Soudan/ Soudan du Sud: Vite un accord!

Sous pression internationale, les Présidents de ces deux pays négocient toujours à Addis Abeba, un accord de paix durable

Venir enfin à bout d’un conflit de près de cinquante ans entre les deux anciens adversaires au bord de la reprise d’une vraie guerre, c’est l’objectif que se sont donné, le Soudanais Omar el-Béchir et son homologue du Soudan du Sud Salva Kiir. Sous les auspices de l’Union africaine (UA), des discussions directes visant à trouver les solutions débutées il y a deux semaines ont réussi à réunir les deux Chefs d’Etat ce dimanche 23 septembre 2012 à Addis Abeba. La rencontre en tête à tête entre les deux présidents, la première depuis les combats frontaliers ayant opposé les armées des deux pays entre mars et mai derniers, laissent apercevoir une issue, même si l’on reste prudent, il y a toujours des différences, mais les équipes de négociateurs travaillent à rapprocher les écarts entre les deux présidents, a indiqué le porte-parole de la délégation sud-soudanaise Atif Kirr. Parmi les questions soulevées ce dimanche devaient figurer celle des régions frontalières contestées, particulièrement celle d’Abyei, ainsi que la constitution d’une zone frontière démilitarisée après des affrontements sanglants. Une zone tampon qui permettra également de couper les routes de soutien aux forces rebelles dans les zones en crise soudanaises du Sud Kordofan et du Nil Bleu où Khartoum accuse Juba de fournir une aide à ses anciens alliés durant la guerre contre le Nord.

Au demeurant, les deux délégations restent méfiantes car plusieurs accords ont été signés dans le passé par les deux parties, notamment sur la zone démilitarisée à la frontière, et n’ont jamais été appliqués. Des craintes que les deux Chefs d’Etat doivent taire car la menace de sanctions du Conseil de Sécurité de l’ONU se fait de plus en pressante. En effet, les Nations unies exigent des deux présidents qu’ils résolvent les problèmes clés qui étaient encore en suspens entre eux lorsque la partie méridionale du Soudan est devenue en 2011 la dernière nation du monde. Une date butoir qui avait été annoncée par l’ONU alors qu’éclataient de violents incidents frontaliers en mars dernier, lorsque les troupes sud-soudanaises appuyées par des blindés ont brièvement pris le contrôle du champ pétrolifère potentiellement riche d’Heglig et que le Soudan a lancé des raids aériens meurtriers en riposte. Demain (ce lundi 24 septembre 2012) ce sera fini. Il y aura un accord, a déclaré à des journalistes Deng Alor, ministre des affaires du gouvernement sud-soudanais, après le début de la rencontre; mettant ainsi en exergue le désir des Présidents Soudanais et Sud Soudanais, de ne pas s’attirer les foudres de l’ONU. Rappelons qu’un sommet entre les dirigeants des deux pays avait été déjà prévu en avril dernier, mais avait été annulé après l’éclatement d’affrontements armés entre les deux pays et la capture provisoire d’un champ pétrolifère soudanais par son voisin du Sud. La sécession du Soudan du Sud, majoritairement chrétien et animiste, de son voisin du Nord, principalement musulman, s’est faite suivant les conditions de l’accord de paix qui a mis fin à une guerre civile en 2005. Elle n’a cependant pas résolu une série de disputes sur le tracé de la frontière, les droits de douanes sur le pétrole et des accusations mutuelles de soutiens de rébellions sur les territoires respectifs des deux pays.

Omar el-Béchir et Salva Kiir (à droite) poursuivent ce lundi leurs entretiens
Lexpress)/n