USA-Afrique: le 14e forum de l’Agoa ouvre ses portes à Libreville

Les ministres et experts du commerce africains se réunissent ce lundi dans la capitale gabonaise pour le début des travaux. L’événement, prévu du 24 au 27 août, sera inauguré mercredi par Ali Bongo

La 14e édition du forum sur la loi américaine sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA) s’ouvre ce lundi dans la capitale gabonaise. L’agenda de cet évènement prévoit des ateliers fermés au public mercredi. Les premiers échanges porteront sur le partenariat actuel entre les Etats-Unis et l’Afrique en matière d’investissements de commerce et des perspectives. L’objectif étant de renforcer la coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique Sub-saharienne; en suscitant plus d’égalité entre ces deux acteurs et en favorisant la diversification économique et l’implication de l’Afrique dans le système commercial international.

Les pays africains, à l’instar du Cameroun, entretiennent des rapports commerciaux déficitaires avec les Etats-Unis. Selon les statistiques du Département américain du commerce pour le premier semestre 2015, les Etats-Unis ont réalisé des exportations à hauteur de 129.3 millions de dollars en direction du Cameroun. D’après ces données, le Cameroun a exporté des biens de l’ordre de 69.8 millions de dollars aux Etats-Unis sur la même période. Soit une balance commerciale élevée à 59.4millions de dollars, l’équivalent d’environ 35 milliards de FCFA.

Selon le programme officiel de l’Agoa 2015, les débats du jeudi 27 août seront axés sur la question du respect des normes et réglementations. Qu’il s’agisse des normes sanitaires et phytosanitaires permettant d’accroitre la sécurité alimentaire, des investissements dans le secteur agro-industriel et les exportations sous Agoa. Des réflexions seront aussi émises sur le moyen d’accroitre les opportunités pour les africains afin de maximiser les avantages de l’Agoa. «Cette session va examiner les meilleures pratiques relatives aux droits de l’homme, aux droits des travailleurs, et l’Etat de droit, lesquelles permettront aux gouvernements, au secteur privé et à la société civile de travailler en synergie afin que tous les citoyens puissent profiter de l’Agoa. La session se penchera également sur les voies et moyens nécessaires pour assurer l’égalité en matière d’éducation, ainsi que l’autonomisation et l’implication des femmes dans la force de travail», peut-on lire dans le programme officiel de l’évènement.

Les participants au forum de l’Agoa 2015 examineront également des problèmes identifiés dans un certain nombre de pays de l’Afrique Sub-saharienne, «en vue d’y proposer des solutions»; notamment le fossé numérique dans le secteur des Technologies de l’Information et de la communication et les pénuries d’électricité en Afrique.


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Tunisie: Les femmes revendiquent leurs droits

A l’occasion de la journée nationale de la femme, de milliers de tunisiennes sont sorties dans les rues pour manifester leur courroux à l’article 28 de la future constitution

Selon l’article 28 de la prochaine constitution, «« l’Etat assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille et en tant qu’associée de l’homme dans le développement de la patrie ». Une disposition de la loi qui courrouce la gente féminine et certaines organisations de protection des droits des femmes. Plus de 10 000 Tunisiennes et Tunisiens se sont réunis lundi 13 août à l’occasion de la fête nationale de la femme sur une des grandes artères de la capitale et dans plusieurs villes du pays, notamment à Sousse, Sfax, Monastir, Jendouba et Béjà. Cette fête qui commémore chaque année la promulgation, le 13 août 1956, du code du statut personnel (CSP) par l’ancien président Habib Bourguiba, a été surtout l’occasion pour des milliers de tunisiennes de protester contre l’article 28 de la future constitution, actuellement en cours de rédaction par les élus de l’assemblée constituante. A ce stade, le projet de l’article constitutionnel incriminé vu l’ambiguïté, les islamistes d’Ennahda préfèrent donc l’équivoque « complémentarité » à une égalité de droit inscrite dans le marbre de la future Constitution.

L’article 28, celui de la discorde
Ce texte, voté il y a une semaine dans la commission chargée de rédiger les articles relatifs aux droits et libertés de la Constitution, stipule notamment que «l’État garantit la protection des droits de la femme, consolide ses acquis, en la considérant comme le véritable partenaire de l’homme dans la construction de la patrie avec qui il y a complémentarité des rôles au sein de la famille ». Une traduction biaisée de cet article, rapportée par la députée Selma Mabrouk, membre de la commission suscitée, faisait état d’une notion de complémentarité entre l’homme et la femme, ce qui a profondément ébranlé une partie de l’opinion publique qui y a vu une intention claire du parti Ennahdha (dont les membres ont voté en majorité pour cet article) de mettre en péril les acquis de la femme tunisienne. Néanmoins, en définissant la femme par rapport à l’homme et au sein d’une famille, cet article ouvre la voie à plusieurs interprétations, qui laissent craindre des dérives sur les textes de lois qui peuvent en découler, notamment la non garantie par l’Etat des droits de la femme en dehors d’une structure familiale. Si l’on ajoute à cela les déclarations de l’élue d’Ennahdha Souad Abderrahim il y a plusieurs mois, concernant le statut des mères célibataires, qu’elle avait alors traitées d’ « infamie pour la société tunisienne », et la position plus qu’ambiguë de Rached Ghannouchi au sujet de la polygamie, on peut aisément comprendre la peur d’une partie des femmes tunisiennes sur le projet sociétal rétrograde visé par les islamistes au pouvoir.

Les tunisiennes veulent garder le principe d’égalité et non de complémentarité
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