Cameroun : la sénatrice libérée par l’Armée livre ses premières impressions

Libérée après un mois de captivité par les terroristes séparatistes anglophone, la Sénatrice du Nord-Ouest, membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) Elizabeth Regina Mundi remercie les forces de Défense et de Sécurité ainsi le président de la République Paul Biya.

 

La femme politique affirme manquer les mots pour  raconter son séjour de 29 jours en captivité.

 

Cameroun : l’Armée neutralise une dizaine de terroristes et libère une sénatrice détenue en captivité

La sénatrice Elizabeth Regina Mundi kidnappée le 30 avril dernier est libre depuis lundi 30 mai 2022, grâce à une intervention des forces de Défense et de Sécurité.

 

 

 

Les forces de Défense et de Sécurité viennent d’arracher la sénatrice Regina Mundi des mains de ses ravisseurs qui la détiennent en captivité depuis quatre semaines. Cette libération est survenue au cours d’une opération d’approche d’un refuge terroriste. Elle a été menée depuis la matinée du dimanche 29 mai 2022 dans la localité d’Ashong. C’est dans l’arrondissement de Batibo, département de la Momo, région du Nord-Ouest.

Selon un communiqué du ministère en charge de la Défense (Mindef), «les terroristes ont ouvert un feu nourri pour stopper la progression de nos hommes dans la soirée du lundi 30 mai 2022». Pendant ce temps, «certains de leurs camarades tentaient de s’échapper avec les otages retenus en captivité dans leur repère».

La riposte des forces régulières a conduit au bilan communiqué par le Mindef suivant :

– plusieurs otages libérés, dont la sénatrice Elizabeth Regina Mundi ;

– une dizaine de terroristes neutralisés, et plusieurs autres blessés et en fuite ;

– 03 terroristes capturés ;

– plusieurs fusils d’assaut et des munitions de divers calibres saisis ;

– 14 Engins Explosifs Improvisés saisis et désamorcés ;

– un véhicule pick-up tout terrain utilisé par la bande terroriste saisi ;

– le véhicule de la Sénatrice Elizabeth Regina Mundi récupéré.

Plus d’une dizaine d’otages libérée dasn le Nord-Ouest Cameroun
Elizabeth Regina Mundi, la sénatrice libérée

Pour rappel, la femme politique Elizabeth Regina Mundi, sénatrice du Nord-Ouest a été kidnappée le 30 avril 2022. De sources médiatiques, ses ravisseurs avaient demandé en contrepartie de son relâchement, la libération de 75 combattants séparatistes incarcérés et une rançon. Dans leur démarche, les ravisseurs lui auraient demandé de déclarer sa démission en qualité de sénatrice et d’exprimer son amour pour l’ « Ambazonie ».

Cameroun : nouvel assaut de Boko Haram, deux morts et une dizaine de personnes kidnappées

Une nouvelle attaque attribuée à la secte islamiste Boko Haram perpétrée dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars 2022 a fait au moins deux morts.

Boko Haram n’est pas vaincu, les populations de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun sont encore sous le choc de attaques meurtrières. Pourtant, il y a longtemps, un certain gouvernement a chanté la victoire des forces armées régulières sur la nébuleuse. Or cette nuit encore, selon le ministère camerounais de la Défense, la secte a assassiné deux membres du comité de vigilance dans un village de la région de l’Extrême-Nord.

Les témoignages recueillis par le journal en ligne Koaci révèlent que cette nouvelle incursion s’est aussi soldée par l’enlèvement de 12 autres personnes dans le village Sanda wadjiri. « Les gens du village ont donné l’alerte dès que les assaillants sont entrés dans le village. Mais les soldats n’ont pas pu faire  rapidement le déplacement », relaie le média.

Depuis au moins 10 ans, la secte islamiste nigériane Boko Haram mène des opérations dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun. Dans leur mode opératoire, les assaillants procèdent à l’explosion des kamikazes, la mise à feu des villages, l’assassinat des civils et des militaires, l’enlèvement de personnes avec demande de rançon, vol du bétail, etc.

Bien que le nombre et l’intensité des attaques aient diminué, Boko Haram continue de mener des attaques sporadiques dans la région tuant des civils et des militaires.  Quelques drames sont encore relativement récents.

Entre mardi 15 et mercredi 16 février 2022, deux attaques de la secte dans des villages de l’Extrême-Nord ont coûté la vie à au moins six personnes. Dans la nuit du 26 juillet 2021, Boko Haram tue cinq militaires et un civil dans la localité de Zigue, arrondissement de Waza, région de l’Extrême-Nord. Le 24 juillet 2021, le groupe provoque la mort de huit militaires et 13 blessés au poste avancé de l’opération militaire Emergence 4 à Sagmé, arrondissement de Fotokol.

Selon l’Organisation des nations unies, Boko Haram aurait provoqué la mort de plus de 36.000 personnes, principalement au Nigeria, et forcé environ 3 millions d’autres à fuir leur domicile depuis 2009.

Fru Ndi : « Je maintiens toujours qu’il y a une marginalisation anglophone»

Libéré samedi, Ni John Fru Ndi réitère sa position sur la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.

 

L’on en sait un peu plus sur les échanges qu’ont eus Ni John Fru Ndi et ses ravisseurs durant sa détention de vendredi à samedi. Les débats, explique le chairman, ont porté essentiellement sur la démission des Parlementaires du Social Democratic Front (SDF), le parti d’opposition dont il est le leader.

Telle avait été l’exigence des séparatistes lors du précédent enlèvement de Ni John Fru Ndi au mois d’avril dernier. Comme la première fois, Ni John Fru Ndi a répondu à cette demande par la négative.

« Ce que je peux vous dire c’est que j’irai à Yaoundé rencontrer mes députés et sénateurs ainsi que les maires que nous avons et nous nous assiérons pour discuter et examiner la meilleure façon de le faire, car vous ne pouvez pas simplement venir avec votre arme à feu et dire à Fru Ndi de sortir et de commencer à courir, non », a expliqué le chairman le lendemain de sa libération, le samedi 29 juin.

« Je maintiens toujours que le problème anglophone devrait être examiné ».

« Je maintiens toujours que les anglophones ont un problème. Je maintiens toujours que le problème anglophone devrait être examiné, je maintiens toujours qu’il y a une marginalisation anglophone, je maintiens toujours que les anglophones ont été pris pour acquis. Je maintiens toujours toutes ces choses et tout ce que nous avons dit au début des années 90. Mais les enfants, dans leurs efforts désespérés pour résoudre ce problème, ne devraient pas commettre plus de fautes ni commettre plus d’erreurs que ce à quoi nous sommes confrontés », a déclaré Ni John Fru Ndi.

Le principal opposant au président Paul Biya, dit avoir défendu cette même conviction devant ses ravisseurs qui lui reprochaient, entre autres, de ne pas leur rendre visite. « J’ai dit aux garçons : Oui, vous m’avez amené ici, en dehors des mauvais traitements que vos amis m’ont infligés en me traînant dehors, vous ne m’avez pas torturé, vous ne m’avez pas battu ; alors vous m’avez seulement amené dans votre cellule pour dire que vous avez capturé Fru Ndi. Si capturer Fru Ndi vous permet de résoudre vos problèmes, allez-y. S’il vous faut couper les doigts ou les mains de Fru Ndi pour résoudre votre problème, continuez. Mais je tiens à dire une chose que je crois toujours en une option démocratique, je crois toujours en l’état de droit, je crois toujours en la possibilité de laisser les gens choisir et prendre leurs propres mesures comme ils le souhaitent ».

Crise anglophone: Libération du journaliste Ambe Macmillan

Ce dernier a été libéré en mi-journée, 24 heures après son enlèvement à Bamenda par des hommes armés.

