Stephen Keshi : Le «Big boss » a pris du galon

L’ancien sélectionneur du Togo et du Mali, a donné la preuve que la science du coaching se trouve aussi en Afrique. Il est entré dans l’histoire en remportant la can comme joueur et entraîneur

A la veille de la Can 2013, Stephen Keshi, 52 ans, qui a permis au Nigeria de se qualifier après une précédente édition (2012) suivie à la maison, a jeté un pavé dans la mare, en dénonçant l’appel fait aux techniciens expatriés en lieu et place des entraîneurs africains. Qualifiant ces expatriés de chasseurs de primes, l’ancien défenseur central nigérian avait fait savoir que « les sorciers blancs » n’étaient mus en général que par l’appât du gain, et que le football africain ne pourrait être développé que par les techniciens africains eux-mêmes.

Rejetant toute forme de racisme anti-blanc dans ses propos, le sélectionneur du Nigeria avait fait valoir que diriger une sélection africaine suppose maîtriser la culture, les us et les coutumes du pays. « Je veux clarifier la situation. Je ne suis pas contre les entraîneurs blancs. Les entraîneurs blancs sont formidables. (.) Mais il ne faut pas un entraîneur médiocre, quelqu’un qui ne peut pas aider les Africains. C’est tout ce que j’ai dit. Je n’ai jamais dit que j’étais contre les entraîneurs blancs. Mais moi je ne pourrai jamais entraîner en Europe parce qu’ils considèrent que je ne suis pas assez qualifié pour le faire ».

Après la qualification pour la finale de la Can 2013, obtenue ce mercredi 6 février 2013, face au Mali (4-1), le sélectionneur du Nigeria Stephen Keshi a déclaré qu’il a « toujours cru » en son équipe malgré les critiques. Il a joué avec les Super Eagles durant la coupe du monde 1994 et a remporté la Coupe d’Afrique des nations la même année. Côté clubs, il a passé 4 saisons à Anderlecht, remportant un titre de champion de Belgique en 1991 et 2 Coupes de Belgique en 1988 et 1989. Il a ensuite porté les couleurs du RC Strasbourg de 1991 à 1993. Il a également joué aux États-Unis et en Malaisie où il achève sa carrière de joueur en 1997.

Devenu entraîneur, il entre dans le staff des Super Eagles, mais pas en tant qu’entraîneur principal. C’est à la tête du Togo qu’il fait ses preuves en qualifiant à la surprise générale ce petit pays pour la phase finale de la Coupe du monde 2006. Mais il ne dirigera pas le Togo en Allemagne. Il est remplacé par Otto Pfister après l’échec rencontré lors de la Can 2006. Il est nommé entraîneur de l’équipe nationale du Mali le 2 avril 2008. Après des résultats décevants à la Can en Angola, Keshi est limogé par la fédération malienne début 2010. C’est dire si Keshi peut voir loin avec son groupe, lui qui fut champion d’Afrique en 1994 avec la génération dorée des Okocha, Yekini, Oliseh et Amokachi, qui est aujourd’hui son adjoint. Surnommé le «big boss», Keshi est entré dans les annales en devenant le deuxième entraîneur, après l’égyptien Mahmoud El Gohary, à soulever le trophée en tant que joueur et entraîneur.

Stephen Keshi, sélectionneur du Nigeria
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