Des livres rédigés en dialectes camerounais

Ils ont été présentés au grand public hier au Musée national de Yaoundé.

La journée mondiale de la langue maternelle joue les prolongations. Après la célébration de cette dernière lundi, place maintenant à la phase didactique. Et comme principale cible, les enfants.

Voici donc de quoi faire renouer les tout petits et même les adultes avec leur culture. Des livres écrits en langue ghomala, ewondo, tupuri, duala, bulu ou encore bassa. C’est belle et bien une réalité.

Ils sont présentés à l’esplanade du Musée national de Yaoundé. Ces ouvrages donnent l’opportunité de remonter la pendule pour nous plonger dans des contes racontés en langues maternelles. De quoi donner encore plus de valeurs à l’héritage linguistique du Cameroun.

Des outils qui revêtent également un aspect pédagogique. Pour les nombreux visiteurs du musée, ces livres peuvent servir de guides d’initiation à l’enseignement des langues maternelles, au bénéfice des établissements scolaires.

Ces initiatives éditoriales profitent d’un encadrement et soutien du ministère des Arts et de la culture. Car pour l’instance, elles constituent un moyen de sauvegarde des dialectes en voie de disparition.

Le chef de service des langues maternelles et nationales au Minac, Herman Nyetam Nyetam explique, « la notion de langue est non seulement linguistique, mais appelle aussi à un ensemble de contenus qui sont propres à la culture».

Il ajoute par ailleurs, « Il ne s’agit pas exclusivement de l’alphabétisation mais de s’approprier les éléments et les biens culturels qui sont propres à notre patrimoine ».

Ce qui va dans le sillage du thème consacré à cette journée, « l’emploi de la technologie pour l’apprentissage multilingue défis et opportunités ; défis et opportunités »

Et pour davantage vulgariser les langues maternelles, la Société internationale de linguistique. Plus de 150 langues du Cameroun ont déjà été codifiées.
L’exhibition a également été l’occasion d’informer sur l’existence des applications qui permettent de traduire 50 mots du français en dialectes.

Cameroun : les TIC pour sauver les langues maternelles

En marge de la journée mondiale dédiée à sa célébration, des professionnels de la communication se sont réunis pour discuter de sa pérennisation.

Le constat est triste. Les langues maternelles sont en perte de vitesse. La journée mondiale consacrée à celles-ci est l’occasion de faire entendre ce cri d’alarme. Plus important encore, trouver des moyens pour sauver nos dialectes.

C’est le prétexte tout trouvé qui est derrière l’organisation d’une table ronde à ce sujet. La thématique au cœur des échanges: ‘Emploi des technologies dans l’apprentissage multilingue : défis et opportunités’. Un thème qui est également celui retenu par l’Unesco pour célébrer cette journée.

Martin Beyala, Ines Belinga et Ambroisse Mbarga ont alors pu échanger sur le rôle potentiel de la technologie pour faire progresser l’éducation multilingue et soutenir le développement d’un enseignement et d’un apprentissage de qualité pour tous.

Langues maternelles
Le panel de la conférence

Ils sont tous d’accord. Les langues maternelles sont des reflets de nos cultures, nos origines et nos traditions. Elles incarnent ainsi une véritable richesse pour l’Afrique.

Sauf que, outre des parents qui ne transmettent pas cette valeur aux plus jeunes, le processus de mondialisation menace aussi de les faire disparaître. Pour les sauver des outils et technologies de l’information et de la communication sont selon les spécialistes des facteurs de solution incontournables.

Les TIC participent à l’enseignement et l’apprentissage des langues maternelles et à leur préservation. La technologie a le potentiel de relever certains des plus grands défis de l’éducation aujourd’hui.

Elle peut accélérer les efforts visant à garantir la possibilité d’un apprentissage tout au long de la vie équitable et inclusif pour tous si elle est guidée par les principes fondamentaux d’inclusion et d’équité. L’éducation multilingue fondée sur la langue maternelle est un élément clé de l’inclusion dans l’éducation.

Le panel met en avant par exemple l’utilisation des applications mobiles dédiées à l’apprentissage des langues maternelles. C’est le cas de l’appli Blum ou encore Mayege. Des interfaces qui permettent et aident leurs utilisateurs l’apprentissage des dialectes africains.