Le président de l’Association camerounaise des journalistes anglophones, Ambe Macmillan Awa, vient d’être relâché par ses ravisseurs. Il aura passé 24 heures en captivité à Bafut depuis son enlèvement jeudi dans la rue de Foncha, à Bamenda, où il vit.

« La seule chose qu’ils m’ont dite c’est que je les aide pour la rentrée scolaire. J’ai dit non à cela. Excepté la torture psychologique que j’a subie, je n’ai reçu aucune torture physique », raconte Ambe Macmillan Awa dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux ce jour.

 

Bamenda : dix-sept étudiants libérés de la captivité

Dix-sept étudiants de l’Université de Bamenda, enlevés samedi sur le chemin du campus, ont retrouvé la liberté.

L’annonce de la libération des étudiants pris en otage le 8 décembre dernier a été confirmée par le secrétaire général des services du gouverneur de la région du Nord-Ouest. Selon le communiqué rendu public mercredi, leur libération  fait suite à une opération coordonnée des autorités administratives, des forces de maintien de l’ordre et des familles des otages.

Lire aussi : Crise anglophone: au moins 12 étudiants enlevés à Bamenda

On apprend également de ce communiqué que cet enlèvement a été perpétré par un gang spécialisé dans les demandes de rançon. Aucune indication ne permet pas de dire si une rançon a été versée en échange de la libération des étudiants.

Ce Kidnapping devait servir à susciter de la crainte parmi les populations qui ne respectent pas le mouvement de boycott de l’école initié par les sécessionnistes dès le début de la crise anglophone. Pour servir la cause, les ravisseurs dont l’identité reste inconnue, avaient exhibé leurs victimes dans une vidéo diffusée en début de semaine. Ils y promettaient des représailles contre étudiants qui continueraient à mener des activités académiques. Ils avaient cependant promis de libérer leurs captifs.

 

Crise anglophone : libération de trois religieux enlevés au Cameroun

Le Vatican annonce la libération, hier, de trois missionnaires enlevés le 23 novembre dernier dans la localité de Munyengue.

«Nous rendons grâce à Dieu pour la libération de nos frères missionnaires», a déclaré ce vendredi l’agence d’information du Vatican pour célébrer la libération du père Jude Thaddeus Langeh, du diacre Placide Muntong Gweb et d’un étudiant de la congrégation des Clarétins.

Les concernés avaient été enlevés le 23 novembre dernier avec leur chauffeur alors qu’ils se rendaient à la paroisse de Munyenge pour apporter un appui aux familles victimes des conflits qui ont lieu en zone anglophone.

L’annonce publiée sur le site Vaticannews.va ne précise pas si une rançon a été payée en échange de la libération des trois religieux. On y apprend toutefois que le chauffeur reste toujours entre les mains des preneurs d’otage.

Bamenda : libération d’un avocat enlevé pour avoir bravé un interdit des sécessionnistes

L’avocat Benjamin Suf Fuh a retrouvé la liberté mercredi après-midi après avoir passé plus de 48 heures en captivité.

Me Benjamin Suh Fuh a rejoint sa famille mercredi après-midi. Les circonstances de sa libération ne sont pas connues. Il a été enlevé devant son domicile lundi alors qu’il revenait de Douala où il avait participé à l’assemblée générale élective du Barreau des avocats.

Un geste qui paraissait comme un défi aux sécessionnistes qui avaient interdit aux avocats anglophones de prendre part à cette assemblée. Par peur de représailles, de nombreux autres hommes de loi des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne s’étaient ps rendus à Douala le week-end dernier.

 

 

Crise anglophone : un avocat kidnappé à Bamenda

Me Suh Fuh Ben a été enlevé lundi alors qu’il revenait de Douala où il avait assisté, dimanche, à l’assemblée générale de l’Ordre des avocats.

L’identité des ravisseurs l’avocat Suh Fuh Ben n’est as encore. Ces preneurs d’otages s’y sont pris quelques jours après la tenue, à Douala, de l’assemblée générale élective du Barreau des avocats, renforçant ainsi l’idée selon laquelle il pourrait s’agir de sécessionnistes.

Les partisans de la cause séparatistes avaient en effet adressé une mise en garde aux avocats anglophones présents dans la région du Nord-Ouest, les enjoignant de ne pas participer auxdites assises.

Au sein de la corporation, l’enlèvement de cet avocat – engagé dans la défense de nombreux anglophones détenus du fait de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest – a suscité de l’indignation. « Je suis choqué par la nouvelle de l’enlèvement de Me Suh Fuh Ben. Le nombre d’anglophones emprisonnés augmente chaque jour et ces mêmes avocats seront appelé à les aider sans rémunération. Cependant, ils reçoivent  en remerciements, l’enlèvement d’un des leurs », a déploré l’homme de droit Akere Muna au lendemain de la prise d’otage.

 

 

Crise anglophone : libération de neuf élèves capturés mardi à Kumba

Dans la ville de Kumba, région du Sud-Ouest, dix élèves et un responsable du Lycée bilingue Lords ont été remis en liberté mercredi, après plusieurs heures de captivité.

Une opération de l’armée camerounaise a permis la libération de onze otages dans la ville de Kumba (région du Sud-Ouest), dont neuf élèves et un responsable du Lycée bilingue Lords. Les concernés avaient été enlevés dans la journée de mardi alors qu’ils se trouvaient dans l’enceinte dudit établissement.

Ils ont été kidnappés en même temps qu’une dizaine de leurs camarades, selon un premier bilan avancé mardi par le préfet de la Mémé, Ntou Ndong.  D’autres sources officielles avancent le nombre de 10 otages.

C’est le deuxième enlèvement de masse qui survient dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis la survenue de la crise anglophone, en novembre 2018. quatre-vingt-deux personnes, dont 79 élèves et  trois responsables du collège presbytérien de Bamenda avaient été kidnappés, de nuit, par des individu non identifiés.

 

 

Crise anglophone : des kidnappeurs décapitent un policier à Nkar

L’officier de police Ephraim Ngafei a été tué lundi après le paiement d’une rançon de 150 000 Francs CFA par sa famille.

Ephraim Ngafei avait été enlevé en fin de semaine dernière à Nkar (département du Bui, Nord-Ouest). Il rentrait de Yaoundé à bord de son véhicule lorsque des hommes armés non identifiés l’ont pris en otage et conduit vers un lieu inconnu.

Une rançon de 150 000 Francs CFA a été demandée à sa famille en échange de sa libération. Celle-ci a fourni la somme  demandée mais les ravisseurs ont tué leur otage et lui ont tranché la tête. La dépouille a été retrouvée dans une rue de la ville.

Dans le même département du Bui, un autre policier a été remis en liberté lundi contre paiement d’une rançon de trois millions de Francs CFA. Il s’agit de Kinkoh Anthony. Il avait été enlevé dimanche à Kumbo.

 

 

Libération d’otages à Bamenda: quatre personnes toujours en captivité

Deux élèves et deux membre du personnel du collège presbytérien de Nkwen sont toujours en captivité, selon un communiqué du ministre de la Défense rendu public mercredi.

Les recherches se poursuivent au Cameroun pour retrouver les quatre dernières victimes de l’enlèvement survenu au collège presbytérien de Nkwen, à Bamenda, dans la nuit de dimanche à lundi. Selon Joseph Beti Assomo, il s’agit de deux élèves, une enseignante et le responsable dudit établissement scolaire. Ceux-ci auraient « été déplacés par les ravisseurs, avant l’arrivée sur les lieux des unités intervenantes« .

Soixante-dix-neuf otages ont été libérés mardi. Ils avaient été abandonnés dans les locaux de l’Eglise presbytérienne de Bafut. Ils ont été soumis mercredi à des examens médicaux approfondis et devraient rejoindre leurs foyers incessamment.

