Cameroun: controverse autour des emballages de ciment

Le plastique pourtant interdit, continu d’être utilisé pour l’empaquetage dans les cimenteries suite à une décision légale du MINEPDED

Les emballages plastiques autrefois présent en quantité inestimable dans les grandes surfaces et boutiques pour la conservation des produits, sont désormais adopté pour la vente du ciment. Constat qui intrigue plusieurs constructeurs de la ville de Yaoundé. A en croire un gérant d’une quincaillerie, au marché Mokolo, cela fait plusieurs mois que cette matière est utilisée pour contenir du ciment pourtant jadis conditionné dans les sacs en papiers. Un choix surprenant, quand on sait que la commercialisation de ce type de contenant est soumise à des restrictions.

Toutefois, il est à relever que ce subite changement intervient à cause des plaintes incessantes des distributeurs des régions du septentrion qui, lors du transport de ce matériel de construction, enregistraient 15 à 20% de pertes du fait notamment des sacs papiers qui se déchiraient en chemin. Des désagréments pris en compte par le ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED), qui autorise et contrôle l’utilisation des emballages plastiques solides avec pour obligation de les recycler, à en croire les dires de Abdullahi Baba, directeur général de Dangote Cameroon SA, dont l’emballage a été cité parmi ceux non-conventionnels aux côtés des marques Konch et de CIMAF.

Après observations, les emballages plastiques utilisés par les cimentiers sont semblables à ceux communément appelés sacs « Mbandjock », qui se vendent sans autorisation dans les marchés. A ce sujet, les délégués régionaux du MINEPDED du Nord et de l’Extrême-Nord rappellent simplement que les emballages plastiques interdits sont ceux situés entre 0 et 60 microns. « L’usage à titre commercial des emballages de plus de 60 microns est néanmoins assujetti à l’obtention d’un permis environnemental sur lequel est attaché un plan de gestion de déchets, notamment la collecte et le recyclage » précise Damou Lamtoing de l’Extrême-Nord.


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Emballages plastiques: 30 tonnes non conformes saisies à Douala

La délégation régionale du Minepded pour le Littoral a procédé à la perforation et à la mise à disposition pour recyclage de la cargaison mardi

Après leur perforation mardi, 7 juillet 2015, à la délégation régionale de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (Minepded), les 30 tonnes d’emballages plastiques non conformes, en provenance du Nigéria voisin, seront remises à certaines entreprises de la place pour recyclage.

L’opération de destruction a eu lieu en présence du chef de la division des Affaires économiques, sociales et culturelles des services du gouverneur, Yarra Savam et du directeur des Normes, et du Contrôle au Minepded, Enow Peter.

C’est en avril dernier qu’un camion transportant apparemment des babouches et des jus naturels, en provenance du Nigeria via la région du Sud-Ouest est interpellé à l’entrée de la ville de Douala. En effectuant le contrôle de routine, les douaniers, grâce à leur scanner mobile, ont découvert qu’entre les babouches et les jus naturels se trouvait une importante quantité de plastiques non conformes selon la réglementation en vigueur.

Les autorités informées de la prise vont la remettre au service régional de l’Environnement. Quelque temps après, un deuxième camion transportant cette fois du sable est interpellé. Les mêmes douaniers procèdent à des vérifications. Une fois encore le poids lourd transporte en plus du sable, une cargaison de plastiques interdits de vente au Cameroun.

Les deux saisies, de 2028 sacs chacune, au total font 30 tonnes. Chaque sac contient 10.000 pièces, on y trouve des sachets blancs, noirs, jaune et noir, et des plastiques de pressing. Pour le représentant du gouverneur de la région du Littoral, au moins 200 tonnes ont déjà été ainsi saisies. Le problème, selon Yara Savam, réside au niveau des frontières. Celles-ci sont poreuses, le marché est immense et les emballages alternatifs sont jugés coûteux.

[i «Nous agissons sur les surfaces commerciales, les marchés et les frontières», précise le chef de cellule de Suivi au Minepded, Francis Dany Matip Nouga. Les amendes oscillent entre 4000 et 25000F pour les petites prises, et entre 10 à 50 millions F pour les grosses. Les contrevenants sont passibles d’un emprisonnent ferme de 5 jours à 10 ans.


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Emballages non-biodégradables : Les professionnels des plastiques demandent un report d’un an

Ils jugent ce délai nécessaire pour trouver une solution afin d’enlever de la circulation les emballages non biodégradables. La mesure doit pourtant prendre effet ce 24 avril 2014.

Après la concertation infructueuse, il y a deux semaines, avec les responsables du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, l’Association camerounaise des professionnels des plastiques (AC2P) réaffirme l’impossibilité de se conformer à l’arrêté ministériel du 24 octobre 2012 qui demande de cesser toute production et commercialisation des emballages plastiques non biodégradables d’ici au 24 avril 2014. Elle demande un report d’un an afin de sensibiliser tous les acteurs de la chaine.

