« Issa Tchiroma Bakary recherche avant tout des cautions politiques pouvant l’accompagner dans l’acte de forfaiture… »

Mise au point de Félix Ebolé Bola, président du Syndicat national des journalistes du Cameroun

Le ministre camerounais de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary, a publié le 28 novembre 2012 une décision portant composition de la Commission scientifique des Etats généraux de la communication (Egc) prévus les 5, 6 et 7 décembre prochain à Yaoundé. Il a nommé, au sein de cette instance et sans avoir pris la peine de le consulter, le président du Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), Félix-Cyriaque Ebolé Bola au titre de «membre représentant les syndicats du secteur de la presse».

Le Snjc dénonce le caractère vicié de cette démarche, met en garde le Mincom sur ce que les revendications de notre organisation, qui a lancé un mot d’ordre de «boycott actif» de la mascarade à venir, et qui le maintient, ne sauraient être ramenées à une équation personnelle ou à la présence de l’un de ses membres au sein des cellules des Egc. Le Snjc insiste pour constater l’improvisation, le manque de sérieux et le caractère vicié qui entourent l’organisation de ces assises, annoncées depuis 3 ans et dont un Comité scientifique aurait dû être mis en place des mois à l’avance.

La Commission scientifique des Egc est présidée par Jacques Fame Ndongo, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur dont l’obséquiosité envers le régime de Yaoundé est notoirement connue. Qui plus est, le même fut déjà membre du Comité scientifique, par ailleurs rapporteur général des Egc tenus du 29 août au 1er septembre 1994 à Yaoundé, avec de ronflantes résolutions qui n’ont jamais permis d’améliorer l’environnement communicationnel du Cameroun. Le Snjc rappelle que c’est sous M. Fame Ndongo, alors ministre de la Communication, que le Cameroun a connu le boom du phénomène de parajournalisme suscité, financé et entretenu par des pontes du régime.

Au sein dudit Comité scientifique, déjà pléthorique, se retrouvent non seulement une foultitude de thuriféraires du parti au pouvoir, mais également de soi-disant représentants de regroupements professionnels dont le mandat est échu, dont les organes ont cessé de fonctionner depuis des lustres ou dont les titres affichés sont manifestement usurpés.

De tout ce qui précède, il apparaît clairement que le dessein du Mincom est loin de l’avènement souhaité d’un univers communicationnel assaini, crédible et performant. A travers sa décision, Issa Tchiroma Bakary recherche avant tout des cautions politiques pouvant l’accompagner dans l’acte de forfaiture qu’il s’apprête à perpétrer contre les libertés et avec l’argent du contribuable.

Le Snjc prend une fois de plus l’opinion publique à témoin quant aux risques liberticides et de distraction des fonds publics qui pèsent sur les Egc 2012. Il invite par conséquent les défenseurs des droits de l’homme et des libertés, indépendamment des chapelles, à se rendre massivement à l’esplanade du Palais des congrès de Yaoundé le 5 décembre au matin afin de manifester, pacifiquement et en toute responsabilité, leur refus d’embrigadement politique d’un secteur vital pour le Cameroun.

Félix Cyriaque Ebole Bola, résident du Syndicat national des journalistes du Cameroun

Etats généraux de la Communication: L’appel au boycott du syndicat national des journalistes du Cameroun

Le nouveau bureau conduit par Félix Ebolé Bola tenait sa première conférence de presse le 08 novembre à Yaoundé

Le Syndicat National des journalistes du Cameroun a fait savoir jeudi 08 novembre 2012, qu’il envisageait de boycotter les états généraux de la communication, prévus par le gouvernement au mois de décembre prochain. « Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) appelle, dès aujourd’hui, à un boycott actif des Etats généraux de la communication organisés par le gouvernement » en début décembre prochain à Yaoundé sous le thème : « La communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035 », peut-on lire dans un communiqué signé de son secrétaire Général. « Pour le moment, nous avons seulement fait part de notre volonté de boycotter l’évènement, mais sans vraiment dévoiler en quoi consistera ce boycott», a fait savoir Noé Ndjebet Massoussi. Ce responsable du SNJC dénonce le fait qu’aucune organisation de la société civile (syndicats professionnels et associations) n’a été associée à l’organisation de cet évènement. « Nous comptons, à notre manière, démontrer au ministère de la Communication en particulier, et au gouvernement en général, que cette manifestation, à l’instar de celle similaire de 1994, est une grande escroquerie politique, une occasion de dilapider l’argent du contribuable », a soutenu Félix Cyriaque Ebole Bola, le président de cette organisation intermédiaire.

Les responsables du syndicat ont aussi fait savoir qu’ils n’accepteraient plus que le gouvernement encourage la distraction des fonds publics au travers de l’« aide publique à la communication privée (.) Une technique qui engraisse les amis du gouvernement introduits dans le milieu de la presse par lesquels les membres du gouvernement et assimilés se règlent les comptes ». L’avis du SNJC risque pourtant de ne pas être partagé de tous les journalistes. Ils sont nombreux à penser que l’organisation de ces états généraux ne présage rien de bon mais confirme pourtant leur participation. « Il y a au moins deux raisons ; d’abord c’est toujours bien d’assister à des cadres de dialogue cela n’est jamais complètement inutile contrairement à ce que les gens peuvent croire. La deuxième raison c’est qu’on est au mois de décembre et en tant que participant, il y aura des rétributions. Même si moi je ne participe, pas, quelqu’un d’autre participera et cet argent-là, c’est l’argent public, j’y ai droit comme tout autre camerounais », a commenté sous anonymat un vétéran de la presse camerounaise. le Boycott des états généraux mis de côté, le SNJC a aussi annoncé son intention de reprendre rapidement de l’action. On y retrouve la sensibilisation des employeurs, du gouvernement et des annonceurs pour l’application effective de la Convention collective des journalistes, le boycott de toutes les chaînes de télévision et de radio dont les patrons refusent aux journalistes de s’exprimer dans d’autres espaces médiatiques, fussent-ils concurrents, et/ou qui leur exige des autorisations expresses et bien d’autres défis.

Félix Ebolé Bola, président du syndicat national des journalistes du Cameroun
yaoundeinfos.com)/n