L’enlèvement de ces personnes est le deuxième du genre enregistré dans ce collège au courant de la semaine dernière. Une première prise d’otages y avait eu lieu mercredi, 31 octobre, elle concernait onze enfants qui ont été relâchés après le paiement d’une rançon. La scène y relative s’est déroulée en pleine nuit, alors que seules les forces de défense et de sécurité sont présentes dans les rues dans le cadre de leurs patrouilles.

 

 

Crise anglophone : un responsable d’école libéré 48 heures après sa capture

Le proviseur du lycée bilingue de Jakiri, enlevé le week-end dernier, a été libéré, a appris Journalducameroun.com auprès de sources.

 Le proviseur du Lycée bilingue de Jakiri (dans le département du Bui, région du Nord-Ouest), Jaff Sylverius Dinyuya, a été libéré lundi par ses ravisseurs. Il avait été enlevé le 20 octobre alors qu’il revenait des obsèques d’un tiers.

Au moment de sa prise d’otage, Sylverius Dinyuy portait l’uniforme de l’Association des hommes catholiques de la paroisse de Jakiri. Selon certaines sources contactées par Journalducameroun.com, son adhésion à ce groupe de fidels aurait joué un grand rôle dans sa remise en liberté.

Crise anglophone : le sous-préfet de la Menchum valley enlevé

Lokombe Derek Mwanjo a été enlevé samedi par des hommes armés alors qu’il tentait de rallier les localités de Bamenda et Wum, dans la région du Nord-Ouest

Le sous-préfet de la Menchum valley a été kidnappé samedi par des individus non identifiés alors qu’il se trouvait sur la route Bamenda – Wum. Selon certaines sources, la scène se serait déroulée aux environs de 16h. Lokombe Derek Mwanjo aurait été sorti de son véhicule et emmené vers une destination inconnue.

Il s’agit du deuxième sous-prefet enlevé dans les régions anglophones depuis le début de l’année 2016. Le premier, Namata Diteng a été capturé puis tué le 11 février par des individus armés. Les véhicules de ces deux autorités ont été retrouvés incendiés.

Ce énième enlèvement survient après la libération de sept chefs traditionnels du Fako (région du Sud-Ouest), plus de deux semaines après leur prise d’otage. Une mobilisation organisée par le maire de Buea, Patrick Ekema, s’est tenue mardi avec pour objectif de contester ces kidnapping.

Julienne Namata : « Comment des individus ont-ils pu enlever mon mari aussi facilement? »

Ainsi s’est exprimée l’épouse du sous-préfet de Batibo annoncé mort par le gouvernement. Celle-ci peine encore à croire l’annonce liée au décès de son époux, aucune dépouille ne lui ayant été remise.

Rencontrée dans la maison qu’elle occupe avec ses neuf enfants à Yaoundé, Julienne Namata, ne semble « pas pressée de faire le deuil » de son mari, le sous-préfet de Batibo présumé mort en captivité. Malgré les cernes récentes sur son visage, et la tristesse qui se lit sur son visage,  elle continue à espérer qu’il reviendra bientôt ; même si les nouvelles données par le gouvernement dans son plan d’assistance pour les régions anglophones laissent à entendre que cela est désormais impossible.

Le sous-préfet Namata Diteng a été enlevé le 11 février alors qu’il procédait aux dernières mises au point pour le défilé civil de la Fête de la jeunesse. Le gouvernement a annoncé sa mort sans en détailler les circonstances.

« Le ministre [en charge de l’Administration territoriale] m’a dit mercredi que c’est vrai. Il m’a demandé de prendre courage et d’être forte. Il m’a dit qu’ils ont retrouvé les six gars qui avaient enlevé mon mari et qu’ils ont avoué qu’ils l’avaient tué », raconte-t-elle à Journalducameroun.com au lendemain d’une visite au ministre Atanga Nji.

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-Deux versions, point de preuves-

« Je suis allée voir le ministre avec mon bel-oncle et ma belle-tante et nous lui avons demandé où se trouve le corps de mon mari. Il nous a dit de ne pas trop insister à demander des restes. Il nous a d’abord expliqué que les sécessionnistes tuent souvent des gens et jettent les corps dans l’eau. Il est donc possible que ça soit le cas de mon mari. Ensuite il a dit que mon mari a été enlevé par un gang qui l’a ensuite revendu à un autre groupe, puis il a été conduit quelque part au Nigeria ».

Le gouvernement a promis de soutenir la famille en leur fournissant un logement et en accompagnant l’insertion professionnelle des grands enfants de la maison. Le regret de Julienne Namata est d’avoir appris le décès de son époux par voie de presse.

Lire aussi : Assassinat du sous-préfet de Batibo: la famille n’était pas au courant!

Au courant de la situation, le gouvernement camerounais s’était bien gardé de lui transmettre l’information. Les seules informations que la famille de Namata Diteng recevait jusqu’ici de la part du gouvernement concernaient la poursuite des recherches.

-Le 11 février 2018…

Julienne Namata n’a jamais résidé à temps plein dans la ville de Batibo durant les cinq mois que son époux y a passés. Elle était installée  dans la capitale avec ses  gamins du fait de l’insécurité régnante dans les deux régions anglophones. Mais le 11 février dernier, elle se trouvait aux côtés de son époux. Le pire est survenu…

« Ce matin-là, j’étais à la maison. Mon mari et moi avons fini la prière matinale et je me suis rendue dans la cuisine pour entamer la cuisine pour la réception de l’après-défilé. Vers 7h du matin je suis rentrée dans la chambre pour lui demander de commencer à s’apprêter. J’ai trouvé que mon mari s’était remis à la prière. Je suis ressortie et je suis rentrée à la cuisine. Vers 8h on a entendu des coups de feu. Je ne savais qui tirait parce qu’à l’approche d’un grand évènement comme celui-là, les sécessionnistes envoient des Sms d’intimidation aux populations et donc les militaires tirent souvent en l’air pour les dissuader. Je me suis donc dirigée dans la chambre pour demander à mon mari d’aller dire aux militaires d’arrêter de tirer sinon la population ne pourra pas venir au défilé. Quand j’entre dans la chambre je ne le trouve pas. Il n’est pas non plus dans les autres pièces de la maison », se souvient Julienne Namata.

Le sous-préfet était sorti de la concession en compagnie de son chauffeur. Il s’est rendu à la place des fêtes de Batibo où se tient habituellement la parade du 11 février. C’est là-bas que l’attaque qui a conduit à sa prise d’otage a eu lieu.

Lire également: Cameroun : le sous-préfet de Batibo reste introuvable

« Quelques instants après, le délégué de la Jeunesse est venu me dire qu’ils ont été attaqué à la Place des fêtes. Et je lui ai demandé où se trouve mon mari. Il m’a répondu que le lieutenant était parti avec lui. J’ai essayé d’appeler mon mari ainsi que son chauffeur et aucun d’eux ne répondait. Je me suis inquiétée. J’ai appelé le lieutenant qui m’a dit que mon mari s’est échappé avec son chauffeur. C’est ce qu’il a pensé or, il s’agissait de quatre gars qui kidnappaient mon mari. Il m’a expliqué que lorsqu’il est arrivé à la Place des fêtes, la voiture de mon mari partait déjà. Il se trouvait encore loin lorsqu’il a vu deux gars masqués dans la foule. Il a ouvert le feu et toute son attention s’est portée sur les deux individus », poursuit Julienne Namata.

Namata Diteng a été conduit dans un endroit qui demeure inconnu mais son véhicule a été retrouvé incendié dans un village voisin.

