Ecrans noirs 2016: ça tourne pour la 20e édition

Le festival qui célèbre cette année son 20e anniversaire s’ouvre vendredi, 15 juillet 2016, au Palais des congrès de Yaoundé

La 20e édition du Festival Ecran noir s’ouvre ce vendredi, 15 juillet 2016, avec la montée des marches au Palais des congrès de Yaoundé. Cette montée des marches sera suivie par la projection du film d’ouverture « Les Couilles de l’Eléphants » d’Henri Joseph Koumba, diffusé devant près de 2 500 invités qui découvriront par la même occasion la sélection officielle, le jury, et L’Ecran d’honneur.

Diverses activités sont inscrites au programme de cette édition qui marque le 20e anniversaire de l’événement. Ainsi, en plus de la cérémonie d’ouverture au Palais des congrès et des activités organisées au musée national, village du festival, les projections auront lieu sur plusieurs sites retenus par l’organisation. A savoir : la salle Sita Bella au ministère de la Communication, l’institut Goethe, le palais des congrès de Yaoundé, la salle CNPS et l’Institut français du Cameroun.

A en croire le programme, le Camerounais Achille Mbembe va animer, le mardi 19 juillet, le colloque de cette édition sous le thème : « Festival et promotion artistique ».

Deux conférences sont inscrites au programme, à savoir « distribution des programmes dans le paysage audiovisuel africain de nos jours » pour la première tandis que la seconde va porter sur le thème « production, coproduction et diffusion d’un film par une télévision : cas pratique de TV5 Monde ».

Quant aux résultats du concours « 10 jours pour un film », ils seront dévoilés le 22 juillet. Et des trois candidats en lice, le vainqueur final recevra une prime supplémentaire d’un million de FCFA, et bénéficiera en plus d’un séjour professionnel à Berlin, entre autres.

Cette édition est spéciale selon Bassek Ba kobhio, le président de l’Association Ecrans Noirs. Pour lui, c’est le symbole de la longévité. En plus, un décret signé par le président de la République Paul Biya le 28 avril 2016, fait des Ecrans Noirs une Association d’utilité publique.

Les Ecrans noirs qui se déroulent sous le thème « Festivals et promotion du cinéma », s’achèvent le 23 juillet prochain.


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Ecrans Noirs: Timbuktu pour l’ouverture de la 19ème édition

Le film aux sept César, du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, sera diffusé à l’ouverture du festival du cinéma «Ecrans Noirs», le 18 juillet à Yaoundé

Cette année, le festival du film africain «Ecrans Noirs» verra la participation de certaines grandes pointures du cinéma sur le continent dont le premier Africain à avoir reçu un César de meilleur réalisateur en France: Abderahmane Cissako. Le réalisateur mauritanien a confirmé sa présence à la 19ème édition du festival Ecrans Noirs, programmée du 18 au 25 juillet prochain à Yaoundé, avons-nous appris mercredi au cours d’un point de presse organisé à la Fondation Muna, dans la capitale du Cameroun.

Le film franco-mauritanien Timbuktu, récompensé par sept César (meilleur film, meilleure musique, meilleure photo, meilleur son, meilleur scénario, meilleur montage et meilleur réalisateur) à Paris le 20 février dernier, a été choisi pour l’ouverture du festival au Palais des Congrès de Yaoundé. Timbuktu raconte le quotidien des populations dans le nord du Mali sous contrôle des djihadistes. La soirée de clôture verra la diffusion de la comédie ivoirienne «L’amour en bonus» de Jacques Trabi.

Diversité
Pour cette 19ème édition, les organisateurs des Ecrans Noirs ont fait le pari de la diversité. Du Maroc à l’Ouganda, et du Lesotho au Rwanda, le festival a retenu 41 uvres internationales et 41 uvres produites au Cameroun, dans le cadre de la sélection officielle en compétition. Seules quatre uvres réalisées par des Camerounais figurent dans les films internationaux en compétition. Il s’agit du documentaire «La souffrance est une école de sagesse» d’Ariane Astrid Atodji; ainsi que les courts métrages «Damaru», «Empreintes douloureuses», «Queen» et «Alma», respectivement réalisés par Agbor Obed Agbor, Bernard Kouemo, Patricia Kwende et Assam Christa Eka.

«Chaque jury comprendra un Camerounais et quatre étrangers», a indiqué le délégué général des Ecrans Noirs, Bassek Ba Kobhio, le 08 juillet à Yaoundé. On a ainsi appris auprès du fondateur de ce festival que le jury des «longs métrages camerounais» sera présidé par le réalisateur burkinabé Idrissa Ouédraogo, lauréat de plusieurs prix internationaux; et celui des «longs métrages internationaux» par le comédien camerounais Ambroise Mbia, décoré en janvier 2015 de la médaille de «Chevalier des arts et des lettres» de la République française. La cinéaste congolaise Claudia Haidara Yoka présidera le jury «documentaires et courts métrages camerounais» tandis qu’un autre Burkinabé, Rasmane Ouédraogo, encadrera le jury des «documentaires et courts métrages internationaux».

Une scène du film Timbuktu
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Modalités d’accès au festival
La série des films-hors compétition réserve de belles surprises, à l’image du documentaire «L’homme qui répare les femmes», réalisé par les Belges Thierry Michel et Colette Braeckman sur l’engagement du Docteur Denis Mukwege, au Congo.

Contrairement aux éditions antérieures, l’accès du public aux différents espaces de projection retenus pour le festival sera payant. Tout comme l’accès aux cérémonies d’ouverture et de clôture des Ecrans Noirs 2015.

Il faudra ainsi débourser 5000 F CFA pour prendre part à la cérémonie d’ouverture ou de clôture; 1000 F CFA pour le pass journalier permettant de se rendre dans les sites de projection; 5000 F CFA pour le pass hebdomadaire. Les médias accrédités, les invités, «les partenaires» et le club des «amis des Ecrans Noirs» seront quant à eux dispensés de l’achat de billets.

Le délégué général du Festival promet de reverser «10% des recettes» issues de la vente des billets aux producteurs et réalisateurs camerounais.

L’Ecran d’or, prix le plus prestigieux des Ecrans Noirs, a été décerné en 2014 à la fiction «Adios Carmen» du réalisateur marocain Mohamed Amine Benamraoui.

Le comité d’organisation des Ecrans Noirs a donné un point de presse le 08 juillet 2015 à Yaoundé
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Il faut sauver le festival Ecrans Noirs

Par Stéphanie Dongmo

Je n’ai plus envie d’écrire sur les Ecrans noirs, dont la 18ème édition s’est déroulée du 19 au 26 juillet 2014 à Yaoundé. Comment écrire sur ce festival de cinéma sans parler des énormes couacs qui le tirent vers le bas chaque année un peu plus? Que dire de plus que je n’aie déjà dit à la suite des éditions précédentes ? Je pourrais réchauffer mon article de l’année dernière et le resservir que le lecteur n’y verrait que du feu, tant les problèmes se sont inscrits dans la continuité. Mais je déteste la redondance.

Que dire en effet de la programmation où sont absents les films africains récents qui tournent en ce moment dans les festivals ? Que dire des espaces (Salle Sita Bella, Douala) déprogrammés, comme cela est devenu coutume à ce festival, sans aucune explication ? Que dire des films inscrits au programme et finalement pas projetés pour indisponibilité ? Que dire de la qualité absolument inacceptable des projections à la salle de la Cnps? Que dire des plaintes pour non payement et de l’ardoise des dettes du festival qui semble se rallonger d’année en année ? Que dire même des prix vidés de leur intérêt premier qui est financier, vu que le festival n’a ni notoriété, ni bonne presse suffisante pour lancer un film ? Que dire des programmes disponibles seulement plusieurs jours après le début du festival et du catalogue arrivé à la fin de l’évènement ? Que dire de l’annulation des projections en plein air au village du festival pour coupure d’électricité alors qu’un groupe électrogène se loue à 10 000 Fcfa la journée à Yaoundé, prix négociable ? Si on devait citer tous les couacs, on y sera encore demain. Une liste non exhaustive de faux pas qui annoncent une catastrophe.

