06 octobre 1997 – 06 octobre 2011: 14 ans qu’Eboa Lotin nous a quitté!

Henri Lotin, l’un de ses fils, parle des stratégies mises en uvre pour la pérennisation de la mémoire de l’illustre artiste

L’année dernière, l’association « Eboa Lotin family and friends » avait organisé une exposition pour rendre hommage à Eboa Lottin, y a-t-il quelque chose de prévu cette année pour les 14 ans de sa disparition?
Je tiens tout d’abord à rappeler qu’ « Eboa Lotin, Family & Friends » n’est pas une association, mais un ensemble de manifestations organisées dans le but de pérenniser l’ uvre et la mémoire d’Eboa Lotin. Il y a effectivement quelque chose de prévu cette année ou l’année prochaine, mais à quelle date, je ne peux le dire, car nous avons décidé de nous calquer sur l’emploi du temps de la Communauté Urbaine de Douala (CUD); puisqu’elle a toujours apporté son soutien à cette action en tant que parrain.

Que devient « Eboa Lotin family and friends»?
Au niveau de la succession, nous essayons tant bien que mal de coller à notre plan, pour l’ensemble des activités prévues.

Ne craignez-vous que ce silence, l’absence d’activités comme par le passé, fasse que l’on oublie vite l’homme?
C’est vrai que la nature a horreur du vide, mais en même temps, en saturant le public, on le lasse rapidement. Nous essayons de trouver le juste milieu. Intervenir dans les medias c’est bien, mais intervenir lorsqu’on a quelque chose à dire c’est mieux. En même temps, le silence n’est pas total. En décembre de l’année passée par exemple, le Ngondo a créé un prix, le Tik’a Pai, qui a été décerné à Eboa Lotin à titre posthume, Eboa Lotin lui-même ayant été défini comme référence pour le jury. De plus, les chansons passent sur les stations radio et les télévisions, sans compter les lieux publics.

Jusqu’à l’année dernière il se disait que le rond point 4ème devait être rebaptisé au nom d’Eboa Lotin, qu’en est-il à ce jour?
C’est effectivement le cas, puisqu’une photocopie de la décision rendue par le conseil à ce propos nous a été rendue disponible. L’impression que rien n’a été fait à ce sujet est due au fait que l’administration est une énorme machine qui fonctionne à un rythme qui lui est propre. Nous restons patients et continuons à faire confiance aux hommes et femmes de cette administration.

Quels sont les projets de « Eboa Lotin family and friends »?
Nous avons pour règle générale de ne dévoiler les activités qu’une fois programmées et préparées. Just wait and see !

Pour terminer, un mot en ce 14ème anniversaire de la disparition de votre père
Merci. Merci à tous ceux qui aiment cette musique et continuent de l’acheter, de l’écouter et d’en parler, car il n’y a pas meilleur moyen de témoigner votre attachement à la pérennisation de la mémoire d’Eboa Lotin.

Henri Lotin
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Cameroun: Eboa Lotin, toute une vie en vue

L’exposition hommage à l’artiste s’est ouverte mercredi 06 octobre à Douala

Il fait toujours autant courir les foules. Ce 06 octobre 2010, cela faisait treize ans jour pour jour qu’il est décédé, et pourtant le souvenir demeure toujours aussi vif. Jeunes et vieux en cette soirée sont venus assister au vernissage de l’exposition organisée en la mémoire de l’artiste depuis l’année dernière. Dans le hall de la galerie Mam à Bonanjo une foule immense. On aurait dit que le public attendait un concert. Tous se bousculent devant ces tableaux qui arpentent les murs de la galerie. Stupéfaction pour les uns, fascination pour d’autres, les émotions étaient bien au rendez-vous. Et cela s’explique, une qualité à ne plus démontrer des uvres.

Sur les murs, une quarantaine de planches au total, le résumé de toute une vie. En première partie est exposée une biographie du pasteur Adolphe Lotin Same, père d’Eboa, datant de 1959 et rédigé par le diacre Toto Samé Charles. Ensuite, vient l’homme au sens global du terme. Le fils, le frère, l’époux et père comme l’explique Henri, l’un des fils. On le voit tantôt portant sa première fille Lynda dans ses bras en 1981, tantôt à table avec Manu Dibango en pleine prière d’avant repas, dans sa chambre de Deido plage ou celle d’Akwa Nord, ailleurs avec toute sa famille, ou devant la Tour Eifel à Paris et au Zaïre, l’actuel République Démocratique du Congo en 1972.

La troisième partie présente le poète, avec quelques manuscrits inédits notamment de quelques titres à succès. La majeure partie de l’exposition ici est centrée sur sa discographie, au total onze planches de 45 tours. Cette partie couvre la période allant de 1967, année de la signature de son contrat d’exclusivité avec Philips, à 1976, année de sortie de son dernier 45 tours à la Satel, à Cotonou. De Elimba Dikalo à Bessombe en passant par Martine, Munyenge ma ngando, Sodom na gomorah, maloba, Na tondi nika Tatanu, ses plus grands classiques sont là. Obtenus grâce au concours de nombreux fans de l’artiste, la plus part vivant hors du Cameroun, étant des étrangers regrette tout de même Henri. Enfin, le visiteur à face à lui le sculpteur ébéniste. De magnifiques photos d’ uvres d’art, des sculptures en forme de poisson, de gorille, papillon ou de crevettes, expression de sa grande ouverture d’esprit et surtout de son envie de changer, de tester autre chose. Multi facette, ainsi était Eboa Lotin. Un artiste au sens plein, plein d’humour et d’émotions. A redécouvrir.


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13 ans après le décès d’Eboa Lotin, une exposition lui rend hommage à Douala

Eboa Lotin, « the other side » 2 se déroule du 06 au 14 octobre 2010 à la galerie Mam à Bonanjo. Entretien avec Henri lotin, l’un des fils

Le collectif Eboa Lotin Family and friends organise ce mois la 2ème édition de l’évènement Eboa lotin: The other Side. Que signifie ce concept?
EBOA LOTIN, Family & Friends, n’est ni une association, ni un collectif et encore moins une fondation, mais c’est une série de manifestations qui ont pour but de pérenniser l’ uvre et la mémoire d’Eboa Lotin. Et EBOA LOTIN : The other side fait partie de cette série de manifestations. C’est une exposition de photos et illustrations d’EBOA LOTIN et de son uvre. The other side, comme son nom l’indique, vise à faire découvrir l’autre côté d’Eboa Lotin, en trois parties, c’est-à-dire l’homme (fils, frère, époux et père), ensuite le poète (manuscrits de textes inédits) et enfin le sculpteur ébéniste (photographies d’ uvres réalisées).

Quel bilan faites-vous de la 1ère édition s’est tenue du 02 au 10 octobre 2009 à Douala?
Bilan positif, je dirais. Plus de 300 personnes au vernissage de l’exposition. Pour un public qui n’est pas habitué à fréquenter les galeries d’art, c’est un bel effort. Nous espérons qu’avec les horaires aménagés de la galerie Mam cette année, nous aurons plus de monde. Car les horaires de visite de l’expo correspondent aux heures de pause du public c’est-à-dire du lundi au vendredi, de 11 heures à 14 heures et de 15 heures à 19 heures ;