La voiture du sous-préfet Namata Diteng retrouvée incendiée le 11 février 2018. (c) Droits réservés

« Comment ont-ils pu agir si facilement ? »

« Comment ces gars ont-ils pu enlever mon mari et repartir avec lui sans que personne ne puisse intervenir ? Comment ont-ils pu agir si facilement ? » S’interroge Julienne Namata dont le regard se met à briller à la pensée de ces évènements tragiques. Le  sous –préfet avait instruit la mise en place d’un cordon de sécurité dès 5h du matin. Mais au moment où la Place des fêtes était attaquée, il ne s’y trouvait ni gendarmes, ni policiers, ni militaires.

« Je ne connaissais pas l’endroit mais je m’y suis rendue plus tard et là j’ai été étonnée. Un poste de police est situé à l’une des extrémités du stade. De même que la gendarmerie et un camp aménagé pour des militaires venus en renfort. Et aucun d’eux n’est intervenu pendant l’attaque. J’ai fait la rencontre d’une femme qui m’a confié s’être rendue à la gendarmerie pour les avertir que des individus armés étaient en train d’enlever le sous-préfet. Les gendarmes lui ont dit qu’ils ne partent pas là-bas. Ils ont fui », raconte Julienne Namata, le visage assombrit à l’évocation de ces tragiques évènements.

Autre article: Enlèvement du sous-préfet de Batibo : la doléance des chefs traditionnels du Sud-Ouest à leurs homologues du Nord-Ouest

Cameroun : le gouvernement révèle l’assassinat du sous-préfet de Batibo

Cette information figure dans le Plan gouvernemental d’assistance humanitaire d’urgence pour le Sud-Ouest et le Nord-Ouest lancé le 20 juin dernier.

Le gouvernement camerounais fait savoir que Namata Diteng, le sous-préfet de Batibo enlevé le 11 février 2018, a été assassiné le même jour par ses ravisseurs.

Namata Diteng a été enlevé à Batibo (région du Nord-Ouest) alors qu’il se préparait à participer à la grande parade de la Fête de la jeunesse. L’infortuné avait été attaqué par des inconnus qui ont incendié son véhicule avant de le conduire vers une destination inconnue.

Aucune communication du gouvernement n’avait été faite au sujet de cette prise d’otage. Aucune information n’avait non plus filtré sur d’éventuelles opérations de recherches par les forces de sécurité et de défense.

L’enlèvement de Namata Diteng avait pourtant été revendiqué par les forces de défense de l’Ambazonie (Adf). C’est d’ailleurs un post Facebook de Lucas Ayaba Cho, l’un des leaders de la cause séparatiste, militant de  l’argument de force et chef de ce groupe armé, qui porte à l’attention du grand public le kidnapping de Namata Diteng.

Celui-ci faisait partie de l’élite de son village.  A lui seul, il portait la charge d’une vingtaine de personnes. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé les chefs traditionnels du Sud-Ouest –région dont était issu le disparu – lorsqu’ils ont rencontré leurs homologues du Nord-Ouest pour leur demander de les aider à retrouver Namata Dtieng.

 

Cameroun : toujours pas de nouvelles du maire de Bangem et de son adjoint enlevés samedi

Les deux personnalités ont été enlevées samedi alors qu’elles tentaient de mobiliser les populations en vue du défilé militaire et civil du 20 mai.

L’on reste sans nouvelles du maire de Bangem (Sud-Ouest), Ekuh Simon et de son adjoint Enonguene Epie  enlevés à la veille de la journée consacrée à la célébration de l’Unité nationale du Cameroun. Ils ont été vus pour la dernière fois dans des vidéos diffusées par des sécessionnistes au cours du week-end dernier.

Ils y apparaissent assis à même le sol dans des broussailles, les mains ligotées dans le dos. Dans ces vidéos, seul le maire, vêtu d’un simple pantalon  et d’un chemisier parle. « J’ai été enlevé par les forces de restauration d’ambazonie Kupe-Manengouba. Ils m’accusent d’avoir collaboré avec le régime de Yaoundé pour la célébration du 20 mai à Bangem. Ils m’ont demandé de dire aux gens de ne pas marcher, de ne pas prendre part à ces célébrations, sinon je vais en payer les conséquences. Jusqu’ici, ils m’ont bien traité et ont promis de ne rien me faire si les populations écoutent ce conseil », a-t-il déclaré.

Ekuh Simon et son collaborateur ont été enlevés samedi alors qu’ils distribuaient des tee-shirts et de l‘argent aux populations pour que celles-ci participent aux manifestations de la Fête de l’unité. L’information a été relayée sur les réseaux sociaux le même jour par Mark Bareta, un militant de la cause sécessionniste exilé aux Etats-Unis.

Le défilé à Bangem – département du Lebialem, région du Sud-Ouest – a connu la seule présence des éléments des forces de sécurité et de défense.

Cet énième enlèvement a été opéré moins de 24h avant le kidnapping de l’adjoint au sous-préfet de Menji (département du Lebialem, région du Sud-Ouest). Lui aussi est apparu dans une vidéo tournée par ses ravisseurs. Celui-ci est debout devant des rangs de jeunes combattants séparatistes qui, armes à la main, chantent un hymne à l’ambazonie ressemblant à celui du Cameroun. Il porte dans ses  mains le drapeau blanc à rayures bleu de cet Etat virtuel.

Des sources officieuses font état de l’enlèvement du délégué départemental des Transports pour le Lebialem dimanche.

 

 

 

Crise anglophone : enlevé dans le Sud-Ouest, un commissaire de police retrouve la liberté

Le Commissaire de police Christopher Ekidi Ewang, en service dans l’arrondissement de Konye (département de la Meme), pris en otage la semaine dernière, a été libéré.

Le commissaire Christopher Ekidi Ewang a retrouvé sa liberté au cours du week-end dernier, après environ une semaine de captivité.

La nouvelle de son enlèvement par des hommes armés non identifiés, soupçonnés d’être des éléments des Forces de défense d’Ambazonie la semaine dernière, s’est rapidement répandue. Beaucoup d’habitants de Konye ont été déconcertés par l’information, étant donné que le commissaire venait d’être affecté dans la localité pour faire régner la loi et l’ordre.

L’enlèvement du commissaire Ekidi Ewang  a causé une grosse panique au sein de l’administration locale, étant donné que cela s’est produit à peine quelques jours après qu’il a été présenté à la population locale.

Lors de la présentation publique, l’administration locale a exhorté la population de Konye à reprendre ses activités commerciales, en gardant à l’esprit que leur sécurité est garantie.Après l’enlèvement du commissaire, la presse locale a révélé que les ravisseurs d’Ewang demandaient une rançon pour sa libération. On ne sait pas encore si la famille du commissaire ou le gouvernement a négocié pour obtenir son retour.

Il convient de souligner que les enlèvements contre rançon, en particulier dans le département de la Meme, sont en nette augmentation. De nombreux chefs traditionnels de la localité ont fui leurs palais par peur d’être enlevés.Récemment, le préfet Chamberlain Ntou’ou Ndong a mis en garde la population pour qu’elle arrête de payer des rançons, car cela contribue à financer les activités des forces séparatistes.

Batibo : 86 jours après son enlèvement, toujours pas de nouvelles du sous-prefet Namata Diteng

L’administrateur avait été enlevé le 11 février par des individus armés qui ont incendié son véhicule. Depuis lors, l’on reste sans nouvelle de lui.

Le sous-prefet de Batibo (région du Nord-Ouest), Namata Diteng, n’a toujours pas été rendu à sa famille dont il est le principal soutien financier. Presque trois mois que des individus armés l’ont pris en otage alors qu’il se préparait à participer aux activités de la Fête nationale de la jeunesse.

