Stade Olembe : qui pour arbitrer le match Piccini contre Maguil ?

Officiellement écartée de la construction de l’infrastructure sportive qui portera  le nom du chef de l’Etat, l’entreprise italienne Gruppo Piccini s’illustre en contrôleur des travaux. Elle dénonce des cas de « vol,  de destruction et de  sabotage » des équipements par la canadienne Maguil constructions.

Le Gruppo Piccini ne se contente pas seulement de contester  la résiliation de son contrat par l’Etat du Cameroun. Elle garde également un œil attentif sur ce que fait Maguil, l’entreprise canadienne à qui a reçu la charge de poursuivre les travaux. Dans une correspondance datée du 21 février 2020, Piccini alerte le ministre des Sports et de l’éducation physique  sur des cas de « détournement et de sabotage » des réalisations qu’elle aurait effectuée durant son passage.

« Nous constatons avec consternation que la société Magil est en train d’organiser le détournement à son profit des biens de l’Etat se trouvant sur le site et en plus de saboter purement et simplement le planning déjà serré de la fin des travaux pour la Can 2021 », écrit l’ingénieur Rodolphe Moebieus,  par délégation du Dr M. Asmaron.

La précision sur les lieux et les scènes relatées attestent que  Piccini reste présent sur le chantier.  « vers 18 heures l’un de nos collaborateurs de retour de Douala a croisé une semi-remorque avec le logo Magil dans le sens de la circulation Yaoundé Douala chargé d’un conteneur 20 pieds appartenant au chantier (…) Le week-end dernier, quatre semi-remorques ont été chargées sur le site : 3 chargées avec les structures métalliques de la façade du stade et le dernier avec des cadres métalliques servant au transport des pièces préfabriquées (…) Même si la disparition des cadres métalliques n’est pas stratégique, c’est tout de même à considérer comme un vol. Par contre, la disparition des pièces de structures métalliques de la façade serait catastrophique ! »

Sans ces structures métalliques, avise le  Gruppo Piccini esplqiue : «  la façade ne pourra pas être fermée et le défaut d’étanchéité serait absolument dommageable pour les délais, notamment à l’approcha de la saison des pluies. Fabriquer  à nouveau les pièces manquantes et les transporter prendront minimum trois mois. Il s’agit dans ce cas d’une tentative de sabotage pur et simple du planning du chantier et notamment de la livraison du stade Paul Biya pour la Can 2021 ».

Réception attendue dans sept mois

Gruppo Piccini ne s’arrête pas là dans ses dénonciations détaillées. Des faits qui visent à convaincre qu’il s’opère des  détournements massifs à Olembe.  « Nous avons également constaté la sortie du site par Magil, des paquets de carrelage et d’écrans de télévision. Ceci s’apparente à du détournement de matériel appartenant à l’Etat (…) Magil organise depuis des semaines, des mouvements de conteneurs pour les stocker sur le grand parking Razel. Des conteneurs sont vidés de leurs matériels et chargés dans d’autres conteneurs que Magil numérote et y appose un panneau avec le logo Magil », accuse Piccini.

Sur le site du chantier, les travaux n’ont presque pas avancés depuis la passation du marché à Maguil. L’entreprise canadienne n’a jusqu’ici opposé aucun démenti aux révélations de son prédécesseur. Tout comme l’arbitrage du gouvernement, précisément du  ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi reste attendu dans ce match. La CAF recevra les clés du stade Olembe en septembre prochain. Il doit accueillir une des poules de la CAN 2021 prévue en janvier 2020.