Des diplomates donnent de leur sang pour les soldats engagés au front

Une opération de collecte a eu lieu mardi à l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé

Michael Hoza, ambassadeur des Etats-Unis et deux de ses homologues, Brian Olley, de la Grande-Bretagne, et Kunio Okamura, du Japon, se sont retrouvés mardi, 23 juin 2015, à l’Avenue Rosa Parks de Yaoundé, siège de la mission diplomatique américaine.

Au milieu d’autres employés des missions diplomatiques accréditées à Yaoundé, ils se sont fait prélever volontairement 450 millilitres de sang au profit des forces armées engagées dans la guerre contre la secte Boko Haram.

«Jusqu’à présent, la science n’a pas encore trouvé de médicaments qui puissent permettre de transporter l’oxygène d’un point à un autre de l’organisme. D’où l’importance du sang dans un conflit parce qu’il permet non seulement de redonner la vie, mais aussi d’apporter l’espoir à celui ou à celle qui a été blessé au combat», a souligné le Dr Célestin Ayangma, responsable du laboratoire de l’hôpital militaire de Yaoundé.

Depuis le déploiement des troupes africaines puis onusiennes en République centrafricaine et la riposte des armées camerounaises et tchadiennes contre la secte islamiste Boko Haram, l’hôpital militaire de Yaoundé a été très sollicité. «Il est le réceptacle de tous les blessés multi fracturés, brûlés, ou carbonisés, qui viennent de différents fronts contre Boko Haram et le maintien de la paix en Centrafrique. On sait que des soldats meurent le plus souvent d’anémie ou d’arrêt cardio-circulatoire sur anémie parce qu’ils ont perdu beaucoup de sang», a expliqué le Dr. Abeng Mbozo’o, médecin-chef de cet hôpital.

En termes de besoins, ce sont donc plus de 100 poches de sang qui ont été données pour les soins des militaires burundais, centrafricains, camerounais et tchadiens. Dans un contexte où l’on pratique uniquement des dons de sang par remplacements familiaux, il est inconcevable de demander à un soldat engagé au front d’amener un parent pour recevoir une transfusion sanguine.

Pour près de 1500 blessés reçus, «s’il n’y avait pas eu une banque de sang à l’hôpital militaire, nous n’aurions pas enregistré seulement trois décédés. Et aucun de ces blessés n’a été évacué dans une autre formation hospitalière», a confessé le Dr Abeng Mbozo’o. En référence à cette opération « don de sang », il a émis le v u de voir des campagnes de ce genre se multiplier «pour avoir des réserves puisqu’on ne sait pas quand l’ennemi frappera».


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Le MRC lance une campagne de don de sang pour les blessés de guerre

Le président national de ce parti politique, Maurice Kamto, a fait cette annonce mardi au cours d’une conférence de presse tenue à Yaoundé. La campagne est ouverte du 15 au 17 avril

Au moment où on observe comme une sorte de concurrence dans la nature du «soutien à l’armée» camerounaise engagée sur le front contre Boko Haram, à travers des dons en espèces, vivres, marches, déclarations entre autres, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dit pour sa part être disposée à faire un don de sang pour les blessés de guerre.

L’annonce de ce type d’«effort de guerre», que compte apporter ce parti politique d’opposition, a été faite mardi à Yaoundé, au cours d’une conférence de presse animée par son président, le Pr. Maurice Kamto, rapporte le quotidien Mutations ce 15 avril. «Devant nos morts, nous nous inclinons humblement et chérissons leur mémoire. Aux blessés, nous avons le devoir impérieux de donner une chance de survivre à leurs blessures», a-t-il déclaré. D’où la nécessité, pour Maurice Kamto, cité dans Mutations, de donner du sang, «précieux liquide dont le manque dans l’organisme cause la mort».

La campagne «humanitaire et patriotique» de don de sang lancée par le MRC, et soutenue par les ministères de la Défense et de la Santé publique, débute ce jour jusqu’au 17 avril prochain. La collecte de poches de sang s’effectuera dans quatre formations hospitalières implantées dans trois des 10 régions du Cameroun: Hôpital régional de Maroua (Extrême-Nord) ; Hôpital Laquintinie de Douala (Littoral); Hôpital central et hôpital militaire de Yaoundé en ce qui concerne la région du Centre.

«Les Camerounais sont invités à donner de leur sang, ainsi que les étrangers et tout autre citoyen du monde épris de Justice et de Paix sociale», écrit le MRC sur son site web.


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Santé: Le faible taux du don de sang préoccupe

Pour des besoins estimés à 400.000 poches, le Cameroun ne réussit aujourd’hui qu’à collecter 45.000 poches de sang. Les autorités sanitaires appellent à la prise de conscience de la situation

Hier, le 15 juillet 2014, le Cameroun se joignait aux autres pays de la planète pour célébrer la Journée mondiale du donneur de sang. C’était également l’occasion pour le Cameroun de présenter l’état de la situation du don de sang sur le plan national. «Nous avons au Cameroun des besoins de l’ordre de 400.000 poches. Actuellement, les capacités d’approvisionnement s’élèvent autour de 45.000 poches. Il y a un trou à combler», a confié le Dr. Appolonie Noah, Secrétaire permanent du Programme national de la transfusion sanguine (PNST), sur la radio publique nationale.

Le Dr. Appolonie Noah a par ailleurs présenté les mesures prises pour renverser cette tendance. «Nous sensibilisons les populations tout en les rassurant sur ce qui sera fait de leur sang », a-t-elle indiqué avant de poursuivre : «Nous sollicitons à travers cette journée le recrutement de nouveaux donneurs bénévoles, réguliers, non rémunérés qui vont donner un sang sûr ».

Appelée à s’expliquer sur les marges qui existent entre une poche de sang donnée gratuitement et la même poche qui est ensuite revendue à l’hôpital, le Secrétaire permanent du Pnst n’a pas boudé la question. «Ce sang qu’on a donné gratuitement, pour être utilisé dans des conditions de sécurité, nécessite d’être vérifié. Le sang qui est donné est un sang qui est testé. Ici au Cameroun, le coût de production d’une poche de sang s’élève à pas moins de 30.000 F ; ça peut aller jusqu’à 50.000 F, 70.000 F pendant les tests. Vous voyez que quand on dit que l’accès à une poche de sang tourne autour de 18.000, 20.000 FCFA, on ne vend pas le sang, on fait un recouvrement partiel des coûts. Parce que ce sang est en réalité subventionné par l’Etat», a relevé le Dr. Apolonie Noah. Elle a invité les Camerounais à donner leur sang pour sauver des vies. «Nous n’avons pas de réserve», a-t-elle rappelé, mais plutôt des besoins qui n’arrivent pas à être comblés.


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