Canon de Yaoundé : L’affaire des factions en dissidence portée au tribunal

Emmanuel Mvé, dont la faction a été retenue pour évoluer dans le championnat de Ligue 1, a déposé une plainte contre la Lfpc au Tribunal de première instance d’Ekounou à Yaoundé.

Le championnat national de première division du Cameroun s’est rendu à sa quatrième journée. A quelques jours du coup d’envoi de la cinquième étape, Canon de Yaoundé est dans la tourmente. Classé 13e avec quatre points en trois matchs, le club de Nkolndongo est de nouveau sous l’emprise de l’esprit de division qui le hante depuis le décès de Théophile Abega.

En effet, au coup d’envoi de la nouvelle saison, le Canon avait présenté trois équipes différentes appartenant à des leaders des factions.

La première faction, le Canon SAOS, est cette conduite par Roger Ebode Ebode et Laurent Justin Ateba Yene, qui se réclame patriarche du club. Emmanuel Mvé dirige la deuxième faction (l’Association Canon) alors que la troisième, qui s’est très vite disloquée, était conduite par Augustin Edjoa et Jean Claude Alima. Cette dernière faction avait été très vite vomie par le Conseil des sages qui accusait les deux complices d’ « usurpation de titres ».

Dans cette bataille à trois, Emmanuel Mvé, figure mythique et ancien capitaine du club, semble avoir pris de l’avance. C’est sa faction qui a été affiliée à la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc). Ses joueurs ont également obtenu les licences de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).

En plus, le nouveau responsable a reçu l’autorisation de l’Assemblée générale de signer une convention avec la Société anonyme à objet sportif (Saos), baptisée « Canon Kpa-Kum ».

Un avantage insuffisant pour dissuader la faction du patriarche Laurent Justin Ateba Yene.  Le 25 février dernier, ce dernier et son associé, Roger Ebode Ebode, s’étaient présentés au stade Omnisports de Yaoundé  avec une équipe aux couleurs des Mekok me Gonda. Ils s’étaient alors vu refuser l’accès au stade où se jouait le match Canon-Bamboutos, en ouverture de la saison. N’ayant pas qualité de représenter le Canon, les deux hommes avaient été repoussés par les forces de maintien de l’ordre.

La Ligue appelle à l’union !

Bien qu’ayant été repoussés par les forces de l’ordre lors de cette première journée, les deux hommes n’ont pas lâché prise. Ils multiplient depuis lors des tentatives d’accès au stade à toutes les rencontres du Canon à domicile.

Tout comme Emmanuel Mvé, ils sont déterminés à diriger contre vents et marées le navire des Rouge et Vert. Une situation embarrassante pour la Ligue de football professionnelle du Cameroun (Lfpc) qui a tout de même appellé les deux parties à l’union.

Dans une décision signée de son Secrétaire générale, Pauline Thérèse Manguele, la Lpfc tente de trouver une solution de sortie de crise et demande aux deux factions de se mettre ensemble.

« Le président de l’association Canon sportif de Yaoundé, monsieur Emmanuel Mvé, et le président du conseil d’administration du Canon sportif de Yaoundé SAOS, monsieur Ateba Yene Laurent Justin, disposent d’un délai de 8 (huit) jours mardi 7 mars 2017, jusqu’au mercredi 15 mars 2017 pour conclure une convention liant les deux entités », avait prescrit Pauline Thérèse Manguele.

Mais dans la même décision, elle reconnaissait au préalable que « la seule société autorisée à commercialiser les activités de football du club Canon sportif de Yaoundé, est la société Canon sportif de Yaoundé SAOS immatriculée au registre de commerce et du crédit immobilier du Tribunal de Première instance de Yaoundé, centre administratif sous le N° RC/YAO/2012/B/122 ».

Ce passage est, en quelque sorte, une reconnaissance explicite à l’endroit de la faction d’Emmanuel Mvé. Et ce dernier ne comprend pas l’idée de la fusion émise aujourd’hui par le président de la Lfpc. Emmanuel Mvé accuse alors le Général Pierre Semengue d’avoir attisé le feu de la dissidence en prenant fait et cause pour une faction illégale. Et pour le désavouer, Mve a choisi de saisir les tribunaux.

Il a déposé une plainte contre la Lfpc au Tribunal de première instance d’Ekounou à Yaoundé. La première audience est prévue le 17 mars prochain.