Au début de la campagne électorale!

Désintéressement total des Camerounais pour cette élection dont les résultats, dit-on à Yaoundé, sont déjà connus d’avance

Cette campagne est lancée dans un contexte de désintéressement total des Camerounais pour cette élection dont les résultats, dit-on à Yaoundé, sont déjà connus d’avance. La rue donne vainqueur Paul Biya, 29 ans au pouvoir. Avec l’armée, l’administration et les caisses de l’État à sa disposition, on voit mal comment il pourrait perdre. Et même s’il perd, on voit mal comment la Cour suprême dont il a nommé tous les magistrats pourrait donner un résultat en sa défaveur. La commission électorale, Elections Cameroon, n’ayant pas le droit de publier même de simples tendances. C’est du moins le sentiment général dans la capitale camerounaise.

Surenchères préélectorales
Au moment où la campagne électorale est lancée, la surenchère est devenue un sport national. Des syndicats ont annoncé qu’ils mèneraient un mouvement de grève le 9 octobre, jour de l’élection. Certains d’entre eux ont été réunis au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Si le gouvernement n’a pas trouvé des solutions à leurs revendications, ils ont promis de ne pas perturber le scrutin, dans «l’intérêt supérieur du pays». Pour sa part, Bernard Njonga, leader des paysans ne cesse de faire le tour du pays pour soumettre un «pacte agricole» à tous les candidats. Tout comme, une association de santé publique qui a soumis un contrat de soutien aux candidats sur la politique sanitaire qu’ils vont mener en cas de victoire.

Dès ce dimanche 25 septembre 2011 la campagne débute officiellement. Pourtant depuis plusieurs jours et semaines les candidats étaient actifs sur le terrain. Avec en bonne place, Paul Biya, le président sortant dont les affiches de campagne inondaient la ville de Yaoundé depuis plus d’une semaine. Il a choisi pour slogan the fresh impetus c’est-à-dire, la nouvelle dynamique. Certaines sources font état de ce qu’il pourrait lancer sa campagne officielle à Kribi, une ville balnéaire dans le sud du pays. Kah Walla, la star des médias, l’une des deux femmes en lice vient d’achever une tournée nationale où elle a sillonné 9 des 10 régions du pays. Bernard Muna, l’autre anglophone a achevé, il y a quelques jours, une tournée européenne. Jean Jacques Ekindi, le chasseur de lion a organisé un meeting très peu couru à Douala il y a quelques jours. Très peu couru à l’image du désintérêt populaire pour cette élection.

L’affiche de campagne de la candidate Kah Walla