Cameroun: 9 chefs d’entreprises sur 10 estiment être négativement impactés par la Covid-19 (rapport)

L’impact est ressenti au niveau de la demande, des difficultés d’approvisionnement, l’accès au financement et l’emploi, entre autres. Résultats d’une enquête d’opinion réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) en partenariat avec le système des Nations unies

 

Une enquête d’opinion, réalisée au Cameroun auprès des ménages et des entreprises, révèle que 9 chefs d’entreprises sur 10 estiment être négativement impactées par les mesures restrictives prises par le gouvernement pour limiter la propagation du nouveau coronavirus.

L’enquête a été réalisée par l’Institut national de la statistique (INS), en partenariat avec le système des Nations unies au Cameroun, sur la période allant du 26 avril au 10 mai auprès d’un échantillon de 770 entreprises (dont 90% à Yaoundé et Douala) et 1310 ménages.

L’“Evaluation des effets socioéconomiques du coronavirus (Covid-19) au Cameroun – Phase 1” établit plusieurs difficultés ressenties par les entreprises: baisse de la demande et de l’approvisionnement intérieur; difficultés d’approvisionnement de l’extérieur; difficultés liées au financement extérieur; difficultés à écouler des produits à cause de la baisse de la clientèle; difficultés de financement (refus de prêt des banques); baisse de la production; effets sur les prix à la production; réduction des heures de travail; report des investissements envisagés; impact sur l’emploi (revu des effectifs à la baisse). Sur ce dernier point, l’enquête souligne que l’impact est plus prononcé dans certaines branches d’activités par rapport à d’autres. L’INS note par exemple une “perte d’emploi de plus de 50% respectivement dans les branches suivantes : l’éducation, l’hébergement (hôtellerie) et la restauration, la sylviculture et la construction”.

Selon les services, l’impact est également différemment ressenti. Le rapport note à cet effet que “33,3% des services de santé enquêtés estiment avoir observé une hausse de leur activité du fait de la COVID-19”

Si la plupart des entreprises veulent voir l’activité économique revenir à la normale, les priorités ne sont pas les mêmes pour toutes. Sur un point comme la levée des restrictions sur la fermeture des frontières, l’étude relève que “cette préoccupation émane davantage des grandes entreprises (45%) que les PME modernes (24%) et les UPI (14%).”

Pour la constitution de l’échantillon, les auteurs du rapport affirment avoir pris en compte près de 264 entreprises relevant du secteur informel (unités de production informelles, UPI), près de 34% de l’échantillon; et dans le secteur formel, 73 grandes unités de production et 433 petites et moyennes entreprises.

L’étude contient aussi des recommandations de politique économique à l’endroit du gouvernement et un volet consacré à la perception du Covid-19 dans les ménages.