Can 2012: Côte d’Ivoire -Zambie: Qui montera sur le toit de l’Afrique?

L’affiche inédite de la finale opposera ce dimanche à Libreville deux équipes qui ne s’étaient jamais rencontrées à ce stade de la compétition

La Zambie et la Côte d’ivoire ont un point en commun: chacune de ses deux équipes disputera ce dimanche 12 février, sa troisième finale de Can. Mais les points de ressemblance s’arrêtent là, puisque les Eléphants ivoiriens ont un titre continental, alors que les Chipolopolo n’en ont aucun. L’affiche de la finale de la 28ème Can propose également un choc de culture, entre le jeu collectif des Anglo-Saxon, Zambiens, et les grosses individualités francophones ivoiriens. Grand favori de la Can 2012, la Côte d’ivoire, après une courte mais méritée victoire contre le Mali (1-0), sera bel et bien au rendez-vous de la finale dimanche à 19h30 TU Libreville face à la Zambie, invitée surprise qui a terrassé (1-0) le Ghana, finaliste de l’édition 2010. De l’avis de tous les Eléphants, cette demi-finale face au Mali a été un combat, une lutte de chaque instant. Ça a été très difficile, a reconnu Didier Drogba l’attaquant ivoirien. Il faut tirer un grand coup de chapeau à cette équipe malienne qui a très bien joué, qui a fait un grand tournoi. Nous, on n’était pas surpris de les voir là, car on avait joué en amical contre eux. On avait déjà gagné 1-0 dans la douleur. Le scénario s’est répété avec, dans le rôle du buteur, un Eléphant dribbleur de génie, en état de grâce Gervinho. C’est celui qui avait été critiqué ces derniers jours pour sa soi-disant « maladresse » qui nous a délivrés, a insisté son capitaine. La vie est ainsi faite. On tient à lui rendre hommage, à le remercier. C’est toujours celui qui se crée le plus d’occasions, il fait un grand boulot pour nous tous. C’est lui qui est à l’origine de pratiquement tous nos buts. Nous, on sait l’importance qu’il a.

Par ailleurs, Hervé Renard est un entraîneur heureux et le fait de rencontrer la Côte d’Ivoire, qui n’a pas encore encaissé de but, en finale ne l’effraie pas: Je pense être le plus heureux des coaches. J’ai eu la chance de venir en Zambie, grâce à mon président, Kalusha Bwalya, qui m’a fait confiance. J’ai eu droit à beaucoup de critiques lorsque je suis revenu (il avait quitté son poste en 2010) car les gens n’avaient pas compris pourquoi j’étais parti. La meilleure des réponses, c’est de faire ce qu’on vient de faire et de gagner la coupe. On ne peut pas aller en finale et la perdre. En effet, la Zambie, deux fois finalistes, en 1974 défait par l’ex-Zaïre et 1994, vaincu par le Nigeria, va effectuer un voyage émouvant, à Libreville, où a disparu une génération dorée du pays, le 27 avril 1993. Dix-huit membres de l`équipe avaient, alors, péri, dans le crash de l’avion (30 morts au total) qui devait les mener au Sénégal. Les Chipolopolo boys joueront donc en pensant à leurs illustres prédécesseurs. Je pense que 12 millions de Zambiens attendaient cela. Nous allons jouer pour eux, pour la Zambie. Car c’est un pays fantastique(.). Si nous perdons la finale, nous regretterons cela toute notre vie, a déclaré le coach zambien Hervé Renard hier, lors de la conférence d’après match.

Le goaléaor ivoirien Didier Drogba

Si la Zambie est une formidable machine collective, la Côte d’Ivoire ne l’est pas moins. Et surtout, elle a gagné en solidité défensive. Comme l’a relevé Kolo Touré, après la victoire face au Mali Ce qui a fait la différence ce soir, c’est la détermination que l’on a affichée, on a été très solides». Depuis 2006, cette équipe a mûri, observe le remuant Gosso Gosso. On a su se servir de nos échecs. En finale, on s’attend à un match difficile face à la Zambie, mais on a vraiment à c ur de ramener cette Coupe à Abidjan. On veut le faire. François Zahoui conclu: Avec les événements en Côte d’Ivoire, on a à c ur de ramener le trophée. Le pays est derrière nous. Il y a beaucoup de prières et d’attente autour de cette équipe. Depuis 20 ans, la Côte d’Ivoire est à la recherche d’un second sacre continental. La vérité du terrain nous le dira dimanche soir, qui de la Zambie ou de la Côte d’Ivoire montera sur le toit d’Afrique. Suspense rassuré.

Katongo, le capitaine zambien dans ses oeuvres

Cameroun: Revue de la presse du vendredi 15 avril 2011

La Côte d’ivoire, les amendements de lois, le recrutement, la discorde au sein du TKC, Un élève bastonne son enseignant. Voilà le menu

Alors que les tensions étaient vives en Côte d’Ivoire et attiraient ainsi l’attention de nombre de Camerounais, le quotidien gouvernemental bilingue Cameroon Tribune annonce dans son édition du mardi 12 avril: « Côte d’Ivoire: Gbagbo aux arrêts ». Le journal révèle que:pour Laurent Gbagbo, c’est sans doute le début de la fin. Le quotidien Mutations annonce que: « Gbagbo transporté loin du chaos d’Abidjan». Selon le journal:Laurent Gbagbo a été éloigné le 12 avril 2011, de la capitale économique de Côte d’Ivoire, toujours secouée par des pillages et des échanges de coups de feu. Le quotidien La Nouvelle Expression s’intéresse à la personne du président reconnu par la communauté internationale: « Côte d’Ivoire Révélations inédites sur Alassane Dramane Ouattara ». Elle indique qu’:ancien Premier ministre ivoirien, économiste et leader du Rdr, Alassane Dramane Ouattara à un parcours professionnel qui lui permet de jouir d’une bonne réputation auprès des organisations financières internationales. Son père, officiellement, c’est Dramane Ouattara, était enseignant, représentant de la CFAO, commerçant et transporteur. Le père d’Alassane Ouattara a été inhumé à Sindou, son village natal au Burkina Faso. En plus continue La Nouvelle Expression: « Les forces d’Alassane Ouattara ont tué et violé des centaines de personnes». Dans un rapport publié à New York, Human Rights Wach affirme que les forces d’Alassane Ouattara ont tué ou violé des centaines de personnes et brûlé des villages dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Pour le nouveau quotidien L’Actu à sa grande une du 12 avril c’est « Laurent Gbagbo la fin et l’humiliation». Le quotidien Le Jour qui a donné la parole à Mila Assouté, le Président du Rassemblement des modernistes camerounais qui a réagi à l’arrestation de Laurent Gbagbo: « Que Paul Biya s’en inspire en 2011»! Il explique que: Les dictatures comme celles du Cameroun qui persistent dans la voie des pays qui organisent des élections truquées pour se maintenir au pouvoir par la force s’exposent désormais et irréversiblement au même traitement. Je souhaite que M. Biya en tire une leçon utile pour le Cameroun en 2011. Et pour sortir du sujet Mutations annonce que: « Désiré Assegnini Tagro: L’homme fort de Laurent Gbagbo est décédé». Ses proches accusent les partisans du président élu de Côte d’Ivoire de l’avoir tué après une rixe lors de l’assaut final.

Une actualité ne pouvant en cacher une autre, les discussions sur les différents amendements à l’Assemblée nationale font aussi grand bruit. Mutations écrit: « Présidentielle 2011: Paul Biya neutralise le contentieux électoral». Pour lui:des amendements ont été introduits pour limiter l’accès de l’opposition aux preuves de fraudes. La Nouvelle Expression parle plutôt d’un: « Relookage d’Elecam, les partis politiques dans l’expectative». Elle explique que: les partis politiques de l’opposition ont critiqué la présence d’anciens cadres du Rdpc au conseil électoral. Ils devront peut-être en proposer les leurs. Selon ce journal toujours: « Sdf: On attend 18 nouveaux membres et non pas 6 ». Donnant la parole au SDF il affirme que: le parti de Ni John Fru Ndi dit être suspendu à la réaction de Paul Biya pour savoir quelle position adopter. Au Social democratic front (Sdf), la nouvelle de la réforme du texte fondateur d’Elections Cameroon (Elecam) est une victoire. Quant à Kah Walla, candidate déclarée à la présidentielle qui s’est exprimée dans le journal de Sévérin Tchounkeu:Stop au hold-up des élections! Reprenons le contrôle de notre pays! Et pour finir, Mutations affirme que « Le code électoralâ€,dans un labyrinthe » car se demande t-il:l’élection présidentielle de 2011 sera-t-elle régie par un code électoral unique? La question se pose désormais après la session parlementaire de mars 2011 et la session extraordinaire d’avril 2011 au cours de laquelle le gouvernement a ignoré cette préoccupation.