D’ailleurs, l’AC2P a organisé un séminaire ce 21 avril 2014, à trois jours de l’échéance, au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) pour « donner les informations de premier ordre sur l’esprit » de l’arrêté conjoint (ministère du Commerce/ ministère de l’Environnement) du 24 octobre 2012 qui enjoint de ne plus utiliser les plastiques non biodégradables.

Le séminaire de ce jour réunissait des producteurs, distributeurs, consommateurs, collecteurs, recycleurs, importateurs desdits plastiques. Cependant, toutes les actions de l’Association camerounaise des producteurs plastiques ont été qualifiées par le Ministre de l’Environnement, Hele Pierre, de « mauvaise foi manifeste ». Il faudra donc attendre le 25 avril 2014, au lendemain de l’échéance, pour apprécier la réaction de l’autorité gouvernementale.

L’interdiction des emballages biodégradables devrait prendre effet dès le 24 avril 2014
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Interdiction des emballages plastiques: Déjà des obstacles

A deux semaines de l’échéance pour le remplacement des emballages plastiques non biodégradables, l’association camerounaise des producteurs de plastiques dit ne pas être prête

Au moment où le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable fait le tour des régions du Cameroun pour sensibiliser sur la mesure qui devrait devenir effective le 24 avril 2014, ayant trait à la cessation de l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables, les producteurs avouent que c’est une opération impossible à mettre en uvre.

« Nous avons reçu les textes en octobre 2012 mais nous ne savions pas quelle en était vraiment la teneur et en plus de cela, nous n’étions pas encore organisé pour pouvoir discuté collectivement », justifie le président de l’Association camerounaise des professionnels du plastique, Emmanuel Wafo, dans les colonnes du quotidien gouvernemental. « Nous sommes en train de réfléchir depuis quelques temps sur les propositions de collecte et de recyclage du plastique comme c’est le cas dans tous les pays du monde », plaide-t-il en reconnaissant l’incapacité pour les producteurs de proposer d’autres types d’emballages plastiques avant les deux semaines qui dessinent l’échéance accordée par les ministères de l’Environnement et du Commerce.

Hele Pierre a qualifié cet argument de « mauvaise foi manifeste ». Et de brandir la menace pour exécuter l’arrêté de 2012 : « Nous avons interdit ces plastiques et nous allons même, pour ceux qui doutent, prendre des mesures qui s’imposent. Cet article 7 du texte qui les dérange sera modifié pour dire qu’il s’agira des plastiques de 60 microns, biodégradables ou non. Parce qu’il ne faut pas jouer avec les textes.»

le ministre de l’Environnement est en croisade contre l’usage des emballages plastiques non biodégradables qu’il qualifie de danger sur la santé humaine et animale. Les producteurs comme les usagers ne voient pas encore clair dans les solutions alternatives aux plastiques utilisés couramment. En attendant le 24 avril 2014, le ministre Hele Pierre fait des propositions traditionnelles. « Nos mamans qui sont dans les villages recrutés savent qu’on se réfère désormais à nos anciennes habitudes d’emballages faits en tissus, en fibre, ou utiliser la calebasse, les récipients, voire les gobelets en plastique », a-t-il déclaré dans Cameroon tribune de ce 10 avril 2014.

Dans l’impossibilité de remplacer les plastiques dans les délais, les producteurs proposent un systèmede collecte et de recyclage

Emballages non biodégradables: des objets locaux bientôt sur le marché

A partir de 24 avril 2014, l’importation et la commercialisation des emballages plastiques non biodégradables devrait cesser au Cameroun. Des alternatives sont déjà proposées.

Le ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (Minepded), Hele Pierre, a tenu un point de presse hier à Yaoundé. Il a rappelé l’ultimatum lancé aux producteurs, importateurs et consommateurs des emballages plastiques non biodégradables à cesser leur usage dès le 24 avril prochain. Ces emballages présenteraient, selon le ministre, des effets néfastes sur l’homme, les animaux et l’environnement.

Pour suppléer cette consommation, Hele Pierre a indiqué que des solutions de rechanges existent déjà et pourront être produits localement. Il s’agit d’emballages en papier, sacs en tissu, larges feuilles de plantes, paniers en raphia entre autres. Ces matériaux sont de l’avis du département ministériel en charge de l’environnement, biodégradables. Cette décision de cesser l’usage des emballages plastiques non biodégradables a été initiée le 24 octobre 2012 par un arrêté fixé entre le ministère de l’Environnement et celui du Commerce. Cet arrêté donnait deux ans pour introduire l’usage des emballages biodégradables dans les usages quotidiens.


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