Ce festival me déçoit à la hauteur de l’affection que je lui porte. Les Ecrans noirs sont l’une des raisons pour lesquelles je suis devenue journaliste culturelle. Ils ont constitué pour moi une motivation puissante pour décrocher le baccalauréat, alors unique porte de sortie du coin perdu de mon enfance pour la grande ville. Chaque année, au mois d’août, mes cousines et moi nous retrouvions au village pour des réunions familiales. Elles me racontaient alors la montée des marches des Ecrans noirs et parfois, me montraient une photo prises au sortir du Cinéma Abbia, ce qui était un évènement exceptionnel dans nos petites existences. Je les écoutais les yeux luisants d’envie, en rêvant du jour où, moi aussi, je serai des leurs. Mon rêve est devenu réalité.

Mon oncle douanier, alors en service à l’aéroport international Yaoundé-Nsimalen, arrivait, je ne sais par quelle relation, à obtenir des invitations pour l’ouverture et la clôture du festival. A l’époque, ces invitations valaient encore quelque chose. Nous les lui arrachions pratiquement des mains, trop heureuses d’avoir l’occasion de mettre nos tenues soirée oubliées au fond de la penderie après la fête du nouvel an ou le lointain mariage d’un parent. Alors que mes cousines ne s’intéressaient qu’à la montée des marches, moi, je voulais voir le maximum de films.

Et je le faisais, aussi souvent que mes maigres ressources me permettait de payer l’entrée à la salle. Mon intérêt pour « les films par nous, vus par les nôtres » vient sans doute de là. Je n’oublierai jamais des films comme « Karmen gei », « Madame brouette », « Les couilles de l’éléphant » et « Le prix du pardon » qui m’ont maintenu éveillée longtemps après la projection, et qui ont, par la suite ,fait irruption dans mes rêves.

Après, je suis devenue journalise et dans les rédactions où je suis passée, c’est tout naturellement que je me suis portée volontaire pour couvrir les Ecrans noirs. Depuis lors, chaque année sans discontinuer, j’écris sur le festival. Même quand je n’avais pas forcément d’espace où publier ces articles, il me semblait que couvrir les Ecrans noirs était pour moi un devoir, auquel je me soumettais de bon c ur. Je parlais des films en compétition et des innovations, je donnais la parole aux organisateurs, je recueillais les avis des festivaliers mais je parlais aussi des couacs. Surtout des couacs d’ailleurs, plus souvent que je n’aurais voulu.

Affiche de l’édition 2014 des Ecrans Noirs
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Mais cette année, je refuse d’écrire sur les Ecrans noirs. Il me semble que je n’ai plus rien à dire. Ma parole de journaliste n’est pas entendue et je refuse d’être un tonneau vide. Mais je ne peux taire ma déception qui est grande. Ce festival dont j’ai rêvé longtemps de sa superbe et surtout, de son essence. En dehors de la montée et de la descente des marches, Ecrans noirs n’est plus qu’un squelette sans chair.

Bassek Ba Kobhio, promoteur du festival
Une chose étonnante d’ailleurs quand on sait que le financement du gouvernement du Cameroun à l’endroit de ce festival va croissant. Il est passé de 51 millions de Fcfa en 2012 à 70 millions de Fcfa en 2014. Au même moment que les problèmes sont passés d’importants à énormes. Il est devenu «une affaire publique camerounaise», selon les mots de Bassek Ba Kobhio, son délégué général. Une affaire publique qui doit donc rendre des comptes au contribuable camerounais.

Après 18 ans d’existence, je refuse d’excuser l’amateurisme de ce festival, sa négligence et ses dettes. Mais surtout son peu de respect pour les cinéastes, les festivaliers et le public. Je suis particulièrement indignée par le fait que les organisateurs des Ecrans Noirs semblent considérer que tout est acquis. Mais s’il est une chose que la vie nous apprend c’est que rien, en ce bas monde, n’est jamais définitivement acquis. Ni le public, ni le financement, ni même les amitiés. Plusieurs promoteurs culturels l’ont appris à leurs dépens, à l’exemple d’Ambroise Mbia dont le festival, les Rencontres théâtrales internationales du Cameroun (Retic), a fini par sombrer après 17 ans de débrouillardise et de résistance.
Ceci est un appel au secours : il faut sauver les Ecrans noirs, lui redonner ses lettres de noblesse pour permettre à des milliers de personnes de continuer à rêver, pour qu’il continue à être une motivation puissante dans la vie des gens.

Lui donner de la chair ne passera pas par des activités bouche-trous comme les compétitions de danse ou l’élection de miss. Lui donner de la chair sera de faire venir des films récents de qualité, de mieux communiquer, d’améliorer la qualité technique des projections, de respecter les cinéastes et le public. Si on veut tenir la route, organiser un festival demande beaucoup de rigueur. Sinon, la chute n’est pas loin.

Bassek Ba Kobhio, promoteur du festival
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Yaoundé s’apprête à accueillir la 18ème édition du festival Ecrans Noirs

Cette fête du cinéma africain se tiendra du 19 au 26 juillet 2014. Pour cette édition, un hommage sera rendu au cinéma marocain

La traditionnelle montée des marches du festival Ecrans Noirs se tiendra le 19 juillet 2014 au Palais des congrès de Yaoundé. Avec la projection, en guise de film d’ouverture, de la comédie du réalisateur marocain Mohamed Abderahmane Tazi : «A la recherche du mari de ma femme ».

Pour Bassek Ba Kohbio, le président de l’association Ecrans Noirs qui organise cet événement cinématographique au Cameroun, la 18ème édition des Ecrans Noirs entend rendre un hommage au cinéma marocain. Les cinéphiles et autres amoureux du 7ème art pourront ainsi voir, le long du festival, dix films provenant de ce pays maghrébin et six longs métrages qui seront en compétition.

Ecrans noirs 2014 ce sera aussi une célébration du cinéma nigérian, avec la présence annoncée de l’une des actrices les mieux payées de Nolywood, Geneviève Nnaji. Le thème retenu pour cette édition tourne autour de ces deux pays : « Cinéma, art, commerce, industrie. Les cas marocain et nigérian. Quel choix pour l’Afrique centrale ? » Un thème qui fera par ailleurs l’objet d’un colloque durant l’événement.

Outre le village du festival qui sera établi au boulevard du 20 mai à Yaoundé, les productions retenues par les organisateurs de ce festival seront présentées au grand public pendant huit jours dans diverses salles : Instituts français de Douala et Yaoundé, Institut Goethe, Salle de projection Sita Bella, Salle des conférences de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), Palais des Congrès.

Selon les organisateurs, Neuf films camerounais, 11 documentaires, 14 courts métrages, et 12 longs métrages sont en lice pour les Ecrans Noirs 2014. La remise du plus prestigieux de ces prix, l’Ecran d’Or, aura lieu le 26 juillet prochain.

L’association Ecrans Noirs qui souffre depuis quelques années d’une baisse considérable du soutien financier des annonceurs, devrait reprendre de l’air dès 2015 avec l’inscription du festival dans les lignes budgétaires de l’Etat du Cameroun. Le promoteur des Ecrans Noirs espère aussi voir l’aboutissement de sa demande de reconnaissance d’utilité publique en plus de l’attribution d’un lot domanial pour la construction du siège de l’association qui comprendra, entre autres, une salle de cinéma.


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Festival « Ecrans noirs »: La 17 ème édition s’ouvre le 29 juin à Yaoundé

12 films Camerounais sont compétition durant ce festival du cinéma africain qui se referme le 06 juillet prochain

La grande innovation cette année, c’est la délocalisation des manifestations, car outre le palais des Congrès de Yaoundé qui abritera la montée des marches et la cérémonie de clôture, trois autres sites ont été retenus dans la capitale, sans oublier la ville de Douala qui sera de la partie. En plus des projections cinématographiques, le festival de cette année mettra un accent sur les conférences-débats, la formation pratique aux métiers de l’audiovisuel et des expositions pour agrémenter l’événement. A quelques jours du début de cet événement, le comité d’organisation coordonné par le réalisateur camerounais Bassek ba Kobhio a donné toutes les garanties quant à la réussite de cette édition. Elle intervient d’ailleurs dans un contexte tout particulier, marqué par la fermeture de toutes les salles de cinéma, à cause de la désertion du public.