Concernant le recrutement spécial des 25 000 à la fonction publique, Mutations révèle: « Déjà plus de 240.000 candidats enregistrés ». [ A trois jours de la clôture de l’opération de recrutement spécial des 25.000 jeunes à la Fonction publique lancée le 5 mars dernier par le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra) et président du comité technique de l’opération, les candidats continuent de se bousculer dans les centres de réception des dossiers basés dans les sept sous-préfectures du département du Mfoundi.] La Nouvelle Expression est certaine que: « 275.000 candidats seront recalés ». Explique t-elle: d’après le Minfopra, au 8 avril 2011, ses équipes déployées sur le terrain avaient déjà réceptionné 239.335, soit une augmentation de 136.288 par rapport à la dernière évaluation. Emmanuel Bondé présageait qu’avant la clôture de l’opération le 14 avril 2011, on aura dépassé la barre de 300.000 postulants. Le Jour précise que:La région du Centre représente celle qui a le plus grand nombre d’effectif, 82. 860 dossiers, suivi du Littoral avec 41.115 dossier reçus. Au niveau des ambassades, 130 dossiers avaient déjà été recensés. En fonction des catégories socioprofessionnelles, le personnel d’astreinte (jardinier, chauffeur, secrétaire etc.) représentait 60% du nombre de dossiers perçus, soit 143.781. 30% pour les cadres administratifs, soit 71.890 et 10% pour les cadres techniques, 23.963. L’Actu à sa grande une du 13 avril s’est exprimé en guise de conclusion: « Fonction publique: Ruée sur les 25 000 places».

Au sein du Tonnerre, depuis un certain temps, règne un climat de mésentente et pour y remédier, le président général du Tonnerre a donné une conférence de presse à Yaoundé. Pendant que La Nouvelle Expression estime que: « Tonnerre Kalara club, Emile Onambélé Zibi tente de calmer la tempête » en réunissant toutes les parties aux prises. Selon Le Jour, le président s’est exprimé en ces termes:« Je n’ai pas ma langue dans la poche. Beaucoup de choses se disent sur le Tonnerre et je suis au courant. Je n’ai pas parlé de tout ça depuis parce que je sais que la crise qu’a vécue le Tkc depuis quelques temps est fomentée par des personnes qui se disent membres, mais qui ne disposent même pas de la carte de membre. En tout pense Mutations: « Onambele Zibi siffle la fin de la partie ».

Quant au fait de société cette semaine, il est publié par Mutations: «Yaoundé: Un élève bastonne son enseignant»:Pour avoir demandé à Sali Mohamadou de sortir de classe pour tenue non conforme, le professeur a été roué de coups de poing et de pieds. L’incident a eu lieu dans l’enceinte du Lycée de Tsinga, situé dans l’arrondissement de Yaoundé 2ème. Des témoins racontent que le cours de rattrapage prévu avait commencé lorsque l’élève Mohamadou, habillé en tenue de ville, s’est introduit dans la salle de classe. Conformément à la disposition du règlement intérieur de l’établissement qui veut que les élèves soient en tenue de classe même pendant les cours de rattrapage, le professeur a intimé à l’élève de sortir et d’aller s’habiller. Conduit aux urgences de l’Hôpital central de Yaoundé, le premier diagnostic révèle qu’il a deux côtes cassées et une ouverture de l’arcade sourcilière.

Le nouveau quotidien l’Actu a titré cette semaine sur la Côte d’ivoire et l’arrestation de Laurent Gbagbo
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Oh Simone!

J’ai eu mal au c ur quand je t’ai vue hier, toute recroquevillée, avec la peur dans les yeux ! Toi la grande, la forte, la puissante, Simone Ehivet Gbagbo !

Quand il y a à peine quelques mois encore, tu es venue à Bamako faire la promotion de ton livre « Paroles d’honneur », c’est avec un sentiment confus que j’ai suivi ton intervention face à la presse. Les journalistes ont, après quelques questions sur ton ouvrage, rapidement focalisé leur attention sur le sujet qui nous intéressait tous, l’élection présidentielle. En tant qu’acteur à part entière de la vie politique de ton pays et bien sûr en épouse, tu as déclaré avec la fougue qui a toujours été tienne, « il y aura des élections, inch’Allah. Laurent Gbagbo va gagner, je ne dis même pas inch’Allah !». Je me rappelle que contrairement aux confrères qui étaient choqués, j’ai souri et je me suis dit que tu étais quand même « gonflée » !

Et c’est sans doute l’un des aspects de ta personnalité. Jamais tu n’as voulu te cantonner dans le rôle traditionnel de faire-valoir, assigné aux premières dames. Depuis que ton mari est entré en politique, ou plutôt depuis que tous les deux, vous êtes entrés en politique, tu n’as cessé de faire parler de toi, de ton volontarisme, de ta poigne. Même ton physique montrait que tu « en voulais » : mâchoire forte, regard perçant qui sans que tu n’ouvres la bouche dit à celui que tu as en face tout ce que tu penses de lui… C’est vrai que née dans une fratrie de 19 enfants, il fallait s’affirmer pour s’en sortir. Après des études poussées d’histoire et de linguistique, tu t’es passionnée pour le syndicalisme et la politique. Le vieux Houphouet te fera mettre en prison à plusieurs reprises dans les années 1970, puis 1990, parce que tu avais osé dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas.

En 1982, Laurent et toi avez fondé ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI, socialiste) dont tu seras députée en 1995, représentante de la commune abidjanaise d’Abobo. Le 19 janvier 1989, tu acceptes de devenir l’épouse, en secondes noces, de ton «camarade de combat» et tu deviens Simone Ehivet Gbagbo. Et tu es restée aux côtés de cet homme jusqu’au bout. Quelles que soient les circonstances de cette fin, je salue ta loyauté, Simone !

Simone Ehivet Gbagbo
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Tu es devenue Première dame de la Côte d’Ivoire, le pays que tu aimes avec tes tripes, le 26 octobre 2000. Ce fut pour toi, le début de la fin. Le coup d’état manqué puis la rébellion de 2002 t’ont fait basculer du côté obscur de la force. Toute puissante présidente, tu as toujours voulu tenir avec Laurent les rênes de la Côte d’Ivoire. D’aucuns disaient même que le Gbagbo qui dirigeait la Côte d’Ivoire n’était pas celui qu’on croit ! C’est vrai que tu as été citée dans de nombreuses affaires dont celles des escadrons de la mort ou celle de la disparition toujours inexpliquée de mon confrère Guy André Kieffer. Usant de ton pouvoir dans ton parti et surtout sur ton mari, Simone ou « Maman », comme t’appellent tes admirateurs, tu a tout fais pour que le pays ne flanche pas face aux « diables » Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et leur « chef bandit » Alassane Ouattara.

Ta foi en Dieu que tu as dit avoir rencontré après avoir survécu à un accident de la route, est l’une de tes forces. Je me souviens que tu avais dit début décembre dernier « Dieu a donné la victoire à Laurent ». Quand on t’a montré à la télé ce lundi 11 avril alors que des hommes armés faisaient irruption dans votre refuge, tu semblais encore en train de prier. Mais alors, Simone, au nom de ce Dieu auquel tu t’es accrochée jusqu’au bout, pourquoi n’as-tu pas usé de ton pouvoir pour faire arrêter ce gâchis quand il en était encore temps ? Tu aurais pu ainsi rentrer dans l’histoire par la grande porte. Certainement que tu es restée convaincue jusqu’au bout de la justesse de ton combat. Mais alors, tu aurais dû te souvenir de cette parole sage qui dit que tous les combats ne valent pas la peine d’être livrés. Surtout quand on voit le prix que le pays a payé au nom de ce combat.

Simone, puisse la Côte d’Ivoire te pardonner. Tu as toujours été digne, j’espère que tu auras le courage de t’expliquer, de nous expliquer ce qui t’es arrivé, nous dire pourquoi tu es passée de Simone la combattante, luttant pour la liberté et la démocratie dans les années 90, à l’initiatrice des escadrons de la mort dans les années 2000, pour finir en bête traquée cachée sous terre. Simone, nous voulons comprendre.

Lors de l’arrestation
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Cameroun: Revue de la presse du vendredi 8 avril 2011

L’Assemblée nationale, la crise ivoirienne, l’épidémie de choléra et une jambe retrouvée au quartier Nkomo. Voilà le menu

« L’Assemblée nationale se réunit en une session extraordinaire » annonce le quotidien national bilingue Cameroon Tribune. Selon le journal de Marie Claire Nnana: un arrêté du président Cavaye Yeguié Djibril, convoque l’Assemblée nationale en session extraordinaire le mercredi. L’arrêté du PAN ne fait d’ailleurs pas mystère du contenu de cette session dont les travaux démarrent avec une conférence des présidents et une séance plénière. Le quotidien Mutations évoque, en cette session extraordinaire: « L’argent des microprojets fait grand bruit ». Il explique que:l’utilisation d’1 milliard 400 millions de francs octroyés chaque année aux députés suscite de vives critiques. Cela dit, s’agissant des fonds alloués aux microprojets qui s’élèvent à 8 millions Fcfa par parlementaire à chaque exercice budgétaire, le débat se cristallise davantage sur leur utilisation. Le quotidien Le Jour constate plutôt que de: « Nouvelles conditions d’élection à la présidence». Il explique que:Les deux lois qui doivent connaître des modifications ont été votées à des périodes différentes 1992 et 2006, mais elles concernent les élections en général et l’élection présidentielle en particulier pour ce qui est de la loi de 1992. La session extraordinaire de l’assemblée nationale qui vise à les modifier intervient justement à quelques mois de l’élection présidentielle attendue au Cameroun en cette année 2011. La Nouvelle Expression s’interroge: « Elecam, présidentielle: De nécessaires réformes qui font lois?» Les deux projets de loi soumis à l’attention des députés charrient des attentes d’une partie de la classe politique et de la société civile. Le climat actuel autorise quelque espérance. Dans un autre article, elle révèle qu’: « Avec la configuration actuelle d’ELECAM, aucune élection ne sera organisée au Cameroun» en s’inspirant d’un extrait de la position du Sdf en août 2010 sur la constitution et le fonctionnement d’Elecam.

