Cameroun : l’importation du fer à béton reste interdite

L’information est contenue dans une note du directeur général des Douanes adressée à ses collaborateurs en date du 03 avril 2023.

La correspondance porte à l’objet « interdiction d’autorisation d’importation du fer à béton ». Elle est destinée aux chefs des secteurs, aux coordonnateurs des zones ALCOM III et aux commandants de groupements des Douanes. A ces responsables, le directeur général des Douanes rappelle cette instruction : « Le service général et les usagers sont informés que, sur très haute instruction de monsieur le président de la République, les opérations d’importation du fer à béton restent interdites jusqu’à nouvel ordre », peut-on lire  sur la copie du document partagé sur la toile.

Le signataire dudit document ne précise pas les raisons qui motivent le maintien de cette décision. Edwin Fongod Nuvaga interpelle juste ses collaborateurs destinataires de la note à veiller à l’application de cette instruction présidentielle. Néanmoins, l’on se souvient que deux aciéries ont été victimes d’incendie en début d’année 2023. Prometal en janvier et Acero métal au mois de mars dernier.

Par ailleurs en 2021, des producteurs locaux du fer à béton ont saisi par correspondance le Premier ministre. Le but était d’exprimer leur inquiétude face à la délivrance des autorisations spéciales d’importation de ce matériau de construction. L’interdiction d’importation prise en 2016 vise ainsi à protéger la production locale estimée à plus de 260 000 tonnes par an, de quoi couvrir la demande évaluée à 180 000 tonnes. Cependant, certains opérateurs économiques réussissent à contourner cette mesure par des autorisations spéciales d’exporter.

Cameroun : la Douane récolte près de 1000 milliards de FCFA en 2019

Partie de 925 milliards de FCFA en 2018, elle vient d’engranger 971,7 milliards de F, soit 46 milliards de plus.

L’administration  des Douanes a fait son bilan d’activités et de recettes durant la célébration de la Journée mondiale consacrée au secteur le 26 janvier dernier.

L’on apprend dans les colonnes du quotidien gouvernemental d’information que pour l’année 2019, les Douanes ont mobilisé un montant de recettes provisoire de 971,7 milliards de F. Soit un taux de réalisation de 103,2%, par rapport à l’objectif de 850 milliards de recettes fixé par la loi de finances 2019.

Cette performance est en augmentation de 46,7 milliards de F, comparativement à 2018 où  la Douane camerounaise avait collectée 925 milliards de FCFA.

Le ministre des Finances, autorité de tutelle de la Douane camerounaise a félicité toutes les unités qui ont concouru à un tel résultat. : « Les performances des unités douanières incitent à l’optimisme. Cela est d’autant plus important en ce temps où l’urgence est à la maximisation des ressources non pétrolières pour renforcer notre résilience économique », a déclaré Louis Paul Motaze.

Pour 2020, les Douanes veulent en faire mieux. Le Directeur général Edwin Fongod Nuvaga, annoncent que cette année le travail va porter sur six principaux axes dont la compétitivité économique, la collecte optimale des recettes et les contrôle ainsi que la sécurité.

Commerce : Jumia signe un accord avec la Direction des douanes du Cameroun

Cette convention entend faciliter à la douane camerounaise, la collecte des taxes sur les produits importés après leur acquisition en ligne sur la plateforme de Jumia.

C’est un partenariat officiel. En effet, Jumia, leader du e-commerce au Cameroun, a paraphé un document avec la Direction générale des douanes du Cameroun en vue de permettre à cette dernière de collecter des taxes sur les produits importés, après leur achat en ligne sur la plateforme de Jumia. En clair, ceci voudrait dire que, la plateforme Jumia accordera des facilités de dédouanement des colis importés pour le compte de ses clients.

