nous exigerons:

1. Que les droits des personnes blessés aux services d’urgences et aux soins de santé soient respectés. Que ce qui est dû aux familles des personnes décédées leur soit attribué.

2. Des services de base pour les Camerounais : l’eau, l’électricité, la santé, les routes et les plus sûres. La transition politique pour le Cameroun. Il est l’heure pour un nouveau système politique pour notre pays.

Si vous partagez ces objectifs pour notre pays, ne laissez pas ces Camerounais mourir pour rien. Agissons dès aujourd’hui. Appelez au 694 693 463 ou envoyez un email à standupforcameroon@gmail.com pour rejoindre ceux qui sont debout pour le Cameroun.

Le mouvement «Stand Up For Cameroon» communiquera des actions spécifiques que prendront les Camerounais au Cameroun et à l’extérieur pour d’une part, protester contre cette absence totale de responsabilité à propos de notre sécurité en tant que citoyens que notre gouvernement continue de démontrer et d’autre part, prendre les premières mesures nécessaires à la reprise en main de notre destin et de notre pays.

Il est l’heure !!!

Kah Walla
Présidente nationale

Edith Kah Walla
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Le déraillement du train à Eseka laisse Samuel «le c ur meurtri»

L’ancien capitaine des Lions indomptables a adressé un message de compassion aux familles éprouvées par la perte d’un proche-parent

Suite au déraillement du train survenu dans la localité d’Eseka dans le Nyon-et-Kelle, région du centre, le footballeur camerounais Samuel Eto’o a tenu à adresser un message de compassion à tous ceux qui «ont perdu un parent, un frère, une s ur, un enfant, un ami».

L’ancien capitaine des lions indomptables a posté un message sur son compte Instagram vendredi, 21 octobre 2016, dans lequel il porte, le «coeur meurtri», «des mots qui expriment mon effroi suite à l’accident de train survenu ce jour au Cameroun et qui témoignent de ma profonde compassion à l’égard des familles des victimes».

«Dans de telles circonstances, j’ai conscience que l’espoir apparaît comme une bouée bien fragile. Pourtant nous devons nous y accrocher coûte que coûte. L’espoir doit en effet être le dernier à mourir. Courage à tous, peuple camerounais», conclue le message.

Ledit déraillement est survenu vendredi en début d’après-midi. Conséquence : 70 morts et près de 600 blessés, selon un deuxième bilan diffusé dans les premières heures samedi, 22 octobre 2016, par les autorités.

Le président de la République, Paul Biya, a décrété un deuil national qui aura lieu lundi, 24 octobre, sur l’étendue du territoire national, en hommage aux victimes du drame.

Samuel Eto’o, photo d’illustration
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Axe Douala-Yaoundé: un train déraille à Eseka et fait plusieurs morts

Les images de l’accident qui a également fait plusieurs circulent sur les réseaux depuis le début de l’après-midi

Une double tragédie au Cameroun ce vendredi, 21 octobre 2016. Un train de Camrail qui transportait plus d’un millier de voyageurs à son bord a déraillé à Eseka, département du Nyong-Ekelle dans la région du Centre. Les premières informations ont été publiées sur les réseaux sociaux où des images dudit accident circulent depuis le début de l’après-midi.

Les autorités locales n’ont pas encore communiqué le bilan de ce drame. Toutefois, les internautes et des voyageurs contactés font état de plusieurs blessés et des morts comme le témoignent quelques photos déjà présentes sur la toile.

S’exprimant sur la radio nationale à 17 heures, le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o parle d’« importants dégats humains et matériels ». Il souligne qu’une délégation ministérielle est en route pour évaluer la situation.

C’est la deuxième tragédie enregistrée entre la région du Centre et du Littoral à l’espace de deux jours. En effet depuis jeudi, un éboulement de terrain est survenu à 60 kilomètres de Boumnyebel en raison de fortes pluies. Conséquence, le trafic sur la route est interropmu.


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Cameroun: Double déraillement à Yaoundé, les explications de Camrail

Honorable Hamadou Sali est le président du conseil d’administration de Camrail

Vendredi midi, un train déraille au niveau d’Obobogo à l’entrée de Yaoundé. samedi, un autre déraillement survient, causant plus de morts cette fois là. Selon vous, que s’est-il passé?
Je voudrais d’abord, au nom du groupe, exprimer notre tristesse à l’égard des familles et des personnes décédées ou blessées. Nous pensons d’abord à elles. Quant aux causes de l’accident, une enquête a été ouverte par le gouvernement. En interne au niveau de Camrail, nous avons ouvert une enquête pour nous permettre d’analyser tous les paramètres, afin de savoir si c’est un accident matériel ou humain. Nous avons des moyens pour le savoir. Il y a seulement dix jours qu’une équipe partait de Paris et Sitarail d’Abidjan sont venus avec des machines appropriées. Ils ont fait le balisage du chemin de fer de Douala jusqu’à Ngaoundéré.

Quel est l’état du trafic deux jours après?
Déjà le même soir, le train a recommencé à rouler normalement. Celui à destination de Ngaoundéré est parti à 20h et celui à destination de Yaoundé est parti de Ngaoundéré à 19h45, du fait des commerçants ou des passagers en général, car, quand leurs bagages ne sont pas prêts, ils tirent sur l’alarme pour arrêter le train. Quant à la voie de Douala, la livraison était prévue hier dimanche à 15h. Et dès ce dimanche matin, les trains marchandises et passagers pouvaient déjà rouler normalement.

Peut on accuser la vétusté?
Nos trains sont bien entretenus par un partenaire, Mta, qui s’occupe de la propreté du train en général. Et ce n’est pas parce que les wagons sont vieux qu’il y a déraillement. Nos wagons sont en bon état. Nous avons un atelier à Yaoundé, un à Douala et un à Ngaoundéré avec des ingénieurs de haut niveau qui s’occupent de dépanner tout problème. Mais, il faut relever qu’il y a un problème de sacs, qui dépassent un certain poids et qui entrent dans les voitures des passagers. Or, les bagages doivent être étiquetés et envoyés dans le fourgon.

Vous étiez un des passagers du train qui a déraillé. Racontez nous ce qui s’est passé?
Effectivement, j’étais dans ce train avec le directeur commercial et celui de la sécurité. Nous avons roulé jusqu’à Yaoundé. Nous faisions le point pour savoir ce que nous allons faire à Yaoundé et le train s’est brusquement arrêté. On nous apprend alors qu’il y a eu déraillement par derrière. C’est en descendant du train que nous avons constaté que nous avions plus de 7 wagons par terre.

Honorable Hamadou Sali
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