La crise post électorale de la Côte d’Ivoire non seulement alimente presque toutes les conversations, mais aussi, occupe les colonnes des journaux. A la question posée à la une de Le Jour du 5 avril « D’après vous, Gbagbo doit-il se rendre»? Sur vingt personnes interviewées par le quotidien, ll y a 12 personnes qui pensent que Laurent Gbagbo ne doit pas céder à la pression internationale, car c’est lui le président de la République de la Côte d’Ivoire. Dans la parution du 6 avril, le même quotidien donne la parole à Eugène Alliou Wanyou, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun nommé par le président contesté qui déclare à la grande: « Gbagbo a assez résisté, il peut partir maintenant». Pour La Nouvelle Expression, c’est une: « Poursuite de la guerre et chasse à Laurent Gbagbo». Car: Pour avoir refusé de signer un document de renonciation au pouvoir exigé par la France, Laurent Gbagbo est traqué depuis à sa résidence par les forces d’Alassane Ouattara qui ont poursuivi les combats. Dans un autre article, elle publie: « Laurent Koudou Gbagbo: L’Itinéraire d’un combattant fils d’ancien combattant». Puis elle a clôturé le sujet en annonçant que: « Côte d’Ivoire: L’Onu et la France bombardent le palais présidentiel». Mutations annonce qu’à: « Douala: La police disperse une manifestation pro-Gbagbo». Le journal explique que: â€,Munis des drapeaux ivoiriens, environ 1.000 conducteurs de motos-taxis ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène et de char à eau devant le siège de Canal 2 International. Brandissant des magazines avec la photo de Laurent Gbagbo à la une, des drapeaux ivoiriens, et des cartons sur lesquels on pouvait lire « Gbagbo le nationaliste », «Gbagbo, on te soutient», «Non au néocolonialisme », «Abat la France», «On veut sauver Gbagbo», etc. Pour l’hebdomadaire Emergence, il explique: « Comment les rebelles pro-Ouattara ont inversé le rapport de force». L’hebdomadaire révèle qu’: [ils ont été aidé par des pays étrangers parmi lesquels le Nigeria et le Burkina Faso.]

L’épidémie de choléra au Cameroun continue à faire des victimes. « Médecins sans frontières s’implique dans la Lutte contre le choléra» annonce Cameroon Tribune qui continue: un centre de traitement gratuit est ouvert au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé depuis le 31 mars. L’opération est appelée à s’étendre à d’autres structures sanitaires de Yaoundé. Notamment celles qui reçoivent un nombre important de victimes du choléra, à l’instar des districts de santé de la Cité Verte, Djoungolo, Biyem – Assi et Nkolndongo. Mutations ajoute que:pouvant accueillir 100 personnes, cette initiative de Médecins sans frontières veut apporter un bol d’air aux structures sanitaires débordées. le même journal annonce que: « Choléra: Des pharmacies refusent de vendre la Doxycycline». Car: Celles-ci affirment par ailleurs que le médicament ne reste actif que 24h, alors que les médecins soutiennent le contraire. La Nouvelle Expression: « Lutte contre le choléra: 70 000 sachets d’eau douteux saisis à Douala». Il continue:Pour défaut de présentation de l’autorisation de production et de certificat de conformité, plusieurs lots ont été saisis et enfermés à la délégation du Commerce du Littoral. C’est en application de l’arrêté régional N°28/Ar/c/Sg/Daj, portant interdiction de la production et de la vente illégale et anarchique de l’eau de boisson dans la région du Littoral, signé du gouverneur du Littoral en date du 29 novembre 2010 et sous haute instruction du ministre du Commerce visant la croisade contre le choléra, que les équipes de la brigade régionale de contrôle et de répression du Littoral et des forces de l’ordre, sont descendues sur le terrain aux fins d’effectuer des contrôles de routine et inopinés.

Le fait de société cette semaine est publié par Cameroon Tribune: « Une jambe retrouvée au quartier Nkomo à Yaoundé». La vision est insoutenable. Le pied d’un être humain coupé du reste du corps et dévoré par des chiens dans une poubelle. Cette incroyable trouvaille a été faite par les populations du quartier Nkomo, non loin du Lycée technique d’Ekounou. On voyait le chien manger quelque chose. On pensait qu’il s’agissait d’un gibier. C’est lorsqu’on a regardé de près, qu’on a constaté qu’il s’agissait d’un pied humain, indique un riverain avant d’ajouter qu’on ne sait pas si le propriétaire est vivant ou sa dépouille traîne dans les parages. Mais pour le chef de ce quartier de l’arrondissement de Yaoundé IV, c’est la première fois qu’un tel phénomène se produit dans son territoire de commandement. Pierre Owona, ajoute d’ailleurs qu’il n’a pas enregistré de décès dans le coin ces derniers jours, ni même vu quelqu’un ayant un pied bizarrement coupé, déambuler dans la rue. Mais d’où sort donc ce bout de jambe en état de décomposition ? A qui appartient-il et dans quelles circonstances aurait-il été sectionné ? Ces questions que se posent les riverains, trouveront certainement des éléments de réponse dans l’enquête ouverte par la brigade de gendarmerie de Nkomo.

L’actualité ivoirienne intéresse la presse au Cameroun
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Laurent Gbagbo: « Je ne suis pas un kamikaze »

Alors que les supposées négociations s’éternisent, le Président sortant refuse de se faire passer pour un martyr

Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale ont lancé depuis lundi matin l’assaut final contre le bunker où est retranché le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo. En début de matinée, des tirs à l’arme lourde ont débuté près de la résidence présidentielle, dans le quartier chic de Cocody (nord) et du palais, au Plateau (centre), au lendemain d’une journée d’intenses mais infructueuses tractations, au cours desquelles M. Gbagbo a refusé de jeter l’éponge. « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président de la République », a annoncé Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. « Le président Ouattara a estimé que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traînaient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu’à gagner du temps. Il a donc décidé d’intervenir militairement pour essayer de régler le problème, c’est-à-dire de capturer Gbagbo en vie ».

Ces derniers jours, la télévision de M. Ouattara diffusait des extraits du film « La chute » retraçant les derniers instants d’Adolf Hitler, avant son suicide dans un bunker de Berlin, assiégé par les troupes soviétiques. « Moi, je ne suis pas un kamikaze, j’aime la vie », a affirmé M. Gbagbo mardi à un journaliste français. « Ma voix n’est pas une voix de martyr, je ne cherche pas la mort mais si la mort arrive, elle arrive ». Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, qui a plongé le pays le plus riche de l’Afrique de l’Ouest francophone dans une quasi-guerre civile, Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu la victoire de son rival Alassane Ouattara, au terme d’un processus électoral pourtant certifié par l’ONU. Son régime s’est écroulé, les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu, les frappes de l’ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armement lourd, de nombreux fidèles ont fait défection, mais il refuse toujours de signer sa démission.

Devant cette ultime résistance, « les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à la résidence le chercher pour mettre fin à cette comédie. Et on ira partout où il y a des poches de résistance », a ajouté M. Konaté. Outre la résidence, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent le palais présidentiel et le camp militaire d’Agban, le plus important du pays,près duquel étaient entendues aussi des fortes détonations. « Il faut que la comédie cesse car le pays s’écroule », a conclu le responsable des forces de M. Ouattara.

A Abidjan, les habitants traumatisés par les récents combats restent terrés chez eux. Les rues quasiment désertes étaient abandonnées aux pillards, l’eau et l’électricité sont coupées dans certains quartiers, les provisions de nourriture s’amenuisent. Les affrontements à l’arme lourde dans divers quartiers d’Abidjan ont fait, selon l’ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue « absolument dramatique », la plupart des hôpitaux ne fonctionnent plus et quand les ambulances sortent, elles se font tirer dessus. Le bilan des morts pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, les équipes de secours n’ayant pas pu sillonner la métropole ivoirienne en raison de la grande insécurité qui y règne.

Une carte d’Abidjan avec les différentes localisations concernées par les combats
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Au nom de quel principe la France agit en Côte d’ivoire, messieurs les intellectuels africains?

Par Jean Jacques Dikongue

Allez, Peuples! Emparez-vous de cette terre. Prenez là ! A qui ? À Personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la!
Victor Hugo

En langage moderne, ceux qui en ont l’expertise nous parle de géostratégie, de géopolitique et tous les autres concepts dont le but final qu’on veuille l’admettre ou pas, est l’occupation de l’espace géographique, quitte à ne plus respecter les principes de souveraineté des peuples à disposer d’eux-mêmes. On explique ainsi l’intense activité occidentale sur la planète, dont la vitrine hier était la civilisation et aujourd’hui remplacée par la démocratie par tous les ‘moyens’, par un besoin énergétique pour assurer sa survie. C’est sans doute ce qui fait aussi dire avec toute la véracité et la justesse du propos au professeur Théophile Obenga, la chose suivante : » Dominer, coloniser, détruire, tel est le destin de l’Occident…. »

On pourrait se refugier derrière tous les mots savants que l’on voudrait, développer de grandes théories comme certains africains savent le faire, tout ceci, pour nous autres qui n’avons ni l’étoffe encore moins la prétention de nous couvrir du sceau du mot intellectuel, n’est rien d’autre qu’une idéologie de fonctionnement. Une espèce de cahier de charges qui guide, oriente et détermine l’action de l’occident. Et ils la respectent à la lettre, car même si dans la forme elle subit changements, le fond reste immuable. Ce n’est pas, et je vois le prévisible et sempiternel contre-argument, refuser de voir la responsabilité des africains dans certains aspects de l’état actuel dans lequel se trouvent certains pays. La situation de l’Afrique aussi grande ou minime soit la responsabilité des africains, n’autorise en rien une ingérence étrangère fut-elle la France coutumière du fait. Et je rappelle à ceux là que, plus que quiconque, je suis de ceux qui défendent et pensent, comme le dit bien Achille Mbémbé que : »L’Afrique se sauvera par ses propres forces ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c’est bien ainsi. ». Mais pour autant, je ne me soumettrai pas à l’idéologie de la pensée unique, pour défendre l’indéfendable. Cette France là est indéfendable.