Plus qu’un rituel, le festival Ecrans Noirs est devenu un rendez vous incontournable dans l’agenda culturel du Cameroun et de l’Afrique toute entière. Créé en 1997 à l’initiative de Monsieur Bassek Ba Kobhio, le Festival Ecrans Noirs, a pour but de promouvoir et diffuser le cinéma africain en Afrique Centrale. il promeut et diffuse des courts métrages et des longs métrages de fiction, d’animation ou documentaires qui reflètent ou traitent de l’Afrique. La manifestation qui fait la promotion du cinéma africain en particulier mais aussi celui de pays francophones non africains, accueillent des réalisateurs, des comédiens, des techniciens, des financiers, des administrateurs et autres professionnels du 7ème Art, afin de donner à voir au public de Yaoundé et de Douala un cinéma longtemps méconnu ici mais qui depuis le lancement d’Ecrans Noirs en 1997, rentre dans le paysage. Sembene Ousmane, Idrissa Ouedraogo, Cheick Doukouré, Gaston Kaboré, Henri Duparc, Cheick Omar Sissoko, mais aussi Audrey Tautou, Patrick Grandperret et bien d’autres professionnels du cinéma sont venus au Cameroun grâce à Ecrans Noirs.

La 17 ème édition des Ecrans Noirs s’ouvre le 29 juin à Yaoundé
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Cameroun: Exit la 14ème édition des Ecrans Noirs

La soirée de clôture a eu lieu au palais des Congrès, suivie d’une soirée d’aurevoir au palais des Sports de Yaoundé

Un ivoirien couronné du prix d’honneur jury
Pour la dernière soirée du plus grand évènement cinématographique du moment au Cameroun, le gouvernement était représenté par Laurent Etoundi Ngoa, le ministre en charge des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat. Il représentait le gouvernement. La soirée de clôture était aussi celle de la remise des récompenses. Le prix spécial du jury est revenu à l’Ivoirien Roger Ngn’on Mbala. Pour l’ensemble de son uvre et pour que nul n’ignore son apport au cinéma en Afrique a déclaré Bassek Ba Kohbio, le délégué général du festival. Grand prix 1992 du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou au Burkina Faso et réalisateur de la production à succès «Au nom du christ» en 1993, le réalisateur ivoirien n’a pas sorti de film depuis 2002. Mais, il continue de défendre le cinéma d’Afrique partout dans le mode. Aujourd’hui, on ne peut pas demander à un cinéaste de s’adresser à une banque pour produire un film. Il n’y a pas de marché avait-il déclaré en parlant des productions en afrique. Pour la circonstance, le cinéaste ivoirien était présent au Cameroun et a reçu son prix des mains du representant de l’opérateur Orange Cameroun, le sponsor officiel de l’évènement.

Trois camerounais primés
Le deuxième prix de la soirée celui du meilleur scénario est revenu au Camerounais Serge Narcisse Ndougueu, pour son uvre «Le trône de Tchousseu». Les autres prix remis ont été celui du court métrage remporté le Camerounais Lionel Meta, grâce à sa production «La métaphore du manioc». Une fiction de 15 minutes tournée au Cameroun et qui met en scène un jeune taximan séduit par une cliente mélancolique qu’il conduit à l’aéroport. Le réalisateur camerounais Jean Pierre Bekolo qui présidait le jury a tenu à préciser que des améliorations devraient être faites. De nombreuses personnes confondent les genres de production et il faudra améliorer pour les prochaines éditions, a-t-il rappelé. Un rappel aussi fait dans le cadre du prix du meilleur documentaire. Le prix de cette année a été remporté par une production de Frédérique Burguin, «C’est mieux là-bas». D’une durée de 52 minutes, le documentaire place au centre du débat le problème de l’immigration et son utilité, mais surtout son concept fondamental. Le prix a été sponsorisé par la chaine TV5 qui a promis revenir l’an prochain. Le prix de la meilleure première uvre sponsorisé par la chaine Canal France Internationale (CFI) a été remis au Camerounais Samuel Tchop pour son uvre «Combat de veuves», traduction du titre original «Widows at war». En remettant le prix l’ambassadeur de France Bruno Gaine qui représentait CFI a promis un achat non exclusif des droits de diffusion de la production.

Samuel Tchop, le vainqueur du prix première oeuvre
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Le Burkina Faso et le Nigéria s’arrachent le Lion d’or
Le dernier prix, le prix du Lion d’or sponsorisé par le président de la République a été remis par le ministre Laurent Etoundi Ngoa. Un prix qui a réservé une grosse surprise, car il a été remporté ex aequo par deux productions. «Une femme pas comme les autres» du Burkinabè Abdoulaye Dao et «The Eternal» du Nigérian Chike Ibekwe. Seuls deux des principaux acteurs de la production Burkinabè étaient présents, le nigérian ayant quitté le Cameroun en raison d’un calendrier très chargé. Dans le cadre du diner quotidien offert aux festivaliers dans un restaurant de Yaoundé, il confiait à www.journalducameroun, Je suis confiant, mais je sais que la compétition sera dure, car mon film est sous-titré en français. Pour Georgette Pare, «La femme pas comme les autres» du burkinabè Dao, c’était tout simplement la joie. Une joie partagée avec le consul du Burkina Faso à Yaoundé. De venir comme ça et remporter le prix du président de la République, je remercie le président, monsieur Bassek et tous les Camerounais qui nous ont bien accueilli, a-t-elle affirmé débordante de joie. Cette année, le festival a notamment rendu hommage au comédien d’origine burkinabè Sotigui Kouyaté décédé en avril dernier.

Georgette Pare et son co-acteur Roger dans le film vainqueur du Lion d’or
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Arnold Antonin: «Je félicite toute l’équipe des écrans noirs»

Vainqueur l’an dernier, le cinéaste haïtien est de nouveau au Cameroun avec un long métrage, «les amours d’un zombie»

Arnold Antonin, vous êtes un cinéaste haïtien et vous participez au festival les écrans noirs, vous avez un long métrage en compétition, « les amours d’un zombie », qu’avons-nous oublié dans votre présentation?
C’est la première fois que j’y viens en personne, mais j’étais déjà présent aux écrans noirs l’année passée avec un documentaire, «Jacques Roumain, la passion d’un pays» qui avait remporté du meilleur documentaire. J’ai rencontré par hasard un membre du jury, il m’a dit que c’est à l’unanimité que ce jury m’avait décerné le prix et j’en étais vraiment ravi.

Votre film est sorti depuis mai 2009, pourquoi avoir choisi de l’envoyer en compétition cette année, puis qu’on sait que le scénario de votre film a été redigé par un grand romancier haïtien, Gary Victor?
Oui c’est un peu ça, mais en réalité j’aurais pu l’envoyer depuis l’an dernier. Mais cette année j’ai décidé d’envoyer le film au maximum de festivals internationaux, parce que je pense qu’on ne peut pas se contenter de le faire visionner par le public haïtien et une bonne manière je pense de le faire connaitre c’est de le faire participer à des festivals; donc j’irai bien au FESPACO et autres. Comme vous le disiez, il y a ce côté relatif au sujet. A Haïti et dans d’autres pays comme le Brésil ou même le Cameroun, il y a une frontière tellement tenue entre le réel et l’imaginaire. Puis je me suis dit ayant gagné le prix du documentaire l’an dernier, pourquoi ne pas essayer encore cette année avec une fiction.

C’est la première fois vous avez dit, que vous venez au Cameroun, est-ce que vous le connaissiez avant?
Cela fait déjà quelques années que je connais Bassek Ba Kohbio. Je l’ai rencontré dans les festivals. La première fois c’était en Haïti même il y a plus de 20 ans puis à Montréal au palais de la civilisation à Québec. J’ai beaucoup aimé son film que j’avais déjà vu d’ailleurs dans une édition du FESPACO (le grand blanc de Lambaréné), un film de très bonne facture et très bien fait. J’avais l’idée du Cameroun, comme d’un pays africain très riche et là où les gens ont le moins souffert des violences et de la destruction. Je connais aussi personnellement Manu Dibango. Quand il vivait à Bruxelles, il y a côtoyé beaucoup d’haïtiens et il s’en souvient toujours.

