Les forces de sécurité ont exhumé les dépouilles enterrées par leurs bourreaux. Elles ont procédé à leur identification le week-end dernier.
Il n’y a plus de doute ! Les délégués départementaux enlevés il y a deux ans dans la région du Sud-Ouest ne sont plus en vie. Les séparatistes les ont exécutés. Ils ont enterré les corps pour dissimuler leur forfait. Les autorités sécuritaires sont au courant grâce aux révélations faites par un ex-combattant séparatiste repenti au nom de Tamaya Clinton. En suivant ses déclarations, et grâce à son orientation, les autorités ont pu retrouver l’endroit où ils ont été mis en terre. Les corps ont été exhumés et des examens en vue de l’identification des dépouilles ont été faits, informe la radio nationale.
Selon ce séparatiste repenti, lui-même aurait joué un grand rôle dans l’assassinat de ces personnels de l’Etat. C’est lui qui aurait conduit l’opération d’enlèvement des délégués. Il les a par la suite remis au commandant séparatiste « 10 kobo ». Sous l’ordre des « ambazoniens » de la diaspora, il a procédé à leur exécution dans le but de bénéficier de plus de notoriété dans les rangs des séparatistes. Après cette exécution, Tamaya Clinton a creusé des tombes pour cacher les les cadavres, relatent nos confrères de Lebledparle.
Pour rappel, mardi 15 juin 2021, cinq délégués départementaux de ministères ont été kidnappés à Misore-Balue, dans l’arrondissement d’Ekondo Titi. L’information donnée par le préfet du département du Ndian, Lawrence Forwang, faisait aussi état de ce que les ravisseurs les avaient transportés dans deux camps. Ils demandaient une rançon de 28 à 32 millions de francs CFA pour leur libération.
De sources médiatiques, il s’agissait des délégués des ministères de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et du développement urbain, de l’Eau et de l’Energie, du Cadastre et des Affaires foncières, des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat.
Un pasteur et quatre employés de la formation sanitaire ont été enlevés par des personnes armées, des sécessionnistes selon les sources.
De sources médiatiques, des hommes armés ont procédé à l’enlèvement d’au moins cinq personnes cette fin de semaines à l’hôpital de Banso. C’est dans la localité de Kumbo, chef-lieu du département du Bui, région du Nord-Ouest Cameroun. Selon nos confrères d’Infos Cameroun, cinq personnels de cet hôpital ont été enlevés ce dimanche 25 septembre 2022.
Le journal en ligne reprend l’activiste et lanceur d’alertes Nzui Manto. Ce dernier établit le lien entre un récent enlèvement dans le même établissement et celui de ce dimanche. « Après l’enlèvement d’un docteur et de deux infirmières par l’armée les accusant de soigner leurs adversaires, c’est autour des ‘’ambazoniens’’ d’enlever 1 pasteur et 4 autres employés de l’établissement de santé accusés à leur tour de collaborer avec l’armée et d’avoir livré leurs collègues », lance l’activiste sans donner aucun autre détail.
Pour l’instant, aucune communication officielle n’a été faite à propos de cet enlèvement, ni par l’hôpital, ni par les autorités administratives locales. La nouvelle circule huit jours après l’enlèvement de cinq prêtres, une religieuse et deux fidèles de l’église catholique à la paroisse Sainte-Marie de Nchang dans la région du Sud-Ouest. Ces otages restent détenus par leurs ravisseurs qui demandent une rançon.
Avec la réactivation de l’opération Adano mercredi dernier, la 3ème Région de gendarmerie va s’attaquer aux poches de résistance.
Le phénomène d’enlèvements de personnes assorti de demandes de rançons était devenu régulier dans la région de l’Adamaoua. Il ne se passait plus une seule journée où l’on parlait d’un berger enlevé par des ravisseurs. C’est alors que le haut commandement militaire a mis en commun plusieurs synergies de combat, pour mettre fin à ce phénomène.
