Santé: Le combat contre l’épilepsie prend une nouvelle forme au Cameroun

Le service public et le secteur privé unissent leurs efforts pour éradiquer la maladie

La lutte contre l’épilepsie va bientôt s’intensifier au Cameroun. Un protocole d’accord a été signé le 5 mars 2009 entre le ministère de la Santé publique et Sanofi Aventis. Une convention qui vise la prise en charge des malades comme le prévoit le plan stratégique de lutte contre l’épilepsie adopté en 2005. Le projet s’étale sur une durée de trois ans, renouvelable. L’accord ainsi signé engage les deux parties à jouer chacun un rôle important.

Pour le Minsanté Minsanté, il est question d’assurer l’achat des produits dans le cadre du Programme national de lutte contre l’épilepsie ; d’identifier et de stabiliser le personnel en charge du projet dans les zones endémiques et notamment dans la zone pilote, et mettre à sa disposition la logistique adéquate ; de promouvoir les personnels du réseau et les fixer à leur poste, explique le Dr Ndong Ngoué du ministère de la Santé.


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Sanofis Aventis pour sa part s’engage à appuyer le Minsanté dans la fourniture d’une boîte à outils (kit de formation dans un premier temps, carnet de suivi ensuite à Q2/Q3 2009) qui permettra la formation des médecins, puis des personnels de Santé qui seront chargés de diagnostiquer des cas épileptiques ; la mise en place d’un système de surveillance épidémiologique dans la zone pilote (avec état des lieux de la fréquence de l’épilepsie, suivi des patients pris en charge, suivi de l’adhésion au traitement) ; l’expérimentation du Projet dans une zone pilote où la prévalence de la maladie est élevée via une formation, et avec la fourniture de médicaments à prix préférentiels ; le financement de la formation d’une durée de trois jours par an pendant trois ans, de six médecins spécialistes de l’épilepsie pour une formation qualifiante (les médecins ne devront pas être nécessairement des neurologues) ; Le financement de ces différentes étapes par le budget y afférent tel qu’indiqué au Protocole.
Par cet acte, Sanofi Aventis voudrait apporter un appui dans la lutte contre l’épilepsie, maladie neurologique chronique sévère, la plus fréquente mais traitable. Il devra fournir la Dépakine, antiépileptique majeur, à des prix préférentiels aux populations qui en souffrent. Il faut noter que la Dépakine ne se retrouve pas encore dans le Système national d’approvisionnement en médicaments essentiels au Cameroun. Sanofi-Aventis s’engage également à faire homologuer ces médicaments.

A en croire le Dr Ndong, les retombés du protocole d’accord seront visibles dans les prochains jours. Désormais au Cameroun, les produits contre l’épilepsie seront vendus à bas prix. Il y aura une réduction de 70% du prix actuel dans les pharmacies. Pour commencer le projet, le Minsanté a ciblé des zones pilotes pour sa mise en place. Ce sont six districts de santé choisis dans la région du Centre. Notamment dans les départements du Mbam et Kim, du Mbam et Inoubou et de la Lékié. Ce sont des localités dans lesquelles la prévalence est la plus élevée. Un cas patent est celui de la région du Mbam où dans certaines familles, on dénombre plus de 60% d’enfants épileptiques. Une étude cas témoins portant sur 128 paires (épileptiques/non épileptiques) sur 10 ans dans la vallée du Mbam, a montré qu’il y avait une surmortalité des épileptiques. Les épileptiques dans le Mbam ont 6,2 fois plus de chance de mourir que les non épileptiques.

Le protocole d’accord signé entre l’Etat et Sanofi Aventis constitue donc une bouffée d’oxygène pour les malades. Vivement, qu’il permette à toutes les couches sociales de se soigner de cette maladie dont la durée du traitement est longue et le coût exorbitant.


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