Haïti est un pays à 95% constitué de noirs, alors est ce que vous trouvez certaines similitudes entre les noirs d’ici au Cameroun et ceux de Haïti?
Je dis tout de suite oui; j’ai noté qu’il y avait une partie de la population haïtienne qui ressemblait par les traits à certains camerounais. C’est vrai qu’il y a des Haïtiens qui ressemblent à des sénégalais, des ivoiriens et même des bushmen. Il y a certaines de ces ethnies qui se sont installées dans certaines régions d’Haïti et je dirais qu’ils ont conservé les traits de leurs tribus d’origine. J’ai trouvé qu’on avait une similitude de comportement dans certains cas. Par exemple je trouve qu’il y a une manière un peu rude des camerounais de poser les questions, commune à beaucoup d’haïtiens
Vous êtes blancs et haïtiens comment cela se fait-il?
(Rires) je suis un métis… Sérieusement je suis un métis. Ma grand-mère était noire et je dirais même bien noire; vous savez, en Haïti, il y a un article de la constitution de Dessalines, qui dit que tous les haïtiens sont noirs indépendamment de la couleur de leur peau. En Haïti vous savez et c’est spécial, on sait qu’on est mulâtre (métis) ou noir ; mais c’est lorsqu’on arrive à l’étranger qu’on remarque qu’on est un blanc, mais seulement d’apparence.

Est ce que vous n’avez pas l’impression depuis les indépendances, et même on le voit à travers votre film «les amours du Zombi», que Haïti cherche encore son chemin?
Je suis d’accord que certaines crises sociales débutent lorsque les peuples commencent à se questionner sur leur identité, mais ce n’est pas le cas d’Haïti. Il y a quelque chose de spécial dans ce pays; d’abord tous les haïtiens jeunes ou vieux, ont une seule langue, ils parlent le créole. D’un autre coté il n’y a pas des guerres de religion, malgré quelques velléités des sectes protestantes, mais c’est une population en majorité vaudouisante. Il n’y pas non plus cette distinction de l’origine car toutes les ethnies d’esclaves qui se sont retrouvées à Haïti se sont confondues et on ne retrouve pas de conflits jusqu’ici. A un moment de l’histoire du pays il y a eu une petite distinction entre ceux qui étaient nés à Haïti et ceux qui étaient nés en Afrique, mais tout ça n’existe plus. Alors Haïti a tout ce qu’il faut pour la construction d’une nation unie et forte, mais ce n’est pas le cas. C’est un pays qui est né d’une longue lutte contre le colonialisme. Et ça il faut le dire c’est un cas unique dans l’histoire, de révolution réussie par les esclaves, contre les puissances coloniales blanches. Suite à cela on oublie souvent de le dire, le pays a subi une mise en quarantaine par la communauté internationale pendant presque 100 ans. Haïti a apporté son soutien par la suite à la révolution en Amérique du sud, mais après les dirigeants haïtiens sont entrés dans des guerres fratricides, pour le pouvoir et le contrôle des richesses. Les nouveaux dirigeants ont placé une partie de la population dans un état de semi-esclavage, et puis voilà c’était bien évidement très compliqué. Vous avez donc là deux siècles où il n’y a pas eu d’accumulation de capital, donc aucune condition pour le développement et l’économie. Entre temps, l’élite économique et politique continuait à se battre entre ses différentes fractions.

Votre film «les amours d’un zombie» montre tout le paradoxe de la societé haïtienne marquée par son histoire violente. Est-ce qu’avec ce film vous n’interpellez pas les haïtiens et tous les peuples opprimés à se prendre en main?
Evidemment de nombreux intellectuels ont vu en ce film une façon de choquer les personnes et les pousser à penser différemment. Les critiques dans les journaux haïtiens reviennent sur cet aspect des choses, mais dans le fond pour la population il y avait d’autres considérations. En fait ce qui a marqué les gens c’est qu’à Haïti, les zombies soient considérés comme des idiots du village, des parias en dehors de la societé. Dans le film Zéphirin, est intelligent et a même failli arriver au pouvoir. Et d’ailleurs cette histoire c’est tout un paradoxe parce que la journaliste du film, elle dit à son enfant «tu ne peux pas être un zombie parce que tu as le c ur pur et tu es plein d’amour, comme Zéphirin» alors que Zéphirin est un zombie. Les haïtiens gèrent constamment ce genre de paradoxe, et puis, ils sont aidés en cela par le vaudou, qui est la façon pour les haïtiens de s’expliquer l’univers.

Arnold Antonin
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Votre film est une mise en scène du scénario de Victor Gary; Comment s’est passée la rencontre entre vous un cinéaste réformateur sur les bords et Victor un romancier d’un poil conservateur?
Conservateur ? Non ! Je dirais même plutôt que c’est le critique le plus virulent du délire haïtien qu’il pourfend impitoyablement en délirant lui aussi. Homme timide, c’est un humoriste sans pareil. Victor Gary est un de ces écrivains qui s’inscrit dans le cadre de ce que nous surnommons chez nous le réalisme merveilleux. C’est-à-dire qu’il n’installe qu’une frontière très petite entre l’imaginaire et la réalité. C’est donc un écrivain à l’imagination sans limite, mais qui écrit de façon très cinématographique aussi. Il n’a pas seulement écrit ce roman, il a aussi écrit des feuilletons qui ont eu beaucoup de succès en Haïti. Les gens s’arrachaient un journal au pays, parce qu’il y avait des histoires de Victor Gary. Ce sont des histoires très inspirées des bandes dessinées. Il a aussi beaucoup écrit pour la radio. Je ne me rappelle plus comment je l’ai rencontré, on se connait depuis tellement longtemps.

De nombreux journalistes disent de vous que vous êtes prolifique. Peut-on espérer une production africano-haïtienne où on retrouvera des problèmes communs aux deux peuples?
Le problème c’est qu’à Haïti il y a tellement de choses à filmer, que je ne peux épuiser l’ensemble des sujets. Je n’ai pas de honte à le dire, jusqu’à présent, la réalité haïtienne m’accapare tellement que je n’ai pas le temps de m’intéresser à d’autres choses. Vous savez à Haïti il y a comme un complot contre la mémoire et moi j’essaie de sauver une partie de cette mémoire. Lorsque j’ai produit mon documentaire sur la catastrophe du début d’année, « Haïti, chronique d’une catastrophe annoncée », les gens m’ont dit ce n’est pas bien parce que la souffrance est encore récente et les gens vont en souffrir plus. J’ai dit non, je crois que les gens doivent voir ça pour que plus jamais cela n’arrive. En Haïti une catastrophe en chasse une autre et si à chaque fois on oublie la précédente. Ca ne peut être une solution. Autre aspect en Haïti on a un désir d’imaginaire et cette situation fait que la capacité de création soit contenue.

Parlez-nous de votre enfance, comment vous retrouvez-vous homme de cinéma?
Mon père est mort j’étais très jeune. Lorsque j’étais petit et que ma mère me donnait de l’argent, j’allais au cinéma dans une salle très célèbre à Haïti, le Paramount, qui malheureusement a été détruite totalement avec le dernier tremblement de terre. Ensuite je suis allé à l’étranger pour mes études et j’ai commencé tout de suite à fréquenter les cinéclubs. Mon premier film je le fais parce que je réalise que 75% de la population haïtienne est analphabète. Et je me suis dit : les journaux et autres ne suffiront pas pour transmettre des messages, il fallait du son, des images pour éduquer la population. Je suis entré dans le cinéma par amour pour le cinéma et par engagement socio politique, je voulais faire bouger des choses dans la societé haïtienne.

Votre commentaire sur la catastrophe qui a frappé votre pays. Quel est votre commentaire?
Le peuple camerounais, comme tous les peuples du monde, doit se lever d’une seule voix et dire que cela ne doit plus jamais arriver. Il y a eu trop de victimes qu’on aurait pu éviter. La misère est telle que je pense qu’il y a une autre catastrophe en gestation à Haïti. Il faudrait que la communauté internationale mette sur pied un plan cohérent d’aide, sinon ce ne sera pas facile de reconstruire le pays. La grande responsabilité incombe aux haïtiens, mais il faudrait que les puissances étrangères prennent aussi leurs responsabilités. C’est le moment d’arriver à une rupture. Et d’ailleurs je profite pour dire que le Cameroun comme beaucoup de pays du monde nous a assistés financièrement et humainement et je dis en tant qu’haïtien merci.

Un mot sur l’organisation des écrans noirs?
Je vais féliciter Bassek Ba Kohbio, l’administrateur car un festival comme celui-ci est lourd à organiser. Je ne sais pas comment étaient les éditions précédentes mais je pense que si on en est à la quatorzième édition, c’est à féliciter. C’est un pari difficile qui est gagné. Je déplore que vous ayez fermé vos salles de cinéma et c’est là que je me dis que l’équipe de Ba Kohbio a encore beaucoup de pain sur la planche.