A en croire Cameroon tribune, ce fût notamment le cas de l’opération Adamoua-Nord (Adano) piloté par la 3è Région de gendarmerie nationale (Gpign) le phénomène d’enlèvement de personnes contre rançons a été réduit à sa plus simple expression dans cette région. Mais depuis quelques semaines, le phénomène a ressurgi dans la région du Nord, plus précisément dans l’unité administrative de Toubouro dans le Mayo Rey.
«Même si d’autres localités à l’exemple de Dembo, Pitoa, ou Touroua connaissent de manière sporadique ce phénomène, l’épicentre reste pour l’instant l’arrondissement de Touboro», a laissé entendre le commandant de la 3è Région de gendarmerie, le général de brigade Pierre Louba Zal. C’était mercredi dernier, lors de la réunion d’évaluation de l’opération Adano, au poste de commandement de cette région de gendarmerie sis à côté de la place des fêtes de Garoua.
Réunis pendant plusieurs heures, les responsables de ce corps de l’armée ont mis au point des stratégies et mécanismes pouvant éradiquer ce phénomène dans cette partie du pays. «Il s’agit pour nous de trouver des stratégies idoines devant permettre l’éradication de ce phénomène sur notre territoire de commandement. Mais nous comptons beaucoup sur la collaboration de la population, pour nous aider dans le renseignement », a laissé entendre l’officier général.
Un gang de présumés malfrats vient d’être mis hors d’état de nuire alors que ses membres tentaient de faire chanter des chefs établissements scolaires à Douala.
Le Groupement d’intervention mobile (Gmi), unité antigang de la police nationale, vient de démanteler un groupe de présumés malfrats à Douala. Ceci, à la suite de la dénonciation d’un chef d’établissement qui avait subi des menaces et dont l’école a connu des actes de vandalisme.
En effet, d’après la plainte déposée par au Gmi par le fondateur du Russian International School de Douala, dans la journée du 14 octobre, un inconnu a appelé l’école en « proférant des menaces d’actes de terrorisme envers [notre] institution et ceux qui nous encadrent, ainsi que nos élèves. Menaces d’enlèvements ».
Dans cette plainte déposée le 15 octobre et adressée au commandant du Gmi Douala, le fondateur révèle que « ces malfrats exigent la somme de 6 millions FCFA pour acheter la paix » que ces derniers disent venir des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest « spécialement » pour nuire à cet établissement.
C’est ainsi qu’ils vont « vandaliser » le bus de transport des enfants dans la nuit du 14 octobre. Les menaces ayant été portées à l’attention de la police, celle-ci va mener une opération qui va conduire à mettre la main sur trois individus ce 26 octobre à Douala.
D’après la police, les trois hommes faisaient également chanter et avaient vandalisé un autre établissement réputé à Douala.
Le gouvernement camerounais a annoncé que des gendarmes de la lutte antiterroriste vont sécuriser la région où les prises d’otages sont légion.
Un premier peloton de 30 gendarmes du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (GPIGN) est parti de Yaoundé ce 30 janvier, a annoncé l’armée. Ils sont déployés en renfort dans la région de l’Adamaoua où sévissent des hommes armés spécialisés dans les prises d’otages avec demande de rançon.
Les gendarmes du GPIGN vont renforcer, pendant cinq mois, les soldats déjà déployés dans la région. L’armée informe que la mission de ces soldats est de « sécuriser la région de l’Adamaoua par des actions fortes et des patrouilles de dissuasion ». Des soldats sont déjà présents sur le terrain, notamment le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée de terre.
Le GPIGN est une unité d’élite de la gendarmerie nationale, spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme et la lutte antiterroriste.
Entre 2015 et 2018, 311 enlèvements ont été enregistrés dans cette région, selon le rapport d’une association de Mbororo.