Ainsi, à travers cette convention, l’opérateur du e-commerce s’engage à introduire sur le territoire camerounais, les produits commandés à partir de sa plateforme. Et ce, en conformité avec la législation douanière camerounaise. Grâce à cette convention, la douane camerounaise souhaite tirer profit de la dynamique observée dans le e-commerce au Cameroun. Une activité dont la plupart des produits échappent encore à la douane à cause de la présence des canaux d’importation déstructurés.

Accords de partenariat économique : 2,6 milliards de francs CFA de pertes à la Douane en 19 mois de démantèlement tarifaire

Ce bilan a été rapporté lors d’une conférence organisée à Douala dans le cadre de la Foire international des affaires et du commerce (Fiac). 

Le bilan des Accords de partenariat économique (Ape) en date du 28 février 2018 fait état de ce que la Douane camerounaise a enregistré des pertes fiscales de 2,6 milliards de francs CFA. D’après les statistiques, les marchandises ayant bénéficié de la préférence Union européenne (Ue) sont estimées à une valeur de 96 milliards de francs CFA. 301 opérateurs économiques camerounais ont ainsi pu bénéficier de ces facilités pour près de 2800 opérations douanières effectuées.

Ces chiffres ont été rapportés par Raphaël Hamadjam, le chargé d’études à la Division statistiques de la Direction Générale des Douanes. Il s’exprimait ainsi le jeudi 29 mars 2018, à l’occasion d’une conférence organisée sur le site de la Foire internationale des affaires et du commerce (Fiac) de Douala, sous le thème : «Comment tirer profit des Ape en exportant des produits camerounais ?».

Raphaël Hamadjam relève que la Douane a collecté 732 milliards de francs CFA en 2017. Il soutient, par la même occasion, que 2 milliards de francs CFA de pertes en 19 mois de démantèlement tarifaire dans le cadre des Ape ne représentent pas grande chose. « En plus, ces pertes, en termes de recettes douanières, sont rétrocédées mécaniquement aux opérateurs économiques qui font des importations et au consommateur final. C’est-à-dire qu’au lieu de payer 1,5 million de francs CFA à la Douane par exemple, un importateur va verser 1.2 million de francs CFA. Ce qui pourrait avoir un impact sur le prix de vente de la marchandise»,  explique –t-il.

D’après la Douane, les produits les plus importés d’Europe dans la deuxième phase de démantèlement tarifaire sont constitués d’appareils mécaniques et de matières premières pour les industries. On retrouve dans le lot, des intrants pour l’industrie brassicole, du clinker pour l’industrie de la cimenterie, des engrais et pesticides pour l’industrie agricole, des papiers et cartons pour l’industrie de l’imprimerie. Il y a également dans la liste, des produits pharmaceutiques. Tous ces articles ont bénéficié d’un abattement des tarifs douaniers, selon les termes de l’accord avec l’Ue.

Mais comment être compétitifs et exporter les produits locaux vers l’Union européenne quand les entreprises connaissent des problèmes en équipements ? Me Désiré Lemou, du cabinet Deston et Partner, relève que les Ape donnent la possibilité aux opérateurs économiques camerounais d’acquérir ces équipements de bonne qualité, à moindre coût. «Nous avons convenu avec l’Union européenne de baisser les droits de douanes sur une période de 13 ans sur tous les types d’équipement qui concourent à la production. Sur les 80% des produits européens que nous avons accepté sur notre marché, il n’y aura plus de droits de douanes au bout de la 13ème année», détaille-t-il.

Ainsi, le Made in Cameroon peut être promu, pense Samuel Yemele, le secrétaire régional de la Chambre de commerce des mines et de l’artisanat (Ccima) du Centre. Ce «défendeur » du patriotisme économique soutient qu’aucun développement industriel n’est possible sans le Made In Cameroon. « Il faut des débouchés pour la production. Avec cet accord, nous avons 500 millions de consommateurs qui sont à la portée de nos entreprises », indique-t-il. Samuel Yemene déplore cependant le fait que tous les opérateurs ne sachent pas encore comment utiliser la préférence Ape.