Rien n’a filtré sur les opérations de recherches menées par les forces de l’ordre et de sécurité. Les circonstances de son enlèvement, elles-mêmes, n’ont pas encore été communiquées par les autorités camerounaises, qui restent peu disertes depuis la survenue de cet événement. Mais, selon toute vraisemblance, Namata Diteng a été attaqué par un des inconnus qui ont incendié son véhicule avant de le conduire vers une destination inconnue.

L’enlèvement a été revendiqué. Du moins c’est ce qu’a laissé entendre l’un des leaders de la cause séparatiste, militant de  l’argument de force et chef des forces de défense de l’Ambazonie (Adf), Lucas Ayaba Cho, avec sa phrase « Nous l‘avons eu ».  C’est grâce à ce post publié sur Facebook que l’information sur l’enlèvement du sous-préfet de Batibo a commencé à se répandre.

La contribution des populations pour retrouver Namata Diteng est sollicitée. Les fons de Batibo ont lancé un appel à la mobilisation pour retrouver le sous-préfet disparu le 16 février dernier. Tous les chefs traditionnels du Sud-Ouest leur ont témoigné leur attachement au retour du sous-préfet. Ils ont, par ailleurs, fait part de leur volonté de collaborer avec les forces de l’ordre dans les recherches.

 

 

 

Crise anglophone : un juge retraité pris en otage dans le Sud-Ouest

Justice Mbeng Martin aurait  été enlevé au village Ewelle, aux premières heures de la journée du dimanche 08 avril 2018.

L’ancien vice-président de la Cour d’appel du Sud-Ouest, Justice Mbeng Martin, aurait été enlevé dimanche par des hommes armés non identifiés. C’est ce que révèle l’ancien leader de la contestation anglophone, Agbor Balla, reconverti aujourd’hui en défenseur des droits humains, dans un communiqué signé quelques heures après les faits.

L’on apprend dudit communiqué que Justice Mbeng Martin a été kidnappé au village Ewelle, situé dans le département de la Manyu, où se tenaient les obsèques de sa maman. L’enlèvement n’a pas encore été revendiqué.

« Dégradation de la situation sécuritaire »

La région du Sud-Ouest est, depuis les événements malheureux du 01er octobre 2017, le bastion de bandes armées qui y procèdent à des prises d’otage ainsi qu’à des attaques de civils et de militaires. Les officiels sont dorénavant ciblés par ces groupes qui ont déjà fait plus de sept otages parmi les personnalités publiques.

Les violences dans les deux régions anglophones du Cameroun vont grandissant. L’une des principales causes est le dialogue national exigé par les contestataires et dont la forme ne semble guère convenir au gouvernement central. A Yaoundé, des efforts sont déployés depuis la survenue de la crise anglophone pour apporter une réponse aux revendications de cette communauté. Une commission nationale pour la promotion du bilinguisme a été créée ; des ressortissants du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ont été nommés au sein du gouvernement ; un département de la Common law a été créé à l’Enam et des réformes ont été apportées dans certaines universités, suivies du redéploiement de personnels dans le département de la justice…

Aucune de ces initiatives n’a l’air de satisfaire les séparatistes dont le courroux a été exacerbé par l’arrestation, en janvier dernier, du président intérimaire de l’Ambazonie Sissiku Ayuk Tabe.

Crise anglophone : le secrétaire général de la mairie de Nguti porté disparu

Il n’a pas été vu depuis dimanche dernier, après la fermeture des bureaux de vote des sénatoriales 2018.

 La famille d’Obi John Ajiah est sans nouvelle de lui depuis dimanche 25 mars. Ce jour-là, les conseillers municipaux étaient appelés aux urnes pour élire les sénateurs de la prochaine mandature. C’est lors du déroulement de ce scrutin que le secrétaire général de la mairie de Nguti (région du Sud-Ouest du Cameroun) a  été vu la dernière fois. Depuis, il ne s’est pas présenté au bureau. Sa famille ignore où il se trouve en ce moment.

Ses proches soupçonnent un enlèvement. Ils pensent que le secrétaire général de la mairie de Nguti a été enlevé par des inconnus après la clôture des votes, dimanche.  D’après une source à ladite mairie, une rançon de 5 millions de francs CFA a été exigée pour la libération d’Obi John Ajiah. Cette dernière information n’a cependant pas été officialisée.

Nguti a été l’un des centres de batailles féroces entre les forces de sécurité camerounaises et les combattants séparatistes qui ont promis de perturber la tenue des élections sénatoriales dans la localité.

Au Cameroun anglophone, les autorités locales sont la cible de combattants armés

Alors que des actes de violence continuent de prendre de l’ampleur dans le Sud-Ouest du pays, les groupes armés semblent avoir changé de stratégies en s’attaquant aux autorités administratives de ladite région. Sept personnalités publiques en ont déjà fait les frais.

Les victimes des bandes armées présentes dans le Sud-Ouest se font de plus en nombreux parmi les autorités administratives de ladite région. Entre prise d’otages, attaques armées, et actes de pyromanie, tout porte à croire que les personnalités publiques sont les nouvelles cibles des sécessionnistes présumés. On en compte sept à ce jour.

Dans la série des enlèvements, deux des trois victimes restent en captivité dans un lieu inconnu. Il s’agit du sous-préfet de Batibo, Marcel Namata Diteng, pris en otage le 11 février dernier alors qu’il se rendait à la place des fêtes de la ville  pour des derniers réglages de l’organisation de la Fête nationale de la jeunesse ; du délégué régional des Affaires sociales pour le Nord-Ouest, Animnon Aron, enlevé le 24 février dans la localité de Batibo. Celui-ci était de retour des obsèques lorsque des individus non identifiés ont attaqué son véhicule. Lui seul a été pris en otage. Une vidéo dans laquelle il demande à son ministre de tutelle d’intercéder en sa faveur reste la dernière image qu’on a de lui. Cette vidéo avait été diffusée le 10 mars par ses ravisseurs, sans doute membres  des Ambazonians defense forces.

Le 19 mars dernier, à Fontem, le Pr Ivo Leke Tambo, Pca du Gce board retrouvait sa liberté. Il avait été  enlevé deux jours plus tôt en même temps que 35 autres personnes. Il se rendait à une manifestation de remerciement à Paul Biya pour la nomination de Paul Tasong au poste de ministre délégué au ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.

Le ministre en question a lui-même été victime des actes de pyromanie des séparatistes qui ont incendié, dimanche, son domicile à Mmockbie. Un convoi composé de plusieurs autorités locales se rendait lundi sur les lieux du sinistre lorsque des individus armés ont ouvert le feu sur les différents véhicules. La scène s’est déroulée à Mindji, entre les localités d’Azi et d’Alou. Zacharie Ungithoh, préfet du Lebialem, a été blessé durant ces évènements.  Journalducameroun.com a eu la confirmation que les délégués départementaux des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières ainsi que de la Santé du Lebialem ont été tués.

Habituellement, les attaques étaient portées contre les forces de défense et de sécurité et les populations  qui n’adhèrent pas au mouvement séparatiste. Mais aux lendemains de l’extradition du président nommé de l’Ambazonie, Ayuk Tabe, alors qu’aucune preuve de vie du personnage n’est donnée, les sympathisants de la cause semblent décidés à faire pression sur le gouvernement pour savoir où se trouve leur leader. Ils ont posé cela comme condition, faute de quoi, ils tueraient le  délégué des Affaires sociales du Nord-Ouest.

Batibo: réunion de crise sur l’enlèvement du délégué régional des Affaires sociales du Nord-Ouest

Toutes les autorités administratives, religieuses et traditionnelles de Batibo sont attendues à ces assises convoquées par le préfet de la Momo.