Elles ont été capturées par des éléments de la secte islamiste au cours d’une incursion survenue vendredi 30 octobre à Gafé, un village de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun
Six personnes ont été enlevées lors d’une incursion présumée de la secte islamiste nigériane Boko Haram survenue vendredi soir, 30 octobre 2015, à Gafé, un village de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun voisine de la localité de Kerawa, théâtre d’une attaque violente ayant causé une dizaine de morts le 22 octobre, a-t-on appris mardi, 03 novembre, de sources communautaires.
Ces captifs sont des « éleveurs contraints de conduire jusqu’à la base de vie des assaillants en territoire nigérian leur bétail, un troupeau de plus d’une centaine de b ufs arrachés à la population locale par un groupe de jihadistes armés présumés, venus se ravitailler en nourriture dans cette localité frontalière camerounaise », rapportent ces sources.
L’armée camerounaise n’ayant pas été alertée à temps, les assaillants ont accompli leur forfait sans subir la moindre résistance, indiquent des sources militaires.
Ce type d’attaque, parfois accompagné de scènes de violences meurtrières, est courant dans l’Extrême-Nord du Cameroun, en plus des assauts massifs plutôt en net recul dirigés contre des positions des forces de défense et de sécurité et des attentats-kamikazes, qui sont quant à eux répétés depuis les premiers enregistrés en juillet à Fotokol.
Acculé par l’offensive de l’armée nigériane dans son fief du Nord-est du pays, surtout dans la forêt de Sambisa, présentée comme une de ses zones de retranchement proche de la frontière camerounaises, Boko Haram mène en effet des infiltrations dans des localités frontalières du Cameroun pour forcer les populations à lui fournir de la nourriture, notamment du bétail pour l’alimentation de ses combattants.
Pour ses opérations, le groupe terroriste affilié à l’organisation Etat islamique (EI) qui sévit au Moyen-Orient profite de la porosité de la longue frontière de près de 2.000 kilomètres qui sépare le Cameroun et le Nigeria, rendant ardue la tâche de l’armée camerounaise, qui déploie un dispositif très important pour cet objectif, pour l’éradiquer.
Le drame s’est produit jeudi soir lors d’une attaque des éléments de la secte Boko Haram à Kerawa, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun
Au moins neuf personnes sont mortes décapitées et plus d’une vingtaine d’autres enlevées lors d’une attaque des éléments présumés de Boko Haram, survenue jeudi soir, 22 octobre 2015, à Kerawa, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, où quatre attaques distinctes avaient eu lieu la veille, rapportent des sources sécuritaires.
Une quarantaine de jihadistes présumés armés à moto et à cheval ont fait irruption dans cette localité proche de la frontière nigériane où ils ont commis des violences meurtrières pendant environ deux heures, entre 16H00 et 18H00 (15H00 et 17H00 GMT), sans une quelconque résistance, à cause de l’arrivée tardive des forces de défense et de sécurité sur les lieux, selon des sources communautaires.
En dehors de plus d’une vingtaine de personnes kidnappées, le bilan de l’attaque fait état de « neuf personnes égorgées, dont deux petites filles, quatre femmes et trois hommes âgés, qui ont refusé d’être enlevés. C’est inimaginable, l’attaque a eu lieu en pleine journée et les assaillants sont repartis en direction du territoire nigérian, sans être inquiétés, après avoir aussi incendié plus d’une vingtaine de cases en paille », a témoigné l’une de ces sources.
L’information a été confirmée par des sources informelles au sein des forces de défense et de sécurité camerounaises, qui se retrouvent sur différents fronts suite à la résurgence ces derniers temps des attaques armées pourtant en net recul pendant plusieurs mois de Boko Haram dans cette partie du territoire national, connue pour ses frontières poreuses.
La veille déjà, ces troupes dont les effectifs se sont accrus avec l’opérationnalisation en cours de la Force multinationale mixte du Bassin du lac Tchad (CBLT) dédiée à cette lutte ont réussi à repousser un groupe de combattants présumés du groupe terroriste à Kolofata, autre localité de l’Extrême-Nord où une dizaine de personnes ont été tuées dans un double attentat-suicide mi-septembre.
