Cameroun – Maurice Kamto : « seul un dialogue sincère et inclusif mettra fin à la guerre dans le Nord- Ouest et le Sud-Ouest »

Dans le communiqué ci-dessous, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, deuxième à la présidentielle de 2018, dénonce la fusillade perpétrée le dimanche 22 août 2021 dans une Eglise et réitère son vœu de voir la conflit s’estomper définitivement.

 

COMMUNIQUE A LA SUITE DE LA FUSILLADE SURVENUE AU SEIN D’UN LIEU DE CULTE DE L’EGLISE PRESBYTERIENNE DU CAMEROUN A BALI DANS LE NORD-OUEST

« Les tirs en question auraient fait un mort et des blessés dont le Pasteur de l’église transportés d’urgence par des fidèles éplorés dans un centre hospitalier de ladite localité. Ainsi, la tragédie se poursuit dans la partie anglophone de notre pays, où les populations innocentes continuent de payer un lourd tribut à une guerre absurde.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) condamne fermement ces actes de barbarie insupportables qui endeuillent notre Nation. En cette douloureuse circonstance, j’adresse aux familles des victimes les condoléances émues du MRC auxquelles je joins les miennes propres. En même temps, sans toutefois préjuger de l’identité des auteurs de ces crimes odieux, nous rappelons que ces atrocités commises contre des civils en zone de conflit armé constituent des crimes de guerre, sévèrement punis par la législation camerounaise et le droit international.

Le MRC demande l’ouverture, sans délai, d’une enquête impartiale afin que les responsables de ces actes en répondent devant les juridictions compétentes.  Le MRC rappelle une fois de plus aux dirigeants en place du pays que seul un dialogue sincère et inclusif est de nature à mettre fin à la guerre fratricide qui déchire le Nord- Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun depuis bientôt quatre ans. »

Maurice Kamto

Fait à Yaoundé, le 22 Août 2021

 

Cameroun – Stella C. Meka Engamba : « la fusillade de l’église à Bali démontre l’exacerbation des assaillants »

Choquée par la fusillade de l’Eglise presbytérienne du Cameroun à Bali dans le Nord-Ouest, l’architecte, patronne du cabinet AR Design, constate l’exacerbation de la crise et appelle à un dialogue véritable. Ci-dessous sa tribune parvenue à notre rédaction.

 

 » Au nom de quelle revendication la fusillade dans une Eglise à Bali ce dimanche 22 aout a-t-elle pu être perpétrée ?

Aucune revendication ne saurait être justifiée en faisant couler le sang. En effet, rien ne peut justifier cet acte d’inhumanité, d’insensibilité et d’irrévérence. En arriver à ouvrir le feu au sein d’une Eglise, faisant fi du caractère sacré des vies humaines, faisant fi du lieu de culte en lui-même, lieu consacré à la Sacro-Sainte parole de Dieu et à ses mystères, c’est passer le cap de l’innommable.

Nous présentons nos condoléances attristées et notre réconfort aux familles éprouvées et condamnons fermement cet acte odieux. Par ailleurs, nous en appelons à l’ouverture d’une enquête en vue de l’interpellation des assaillants pour que la justice soit rendue au nom des victimes, au nom des libertés et au nom de l’Etat de droit.

Ne pouvant supputer de l’identité des assaillants, la nature de cet acte démontre à tout le moins l’exacerbation de ces derniers. Bien que contenue, cette exacerbation est aussi celle des populations du Cameroun tout entier relativement à des préoccupations de grande importance : crises sécuritaires et leurs corollaires, insécurité, chômage, pauvreté.

Autant de préoccupations qui font le lit au quotidien du délitement actuel de la situation sociale dans notre pays, un ras-le-bol général. C’est dire que le temps passant, les atermoiements de dialogue contribuent à repousser l’échéance d’un apaisement définitif.

En tout état de cause, I ‘heure est aux urgences: l’urgence de la réhumanisation de notre société, l’urgence de conjurer le sort, l’urgence de mettre un terme à ce cycle de morts, I ’urgence est aussi à la sécurisation multiforme des populations.

L’urgence est enfin au dialogue. Un dialogue véritablement inclusif qui permettra de trouver les équilibres consensuels susceptibles d’ouvrir la voie à la paix et à la reconstruction pour l’épanouissement de tous. »

Stella C. Meka Engamba, architecte

Cameroun: les 11 enseignants enlevés à Kumbo le 03 novembre ont été libérés

Information donnée vendredi, 06 novembre 2020, par l’Eglise presbytérienne du Cameroun pour laquelle les 11 enseignants étaient employés à Kumbo, chef-lieu du département du Bui, dans la région anglophone du Nord-Ouest

 

Les 11 enseignants enlevés mardi par des hommes armés au complexe « Presbyterian School Nursery and Primary » de Kumbo (chef-lieu du département du Bui, région du Nord-Ouest) ont été relâchés par leurs ravisseurs, informe le modérateur de l’Eglise presbytérienne du Cameroun, le révérend Fonki Samuel Forba, dans un communiqué signé ce 06 novembre.

L’attaque de l’établissement, attribuée par le gouvernement aux « rebelles sécessionnistes » qui s’opposent à la reprise des classes dans les deux régions anglophones, avait également donné lieu au rapt d’une dizaine d’élèves. Ces derniers avaient été relâchés le même jour grâce à une mobilisation spontanée des responsables de l’établissement, de fidèles et de parents d’élèves.

« Une fois de plus, l’Eglise presbytérienne continue de lancer un appel clair aux auteurs pour qu’ils permettent aux enfants de poursuivre leur éducation qui est leur droit inaliénable; et de donner une chance à la paix », plaide le révérend Fonki Samuel Forba.

Le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, a assisté mercredi à Kumba aux obsèques de sept enfants sauvagement assassinés  dans une école privée de Fiango (quartier de Kumba, Sud-Ouest) le 24 octobre par des présumés sécessionistes.