Une perception qui semble beaucoup échapper à l’africain ‘intellectualisé’. Celui là qui croit que tout part du présent ou parfois de rien pour expliquer le présent ; celui qui refuse toute référence au passé et à l’histoire pour une meilleure compréhension de l’actualité. Celui qui est dans l’autoflagellation non pas par rigueur intellectuelle comme il le prétend et s’autoregarde ; mais parce qu’il se refuse à la perte du pseudo confort que lui confèrent ses théories. Ces théories qui évitent toute prise de risques et lui garantissent le mirage d’une reconnaissance derrière laquelle il court. Une posture de poltron comme la définissait encore une des victimes de cette idéologie qu’il (l’intellectualisé africain) se garde bien de critiquer, Thomas Sankara : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère…  »

Un appel à l’assassinat de Laurent Gbagbo comme ce fut avec Saddam Hussein
Comme l’a fait son prédécesseur Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ne déroge pas à la règle du respect scrupuleux de la matrice de survie de la France. Ses multiples injonctions à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir et l’appel masqué à l’assassinat de ce dernier par Alain Juppé par cette formule : »Gbagbo vit ses derniers jours de chef d’État » doivent au moins conduire l’intellectualisé africain à poser deux questions qui paraissent fondamentales :

1- Au nom de quel principe la France se permet-elle de s’immiscer dans les affaires de la Côte d’Ivoire et assassiner les ivoiriens comme cela a été le cas en 2004 pour ne pas remonter plus loin ?

2- La Côte d’Ivoire n’est-elle pas libre et souveraine pour régler ses problèmes de démocratie ? La France a-t-elle reçu l’invitation des Ivoiriens à venir les délivrer du ‘mal’ Gbagbo ?

Ce questionnement simple, qui ne trouve même pas réponse satisfaisante auprès des artifices que l’occident lui-même a mis en place, l’intellectualisé africain à peine à se confronter à lui. Non pas par paresse puisqu’il se dit plus intellectuel que le reste, mais par une couardise inculquée, digérée et intégrée qu’il a reçue de cette idéologie ; mais aussi et surtout pour se garantir le confort que procure une telle posture face à l’idéologie qui détruit pourtant les siens auxquels il s’identifie selon que.Mais l’appel du matériel est au dessus de l’intégrité.

Nous disions que l’idéologie peut varier dans sa forme, mais elle ne change en rien dans sa quintessence. Hier sa substance moelleuse étaient la religion et la civilisation, aujourd’hui ce sont la démocratie et la haine des autres pour l’occident. D’ailleurs René Guénon l’explique très bien ces termes :  »Quelques uns parlent aujourd’hui de défense de l’occident, ce qui est vraiment singulier, alors que, c’est lui qui menace de tout submerger et d’entrainer l’humanité entière dans le tourbillon de son activité désordonnée »
Cet occident porteur des valeurs universelles. On se demande encore aujourd’hui à l’aune de ce qui se passe en Lybie, en Côte d’Ivoire etc. quelles sont-elles ces valeurs ? Celles d’aller assassiner les peuples comme la lecture de son histoire le montre si bien ?

De la bonne parole que l’on transportait sous les tuniques religieuses, on assiste aux structures dites mondiales et pour certaines structurellement invisibles, mais fonctionnellement, des instruments d’avilissement et d’humiliation des africains comme le TPI. Peut-on expliquer pourquoi tous les commanditaires des crimes en Irak et de l’assassinat de Saddam Hussein n’y sont pas traduits, par exemple.Les crimes en Palestine et les nombreux non respect des résolutions de l’état hébreux par exemple..
Des subterfuges comme la très fameuse  »Communauté Internationale » que personne ne peut définir à part ses seuls fondateurs..Mais dont le rôle est de préserver la bonne marche des intérêts idéologiques occidentaux.et protéger ses exactions à travers le monde.

En politique, la communauté des haines fait presque le fond des amitiés.
Alexis de Tocqueville

Les africains dans la grande majorité, n’ont pas une vision christique de la politique.Loin s’en faut. Et par conséquent sont pour cette même grande majorité, assez matures pour régler les problèmes liés à leurs dirigeants, si, une fois plus, ils ne sont pas empêchés par ceux là mêmes qui s’invitent à leurs débats internes. Ce déni de maturité des africains par les occidentaux qui est une astuce pour s’inviter et commettre des forfaits crapuleux sur les populations africaines participe de la même logique ; celle de piller, de détruire sous le sceau des principes d’humanisme. Si les Ivoiriens n’avaient plus besoin de Laurent Gbagbo ou les libyens de Kadhafi, ils les feraient partir sans quelconque intervention étrangère et encore moins française. Les haines coalisées de l’occident sur les personnes de Laurent Gbagbo et de Kadhafi ne répondent en rien aux aspirations des africains et ne sont pas encore un signe de l’honnêteté et de la véracité d’une civilisation qui est incapable de respect des principes et de partage, une civilisation incapable de cohabiter avec les autres. Une civilisation, poursuit René Guénon : »Une civilisation qui ne reconnaît aucun principe supérieur, qui n’est même fondée en réalité que sur une négation des principes, est par là même dépourvue de tout moyen d’entente avec les autres, car cette entente, pour être vraiment profonde et efficace ne peut s’établir que par en haut, c’est-à-dire précisément par ce qui manque à cette civilisation anormale et déviée  ». Comment peut-on être capable d’aller donner, d’offrir ce que l’on n’a pas ?

Chaque fois que les colonialistes nous invitent à une collaboration pour un progrès commun de nos deux peuples ils ont en arrière pensée d’arriver, avec le temps, à nous supplanter. Voilà pourquoi, tout ce qu’ils nous offrent n’est qu’un vaste mirage qui peut égarer un peuple entier, grâce à la complicité de quelques-uns.
Cheikh Anta Diop

Se servir des arguments fallacieux, surannés comme la protection des peuples pour semer la désolation et le chaos en côte d’Ivoire, en Libye ou ailleurs est une grosse injure que l’idéologie occidentale vient une fois de plus infliger aux africains avec comme toujours, quelques ‘théoriciens’ parmi ces derniers chez qui l’autoflagellation est devenue une nature plus qu’une habitude, pour expliquer à ceux qui s’insurgent non pas contre le fait que les populations africaines décrient, rappelons-le, les maux que connaissent toutes les sociétés humaines que l’on soit d’Afrique, d’Europe ou d’ailleurs avec leurs dirigeants ; mais une ingérence étrangère qui ne relève d’aucun autre principe que celui de la destruction et du refus de liberté aux peuples africains. Il aurait été maladroit mais surtout incomplet de conclure sans rappeler cette mise en garde que le vrai intellectuel africain, pas celui qui se contentait de l’autoflagellation, mais celui qui prenait des risques, les vrais, lançait contre cette poltronnerie et traitrise de certains africains tout en avertissant du comportement des Nicolas Sarkozy et ses coalisés contre l’Afrique, en d’autres termes sur l’idéologie occidentale.

Jean Jacques Dikongue
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Réponse aux prétendus sorciers du savoir absolu (I)

«Messieurs Achile Bembé et Célestin Monga, apprenez à vous taire parfois!»

Comme d’habitude, les censeurs, maîtres improvisés de la conscience collective et gestionnaires grandiloquents de l’intelligence de circonstance, ont trouvé une autre occasion rêvée, celle qu’offre si heureusement ou si malheureusement la grave crise qui divise la Côte d’Ivoire et hébète inutilement le continent, pour se porter au devant de la scène. Cette habitude de sortie en forme de leçon inaugurale et de pilule magique, ne date donc pas d’aujourd’hui. Nous ne les connaissons que trop bien, et en retour, ils n’ont que trop bien conscience, des ravages de leurs prétentions d’omniscience sur la formation de la conviction, de quelques esprits faibles (l’Afrique hélas en regorge à profusion). Il ya longtemps qu’il est établi, que le premier complexe du nègre est construit par le nègre lui-même, dans cette mauvaise projection de sa vérité qui tend à bâtir sa force, sur son éloignement de sa base première. Jadis les retours de métropole n’étaient-ils pas célébrés dans des fêtes grandioses qui gratifiaient de parfaits fainéants et d’insignifiants individus, de toutes les vertus des pouvoirs ? Ce qui était fait, dit, trouvé, constaté ou programmé localement comptait peu. Ce qui venait de l’au-delà des mers et des océans, portait la marque immédiate, automatique et incontestable de la raison, de la prééminence. Au nom de ces attitudes bêtes et déplorables, des fanfarons, des farfelus, des charlatans et des escrocs en très grand nombre, ont pris en otage les outils de valorisation et d’expression de nos repères culturels, sociaux et politiques durant plusieurs décennies.