Comment trouvez-vous la nourriture camerounaise?
Très bonne! J’ai mangé le Ndolè fait à partir des feuilles. C’était délicieux

Et les camerounaises?
C’est vrai que je n’ai pas vu tout le monde, mais je vois dans le festival, les femmes, les hôtesses, elles sont très gentilles et accueillantes et très belles aussi.

Arnold Antonin au village du festival écrans noirs 2010
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Ecrans noirs: Quelle adaptation cinématographique de la littérature en Afrique

La question est au centre d’un colloque animé par des cinéastes et écrivains. Ils ont donné leur sentiment au terme de la 1ere journée.

Il s’agit de travailler les modèles qui existent et les rendre modernes, voire futuristes
Je pense que le travail qui est le nôtre est d’abord un travail de recherche, c’est-à-dire que nous devons chercher et retrouver les formes de narration que nous avons déjà en nous-même et que nous utilisons au quotidien sous un autre format dans la conversation. Il s’agit de travailler les modèles qui existent et les rendre modernes, voire futuristes. Nous pouvons innover pour être à la tête d’une manière de faire et de raconter les histoires. Et je vais prendre un exemple, lorsque vous voyez des films avec des flash-back, dans les récits de tous les jours on a recours à cette forme de présentation du réel. Donc je ne crois pas qu’il s’agit d’être dans un modèle qui consiste à suivre le chemin tracé par les occidentaux, même si c’est pour nous ; chez eux cela est conforme à leur histoire. Il y a d’abord eu le théâtre, puis la littérature et enfin le cinéma. Chez nous, tout cela est arrivé en même temps et sous une forme définitive pour nous et en construction chez les occidentaux. Nous ne devons pas essayer de suivre leurs processus, nous devons créer notre modèle dans ce domaine. Pour moi il y a un concept qui m’amuse toujours ; lorsqu’on dit cinéma africain, c’est un concept qui est proposé par les européens. En musique moi j’aime bien lorsque parlant d’un rythme africain, on dit par exemple que ça c’est du Ndombolo. Vous voyez on ne dit pas danse africaine, on dit le Ndombolo. Alors c’est la même chose si on donne une identité à notre cinéma voilà comment on peut arriver à créer un cinéma spécifiquement africain.

Jean pierre bekolo, réalisateur et professeur de cinéma
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Mon sentiment au départ est celui d’une très grande tristesse
Le cinéma dans un pays comme le Cameroun ne devait pas être dans cet état. Que le Cameroun n’ait pas de salle de cinéma c’est à ne rien comprendre. Quand j’étais jeune à douala, il y’avait de nombreuses salles de cinéma. Qu’on ne nous dise pas que c’est la télévision qui a tué le cinéma, ce n’est pas vrai sinon pourquoi seulement au Cameroun et pas ailleurs? Et puis cela me fait penser à ce qu’on se disait ce matin, on nous dit que c’est parce qu’il y a la télévision qu’on ne peut pas lire je dis ce n’est pas vrai; il n’y a aucune raison pour qu’on ne puisse pas lire. Je crois qu’il y a un vrai besoin de politique littéraire et cinématographique dans ce pays. Regardez par exemple un colloque comme celui-ci sur le thème cinéma et littérature, je suis présent, Jean pierre Bekolo est présent et d’autres personnalités majeures du cinéma et de la littérature en Afrique, mais il y’a peu d’étudiants. Et plus grave, les universités ne nous contactent pas pour profiter de notre présence, alors qu’il y a des départements de cinéma et de littérature. D’un autre côté, il y a un sentiment d’espoir. Qu’on en soit à la 14ème édition des écrans noirs, ce n’est pas rien. Au départ, personne n’aurait parié sur les écrans noirs. Il a survécu et il s’améliore. On est passé d’une simple rencontre à un festival primé et on y organise des colloques d’un tel niveau et ça, c’est absolument à féliciter. De même je me rends compte que le cinéma avance au Cameroun. Il y a des jeunes gens créatifs et qui se battent avec peu de moyens et on sent qu’ils veulent que ça marche.

Gaston Kelman, écrivain
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Je suis absolument pour un cinéma libre par rapport à la littérature
Si je lis un livre qui me fait rêver et que je vois que je peux y parvenir en faisant rêver les autres je dis ça c’est un livre adaptable. mais les cinéastes ont le droit de se donner des libertés. Le cinéaste est cinéaste déjà, musicien, peintre, danseur, costumier, donc lorsqu’un cinéaste entre dans un livre, il y va en pensant à tous ces métiers et à tous ces aspects-là. La conséquence est que je prends des libertés pour pouvoir emmener celui qui va voir le film à cerner ce que j’ai envie qu’il comprenne. Parce que la description littéraire d’une couleur par exemple n’est pas palpable. C’est le cinéaste qui lui donne une forme, une intensité et une orientation pour le cinéphile et pour ça il doit être libre. D’un autre coté le cinéaste c’est quelqu’un qui aborde un livre avec ses expériences personnelles. Une de ces expériences peut se retrouver dans ces livres là ; alors le cinéaste en tant qu’artiste doit pouvoir faire ressortir tous ces éléments subjectifs de la perception qu’il se fait d’une uvre littéraire. Je suis absolument pour un cinéma libre par rapport à la littérature. Je veux être compris. La littérature même si elle peut inspirer le cinéma est très différente. La littérature est un art solitaire ; on peut être dans son univers imaginaire et écrire un roman. Mais avec le cinéma il va falloir compter avec les autres (acteurs, machinistes, ingénieurs de son et tous ceux qui interviennent dans la production), le cinéma est art collectif.

Mansour Sara Wade, cinéaste sénégalais
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La bonne adaptation est celle qui tient compte de l’ouvrage littéraire dans son entièreté
Selon moi, il faut que l’auteur fasse une distanciation entre lui et son uvre. Cela permettra au scénariste de pouvoir s’en approprier. D’un autre côté, il faudrait que le scénariste ou le réalisateur sente l’ouvrage qu’il est en train de vouloir adapter. S’il ne le sent pas il ne pourra pas en décoder les sens profond. Troisième point, il faudrait qu’il y ait une vision complémentaire entre le scénariste et l’écrivain. On a besoin de savoir ce qui a motivé sa décision d’écrire son uvre. Alors pour moi je maintiens que si on ne peut pas faire un effort de restituer avec une certaine fidélité la pensée d’un écrivain alors on laisse son oeuvre. J’ai par exemple aimé «le prix du pardon», ce n’est pas parce que Mansour est là, mais j’ai lu l’histoire et j’ai vu le film, je pense que pour ce qui est du Sénégal c’est la meilleure adaptation au cinéma d’une uvre littéraire. Je ne connais malheureusement pas des films camerounais, j’ai beaucoup aimé le grand Blanc de Lambaréné, mais bien évidement cela fait trop longtemps.

Sohkna Benga, littéraire sénégalaise et scénariste
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Je suis heureux de voir tous ces participants
Je suis très heureux pour ce qui est des participants, voir réunis comme ça autour d’une table Jean pierre bekolo, Gaston Kelman et des grands cinéaste et littéraire sénégalais, et surtout de pouvoir discuter avec eux, c’est quelque chose que je n’imaginais pas pouvoir faire un jour. Ils ont chacun, son point de vue défendant, apporté des éclairages sur un certain nombre de concepts qui jusque-là pour nous relevaient plus de la théorie. C’était un bonheur pour moi. Je déplore malheureusement une participation presque nulle des étudiant en cinéma et je dis c’est déplorable. Ils ont raté quelque chose de part ce que nous avons pu apprendre aujourd’hui. Je suis aussi interrogateur sur la suite à donner au colloque. Après ce colloque s’il n’y a pas de suivi le problème reste entier. Jean pierre Bekolo l’a dit: il est important qu’on puisse s’approcher de ceux qui connaissent déjà afin d’apprendre. Un apprentissage qui se fera par la pratique. Donc il faudrait je pense que soit mis un cadre qui puise permettre aux étudiants en cinéma de pouvoir pratiquer l’art du cinéma.