Le préfet de la Momo (région du Nord-Ouest du Cameroun), Absolom Monono, présidera une réunion de crise ce mardi  dans la localité de Batibo.  Les assises, qui réunissent le sous-préfet (par intérim) et le maire de Batibo, les sénateurs et députés du département, les élites, les leaders des partis politiques ainsi que les autorités religieuses et traditionnelles de cette localité, porteront sur la récurrence des violences perpétrées par de présumés sécessionnistes dans cette partie du pays ; notamment le week-end dernier.

Le samedi 24 février, en effet, le délégué régional des Affaires sociales pour le Nord-Ouest, Animbom Aaron Ankiambom, a été kidnappé dans la localité de Batibo. Il revenait du village Ashong, où il avait pris part à des obsèques, lorsque sa voiture a été attaquée par des individus non identifiés. Le chauffeur et un autre passager qui se trouvaient en sa compagnie ont été relâchés par les assaillants.

Aucune information officielle sur le sort d’Animbom Aaron Ankiambom n’a encore été publiée. Le sujet sera au centre des échanges de ce mardi. Ces autorités devraient aussi parler de Marcel Namata Diteng, le sous-préfet de Batibo enlevé le 11 février dernier et dont on reste sans nouvelle.

La lettre d’Ayah Paul aux Camerounais

Depuis sa cellule du Sed, l’avocat général près la Cour suprême se dit moralement serein, mais s’étonne de la machination qui entoure sa détention.

Je suis totalement satisfait d’avoir mené le bon combat, avec intégrité, en toute honnêteté, compte tenu de la loi et en toute vérité. Je vais de l’avant et je le ferais jusqu’à la fin, avec l’inspiration des Écritures Saintes. Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.» Matthieu 10:22

Que la paix règne de façon suprême parmi vous et à votre sujet, par la grâce du Très Haut! Cela peut-être une nouvelle pour certains d’entre vous que Ayah Paul Abine passe son 95ème jour de captivité ce Mardi 25 avril 2017. Depuis mon enlèvement, je suis habité d’un calme étonnant, regardant vers le Très Haut, l’unique vrai juge en matière de justice.

Mais comme certains d’entre vous le savent déjà, ma résidence de Yaoundé au quartier Biyem-Assi, lieu-dit Tam -Tam a été attaquée la nuit du vendredi dernier à une heure du matin. Même comme la plupart des agresseurs demeurent non identifiés jusqu’à présent, les évènements depuis mon enlèvement semblent conduire à des indices incontournables.

Premièrement, la liste des «principaux gars» qui ont comploté l’élimination physique masquée en arrestation «perforée» a largement été confirmée même par les cercles hautement incorruptibles. Et, il est même affirmé que le chef «d’équipe» initiateur n’en est pas à son premier homicide par procuration.

La question intriguante que quelqu’un devrait se hâter de poser est pourquoi Ayah Paul Abine est en captivité depuis plus de trois mois, alors que d’autres personnes qui ne jouissent pas de la protection de la juridiction privilégiée dont Ayah jouit ont été libérées sans conditions. Ce seul fait ne suggère-t-il pas avec force qu’Ayah est un otage?

À nouveau, le gouvernement du Cameroun a non seulement maintenu un silence cynique au sujet de mon enlèvement officiel, mais il y a eu des machinations de type conspirations afin de museler la presse et toute personne au plan national que international relativement à tout ce qui concerne ma captivité. Par exemple, il est fortement allégué que les officiels des Nations-Unies ont été systématiquement empêchés de me rencontrer. Et les quelques citoyens qui ont porté le cas d’Ayah initialement ont maintenant été apparemment intimidés ou même compromis afin qu’ils gardent le silence.

La situation est d’autant plus révélatrice qu’Ayah est gardé en captivité. Ses ravisseurs sont sur le pied de guerre depuis le 06 mars 2017, sur la base ridicule qu’Ayah a osé déposer le bref de prérogative de l’Habéas Corpus pour sa libération immédiate. Depuis lors les gardiens portent des gilets pare-balles et des casques de guerre, ainsi que des pistolets automatiques levés. Ils ont également des sacs bourrés de munitions.

À nouveau, la communication avec Ayah est devenue un crime grave, à tel point qu’un de mes amis a été récemment enfermé juste pour m’avoir salué. Et ça a pris les services d’un avocat pour sécuriser sa sortie de prison.

La réclusion débilitante dans l’espoir de sa dégradation psychologique du fait de la solitude se poursuit les membres du parti d’Ayah, les amis et les connaissances ont tous été freinés de lui rendre visite au cours du passé récent. Le plus curieux de tout cela est que les avocats d’Ayah ont été empêchés de rencontrer leur client trois fois en une soirée, contrairement à la loi. En d’autres termes, Ayah est privé du droit à une défense.

De plus, le ministère de la Justice qui s’est assis sur les 17 mois d’arriérés de salaire d’Ayah Paul pendant trois ans a continué à le faire malgré un rapport officiel sur la situation déplorable. Un complot malveillant pour empêcher Ayah de payer ses avocats, ou même d’acheter des articles de première nécessité tels que de la nourriture.

Les enfants universels du Très Haut! En vérité, je vous dis que la guerre psychologique est intense et implacable! Juste quelques autres exemples pour illustrer le point. Chaque fois, Ayah a dû être conduit hors de prison à son retour, il a été escorté par deux véhicules militaires avec au moins une douzaine de gendarmes à bord. Et la conduite a été tellement hors la loi, imprudente et rapide que même les os d’Ayah seraient broyés en poussière en cas d’accident.

Comme si cela n’était pas assez mauvais, dans la poursuite de l’intrigue initiale contre Ayah, sa famille a reçu des appels du monde entier relativement au fait que le téléphone d’Ayah était opérationnel, longtemps après que mes ravisseurs aient saisi mon téléphone. Il n’est pas difficile de déduire que ces ravisseurs donnent l’impression que j’étais libre pour donner lieu à un cas discutable de meurtre
«mystérieux».

Et on a abouti à cette conclusion par le fait que cinq messages (sms) ont été distribués que j’avais été libéré. Comme ces machinations ont échoué jusqu’ici, je ne suis plus la seule cible: c’est maintenant toute ma famille, en raison de l’attaque qui a eu lieu au cours du week-end dernier.

Coïncidence?

Chers enfants universels du Très Haut! Mon moral est extrêmement élevé! Je suis tout à fait convaincu que j’ai combattu le bon combat; Avec intégrité, en toute honnêteté, dans le respect de la loi et dans toute la vérité. Je vais de l’avant et je le ferai jusqu’à la fin avec l’Inspiration des Saintes Écritures :« (…) mais celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé»

L’histoire précédente, je l’ai racontée juste au cas où il plairait au Très-Haut de laisser sa volonté se faire quand il le choisirait, le gouvernement du Cameroun sera empêché de mettre en place une autre Commission fictive d’enquête pour sonder l’organisation officielle de mon l’assassinat.

La paix et les grâces divines sont avec vous tous, Enfants universels du Très Haut! Notre Dieu vit!

Cameroun : Nouvel enlèvement dans l’Adamaoua

Trois éleveurs ont été capturés dans le village Saltaka, pas loin de Ngaoundéré

Trois éleveurs ont reçu une visite désagréable le 14 mars dernier. Des hommes armés et non-identifiés ont pénétré le domicile de Alhadji Oumarou, l’ont ligoté. Alhadji Bakary et Lawane Bakary, respectivement le fils et le frère du premier cité. Selon le quotidien Le Jour, les trois éleveurs de Saltaka ont été  conduits vers une destination inconnue par les ravisseurs. D’après les sources du Jour, les malfrats n’auraient pas encore pris contact avec les autorités pour le versement d’une quelconque rançon. Mais, les forces de sécurité sont déjà sur le terrain.