C’est bien dommage pour nous, car il semble que la meilleure posture dans les calculs de positionnement personnels, soit toujours, explicitement ou implicitement, l’exil volontaire, l’exil prononcé et pratiqué selon des sentences arbitraires qui voudraient que le pays d’origine soit un enfer invivable. Pauvres cons d’Occidentaux qui se laissent ainsi abusés grossièrement, par tant de réfugiés politiques imaginaires, par tant de journalistes qui clament qu’ils sont oppressés à partir de montages enfantins. Toutes ces petites combines ont offert à quelques partis politiques vides d’idéologies et de militants, une fortune facile, consistant à délivrer à des voyous sans considération pour les tombes de leurs parents et grands parents, le certificat d’opposant traqué, puis le sauf conduit subséquent pour un visa. Dans le cas d’espèce, il nous revient avec certitude, que les génies se sont réveillés, tardivement comme souvent, pour annoncer la vérité sur le cas d’un troublant brasier, dire l’équivalent d’une messe pontificale en quelque sorte. Sauf que à la différence du maître de la souveraine église catholique romaine, lequel n’utilise jamais que la place Saint Pierre pour une aussi forte séance de communion et d’éducation avec ses fidèles, nos chefs ne choisissent ni Dakar, ni Abidjan, ni Lagos, ni Tripoli, ils sont tapis chez autrui, à Londres, Paris, New York ou Montréal.

Parlons donc de cette crise de Côte d’Ivoire
Nos grands et intouchables manitous, racontent une histoire à dormir debout, juste pour aboutir à trancher en faveur de personne, à contenter tout le monde, à plaire à toutes les parties. Ils ont tellement le souci de se ménager une place dans toutes les gauches et dans toutes les droites, qu’ils ne peuvent présenter l’Afrique et les Africains autrement, que comme des monstres hors de toute logique cartésienne, sans principes, sans dignité vraiment. Tout serait possible chez nous, des diables à table avec des Saints, des perdants toujours glorifiés et adulés au nom d’une familiarité ancestrale et bien unique. D’un pouvoir résultant de majorités dans les urnes, ils n’en n’auraient qu’aversion, car après tout, la famille compte ici. Ils aboutissent à nous dire, que le vainqueur des urnes ne compte pas, et qu’on peut se passer du premier, pour arranger autrement. Voilà l’image parfaite d’un monde sans principes ni cohérence. Ils sont allés étudier et se former en Occident, mais n’en n’ont rien tiré, gardant leurs traditions de méprise du mérite et de la compétence, au nom de fraternités obscurantistes. Ouattara a gagné, mais on peut faire autrement. Voilà ce que recommandent, malicieusement, messieurs Bembé et Monga, en s’insurgeant contre ce qu’ils appellent les majorités. C’est grave. Mais alors, la curiosité, l’insensé, la surprise sublime, c’est de découvrir chez ces grands professeurs tous au sommet de leur art, l’incapacité ou le refus de structurer une démarche de dénonciation. Non, nous ne convoquons pas ici un exercice de notation anticipé. Nous ne croyons pas non plus, que le travail du magistrat, relève d’une science si compliquée. Le juge se livre simplement à un exercice de logique démonstrative et factuelle qui veut qu’avant d’arrêter sa conviction, il ait préalablement présenté les faits et établi le rôle et la responsabilité de chaque acteur. C’est après tout, une démarche qui procède de la plus banale des déontologies dans la didactique. S’en écarter dans le cadre d’un récit circonstancié, est malhonnête, à moins qu’il ne s’agisse d’incompétence avérée. Non, pas ceux-là, car ils sont trop bien rodés et calés, pour échouer à une épreuve de cas pratique.

A – Les faits que vous ne voulez pas étaler
Les lendemains des obsèques du premier président de Côte d’Ivoire, avait donné lieu à quelques remous de succession vite maîtrisés et oubliés. Mais lorsque Bédié Konan s’installe au pouvoir, son premier voire son unique souci ne sera pas de poursuivre l’ uvre de son illustre prédécesseur. Pour toux ceux qui ont connu, pratiqué et vécu le pays à l’emblème de l’éléphant à cette époque, une seule chose préoccupait le président : contenir, écarter, éloigner et au besoin anéantir Alassane Dramane Ouattara. Si Le Vieux avait fait preuve d’habileté et su maintenir un relatif climat de confiance entre les différentes communautés ethnoculturelles du pays, usant de la politique d’ouverture et de modernisation tout azimut pour éclipser la différence nord-sud, Bédié va se montrer immédiatement d’une insoutenable maladresse. De façon ouverte, le président va créer tout un mouvement culturel réactionnaire construit autour de quelques grands intellectuels, pour faire de la notion de l’ivoirité, le principal centre d’intérêt politique interne. Bien évidement personne n’est dupe, car tout le monde, à l’intérieur et à l’extérieur, comprends qu’il s’agit de bloquer ADO par tous les moyens. Voilà comment très vite, tout le nord du pays se sent indexé, provoqué et exposé à toutes les exclusions et à moult humiliations. Au sein même de la présidence, une équipe de hauts cadres, juristes et politologues, est chargée de maintenir la flamme, de conduire la guerre froide. Au moins cinq quotidiens sont crées pour les besoins de la cause. Il importe de rappeler, afin que nul ne se trompe, que la notion d’ivoirité n’est pas l’invention de Bédié, mais de Gbagbo. En effet c’est lorsque Houphouët choisi Ouattara comme premier ministre, que le chef de l’opposition qui est alors le professeur d’histoire Laurent Gbagbo, émet des doutes sur son ivoirité, et installe cette sottise dans l’esprit des ivoiriens. Sous Bédié donc, l’exclusion et la marginalisation du nord s’accélère et prend plusieurs formes. Dans tous les secteurs et dans tous les actes de la vie publique, les ressortissants du nord du pays sont victimes de perturbations et de brimades préméditées. Les frustrations s’accumulent avec une volonté ouverte de créer des vexations, de la provocation. Dans l’armée, les officiers du nord sont épiés, affectés à des postes moins prestigieux, surveillés méticuleusement. Le général Palenfo, le plus haut gradé du nord, est l’objet de moult intrigues, accusations diverses y compris celle de préparer un coup d’Etat. Les jeunes du nord rencontrent les pires difficultés à décrocher une bourse. En réalité, ce sont tous les musulmans du pays, qu’ils soient nationaux ou étrangers, qui subissent des brimades au quotidien. L’air est pollué à Abidjan et la plupart des notes diplomatiques signalent la dégradation de la situation, avec une accélération du tribalisme.

C’est dans ce contexte qu’intervient le coup d’Etat de Décembre 1999 n’est une surprise que pour ceux qui percevait le pays de l’extérieur. Il est fondamental de signaler que je séjourne en Côte d’Ivoire en juin et juillet 1999. A mon retour au Cameroun, je commets un article au titre sans équivoque : « Côte d’Ivoire, la deuxième mort de Houphouet Boigny ». Je conclu mon analyse en prédisant que le pays explosera avant le début de la nouvelle année. La suite des événements m donnera raison, puisque le coup d’Etat se produit en décembre 1999. Mais qui fait le coup d’Etat ? C’est l’ uvre de jeunes officiers du nord mécontents de la marginalisation dont ils sont victimes. Ces enfants étaient pour la plupart en totale disgrâce, dés uvrés pour certains car abandonnés sans affectation. Intelligents, ils vont chercher un des plus prestigieux officiers de l’armée qui coulait une retraite douce, pour prendre les rennes du pays. Il s’agit du Général Robert Guei. A ce supérieur, un seul objectif majeur est assigné : rétablir la confiance dans le pays en mettant fin à la bêtise de l’ivoirité, source de tous les problèmes et des toutes les ranc urs. Il est clair alors que la principale tâche sera de refaire une constitution propre écartant toute notion subjective. Le Général se présente lui-même comme un missionnaire venu balayer la maison. Pourtant, les choses ne seront pas si simples. En quelques mois, des pressions s’accumulent, principalement en provenance d’une alliance secrète entre les ténors du PDCI de Bédié et du FPI de Laurent Gbagbo. Alors que les élections sont en vue et que tout le monde s’attend à voir la notion d’ivoirité être balancée dans la poubelle infâme de l’histoire, la constitution est promulguée avec le célèbre article 34 qui la maintien dans une rédaction sans équivoque qui veut tout simplement signifier la mort politique de Alassane Dramane Outtara. Il était clair, que tous savaient, que personne ne battrait l’ancien Directeur Général adjoint du FMI, ancien Gouverneur de la BCEAO et ancien premier ministre, dans une élection libre, transparente et démocratique. Le marché passé entre les comploteurs ethniques, Guéi qui a trahit les jeunes officiers, Gbagbo et Bédié, va très vite prendre des plombs dans les ailes. L’élection présidentielle va en conséquence se solder par une curieuse cacophonie dans lequel le peuple ivoirien ne sera en réalité qu’un objet manipulé, pris au centre des intrigues et des mésententes de truands. Gbagbo est ainsi porté au pouvoir dans des conditions plus que troubles dont certains détails demeurent encore du domaine du secret bien gardé.