Henock Arcene Raoul, étudiant
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Ecrans noirs: Bientôt une journée de la télévision africaine

Une annonce faite conjointement par l’association africaine des producteurs de télévision et la chaine Canal France internationale

Boris Zakowsky: « Les journées de la télévision Africaines auront lieu l’an prochain »
Dans le cadre des écrans noirs qui se poursuivent dans la ville de Yaoundé la capitale camerounaise, Mactar Silla en sa qualité de président de l’association des producteurs de télévision d’Afrique et Boris Zakowsky représentant la chaine Canal France international ont donné une conférence de presse dans le village du festival, ce mardi 01 mai 2010. Les deux hommes ont entretenu les journalistes présents sur les différentes décisions prises dans le cadre d’une réunion tenue en marge du festival. Une réunion que le représentant de CFI a refusé de qualifier de sécrète. on était à huis clos mais c’était pas du tout dans un souci de confidentialité , c’était un réunion de travail au cours de laquelle nous avions deux jours pour mettre sur pied une grille de travail, donc nous avions besoins de la concentration nécessaire pour finir ce qu’il y avait à faire a précisé d’emblée Boris Zakowsky. L’adjoint au directeur de la chaine CFI informera par la suite l’assistance de la résolution prise dans le cadre du prochain Festival Panafricain du Film à Ouagadougou au Burkina Faso (Février 2011), d’organiser une journée de la télévision africaine (JTA), en collaboration avec l’Association des Producteurs Privés des Télévision d’Afrique. Le représentant de CFI a annoncé que 12 heures de productions Africaine seront diffusées.Cela représentera un véritable patchwork de la production africaine, et ces programmes seront proposés aux chaines africaines et même celles qui ne le sont pas a dit Monsieur Zakowsky. Au cours de ces journées, les propriétaires de télévision africaine seront entretenus sur les thématiques de production, de distribution et de recherche de financement publicitaire. Un programme qui bénéficie de la participation de l’union européenne et du groupe des Etats ACP. La rencontre de Yaoundé réunissait 7 chaines de télévision africaines, dont la chaîne de télévision Spectrum Tv de Mactar Silla

Mactar Silla: « Mettre sur pied un cadre claire pour la production audiovisuelle au Cameroun »
Mactar Silla qui est aussi président de la chaine STV au Cameroun, a profité de la circonstance pour dénoncer le manque de contenu dans les chaines de télévisions africaines. Dans son propos, il déclare que les africains en général ne produisent pas suffisamment de programmes pour les chaines de télévisions. Une situation qu’il attribue à l’absence d’un cadre défini de la production audiovisuelle.

Il est grand temps qu’on comprenne en Afrique en ce 21ème que la culture est un des maillons essentiel du développement.
Mactar Silla

Intervenant sur ce point le représentant de CFI a dit pour sa part, que son groupe fait du mieux qu’il peut pour soutenir les programmes africains. Nous avons chaque année près de 1000 heures de programmes africains, cela fait quand même 1 million d’euros, a déclaré Monsieur Zakowsky. Tous les deux sont tombés d’accord sur le fait que le véritable problème pour ce qui est du Cameroun en particulier est celui du relais donné par les décideurs privés comme publics. Mactar Silla a dit pour sa part que le rôle fondamental de restructuration des productions audio-visuelles en Afrique incombait à l’Etat Camerounais. Il invite les autorités en charge de la culture de mettre sur pied un cadre qui permettra un meilleur travail et des échanges transparents entre les producteurs et les diffuseurs. Le representant de CFI a été interpelé au sujet de la priorité accordée par le groupe aux productions ouest africaines, dans le cadre de leur soutien. C’est vrai que l’Afrique de l’ouest est comme un partenaire privilégié, mais en réalité notre soutien est ouvert aux productions camerounaises, a répondu monsieur Zakowsky, en précisant qu’il était présent et que les producteurs et réalisateurs qui le désiraient pouvaient le rencontrer.

Mactar Silla et Boris Zakowsky durant la conférence de presse
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Michelle Ntede: « Baba Diop m’a impressionnée »

Cette journaliste livre ses impressions sur la formation en critique de cinéma offerte par l’association les écrans noirs

présentatrice d’une émission sur le cinéma dans les ondes de Radio campus(Yaoundé), cette jeune journaliste nous livre ses impressions sur la formation en critique de cinéma offerte par l’association les écrans noirs aux journalistes et en présence de Baba Diop, le président de l’association africaine des critiques de cinéma.

Quelles sont vos impressions au terme de cette formation offerte par l’association les écrans noirs sur la critique cinématographique, en présence du président de l’association africaine des critiques de cinéma?
J’ai tout d’abord été émue lorsque j’ai reçu mon invitation à participer à la formation, parce que pour moi cela voulait dire qu’on m’écoutait et qu’on m’écoute. La formation en elle-même a été très enrichissante, de voir Baba Diop expliquer la manière de critiquer un film et d’en ressortir une analyse qui soit objective, c’était pour moi quelque chose de fascinant. Nous avons appris sur la base d’exemple pris dans d’autres festivals. Il est vrai que j’ai une petite formation en audiovisuel, mais là je suis mieux outillée je pense, pour présenter un film dans le cadre d’un article de presse

Qu’est ce qui vous a frappé chez baba Diop?
C’est vraiment un monsieur humble. Malgré sa très grande expérience, il nous écoutait et répondait presque à toutes les questions. Il faut dire qu’il y avait parfois des questions pas très intelligentes mais cela ne le gênait pas , il répondait et prenait le temps d’écouter après les remarques des uns et des autres; Et puis avec des exemples simples il a pris le temps de nous faire distinguer les éléments d’une critique, on a par exemple appris que la critique cinéma ce n’est pas que pour détruire le film, mais il existe aussi une critique constructive qui permet de mieux faire comprendre un film aux autres

Quelle est la valeur ajoutée que vous aura apporté cette formation?
Justement, j’ai beaucoup acquis rien qu’en trois jours et c’est absolument magnifique. Magnifique parce que je suis une passionnée de cinéma, je collabore avec le premier site camerounais spécialisé dans le cinéma, (www.cinemaducameroun.com ), je présente une émission de cinéma sur radio campus. Je pense que l’une des valeurs ajoutées est que désormais je pourrais apporter à mes auditeurs ou à nos cybers lecteurs, des informations mieux élaborées sur le cinéma en général. Je pourrais leur expliquer la raison d’un rapprochement de plan et toute autre technique. L’autre valeur ajoutée que cette formation m’a apporté c’est l’ouverture d’esprit qu’elle m’a permis d’acquérir sur les questions relatives au cinéma. J’ai pu réaliser qu’il existe plusieurs métiers de cinéma et que tous ont leur importance et ça c’est quelque chose que je ne savais pas. Je profite pour dire que cela a été une bonne initiative de l’association les écrans noirs de nous accorder cette formation.

Justement maintenant que vous avez reçu cette formation, quelle commentaire faites vous du Film d’ouverture « Manu Dibango » de Calixte Beyala
(Rires). Vous me posez une question bien délicate, je viens de terminer la formation et je ne pense pas que je peux déjà me permettre de critiquer le film de Calixte Beyala.

Essayez un peu…
D’emblée je voudrais dire que le public ne doit pas juger durement Calixte Beyala. C’est un premier documentaire et je pense que s’il y a des imperfections ce n’est que normal. Le thème choisi était bien, mais j’ai remarqué qu’il y avait un trop gros plan fait sur Manu Dibango, je pensais qu’on devait avoir un film où on parle de sa jeunesses et autre mais bon elle a fait un tout autre choix . Et puis j’ai été choquée par une déclaration de Manu Dibango, lorsqu’il dit qu’il s’en foutait de la souffrance des autres africains, tout ce qui l’intéressait c’était sa musique. J’ai trouvé cela très choquant. Mais dans l’ensemble, pour un premier documentaire, c’était bien.

Que pouvez vous conseiller aux jeunes journalistes qui veulent faire de la critique cinématographique?
Je conseille aux journalistes qui veulent faire dans le cinéma de venir, il y beaucoup de choses à couvrir. Si les jeunes acceptent de se former cela permettra que l’on puisse mieux parler du cinéma camerounais et par conséquent que l’on puisse mieux le vendre, c’est pourquoi j’invite tous les jeunes qui veulent bien à s’intéresser aux métiers et à la communication du cinéma.

