Tuberculose/Traitement court: Une molécule cause des blocages

Les participants à un atelier sur la question ne sont pas tombés d’accord sur une feuille de route claire, les discussions se poursuivent

Des discussions se poursuivent ce vendredi 2 mars 2012 à l’hôtel Hilton de Yaoundé dans la capitale camerounaise, au sujet de la décision de généraliser ou non, à l’ensemble des patients de tuberculose multi résistante (TB-MR), des récents protocoles de traitement plus court dont de nombreuses études ont démontré une certaine efficacité. A la sortie de l’atelier du jeudi 1er mars, les participants ont été invités à dresser une feuille de route pour ressortir les besoins du traitement court des tuberculoses multi résistantes. Laquelle feuille de route devrait permettre de préparer les arguments à soumettre à L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Un des points du débat aura été celui de l’utilisation ou non d’une molécule appelé Clofaxime utilisée dans le cadre du protocole de traitement court proposé. Des laboratoires pharmaceutiques notamment Novartis, se refuse à la fabriquer en quantité importante et à but d’utilisation contre la tuberculose. A l’analyse, certains experts estiment que la Clofaximine dont l’efficacité est avérée dans le traitement de la lèpre n’a pas particulièrement convaincu de son importance contre la tuberculose. Une position que dément le professeur Gosset. A l’origine, cette molécule servait uniquement contre la tuberculose et d’ailleurs avec efficacité, jusqu’à son retrait sans explication. Mais elle n’a jamais été retirée puisqu’elle est utilisée contre la lèpre a-t-il expliqué. Le problème avec la Clofaximine est que pour être efficace, contre la tuberculose, elle est utilisée à forte dose or un des effets est que pour les personnes claires de teint cela a tendance à les rougir. Un effet qui n’est totalement maitrisé et qui suscite l’inquiétude cette fois de l’OMS.

Du côté de l’OMS, on se refuse à bloquer le débat. Nous ne disons pas «non! Ne soignez pas vos malades!». Nous disons simplement que «si vous voulez utiliser un protocole de traitement, allez-y mais, certains standards doivent être respectés pour la prise en compte d’un protocole de traitement, notamment ceux relatif à des évaluations cliniques solides, avec une maîtrise des différents effets possible» explique un expert de cette organisation présent lors des discussions. En face, ceux qui apportent des financements refusent systématiquement que l’argent mis à disposition des bénéficiaires soit utilisé dans des protocoles non validés par l’OMS. Les pays africains notamment qui ont des contraintes budgétaires et ont besoins des fonds des partenaires, sont dans la trappe. Il a été suggéré de convaincre l’OMS de continuer à dialoguer avec la société de pharmaceutique NOVARTIS pour l’inclusion de la Clofaximine dans le traitement contre la tuberculose. Une autre porte de sortie proposée a été de convaincre les ministres en charge de la Santé publique, de dégager une ligne budgétaire pour le traitement de la tuberculose. Il ne faut pas se faire des illusions, car le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le Sida et le paludisme ne financera pas éternellement la lutte contre la tuberculose a fait remarquer le Docteur Nills Billo. Les parties sont finalement tombées d’accord pour la mise en place d’une commission tripartite OMS-Union internationale lutte contre la tuberculose- et les pays partisans du traitement court. Ladite commission se réunit ce vendredi 02 mars à l’hôtel Hilton à partir de 09H jusqu’à 11heures. Les enjeux sont énormes. La tuberculose continue d’être une cause majeure de mortalité en Afrique. Des expériences de traitement courte durée ont montré une efficacité supérieure à 90%. La situation aujourd’hui est qu’il existe de nombreux fonds mais qui refusent de financer une thérapie non validée. Pendant ce temps, des personnes meurent ou alors la résistance continue de se renforcer.

De nombreux pays ont participé aux débats sur le protocole court contre la Tuberculose à Yaoundé
Journalducameroun.com)/n