A suivre: Le phénomène Gbagbo ou le boulanger impitoyable et roublard

Shanda Tonme

Manifeste pour la Côte d’Ivoire

Par Lydie Seuleu

Manifeste pour la Côte d’Ivoire pour le respect du droit international, le respect de la souveraineté de la cote d’ivoire, de la constitution et des institutions ivoiriennes et pour une sortie de crise pacifique, honorable et équitable

Nous, intellectuels africains «non-alignés» et «non aliénés», ou «vrais amis» de l’Afrique Mère de l’Humanité et de la Civilisation, soussignés, tenons à interpeller la Communauté Internationale, en particulier les gouvernements de la France, des Etats-Unis, le Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO, l’UEMOA, au sujet de la crise post électorale ivoirienne actuelle. Au nom des exigences de la rigueur et de l’honnêteté intellectuelle, de la justice et du droit, de la démocratie et de la paix, de la dignité de l’Afrique et des Africains, dont nous tenons à être des défenseurs, contrairement à beaucoup d’acteurs de cette crise préoccupés par des intérêts géopolitiques, des complexes de domination inavouables, et de préjugés anthropologiques, nous leur disons:

1) Nous ne trouvons «aucune base juridique recevable» à aucune des prises de position, de décisions, des sanctions et des menaces de la «Communauté Internationale» autoproclamée depuis le début de cette crise et nous les mettons au défi d’exposer une justification juridique qui ne soit pas une offense au droit international et une atteinte à la dignité de l’Afrique. Nous estimons notamment qu’aucun texte juridique ne fonde la «Communauté Internationale» à considérer les « résultats provisoires » proclamés par la «Commission Electorale Indépendante» ivoirienne comme les «résultats définitifs», à proclamer ces résultats définitifs» à la place de la Cour Constitutionnelle ivoirienne, à considérer un des candidats comme «le président élu» ou «le président légitime», à lui conférer des droits et des pouvoirs sur le plan international. Nous affirmons que conformément au droit, seules la Constitution et la Cour Constitutionnelle ivoiriennes sont habilitées à exercer ou conférer de tels droits et pouvoirs.

2) Nous estimons que ce «déni du droit» et cet «abus de pouvoir» de la «Communauté Internationale» au nom de l’arbitraire et de «la raison du plus fort» ouvrent la porte à des dérives plus graves créant une «injustice internationale» et un «désordre international», mettant en danger l’équilibre et l’avenir de la paix dans le concert des nations, créant des précédents dangereux à des actes autoritaires et impérialistes des futures «hyper puissances mondiales» dont risque d’être victimes un jour les puissances mondiales actuelles usant de cet «abus du pouvoir». C’est la raison principale de notre présent «combat de la raison contre la raison du plus fort».

3) Compte tenu de la structure «partisane» et de «coalition» contre le pouvoir sortant de la Commission Electorale «prétendument» Indépendante, comportant 6 représentants de la rébellion armée et 12 représentants de la coalition politique contre le pouvoir sortant contre 2 seulement pour ce pouvoir sur un total de 20 représentants de partis politiques et groupes armés, sans compter les 11 représentants des corps constitués, le «dogme de l’infaillibilité» de cette commission dans sa proclamation non consensuelle comme le prévoit le code électoral des «résultats provisoires» et non «définitifs» dans les locaux du quartier général de campagne d’un des candidats, en violation des règles établies, et sur lequel s’appuie la «Communauté Internationale», nous paraît plus que suspect et témoigner d’une «anesthésie partielle et sélective» de l’esprit critique que la même communauté prétend appliquer avec toute sa rigueur à la Cour Constitutionnelle ivoirienne.

4) Compte tenu des graves accusations de complicité de fraudes massives portées contre l’ONU par son représentant spécial adjoint en Afghanistan, Monsieur Peter Galbraith, en octobre 2009 suite au premier tour le 20 août 2009 de la dernière élection présidentielle afghane, compte tenu du refus de désarmement et de cantonnement des rebelles ivoiriens par les forces de l’ONU en Côte d’Ivoire contrairement aux engagements formels de l’ONU de soutien à l’Accord de Ouagadougou de 2007, et compte tenu de la protection assurée par ces forces à l’un des candidats du second tour de la dernière élection présidentielle ivoirienne, bien avant la proclamation des résultats provisoires de ce second tour par la Commission Electorale Indépendante, nous estimons honnêtement que la «certification» de ces résultats provisoires par l’ONU ne saurait bénéficier du «dogme de l’infaillibilité», pas plus en Côte d’Ivoire qu’en Afghanistan.

5) Compte tenu de ce «parjure» de l’ONU concernant le désarmement et le cantonnement des rebelles ivoiriens, compte tenu de «l’injure à la démocratie» que constitue l’organisation de l’élection présidentielle supposée «libre et transparente», sous la menace des armes des rebelles ivoiriens sur 63 % du territoire ivoirien, et sur la pression de l’ONU, nous estimons que l’ONU porte la plus lourde responsabilité dans la crise ivoirienne actuelle et qu’il est indécent que l’ONU « verse de l’huile sur le feu » de la crise ivoirienne par des décisions partisanes et sans aucun fondement juridique recevable. De plus, pourquoi l’ONU n’avait-elle pas poussé les autorités légales afghanes, comme les autorités ivoiriennes, à étendre l’organisation de la dernière élection présidentielle afghane dans la majeure partie du territoire afghan sous le contrôle et la menace des rebelles armées «talibans»? Si par l’absurde elle l’avait fait comme en Côte d’Ivoire, que penserait l’opinion publique internationale de l’ONU si l’ONU avait exigé ensuite de la Cour Constitutionnelle afghane et les autres autorités légales afghanes d’accepter les résultats «entachés de fraudes massives» émanant de ces zones électorales sous le contrôle et la menaces de rebelles armées, après avoir exigé de son représentant spécial en Afghanistan de «certifier» ces résultats «frauduleux» comme en Côte d’Ivoire?

6) Le respect des règles du jeu de football interdit à quiconque, même aux plus grandes puissances mondiales, de remettre en cause le verdict d’un penalty sifflé dans un match par l’arbitre, quel que soit le bien fondé des critiques qu’un tel verdict peut susciter. Le respect des lois de la constitution américaine a interdit à quiconque, même au malheureux candidat Al Gore, à son parti, et à toute nation étrangère aux Etats Unis, fût-elle une des plus grandes puissances du monde après les Etats Unis, de remettre en cause la décision de la Cour suprême des Etats Unis du 12 décembre 2000 en faveur de candidat George W. Bush à la suite des accusations de fraudes électorales dans l’Etat de Floride dont le gouverneur n’était autre que le frère de ce dernier candidat. De même, le respect des lois de la constitution ivoirienne interdit à quiconque, même au malheureux candidat Alassane Ouattara, à sa coalition ivoirienne et internationale, et à toute nation ou institution étrangère à la Côte d’Ivoire, fut-elle la plus grande puissance mondiale actuelle comme les Etat Unis, l’ancienne puissance colonisatrice de la Côte d’Ivoire comme la France, la plus puissante institution mondiale comme le Conseil de Sécurité de l’ONU, ou une des institutions africaines «instrumentalisées» comme l’Union Africaine, la CEDEAO, la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’UEMOA, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, sous le contrôle total de la France propriétaire du franc CFA, de remettre en cause la décision en date du 3 décembre 2010 de la Cour Constitutionnelle Ivoirienne seule habilitée par la Constitution ivoirienne à proclamer les «résultats définitifs» et sans appel d’une élection en Côte d’Ivoire.

7) Dans le règlement des crises politiques en Afrique comme à Madagascar, en Guinée et au Niger, l’Union Africaine a toujours brandi comme règle inviolable la conformité à la constitution nationale, ce que le Président Laurent Gbagbo a parfaitement respecté tout le long de la dernière élection présidentielle ivoirienne, conformément aux recommandations formulées à Accra le 11 juillet 2009 par le Président Obama en faveur de la démocratie en Afrique: «L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, il a besoin d’institutions fortes». Le changement brusque et brutal de cette règle du jeu de la part de l’Union Africaine et de la CEDAO ne s’explique que par des pressions et des manipulations par les nations et des institutions étrangères à l’Afrique qui n’honorent ni ces deux institutions africaines, ni l’Afrique elle-même, d’autant plus que dans leurs nouveaux rôles, plusieurs chefs d’Etats africains ou chefs d’institutions africaines jouent le triste rôle de «bourreaux de leurs propres frères noirs» sur ordre de «commanditaires blancs ou jaunes».

8) A tous ces nouveaux «va-t-en-guerre» contre leurs frères africains sur ordre des nouveaux «commanditaires négriers» européens, américains et asiatiques, nous demandons: Qu’avez-vous fait quand la répression barbare des protestations contre les fraudes électorales massives au Togo en avril 2005 a fait au moins 500 morts, selon le rapport commandité par le Conseil de Sécurité de l’ONU, soit plus de victimes que les massacres de Soweto du 16 juin 1976, et plus de 3000 morts selon l’ancien ministre togolais de l’intérieur jusqu’à quelques jours du bain de sang au prix duquel la dictature togolaise est devenue héréditaire? Vous êtes-vous préoccupés jusqu’à ce jour des suites données par le Conseil de Sécurité de l’ONU à cette barbarie post électorale incomparablement plus meurtrière et plus inquiétante pour la démocratie en Afrique que la crise post électorale actuelle en Côte d’Ivoire? Le sang des victimes de cette dernière crise a-t-elle plus de valeur que celui des milliers de morts de la guerre civile ivoirienne dont la Communauté Internationale donne l’impression de protéger et de promouvoir de manière ostentatoire les commanditaires et les exécutants de basse besogne?