Michelle Ntede, journaliste critique de cinéma
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Ecrans noirs: Week-end de démarrage tout en lumière

C’est avec une Calixte sur les feux des projecteurs que s’est ouverte la 14ème édition des écrans noirs du cinéma à Yaoundé

Manu porté à l’écran
Le soir du Samedi 29 mai 2010 était jour de montée des marches au palais des congrès de Yaoundé. De nombreuses personnalités de la culture, de la politique et de la communication étaient présentes pour assister à l’ouverture de la 14ème édition des écrans noirs du cinéma Africain. Une soirée pour un double honneur. Le premier à Calixte Beyala, la romancière franco camerounaise, nouvellement intéressée par la production cinématographique. Le deuxième, le sujet du film de Calixte, Manu Dibango, le musicien camerounais le plus célèbre de ces cinquante dernières années. Le film, « Manu Dibango ». Un documentaire long de 55 minutes environ. L’occasion a été donnée au public présent, de découvrir le coté caché de Manu. Il arrive en France très jeune, il avait 15 ans. Malgré la pression de son nouvel environnement (climat rude, exclusion sociale), il comprend qu’il a un talent qui lui donne un certain intérêt, la musique. Il jouera de la saltimbanque. Un jour son père lui fait un cadeau, un saxophone, qui marquera pour lui le début de sa vocation. Les chemins du succès lui sont désormais ouverts, mais Manu éprouve quelques regrets. Il ne s’est pas assez impliqué du sort de ses frères africains alors que sa notoriété lui en conférait la possibilité. Je m’intéressais pas aux souffrances des peuples africains, tout ce que je voulais c’était jouer de la musique.

Calixte explique son film
Bon ou mauvais, le public de samedi a été ravi. L’ambassadeur Bruno Gain de France a trouvé le concept magnifique,de voir Manu comme ça parler de sa vie et des moments qui l’ont le plus marqué. Calixte Beyala au cours d’une conférence de presse donnée hier dimanche, au village du festival explique son film: Je vous avoue que l’idée pour moi était de faire un mélange où on pouvait retrouver l’histoire de l’Afrique de ces cinquante dernières années, mais je voulais le faire avec quelqu’un qui est un produit de la diaspora(.) j’ai dit à Manu, parce que Manu c’est un ami de longue date, tu vas faire le documentaire tu dois y participer. Elle révèle aussi qu’elle avait le choix entre Manu et le sénégalais Youssou N’dour. C’était lui le choix de France télévisions, mais j’ai dit je préfère Manu. Au cours de la conférence elle refusera aussi avec beaucoup d’énergie l’idée d’être venue aux écrans noirs pour faire du lobbying politique. Je n’ai pas besoin de faire du lobbying politique aux écrans noirs parce que dans cette aventure ce sont les chefs d’Etats qui vont voter et je n’en ai vu aucun ici déclarera-t-elle un peu excédée par la question d’un journaliste présent dans la salle. Dans la salle de conférence, discret mais reconnaissable, le haïtien Arnold Antonin, lauréat du prix du documentaire l’an dernier. Il revient cette fois avec un long métrage.

Opération de charme pour TV5 et canal horizons
La fête d’ouverture s’est poursuivie dimanche soir à l’hôtel Hilton de Yaoundé. La chaine internationale de télévision TV5 et le groupe Canal horizon Overseas ont offert un cocktail aux cinéastes et aux hommes de média. Une opération de communication très soignée. Les deux organisations sont partenaires actifs du festival. Ils sont tous deux parrains d’un prix. L’occasion aussi de présenter la nouvelle WebTV de TV5. Dans leurs différentes interventions, les deux managers (TV5 et canal Horizons) se sont dits prêts à supporter dans une certaine mesure, les projets de production audiovisuelle. Ils sont là aujourd’hui, et c’est l’occasion pour vous les jeunes de saisir votre chance et de forger les opportunités. Dans la salle des grands noms de l’audiovisuel au Cameroun. Blaise pascal Tanguy, producteur et patron d’une maison de production: Je suis très admiratif de la qualité de l’organisation je reviens du festival vues d’Afrique de Montréal et je trouve bien qu’au Cameroun, les gens commencent à comprendre l’importance et le vrai sens des choses. La nuit s’est terminée au village du festival.

Calixte Beyala, star de l’ouverture avec son film « Manu »
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Cameroun: Voici le palmarès des écrans noirs 2009

La 13e édition du festival s’est achevé le 6 juin

Ecran d’honneur
Prix spécial décerné à Gérard Essomba, comédien camerounais pour l’ensemble de son uvre.
Valeur du prix : 1 000 000 de FCFA offert par Orange Cameroun

Ecran d’or
Décerné à John Kani pour son film Nothing but the truth (Afrique du Sud)
Valeur du prix : 5 000 000 de CFA offert par le Président de la République du Cameroun

Ecran de la meilleure comédienne
Décerné à Norah Kafando pour son rôle dans le film Le fauteuil du réalisateur Burkinabé Missa Hébié
Valeur du prix: 1 000 000 de CFA offert par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Cameroun (CNPS)

Ecran du meilleur comédien
Décerné à William Nadylam pour son rôle dans le film L’Absence du réalisateur Guinéen Mama Keita
Valeur du prix : 1 000 000 de CFA offert par la Société Tradex

Ecran de la meilleure première uvre
Décerné à Manouchka Labouba pour son film le divorce (Gabon)
Valeur du prix : 1 000 000 de CFA offert par Canal France International (CFI)

Ecran du documentaire
Décerné à Arnold Antonin pour son film Jacques Roumain, la passion d’un pays
Valeur du prix : 1 000 000 de FCFA offert par TV5 MONDE

Ecran du Court métrage
Décerné à Bernard Kouemo pour son film Warametsubo (Cameroun)
Valeur du prix : 1 000 000 de FCFA offert par le Ministère de la Culture

Opération 7 jours pour un film
Scénario primé à l’ouverture du festival après sélection et résidences d’écriture, tourné pendant 7 jours et diffusé à la clôture du festival. Pari tenu. Le film les oreilles du réalisateur camerounais Babena a été diffusé avec succès à la clôture du festival. Production. Acajou films, avec le soutien de Canal+ Horizons

Cameroun: Gilbert Babena, un cinéaste en devenir!

Il a reçu le prix du meilleur court métrage au festival écrans noirs 2009

Gilbert Willy Tio Babena, de son vrai nom, est un jeune camerounais très ambitieux et talentueux, une véritable figure montante du cinéma camerounais, finaliste du concours 7 jours pour 1 film organisé du 23 au 28 mars 2009 au Centre Culturel Français (CCF) François Villon de Yaoundé. Une centaine au départ, seulement douze cinéastes ayant présenté des courts métrages intéressants et convaincants ont pris part à cet atelier de formation animé par les professionnels du septième art venus d’Europe et du canada tels que Pascal JUDELEVICZ, Yves HANCHARD, François CHAILLLOU, Denis CHOUINARD. ou encore Basseck Ba Khobio et Arice SIAPI du Cameroun. Parmi les douze finalistes, des grands noms bien connus de la scène tels que Foly Dirane. mais aussi des novices comme Gilbert Babena avec son court métrage intitulé les oreilles qui a séduit les membres du jury.

C’est l’histoire d’un jeune garçon qui vit dans un quartier populaire de Yaoundé. Il n’est pas aimé de sa mère prostituée et face à ce manque d’amour, il entreprend de chercher son père en scrutant les oreilles des passants. Une façon bien originale pour lui de fustiger et de lutter contre le phénomène des enfants bâtards que l’on rencontre ça et là. Mon histoire avec le cinéma ne date pas de longtemps et pour un novice comme moi ; il y a beaucoup de difficultés. Déclare-t-il.
Des douze scénarii actuellement en compétition, un seul, le premier bien évidemment sera primé à hauteur de 1.500 euros et le vainqueur verra son film mixé, réalisé et monté en sept jours, puis diffusé tout au long de la prochaine édition du festival Ecrans noirs. D’où le nom du concours 7jourspour1film.

Gilbert Babena qui a vu le jour le 08 juillet 1987 à Belabo dans la Région de l’Est est de l’ethnie Sanaga au Cameroun. Il commence ses études en 1993 à l’école publique Mabanga de Ngaoundéré où il obtient six ans plus tard son CEPE et son concours d’entrée en classe de sixième. Ce qui lui ouvre les portes du Lycée bilingue de Ngaoundéré où il obtient le BEPC en 2003, le certificat de probation en 2005 et le baccalauréat un an plus tard. Son amour pour l’art, le spectacle, le théâtre et l’écriture vont le pousser à s’inscrire à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, filière Lettres d’expression française (LEF) à l’Université de Ngaoundéré où il prépare actuellement sa licence en linguistique. Bon vent !

