Conakry: Le deuxième tour de la présidentielle guinéenne dans l’incertitude

Il pourrait être repoussé jusqu’au 25 septembre

La situation politique au pays du général Sékouba Konaté s’est considérablement dégradée à la suite de la condamnation du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Ben Sékou Sylla. Son institution était censée organiser ce deuxième tour de l’élection présidentielle prévue le 19 septembre prochain. En son absence pour piloter l’organisation du scrutin et acheminer le matériel électoral dans différentes région du pays, cette date risque d’être repoussée d’une semaine. Cependant les violences urbaines de ces derniers jours et l’absence de discours cohérents entre les protagonistes ne sont pas de nature à confirmer cette option. En outre le président de la transition aurait demandé au Premier ministre Jean-Marie Doré de prendre ses responsabilités devant les remous orchestrés.

Tous les espoirs mis dans la tenue de ce scrutin historique tendent donc à s’envoler. Le président général Sékouba Konaté qui a hâte de remettre le pouvoir aux civils menace de démissionner si la date du 19 septembre n’est pas respectée. Mais la réalité en est une autre. Des affrontements entre les partisans des deux candidats en lice pour ce second tour ont causé des dégâts matériels importants, un décès et des blessés graves. Des attitudes de mature à déstabiliser le processus mis en place lors de la signature du protocole de bonne conduite signé le 3 août à Ouagadougou par Cellou Dalein et Alpha Condé. C’est le non respect de ce document qui aurait dont mis le feu aux poudres. A ce jour, l’heure est aux messages d’appel au calme et les deux candidats auraient suspendus leurs campagne. La communauté internationale, les associations de la société civile guinéenne ont publié des déclarations visant à condamner les violences, à solliciter des rencontres et à lancer des appels à la paix entre les principaux acteurs de la transition en Guinée.

Les deux candidats suspendent leur campagne
AFP)/n

Jean Marie Doré: « Les élections ne vont pas tout résoudre en Guinée Conakry ! »

Sur les préparatifs de l’élection, le premier ministre de transition a laissé entendre que ce scrutin n’aura pas l’effet d’un coup de baguette magique contre les maux de la Guinée

Doré rencontre les journalistes de la caravane
Le premier ministre de transition Jean Marie Doré ne s’est pas privé de rendre visite aux caravaniers. Là ils s’est prêté aux questions des journalistes préoccupés par la date de tenue de la présidentielle guinéenne et de la situation générale du pays. Sur la base de l’accord de Ouagadougou, les chefs de la transition guinéenne se sont sont résolument engagés à passer le témoin aux civils, à l’issue d’élections démocratiques, libres et transparentes. La date a donc été fixé au 27 juin 2010. Mais au vu des couacs logistiques, ledit scrutin présidentiel guinéen a de fortes chances d’être renvoyé aux calendes grecques. Un chroniqueur Malien estime que « techniquement », les guinéens ne sont pas prêts pour cette élection. Et le PM Guinéen est lui convaincu que ce scrutin ne saurait tout résoudre en Guinée. En effet, beaucoup d’indices montrent que le timing prévu pourrait être biaisé. D’entrée de jeu, le chef de l’exécutif guinéen n’a pas caché les ambiguïtés dont pourrait souffrir la date du 27 juin.  » Mais elle marquera une étape décisive dans la vie de la nation », a t-il ajouté.

Ce qui pourrait déranger le scrutin du 27 Juin
Pour un scrutin devant apporter les solutions aux maux de la nation guinéenne, les guinéens pourraient être déçus si la date fixée n’était pas respectée. Si l’on s’en tient aux déclarations de Doré, le doute est permis. « On m’a confié une mission. Je marche vers cette date. A présent, je ne suis pas en mesure de vous dire si les préparatifs seront clos le 27 juin. En tout cas, ce n’est pas la volonté du capitaine d’arrêter le bateau », confesse Doré. Sur les 30 milliards prévus pour la Commission électorale nationale indépendant (CENI), seulement 20 Milliards sont disponibles. « La CENI ne dispose pas de tous les moyens pour suivre le déroulement du scrutin », a souligné Doré. Une situation exacerbée par le fait que « la Communauté internationale ne s’est engagée à aider la Guinée qu’après la tenue des élections ».

Implication du gouvernement
A la question de savoir si le gouvernement interférera dans le déroulement du scrutin, Mr Doré a répondu par un non catégorique. »Le Gouvernement n’interviendra d’aucune manière que ce soit dans le déroulement des élections, encore moins dans les campagnes. » Sur le plan logistique, le chef de l’exécutif a indiqué que 150 agents des forces de l’ordre sont en formation. A la fin de ses propos, le chef de l’exécutif guinéen a salué l’esprit de la caravane de l’intégration africaine initié par la chaine de TV panafricaine, Africable. « C’est un impératif pour nous peuples africains, que de nous réunir pour relever les défis. Votre caravane prône cet esprit ». Rappelons que l’actuel premier ministre de transition n’est pas candidat aux élections présidentielles, bien qu’il soit chef d’un parti politique occupant le territoire national.

Jean Marie Doré
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