L’enlèvement de ces trois éleveurs rappelle le mode opératoire des ravisseurs de Bertrand Minyem, enseignant au Cetic de Berem-Gop enlevé le 27 février dernier. Les ravisseurs ont considérablement revu leurs exigences à la baisse. De 10 millions de francs Cfa, ils seraient désormais disposés à accepter 500.000 francs Cfa pour la libération de l’enseignant.

 

«Au nom de nos enfants» débute ses activités au Cameroun

Le collectif entend lutter contre le phénomène d’enlèvement et de meurtres d’enfants sur l’étendue du territoire national

Gare aux voleurs et aux assassins d’enfants. Le collectif « Au nom de nos enfants » se déploie désormais sur le territoire camerounais pour combattre de tels actes. Le mouvement a lancé ses activités samedi, 20 février 2016, à Douala par une messe de requiem en faveur de tous les enfants enlevés ou assassinés.

« Au nom de nos enfants », est un collectif créé par des femmes camerounaises pour lutter contre les violences et abus qui sont souvent faits aux enfants. Pour réaliser sa mission, cette association entend mener des activités de sensibilisation sur le territoire national.

Il s’agit entre autres de mettre en place, dès le mois d’avril 2016, des caravanes dans des établissements scolaires afin de former les jeunes à plus de vigilance ; d’organiser des conférences axées sur la sécurité et la protection des enfants auxquelles sont conviés différentes associations et syndicats implantés au Cameroun.

A terme, ces actions devront permettre la formation d’une « unité d’alerte enlèvement sur une plateforme web avec un numéro vert ».

Les enlèvements et meurtres d’enfants sont des phénomènes bien connus des Camerounais. De nombreux faits y relatifs ont souvent défrayé la chronique ces dernières années. Cela était encore le cas le 03 février 2016 à Douala au quartier Makèpè-Missokè où la dépouille d’un enfant avait été retrouvée sans tête. Toutes choses qui ont conduit le collectif « Au nom de nos enfants » à mener la sensibilisation sur la toile via des vidéos publiées sur sa page officielle sur le réseau social Facebook.

Serrons-nous les coudes et battons-nous pour sensibiliser les Camerounais
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Cameroun: Boko Haram enlève un commissaire de police à l’Extrême-Nord

Selon une source sécuritaire, un chef de police a été kidnappé lundi soir par un groupe armé soupçonné d’être affilié à la secte islamiste

Un chef de police du Cameroun en poste dans la région de l’Extrême-Nord a été kidnappé lundi soir par un groupe armé soupçonné d’être affilié à la secte islamiste nigériane Boko Haram, apprend-t-on de source sécuritaire camerounaise mardi matin, 05 janvier 2016.

Ismaïla Sago, commissaire de police en charge du commissariat de sécurité publique de Dabanga, localité camerounaise située à la frontière nigériane, est tombé dans une embuscade tendue par le groupe terroriste lundi aux environs de 17H (16H GMT), a confié cette source.

Le policier revenait de Kousseri, ville frontalière avec la capitale tchadienne N’Djamena, à bord de son véhicule de fonction, avec également à son bord deux civils dont l’identité n’a pas été révélée, selon la même source.

Cette information n’a pour l’instant pas été confirmée par les autorités de la police camerounaise et aucune revendication de cet enlèvement n’a été enregistrée jusqu’ici.


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Cameroun: un père enlève ses deux enfants

Georges Kama Mbiang est porté disparu avec ses descendants de sept mois et de deux ans au quartier Mimboman depuis samedi 05 décembre

Georges Kama Mbiang est porté disparu avec ses descendants de sept mois et de deux ans au quartier Mimboman samedi dernier.

Amélie Mbamoa, âgée de 21 ans, était en larmes à la brigade de recherche d’Emombo samedi dernier, 05 décembre 2015, à Yaoundé. Et pour cause ! Elle n’a pas vu ses deux enfants depuis 9 h. Christian T., deux ans et Bénicia K., sept mois seulement, ont pris une destination inconnue avec leur père Georges Arnaud Kama Mbiang.

Amélie Mbamoa qui vit en concubinage avec cet homme depuis cinq ans raconte que tout est parti d’une altercation entre eux dans la matinée. « Ma voisine Rose R. qui entretient des relations suspectes avec mon mari est venue se servir dans ma marmite le matin. Quand je riposte, mon « mari » intervient en soutenant la voisine. C’est ainsi que nous avons commencé les disputes », explique-t-elle.

Suite à ces divergences, Georges Arnaud Mbiang profite de la naïveté de sa compagne pour s’enfuir avec les enfants. De source policière, la femme a tenté de le joindre plusieurs fois sans succès au téléphone avant de se rendre à la gendarmerie. C’est autour de 18 h qu’il a décroché le téléphone pour dire qu’il est à Sangmélima en partance pour le Congo avec ses enfants. Une enquête a été ouverte pour retrouver ces enfants.


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Cameroun: déjà sept mois de captivité pour un élu du parti au pouvoir

Le maire de Lagdo (Nord) faisait partie d’une délégation prise au piège d’une embuscade en mars dans l’Est du pays. Le mystère reste entier au sujet de l’identité et motivations des ravisseurs

Plus de sept mois se sont écoulés depuis l’enlèvement en mars à l’Est d’un élu local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) avec quinze autres personnes originaires du Nord et le mystère reste entier au sujet de l’identité et des motivations des ravisseurs, soupçonnés d’être des membres d’un groupe rebelle centrafricain.

En cours d’exécution d’un troisième mandat consécutif acquis lors des récentes élections législatives et municipales tenues en septembre 2013, Mama Abakaï, le maire de Lagdo (Nord), faisait partie d’une délégation prise au piège d’une embuscade tendue par un groupe d’individus armés non identifiés le 19 mars en soirée, à Badan dans l’arrondissement de Garoua-Boulaï, près de la frontière centrafricaine à l’Est.

Composée d’un total de seize personnes parmi lesquelles la dirigeante d’une section du Nord de l’OFRDPC, la branche du parti présidentiel dédiée aux femmes, quatre chefs traditionnels et des opérateurs économiques, cette délégation effectuait son voyage-retour après avoir séjourné à Bertoua, la principale ville de l’Est, à l’occasion d’un deuil.

Dès le départ, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), auteur d’une série d’attaques et de prises d’otages dans cette partie du Cameroun, avait été pointé du doigt d’être le principal suspect de ce rapt. Mais, le groupe du chef rebelle centrafricain Aboulaye Miskine, libéré après un an d’incarcération en septembre 2014 à Yaoundé, avait vite démenti dans un communiqué ces accusations.

Plus de sept mois après, il n’a encore été fait état d’une quelconque annonce de revendication et le moindre indice n’est avancé, du moins par des canaux officiels ni même informels, tant sur l’identité des ravisseurs du maire Mama Abakaï et sa délégation, que sur les mobiles de cet acte et le lieu de captivité des seize otages camerounais.

C’est un fait rare, au regard des résultats exceptionnels obtenus par les autorités camerounaises pour la libération de plusieurs vagues d’otages, pour la plupart d’origine étrangère, aux mains de la secte islamiste nigériane Boko Haram, très active depuis 2013 dans la région de l’Extrême-Nord.

Il y a un mois, une folle rumeur relayée par des journaux camerounais avait annoncé la libération de l’élu local et de ses compagnons d’infortune. Une simple confusion avec un autre groupe de personnes enlevées au cours de cette période dans même région de l’Est, selon les autorités locales dans une réaction officielle donnant lieu à un démenti des informations diffusées au sein de l’opinion publique.