C’est le contraire de l’attaque de Dolo qui a fait environ neuf morts au cours de la même nuit. Parmi les victimes, figure un jeune militant politique du nom d’Ali Slimane, président de la sous-section de l’Organisation des jeunes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (OJRDPC, branche du parti au pouvoir dédiée à la jeunesse), et du secrétaire particulier du lamido (autorité traditionnelle) Maman Adji, lui-même réfugié à Mora.
A Achigachia et Gréa, l’on annonce aussi respectivement le massacre de deux et trois personnes mercredi soir.
Comme cela s’est observé la plupart du temps jusqu’ici, aucune de ces attaques n’a été revendiquée, mais les soupçons des autorités et de l’armée sont dirigés vers Boko Haram, qui se distingue par ailleurs par des attentats-kamikazes, de plus en plus aussi répétés depuis juillet dans l’Extrême-Nord.
Le chercheur commente les récentes déclarations du président tchadien, qui affirme que la guerre contre Boko Haram sera achevée avant la fin d’année 2015
«Boko Haram est décapité. Nous sommes en mesure de mettre définitivement hors d’état de nuire le groupe islamiste», a déclaré le président tchadien cette semaine. Idriss Déby Itno affirme même que «la guerre va se terminer avant la fin de l’année». Comment analyser les propos du chef de l’État? A-t-il raison de se montrer aussi optimiste? Le décryptage de Corentin Cohen, doctorant au Centre de recherches internationales de Sciences Po-Paris. Il s’est rendu récemment au Tchad et au Nigeria.
Comment expliquer l’optimisme du président tchadien?
Si on compare la situation à celle d’il y a un an, on peut comprendre. Il y a un an, Boko Haram était dans une phase de territorialisation et on avait l’impression que les armées et surtout l’armée nigériane perdaient complètement le contrôle de la situation. C’est l’élection du nouveau président nigérian, Muhammadu Buhari, qui a changé un petit peu la situation, du fait qu’il ait changé son état-major et qu’il ait manifesté sa volonté de mettre fin à l’insurrection.
Il y a eu peut-être aussi une nouvelle phase qui s’est ouverte dans la collaboration entre les pays, avec la mise en place de la force multinationale qui était annoncée, attendue depuis plusieurs mois, voire bientôt un an. Et puis, il y a eu le fait que, depuis quelques mois, le groupe semble effectivement avoir perdu une partie du territoire qu’il contrôlait, même si on peut également se demander si c’est un repli ou un changement de stratégie pour se tourner plus vers des méthodes de guérillas.
En tout cas, il y a eu une intervention, une reprise en main du terrain par l’armée nigériane ; une meilleure coopération, semble-t-il, entre les armées. Il y a également le fait que, depuis quelques semaines, on a l’impression que même s’il y a des attaques, ce sont des attaques de désespoir. On peut penser que le groupe est un peu désorganisé, qu’il y a peut-être des tensions internes et qu’au fond, les efforts finissent par payer. La présence des différentes armées du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Tchad force le groupe à se dérober.
Un optimisme justifié, si je vous comprends bien ?
Dans la mesure où cette force multinationale va vraiment se mettre en place et où les états-majors ont pris en compte le fait que le groupe s’est transformé et va de plus en plus se tourner vers des méthodes de guérillas – qui impliquent d’autres moyens de combattre et qui impliquent de se rapprocher des populations. Il me semble que ça va dans le sens d’un règlement du conflit.
D’autant qu’il est possible, en tout cas il a été annoncé, qu’un groupe est-ce que c’est tout Boko Haram ou bien un groupe dissident ou encore la majorité des différents groupes qui composent Boko Haram ? se serait manifesté et aurait manifesté l’envie de négocier. Je pense qu’il y a des vérifications qui vont être en cours.