9) A tous les responsables de «la Communauté Internationale» qui actuellement «versent de l’huile sur le feu» de la crise ivoirienne au risque de revoir les flammes de la guerre civile embraser tout le pays, nous tenons à affirmer au nom de la raison, du droit, de la justice et de la paix, et du «combat de la raison contre la raison du plus fort», que toutes leurs initiatives dans la crise ivoirienne jusqu’à ce jour sont contraires aux principes sacrés du respect du droit international, et surtout du respect de la souveraineté de la Côte d’Ivoire et de l’autorité de la constitution et des institutions ivoiriennes. Plus particulièrement, à l’ancienne puissance colonisatrice de la Côte d’Ivoire, qu’il nous soit permis de rappeler le «devoir de réserve et de non ingérence» dont son propre Président a énoncé «le principe sacré» dans sa conférence de Presse à Paris le 24 janvier 2011 à l’occasion du début de la présidence française du G8 et du G20 en déclarant: «On ne peut pas parler d’un pays avec la même liberté quand il y a 50, 60, 70 ans, moins parfois, ce pays ressentait la colonisation française comme une souffrance. Je revendique une certaine réserve. Je ne veux pas que la France soit assimilée à un pays qui a gardé des réflexes coloniaux.Plus nous voudrions faire de l’ingérence et moins nous serons influents. La puissance coloniale est toujours illégitime à prononcer un jugement sur les affaires intérieures d’une ancienne colonie». Par cette déclaration publique, le président Français démontre brillamment que la France, les Etats-Unis et tous les pays qui s’autoproclament comme «la Communauté Internationale» «sont dans l’illégitimité» lorsque, comme ce président l’a «réitère» dans la même conférence de presse, ils accordent le soutien « aveugle et autiste » de cette «Communauté Internationale» au «seul gouvernement légitime de la Côte d’Ivoire, celui de Alassane Ouattara», dont le «dogme de la légitimité», pour les ivoiriens sous la menace des armes des rebelles «talibans ivoiriens» depuis huit ans, est plus que suspect et résonne plutôt comme «un blasphème de la démocratie».

10) La politique, c’est l’art de la négociation et du consensus, et non l’art de la guerre ou de la confrontation violente. Gouverner une nation suppose, non pas un consensus international suffisant, mais un consensus national suffisant. C’est pourquoi nous affirmons à la face du monde, notamment des «plus puissants de ce monde», des protagonistes majeurs de cette crise, de tous les ivoiriens, et de tous les Africains, que par amour de la Côte d’Ivoire et de sa souveraineté, une solution à la crise post électorale actuelle en Cote d’Ivoire ne peut pas être militaire, mais doit être politique et qu’elle suppose une «négociation directe» entre les deux protagonistes majeurs, pour s’accorder sur une telle solution, à faire entériner ensuite par l’Union Africaine et par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Nous suggérons également que, la source principale de la crise post électorale actuelle étant selon nous le non respect par l’ONU de la clause de l’Accord de Ouagadougou de 2007 lui imposant la responsabilité de veiller au désarmement et au cantonnement des rebelles au plus tard deux mois avant le début de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, cette solution de sortie de crise puisse inclure entre autres que le Conseil de Sécurité de l’ONU s’engage de nouveau à honorer son engagement dans les meilleurs délais, plus précisément à désarmer et à dissoudre les «forces armées illégales» ivoiriennes, pour ouvrir la voie dans les meilleurs délais à une «élection présidentielle anticipée», «réellement libre et transparente», sans tricherie ni en amont ni en aval du processus électoral, et qui ne soit plus «une insulte à la démocratie» comme la dernière élection controversée. Etant donnés les soupçons d’impartialité qui pèsent sur les forces de l’ONU en Côte d’Ivoire, il est recommandable que ces opérations de désarmement et de dissolution puissent être effectuées sous le contrôle d’experts militaires africains mandatés par l’Union Africaine et ressortissants de pays africains non suspects de compromission avec le Conseil de Sécurité de l’ONU ou les puissances étrangères à l’Afrique non respectueuses de la souveraineté ivoirienne. Cette «élection présidentielle anticipée», ne serait pas un «troisième tour» de la dernière, mais un nouveau processus électoral «exceptionnel» que le Président Laurent Gbagbo pourrait librement décider de convoquer, par souci de la paix, du consensus et de la prospérité dans toute la Côte d’Ivoire, conformément aux pouvoirs que lui ont conférés à la faveur de la dernière élection, le peuple, la Constitution et la Cour Constitutionnelle ivoiriennes. La solution d’une telle sortie de crise pacifique, équitable et honorable pour tous les principaux protagonistes, et surtout respectueuse de la souveraineté ivoirienne et de l’autorité de la constitution et des institutions ivoiriennes, ainsi que de la dignité de l’Afrique, est donc entre les mains du Président Laurent Gbagbo et du Premier Ministre Alassane Ouattara. Telles sont nos critiques décapantes de « combattants de la justice contre l’injustice, du droit contre l’arbitraire, de la raison contre la raison du plus fort » et nos propositions concrètes «d’artisans de la Paix».

Premiers signataires
1) Professeur Molefi ASANTE, USA
2) Professeur Ama Mazama, USA-FRANCE
3) Professeur Martial Frindhetie, USA-COTE D’IVOIRE
4) Professeur Fanbo GNIVIH, FRANCE-TOGO
5) Professeur Koffi ABALO, COTE D’IVOIRE-TOGO
6) Docteur Nda Nguessan KOUADIO, TOGO-COTE D’IVOIRE
7) Docteur Guy ALOVOR, FRANCE-TOGO
8) Docteur Abdou MOUSSA, FRANCE-CENTRAFRIQUE
9) Jean-Paul FOUGAIN, Ingénieur, FRANCE-CAMEROUN
10) Honorine GANHOULE, Auditrice, FRANCE-COTE D’IVOIRE


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Non à toute intervention militaire en Côte d’Ivoire!

Par un collectif d’intellectuels et de citoyens engagés d’Afrique, d’occident et du monde

Refusons les violences à venir, donnons toute sa place à la paix. Profondément convaincus qu’une intervention militaire en Côte d’ivoire serait de nature à aggraver une situation qui est suffisamment tragique, et plongera à coup sur le pays et la sous- région dans la tourmente, les signataires de la présente lettre ouverte en appellent aux opinions publiques de toutes les nations et aux gouvernements de tous les pays épris de démocratie, de paix et de liberté, afin d’enrayer la menace de guerre qui plane sur ce pays. Dans le cas hypothétique ou en dépit du bon sens et après une dizaine d’années de crise armée et de partition, la menace d’intervention armée serait mise a exécution – peu importe par une force impérialiste étrangère classique ou par une coalition africaine – celle-ci ne serait guère que le premier acte d’un enchaînement de violences, de carnages et de massacres appelés à bouleverser l’Afrique de l’ouest toute entière. c’est la raison pour laquelle nous, intellectuels africains et occidentaux, sommes fondés de dire « non ! » à toutes les logiques médiatiques, militaires et politiques qui conduiront à coup sur une nouvelle fois à un désastre en Afrique.

Cinquante ans après les indépendances, faut- il ajouter un nouveau corps expéditionnaire aux 1000 hommes de la force licorne française, et aux 9000 de l’onuci ? On n’ose imaginer une intervention française directe, comme en 2004, qui mettrait en danger les 15000 ressortissants français de Côte d’ivoire : les gouvernants actuels, à paris, en seront tenus personnellement responsables ! A-t-on besoin de « nouveaux tirailleurs » ouest africains, quant on sait que la plupart de ces pays sont- comme les instances internationales- qu’il s’agisse de l’ONU ou des organisations africaines – perméables aux manipulations de Paris, de Washington ou de quelque puissance extérieure ? Quand les désastreuses interventions de l’ecomog, bras armé de la cedeao, se sont traduites au Liberia et en Sierra Leone par des massacres de civils et des pillages en tout genre, sans parler de l’expérience tragique des casques bleus de l’ONU au Congo de Patrice Lumumba en 1960 ? On en connait hélas la suite ! L’histoire de l’Afrique de l’ouest et de la Côte d’ivoire montre qu’une telle intervention à Abidjan se traduirait par une résistance civile et des actions sanglantes devant une armée d’occupation ; puis certainement des massacres urbains entre ivoiriens et étrangers, qui gagnerait l’ensemble du territoire dans des combats fratricides: l’horreur du Rwanda devrait elle recommencer sous nos yeux par l’irresponsabilité illimitée des marchands de canons et des impérialismes d’un autre âge ? Pour nous, c’est clair : ni l’intervention militaire ni la guerre civile et les bains de sang prévisibles ne constituent des fatalités en Côte d’ivoire ou ailleurs. Une autre issue est possible, en effet, pour les démocrates qui mesurent de manière lucide et responsable les enjeux de principes de liberté, de démocratie et d’éthique dont se charge la crise ivoirienne, et les rares intellectuels qui n’ont pas peur de prendre leurs responsabilités vis-à-vis de leur propre conscience d’abord, ensuite vis-à-vis des autres. il est donc question, ici et maintenant, d’aller à contre- courant du lynchage médiatique de la Côte d ‘Ivoire et des appels au meurtre des va-t-en guerres et des boutefeux, et s’engager résolument pour la paix et non pour la guerre ! Des lors, aucune initiative ne devrait être négligée ni dénigrée, encore moins suspectée. C’est la raison pour laquelle nous appuyons inconditionnellement tous les pas pratiqués en direction du dialogue et de l’apaisement en Côte d’ivoire. depuis les propositions et les formules des médiateurs extérieurs pour des négociations directes et/ou indirectes entre les principaux protagonistes, jusqu’aux interventions des artistes et des écrivains, des poètes et des musiciens, des églises et mouvements religieux ; des autorités traditionnelles et coutumières, des organisations des droits de l’homme et de la société civile, etc., sans oublier les actions des parlementaires et sénateurs, des syndicalistes et des associations civiles et professionnelles des villes et des campagnes, de l’industrie et du commerce, des cadres, de professeurs d’université, des avocats et professions libérales, pour ne citer que ceux-là. Toutes ces formes de pacification doivent être essayées et encouragées ! Intellectuels et artistes, hommes de culture et de science d’Afrique, d’occident et du monde, mobilisons-nous pour inventer une solution pacifique a la crise postélectorale en Côte d’ivoire, refusons les prétextes aux ingérences et interventions extérieures !