Depuis lors, l’angoisse est à son comble chez les proches des seize otages du Nord. « Ce n’est pas facile. Je n’ai aucune nouvelle de mon mari. Dernièrement, on a dit qu’ils ont été libérés et qu’ils étaient à Yaoundé. On a attendu de les voir revenir, mais rien ne s’est passé », a confié d’une voix prudente Falmata, l’épouse du maire que Xinhua a pu contacter.

Traversée par le fleuve Bénoué, qui coule jusqu’à Lagos, la métropole économique du Nigeria, Lagdo est une petite ville du Nord du Cameroun dotée d’un barrage hydroélectrique, ouvrage de production d’énergie de portée nationale construit il y a près de 40 ans avec l’appui de la coopération chinoise et autour duquel se développe une activité économique basée sur la pêche, avec la participation de ressortissants nigérians, tchadiens et même maliens.

Après 2002 et 2007, Mama Abakaï a été réélu en 2013 à la tête de la commune, résultat d’un engagement au sein du parti au pouvoir qui ne se fait pas sans obstacle, comme dans tout combat politique. Face à lui, de nombreux adversaires sont déclarés et à Lagdo la rumeur n’hésite pas à désigner certains d’entre eux comme des suspects de l’attaque et de la prise d’otages du 19 mars à l’Est.

A 51 ans, ce musulman monogame forme depuis 30 ans avec son épouse une famille de trois enfants, dont un poursuit ses études à l’université à l’étranger et les deux autres des universités camerounaises. « Mon mari a aussi adopté beaucoup d’enfants, qui sont à notre charge. Ils sont au nombre de sept », précise en outre son épouse, Falmata.

Pour surmonter l’épreuve de la longue captivité de son mari, celle-ci multiplie les prières pour implorer l’aide du Ciel. « Dieu est grand. Grâce à lui, on tient le coup. Il y a des gens qui m’aident, comme le préfet par exemple. Il nous rend souvent visite », souffle-t-elle, de sa voix réservée et pleine d’émotion, synonyme de la souffrance qui l’anime.

Elle est surprise d’apprendre que son mari et les quinze autres otages se trouveraient en captivité en République centrafricaine (RCA), depuis leur enlèvement, d’après les hypothèses émises par les services de renseignement.

A Yaoundé, c’est motus, bouche cousue. Une attitude sans doute due à la logique de confidentialité qui a à chaque fois prévalu dans la gestion de tels dossiers, comme cela a été constaté avec les opérations menées avec la plus grande discrétion depuis le sommet de l’Etat lui-même et ayant conduit à la libération de nombreux otages aux mains Boko Haram entre 2013 et 2014.


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Cameroun: enlevé il y a sept mois, un élu du Rdpc toujours en captivité

Mama Abakaï, le maire de Lagdo est détenu par des ravisseurs, soupçonnés d’être des membres d’un groupe rebelle centrafricain

Plus de sept mois se sont écoulés depuis l’enlèvement en mars à l’Est d’un élu local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) avec quinze autres personnes originaires du Nord et le mystère reste entier au sujet de l’identité et des motivations des ravisseurs, soupçonnés d’être des membres d’un groupe rebelle centrafricain.

En cours d’exécution d’un troisième mandat consécutif acquis lors des récentes élections législatives et municipales tenues en septembre 2013, Mama Abakaï, le maire de Lagdo (Nord), faisait partie d’une délégation prise au piège d’une embuscade tendue par un groupe d’individus armés non identifiés le 19 mars en soirée, à Badan dans l’arrondissement de Garoua-Boulaï, près de la frontière centrafricaine à l’Est.

Composée d’un total de seize personnes parmi lesquelles aussi la dirigeante d’une section du Nord de l’OFRDPC, la branche du parti présidentiel dédiée aux femmes, quatre chefs traditionnels et des opérateurs économiques, cette délégation effectuait son voyage-retour après avoir séjourné à Bertoua, la principale ville de l’Est, à l’occasion d’un deuil.

Dès le départ, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), auteur d’une série d’attaques et de prises d’otages dans cette partie du Cameroun, avait été pointé du doigt d’être le principal suspect de ce rapt. Mais, le groupe du chef rebelle centrafricain Aboulaye Miskine, libéré après un an d’incarcération en septembre 2014 à Yaoundé, avait vite démenti dans un communiqué ces accusations.

Plus de sept mois après, il n’a encore été fait état d’une quelconque annonce de revendication et le moindre indice n’est avancé, du moins par des canaux officiels ni même informels, tant sur l’identité des ravisseurs du maire Mama Abakaï et sa délégation, que sur les mobiles de cet acte et le lieu de captivité des seize otages camerounais.

C’est un fait rare, au regard des résultats exceptionnels obtenus par les autorités camerounaises pour la libération de plusieurs vagues d’otages, pour la plupart d’origine étrangère, aux mains de la secte islamiste nigériane Boko Haram, très active depuis 2013 dans la région de l’Extrême-Nord.

Il y a un mois, une folle rumeur relayée par des journaux camerounais avait annoncé la libération de l’élu local et de ses compagnons d’infortune. Une simple confusion avec un autre groupe de personnes enlevées au cours de cette période dans même région de l’Est, selon les autorités locales dans une réaction officielle donnant lieu à un démenti des informations diffusées au sein de l’opinion publique.

Depuis lors, l’angoisse est à son comble chez les proches des seize otages du Nord. « Ce n’est pas facile. Je n’ai aucune nouvelle de mon mari. Dernièrement, on a dit qu’ils ont été libérés et qu’ils étaient à Yaoundé. On a attendu de les voir revenir, mais rien ne s’est passé », a confié d’une voix prudente Falmata, l’épouse du maire que Xinhua a pu contacter.

Traversée par le fleuve Bénoué, qui coule jusqu’à Lagos, la métropole économique du Nigeria, Lagdo est une petite ville du Nord du Cameroun dotée d’un barrage hydroélectrique, ouvrage de production d’énergie de portée nationale construit il y a près de 40 ans avec l’appui de la coopération chinoise et autour duquel se développe une activité économique basée sur la pêche, avec la participation de ressortissants nigérians, tchadiens et même maliens.

Après 2002 et 2007, Mama Abakaï a été réélu en 2013 à la tête de la commune, résultat d’un engagement au sein du parti au pouvoir qui ne se fait pas sans obstacle, comme dans tout combat politique. Face à lui, de nombreux adversaires sont déclarés et à Lagdo la rumeur n’hésite pas à désigner certains d’entre eux comme des suspects de l’attaque et de la prise d’otages du 19 mars à l’Est.

A 51 ans, ce musulman monogame forme depuis 30 ans avec son épouse une famille de trois enfants, dont un poursuit ses études à l’université à l’étranger et les deux autres des universités

camerounaises. « Mon mari a aussi adopté beaucoup d’enfants, qui sont à notre charge. Ils sont au nombre de sept », précise en outre son épouse, Falmata.

Pour surmonter l’épreuve de la longue captivité de son mari, celle-ci multiplie les prières pour implorer l’aide du Ciel. « Dieu est grand. Grâce à lui, on tient le coup. Il y a des gens qui m’aident, comme le préfet par exemple. Il nous rend souvent visite », souffle-t-elle, de sa voix réservée et pleine d’émotion, synonyme de la souffrance qui l’anime.

Elle est surprise d’apprendre que son mari et les quinze autres otages se trouveraient en captivité en République centrafricaine (RCA), depuis leur enlèvement, d’après les hypothèses émises par les services de renseignement.

A Yaoundé, c’est motus, bouche cousue. Une attitude sans doute due à la logique de confidentialité qui a à chaque fois prévalu dans la gestion de tels dossiers, comme cela a été constaté avec les opérations menées avec la plus grande discrétion depuis le sommet de l’Etat lui-même et ayant conduit à la libération de nombreux otages aux mains Boko Haram entre 2013 et 2014.


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