Gilbert Babena, jeune cinéaste
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Cameroun: Cinéma, la salle du CCF attire du monde

Plusieurs films y sont projetés depuis la fermeture du cinéma Abbia à Yaoundé

Les réactions des cinéphiles de la capitale

Je suis obligée de venir au CCF
Avec la fermeture des salles de cinéma au Cameroun et en particulier à Yaoundé, nous sommes obligés aujourd’hui de venir au Centre Culturel Cameroun(CCF) ou aller au Palais des Congrès quand c’est possible. Ici au CCF, il ya de belles projections et je pense que plusieurs cinéphiles sont comblés.

Lynda Ndedi, journaliste Tv
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Je viens souvent
Il m’arrive parfois de venir regarder les films ici surtout si on me dit que c’est bien.je profite aussi souvent pour prendre des bouquins à lire.

Pauline Label (Institut des Relations Internationales du Cameroun)
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Le cadre du CCF est agréable
Avec la salle des spectacles du CCF, c’est comme si Abbia n’était pas fermé. Ici le cadre est bien aménagé. Il ya le confort et la sécurité. En plus le cadre est propice pour la détente. Il permet de sortir un peu du cadre familial. En plus, le CCF n’est pas loin de chez moi.

Serges Edzou, journaliste radio
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On peut discuter avec les réalisateurs.
L’avantage du CCF est qu’après la projection d’un film on peut discuter avec les réalisateurs et les acteurs des films camerounais. Des films qui ne passent pas toujours à la télévision nationale. En plus ici au CCF il ya le confort et les prix sont bons car avec 500f tu peux regarder un film.

Clément Angoni, étudiant
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Ecrans noirs: Yaoundé, capitale du cinéma pendant une semaine

Patricia Moune, la directrice du festival répond aux questions de JDC

Yaoundé la capitale Camerounaise va à nouveau vibrer au rythme du festival écrans noirs qui célèbre le cinéma camerounais et africain. Une grande partie des activités de ce festival se déroulera au boulevard du 20 mai à Yaoundé contrairement à la dernière édition qui s’était tenue au musée national, ancien (palais présidentiel). Mais outre le boulevard du 20 mai, les autres activités et les projections se dérouleront dans d’autres sites prévus pour la circonstance, notamment en plein air, dans les salles et universités et dans les villes de Bamenda et Douala, afin d’attirer un grand nombre de cinéphiles. La 13ème édition du festival écrans noirs aura pour thème cinéma et économie

Pouvez vous-nous dire qui est Patricia Moune Mbede?
Je suis Patricia , Directrice du festival Ecrans Noirs depuis 1997, Diplômée en gestion des entreprises culturelles entre autres. C’est toujours très difficile de se décrire… J’ai trois enfants et je suis mariée… J’ai deux passions, le cinéma et la mode.

Le festival Ecrans noirs débute ce samedi 30 juin à Yaoundé. Des innovations pour cette 13e édition?
Pas vraiment. Cette année, on prend les mêmes et on recommence. Toujours la compétition, avec deux prix en plus, le prix du meilleur documentaire et le prix 7 jours pour un film qui consiste à primer un scénario de court métrage et à le tourner en 7 jours pour pouvoir le diffuser à la clôture du festival Un Forum sur la coproduction, un atelier de critiques de cinéma.

De nombreux films camerounais ont été primés au cours de ces derniers mois à l’international. Votre avis!
Cela dénote une production active au niveau des jeunes surtout mais il n’y a pas de suivi et de marché au Cameroun, ce qui fait que ces films restent des films pour festivals et ces jeunes réalisateurs deviennent des réalisateurs de festivals qui souhaiteraient pourtant pouvoir vivre de leur art. Mais comment le faire si toutes les salles ferment? Si le marché s’effondre?


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Cette édition s’ouvre dans un contexte assez particulier du fait de la fermeture des salles de cinémas au Cameroun. Peut on dire que l’heure est très grave?
L’heure est très grave !!! Mais c’était la chronique d’une mort annoncée et cela ne me surprend pas du tout. Je pense qu’il faut revoir l’exploitation cinématographique en Afrique en général et apporter à chaque couche de la société des réponses à des besoins précis, le dénominateur commun étant la soif d’images, le besoin de rêver. Il faut pour cela des complexes cinématographiques bien entretenus et avec une image et un son irréprochables pour que le public puisse laisser les home cinéma et les salles de proximité dans les quartiers populaires.

Pour terminer, quelle place occupe les jeunes talents et les femmes dans le festival?
Une place de plus en plus grande, Le thème central du festival l’an dernier était « femmes et cinéma ».

Quel meilleur souvenir gardez vous des écrans noirs?
La venue de Sembene Ousmane en 2004

Et le pire?
Le retrait en 2007 de notre premier sponsor officiel à 2 semaines de la manifestation.


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Cameroun: Les écrans noirs sont annoncés.

Ce festival de cinéma aura lieu du 30 mai au 06 juin 2009 à Yaoundé

Yaoundé la capitale Camerounaise va à nouveau vibrer au rythme du festival écrans noirs qui célèbre le cinéma camerounais et africain. Une grande partie des activités de ce festival se déroulera au boulevard du 20 mai à Yaoundé contrairement à la dernière édition qui s’était tenue au musée national, ancien (palais présidentiel). Mais outre le boulevard du 20 mai, les autres activités et les projections se dérouleront dans d’autres sites prévus pour la circonstance, notamment en plein air, dans les salles et universités et dans les villes de Bamenda et Douala, afin d’attirer un grand nombre de cinéphiles. La 13ème édition du festival écrans noirs aura pour thème cinéma et économie, selon Patricia Mbede la Directrice du festival écrans noirs, et le promoteur Bassek ba Khobio.

La conférence de presse organisée à Yaoundé par les responsables de cette initiative, avait ainsi pour but d’informer le public via la presse du déroulement de cette fête cinématographique continentale. Selon les organisateurs de ce festival le thème choisi pour cette édition, devra inspirer un colloque qui regroupera près d’une trentaine de professionnels et de personnes concernées par le sujet. Yaoundé va donc à nouveau vibrer, au rythme du septième art, dans un contexte marqué par la fermeture des différentes salles de cinéma à Douala et à Yaoundé. Comme lors de la précédente édition, l’édition 2009 des écrans noirs sera également marquée par des compétions avec notamment, cinq sections dans lesquelles les acteurs du monde cinématographique devront rivaliser d’adresse. En effet l’on aura en compétition des longs métrages des courts métrages, les premiers téléfilms les documentaires et scénarios.

Au cour de cette grande semaine cinématographique, d’autres évènements seront à l’honneur.il s’agit du marché du film d’Afrique centrale, deux rétrospectives en hommage à Idrissa Ouédraogo et Youssef Chaline. A cela s’ajoute la traditionnelle cérémonie de montée des marches qui se déroule généralement à l’ouverture et la clôture de l’évènement, au palais des congrès de Yaoundé. Le cinéma africain et singulièrement camerounais, connait d’énormes difficultés .Outre celles liées à la formation et à l’encadrement des acteurs et autres comédiens, il se pose aussi avec emphase, les problèmes de financement des productions locales, leur promotion au Cameroun et à travers le continent, mais aussi une véritable baisse de régime au niveau de la politique culturelle du Cameroun en matière de Cinéma.

De jeunes réalisateurs sont abandonnés à eux-mêmes, certains scénari, restent bloqués dans les tiroirs faute de financement. En plus, les camerounais perdent au fil du temps la notion de cinéma au regard de la pauvreté managériale notamment en matière de marketing et de communication. Des initiatives isolées sont toute fois observées. C’est le cas de la jeune réalisatrice Joséphine Ndagnou dont le long métrage Paris à tout prix fait actuellement la fierté du Cameroun sur la place hexagonale. C’est également le cas du film Dans l’ombre d’une autre de la jeune réalisatrice Francine Kemegni, présent au dernier Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou(FESPACO) et actuellement dans les salles à Montréal au Canada. Ce sont des initiatives que le gouvernement Camerounais à travers le ministère de la culture devrait soutenir pour viabiliser et valoriser le septième art Camerounais. Le festival écrans noirs offre ainsi aux différents interlocuteurs du secteur, un cadre propice pour panser les blessures déjà trop profondes du cinéma Camerounais.


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