Il y a déjà eu un épisode semblable, en octobre, avec des négociations qui avaient été annoncées par le président Jonathan, sans que l’on sache exactement ce qui s’est passé, mais cela n’a été suivi d’aucun effet. Ceci dit, il y aura peut-être une solution politique qui sera apportée au-delà de la solution militaire.
Boko Haram se fait désormais appeler groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest. D’après vous, qu’a changé cette allégeance ?
C’est d’abord une allégeance discursive et c’est d’abord une volonté de se rapprocher. Cela s’est fait en plusieurs fois. Il y a eu d’abord des annonces qui ont un peu été surinterprétées, en août, l’année dernière. Boko Haram déclarait créer un califat. Cela a été interprété comme une affiliation à l’Etat islamique ; ce n’était pas exactement le cas.
Plus tard, dans une autre vidéo, il y a une allégeance qui a été faite. Pour autant, et à ma connaissance, c’est d’abord une manière de publiciser sa cause ; de montrer que le combat n’est pas fini et que Boko Haram peut encore réussir, même si on ne sait pas exactement quel est l’objectif de cette insurrection, aujourd’hui. En même temps, ce discours et cette volonté de rapprochement qui se traduit par des vidéos et des références, ne se traduit pas forcément pour autant par la présence de combattants étrangers.
Les étrangers qui sont au Nigeria, dans Boko Haram, ce sont des Tchadiens, des Camerounais, des Nigérians qui ont toujours circulé à travers des frontières poreuses, voire complètement artificielles. Ceci dit, la question qui peut être soulevée, c’est celle de savoir si, au sein de la nébuleuse et des différents groupes qui composent Boko Haram, il y a effectivement un contact opérationnel avec l’Etat islamique et si au-delà de ce contact opérationnel, il s’agit d’un groupe en particulier de Boko Haram qui est en contact avec l’Etat islamique ou bien si c’est la majorité ou encore si c’est une allégeance soudaine de tous les groupes. Cela reste encore à voir.
Peut-on dire que le groupe a une visibilité supplémentaire, désormais, du fait du nom Etat islamique ?
Au niveau international, le groupe a clairement pris sa visibilité depuis les attaques et les enlèvements de Chibok. C’était avant même qu’ils ne se revendiquent de l’Etat islamique. Cependant, c’est vrai que cela a pu jouer et peut favoriser la circulation de vidéos, créer des mouvements de sympathie ou encore faire prendre conscience, à certaines personnes, dans d’autres pays, de l’existence du groupe. En cela, il est évident qu’en se rattachant à la marque ou au logo Etat islamique, sa visibilité augmente.
Boko Haram, plus qu’une question de temps selon le président Idriss Déby Itno Droits réservés)/n
Trois jeunes garçons ont été enlevés entre dimanche et lundi dans la région de l’Extrême-Nord au cours de deux incursions. Les ravisseurs se sont repliés au Nigéria
Deux départements de l’Extrême-Nord du Cameroun ont subi des incursions des islamistes de Boko-Haram dimanche et lundi, selon des informations diffusées hier, le 14 juillet, dans l’après-midi et en soirée par la radio publique nationale (Crtv). Ceci après l’attaque d’une brigade de gendarmerie dans la nuit du 10 au 11 juillet dernier dans la même région.
La première incursion a eu lieu dimanche, aux environs de 3h du côté du Lamidat de Limani, dans le département du Mayo Sava. Des hommes armés et à bord de motos, une dizaine selon «Le Poste national», ont fait irruption dans la demeure du lamido de cette localité. N’ayant pas trouvé le maitre des lieux dans la demeure comme ils l’espéraient, ils s’en sont pris à deux de ses enfants de sexe masculin, âgés respectivement de 19 et 17 ans. Les ravisseurs sont repartis au Nigéria avec les deux jeunes gens, qui seraient élèves en classe de quatrième au Lycée de Limani, à titre d’otages.
