C’est une mère digne, mais meurtrie, et un petit frère « sous le choc » que François Hollande a rencontré lundi dans le quartier de Granges à Echirolles
Suite au meurtre de deux jeunes de 21 ans vendredi 28 septembre dernier dans un quartier de la banlieue grenobloise, le président français a téléphoné aux deux familles de victimes, dont Aurélie Noubissi, pédiatre d’origine camerounaise. Dans la nuit du lundi 1er octobre, il a décidé de faire une visite surprise pour partager la peine des proches car touché par le sens des responsabilités dont fait preuve ces familles. C’était en compagnie de Manuel Valls, ministre de l’intérieur. Prévue pour une demi heure, la rencontre qui a duré un peu plus d’une heure était en huis clos. Aurélie, la maman de Kevin, sans être révoltée, dit ne pas toujours comprendre: c’est dur, c’est absurde. Pas parce que c’est la mort, mais c’est comme elle arrive, qu’on me donne des éléments rationnels, car j’en ai pas. Je dis plus jamais ça. Au sortir de cette rencontre, vers 21h, le président de la République a fait part de sa solidarité au nom de la France toute entière. Quant aux agresseurs, une fois appréhendés, ils seront traduits devant la justice pour recevoir la condamnation qu’ils méritent, a-t-il ajouté.
morts pour rien!
Tout commence vendredi 28 septembre à la sortie du lycée Marie-Curie d’Echirolles, un quartier des environs de Grenoble (commune française du département de l’Isère). Wilfried, petit frère de Kevin a une dispute avec un camarade à la sortie du lycée, pour une histoire de mauvais regard. Kevin exige à l’adversaire de son frère de s’excuser. Plus tard dans la soirée, alors que Kevin et Sofiane, son ami, vont dîner, ils sont lynchés dans un parc par un groupe d’une quinzaine de jeunes munis de manches de pioche, de marteau et de couteaux. Selon des témoignages, ces assaillants seraient des jeunes d’un autre quartier. Mais comme le rappelle aurélie Noubissi, il ne s’agit pas d’un règlement de comptes entre bandes rivales de quartiers. Il n’est pas un délinquant, il n’a jamais fait de trafic, c’est un garçon carré. Il ne s’agit donc pas d’une guerre entre bandes, comme certains ont pu le dire, assure la maman. Kevin était étudiant en master à Aix-en-Provence. Les deux amis d’enfance étaient inconnus des services de police et avaient grandi dans le quartier de la Villeneuve à Echirolles.
Ce mardi à 18 heures, une marche blanche est prévue en hommage aux deux jeunes. Et déjà, les premières arrestations ont eu lieu.