Premiers signataires:
Michel Galy (politologue, Paris), Calixte beyala (écrivain, paris), prof. j. l. Bianco, président, australian academy of the humanities, the university of melbourne, australie ; med hondo, cineaste, nouakchott ; jean ziegler (sociologue, suisse), theophile kouamouo (journaliste, abidjan), prof. malick ndiaye, (sociologue, universite cheikh anta diop de dakar) ; denis pryen (editeur, directeur general l’harmattan, paris), albert bourgi (professeur de droit, paris), tiendrebeogo norbert michel (depute, burkina faso), guy labertit(ancien delegue afrique du ps, vitry), ,liliane bridji(journaliste, abidjan), francoise caujolle (philosophe, toulouse), christian m. zohocon ( president des « amis de presence africaine », grenoble), didier magnin (grenoble) ,amath dansokho, journaliste, dakar ; professeur abeje berhanu (university of addis-ababa, ethiopie );dominique bangoura( politologue, sorbonne ); paris ; me hamza patricia (avocate, abidjan) ; paulin djite ( chevalier dans l’ordre des palmes academiques, sydney, australie) ; prof laure clemence capo-chichi( universite d’abomey-calavi, cotonou ); dr. samuel hakizimana( rwanda ); charles s. akibode( historien, praia, cap-vert) ; prof esse amouzou (togo) ; yves lodonou( journaliste, togo) ; prof benoit awaza mbambi kungua( cameroun ); me sylvain d. tapi (avocat, bruxelles) ; m. milandou gerard (president ufr, congo brazzaville ); jean-pierre kesande (aipe lumumba, r d congo) ; françois manga-akoa, (analyste politique, responsable du secteur afrique aux editions l’harmattan, paris), me zokou seri (avocat, bruxelles), prof. djiby diakhate, sociologue, dakar, victor achy, directeur d’abidjan-sur-seine, paris, dr claude koudou, ecrivain et enseignant, directeur de la collection afrique liberte aux editions l’harmattan,(cote d’ivoire).

Crise Ivoirienne: Des soupçons d’abandon pèsent sur les Nations Unies

Certains des agents de cette organisation présents en Côte d’Ivoire seraient en train de préparer leur départ

Le Conseil de sécurité: Enfin unanime sur le soutien à Ouattara
La nouvelle n’a pas été clairement exprimée mais selon des sources médiatiques présentes en Côte d’Ivoire, l’ONU serait en train de préparer son départ du pays qui traverse une crise institutionnelle profonde. Ce retrait concerne tout d’abord le personnel non essentiel de l’organisation. Pour le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’ivoire, qui a voulu faire un commentaire sur le sujet, il est question d’évacuer temporairement des civils non essentiels. Nous allons évacuer de manière temporaire 400 personnes sur un effectif de plus de 10 000 personnes que comporte l’ONUCI. Ceci veut dire que 95% du personnel restera en place, a indiqué Young-Jin au cours d’une conférence au siège de l’institution. Comme autre disposition que nous avons prise, nous avons décidé que les travailleurs nationaux recevraient trois mois de salaire en avance, a-t-il ajouté, rassurant par ailleurs les ivoiriens sur la présence de l’ONUCI en Côte d’Ivoire pour continuer sa mission de maintien de la paix. De nombreux observateurs semblent pourtant y voir le spectre d’un autre départ des nations unies dans un contexte de crise traversée par un pays africain. A cette organisation, de nombreux analystes reprochent la radicalisation de ses positions. Ce mercredi, les 15 pays à l’unanimité du conseil de sécurité des nations unies ont annoncé apporter leur soutien à Alassane Ouattara en tant que président élu de la Côte d’Ivoire. Le président Laurent Gbagbo est désormais dans un étau. La Russie qui menaçait d’apposer son véto sur toute prise de sanction pendant 4 jours, semble désormais s’aligner avec les autres.

La question de la légitimité de l’annonce des résultats: Toujours sans réponse
En substance, Le Conseil déclare que les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possibles tous efforts de renverser la volonté du peuple. Il ajoute aussi, que les parties doivent respecter les résultats officiels du scrutin du 28 novembre par lesquesl Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur. Désormais l’ONU a les mains libres pour porter des sanctions contre Laurent Gbagbo, le président désigné par le conseil constitutionnel. Les membres du Conseil de sécurité réitèrent que celui-ci est prêt à imposer des mesures ciblées contre les personnes qui essayent de menacer le processus de paix ou de faire obstruction au travail de la mission de l’ONU dans le pays, peut-on lire dans la résolution. Ce texte du Conseil de sécurité s’ajoute au soutien à Alassane Ouattara de l’Union africaine, de l’Organisation la CEDEAO, des Etats-Unis et de son président Barak Obama, de l’Union européenne et du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon. Cette position des nations unies si elle a le mérite de conforter Alassane Ouattara et ses partisans, fait peser un gros risque d’escalade de violence dans le pays. Aujourd’hui encore une question reste sans réponse, celle de savoir qui a décidé de changer les règles de proclamation des résultats définitifs des élections en Côte d’Ivoire. C’est le conseil constitutionnel qui envoie les deux candidats au deuxième tour, une compétence qui semble ne plus lui être reconnue. Tout le monde semble vouloir le départ immédiat de Monsieur Gbagbo, au point d’ériger une réelle ingérence politique en règle. Les éléments qui ont permis à la Russie de rallier la position de l’ensemble du Conseil de sécurité des nations unies restent inconnus. Si Laurent Gbagbo continue de se radicaliser, la Côte d’Ivoire pourrait connaitre un cycle de violence sans précédent.

Bannière de l’ONU, l’organisation très présente en Côte d’Ivoire depuis la crise politique qui frappe le pays
http://www.museum.agropolis.fr)/n

Présidentielle en Côte d’Ivoire : 14 candidats en lice dont une femme

Jacqueline Oble est parmi les 14 retenus par le Conseil Constitutionnel

Le scrutin présidentiel prévu au départ pour le 29 novembre, a été repoussé et aucune date n’a encore été choisie depuis. Cependant, les ivoiriens se disent satisfaits à cause de certaines particularités. Par exemple, l’éligibilité du candidat du rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara (ADO); En plus de celle de l’humoriste Adama Dahico, qui est d’origine malienne.

C’est une première qui montre que les considérations de types ethniques commencent à bouger. La xénophobie qui est l’un des principaux facteurs de la guerre civile ivoirienne est désormais loin derrière. Enfin, espérons-le. L’ancien président Henry Konan Bédié, avait lui aussi été recalé lors du dernier scrutin de 2000 qui a amené Laurent Gbagbo à la tête du pays. Et pour cause, il avait passé sa visite médicale obligatoire en France au lieu de la côte d’Ivoire comme l’exige la loi.

C’est bien la première fois que le président RDR pourra mener une campagne comme il faut, et être certain que ses partisans iront voter pour lui avec ses bulletins dans les bureaux de votes. Un rêve devenu réalité pour eux. Il est évident que la prochaine élection sera vraiment pimentée à la sauce ivoirienne. Parce que, Gbagbo, Bédié et ADO, feront chacun de leur côté, l’impossible pour conquérir et/ou reconquérir le fauteuil présidentiel.

Une femme à la tête du pays?
Pour la première fois, dans l’histoire de la vie politique ivoirienne, une femme est en lice pour la présidentielle. Jacqueline Oblé est seule face aux 13 « loups. » Elle devra s’armer de beaucoup de courage et d’abnégation pour contrer tous les pièges sur son chemin. En effet, il est clair que les hommes ne se laisseront pas marcher sur les pieds. Néanmoins, Mme Oble, peut se réjouir car elle vient de signer son nom dans les pages de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Les dés sont jetés. La bataille s’annonce palpitante avec 14 candidats pour un seul fauteuil. Espérons que cette fois soit la bonne et amène le pays d’Houphouët Boigny à retrouver sa stabilité d’antan.

Jacqueline Oble, seule femme candidate à la présidentielle de Côte d’Ivoire
www.onuci.org)/n