Après ce forfait, d’autres assaillants – qui appartiendraient à Boko Haram selon des sources militaires citées par la Crtv – ont opéré le lendemain du côté de Bargaram, localité située dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord, à 7KM du Nigéria. Les forces de l’ordre installées à Kousseri, le chef-lieu de ce département ont été immédiatement informées d’une présence importante d’étrangers suspects. En se rendant à Bargaram, ils ont été accueillis par des coups de feu nourris tirés par «trois guetteurs», des complices placés aux avant-gardes. Comme à Limani, les assaillants se sont repliés aussitôt au Nigéria emportant avec eux la moto d’un gendarme et kidnappant un enfant de 20 ans qui serait le fils d’un dignitaire de la localité.
Selon l’interprétation faite par les reporters de la radio publique camerounaise dans l’Extrême-Nord, ces différents kidnappings opérés par Boko-Haram auraient pour objectif de saper la collaboration et la confiance qui existe actuellement entre les forces de l’ordre et les populations de l’Extrême-Nord. Une région que les Islamistes de la secte croyaient acquise à leurs plans avant que le Cameroun, par la voix de son président, ne leur déclare la guerre le 17 mai 2014 lors d’un sommet organisé à Paris sur la sécurité au Nigéria.
Entre temps, c’est le nouveau gouverneur de la région de l’Extrême Nord, Midjiyawa Bakary qui a fort à faire avec l’objectif qu’il a présenté comme étant sa principale feuille de route : veiller à la sécurité des personnes et des biens. Avant ces enlèvements de nationaux, le dernier rapt attribué à Boko Haram avait ciblé une dizaine d’ouvriers chinois travaillant à Waza dans l’Extrême-Nord le 16 mai 2014. Ces expatriés n’ont pas encore été libérés à ce jour.
Le dernier enlèvement d’étrangers par Boko Haram date du 16 mai 2014 à Waza. Ici, la secte s’en était pris à des travailleurs chinosrtbf.be)/n
La réaction des proches de la religieuse québecoise enlevée au Cameroun avec deux autres prêtres italiens
L’enlèvement d’une religieuse québécoise de la Congrégation de Notre-Dame au Cameroun, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, a ébranlé ses proches. Les soeurs Denise et Réjeanne ont reçu un appel samedi matin pour leur apprendre la nouvelle. Leur cons ur, Gilberte Bussière, avait été enlevée par des hommes armés dans la petite communauté où elle oeuvrait.
«Je n’ai pas été capable de parler, elle aussi pleurait à l’autre bout du fil», a raconté soeur Denise Gauthier. Soeur Gilberte est âgée de 74 ans. Elle demeure au Cameroun depuis 1979, où elle a fondé une école primaire dans le village de Tchéré, dans l’Extrême-Nord du pays. Denise et Réjeanne l’ont côtoyée à plusieurs reprises au cours de leur propre aventure camerounaise. Elle avait un «grand amour des enfants, parce que les enfants sont les perdants au point de départ», a dit Denise Gauthier.
Gilberte souffre par ailleurs de problèmes de santé. Il y a un an, lors de sa dernière visite au Québec, son médecin ne voulait pas la laisser repartir, mais Gilberte a insisté. «Elle disait « je veux retourner au Cameroun si le médecin le permet », s’est rappelée soeur Denise. Elle a forcé la main du médecin. J’étais inquiète, beaucoup. Elle doit avoir un suivi de médicaments. Est-ce qu’elle l’avait?»
La Congrégation Notre-Dame oeuvre au Cameroun depuis maintenant 40 ans. C’est la première fois qu’une de leurs soeurs se fait enlever. «Le plus dur, c’est de ne pas savoir, on s’imagine toutes sortes d’affaires», s’inquiète Réjeanne.
Soeur Gilberte Bussière. La religieuse québecoise a été enlevé dans la nuit du 4 au 5 avril 2014 dans l’extrême-nord du CamerounDroits réservés)/n