Au Cameroun un pasteur de 89 ans épouse une femme de 42 ans

Après la mort de sa première épouse, le révérend-pasteur Philémon Effaden a convolé en secondes noces avec sa fiancée Rose, le samedi 23 mars 2023.

L’adage est bien connu : l’amour n’a pas d’âge. Malgré ses 89 ans bien sonnés, le révérend pasteur Philémon Effaden, alias Habakuk âgé de 89 ans, n’a rien perdu de son élégance légendaire et de son verbe qui ont fait fondre le cœur de sa jeune petite Rose.

En croire les amoureux, il s’agit bien d’un mariage d’amour et non d’intérêt matériel. Petite curiosité, sa moitié avait reçu son baptême d’enfant à l’église à l’âge de 1 an des mains de celui qui est devenu aujourd’hui son époux.

Selon le récit Médard Evina, la localité de Mefoup par Ebolowa a été témoin d’un grand événement heureux samedi dernier. Après seize mois de fiançailles, deux amoureux se sont dit oui, pour le meilleur et pour le pire devant monsieur le maire sous les applaudissements des membres des deux familles et des invités.

Il faut rappeler que l’homme est un ancien directeur de l’école primaire de Londji à Kribi et pasteur de l’église presbytérienne camerounaise (EPC) ayant officié dans plusieurs paroisses parmi lesquelles Manoah à Douala, Zingui à Ebolowa et bien d’autres.

Après le passage du couple devant l’officier d’état civil et devant Dieu pour la bénédiction nuptiale, le gigantesque gâteau de mariage a été partagé dans une ambiance festive jusqu’au petit matin du dimanche. A l’issue de la cérémonie, le couple d’amoureux a reçu les félicitations du révérend pasteur Lucien Azombo Oyono, du révérend pasteur Dr Ebane Ango Samuel et du révérend pasteur Félicien Nzie qui a rappelé qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul pour le respect de la tradition évangélique tandis que Lydie Virginie Akamba a adressé aux élus des voeux pour un heureux mariage et beaucoup d’enfants.

Cameroun : un homme ne veut plus de son épouse qui s’oppose à la polygamie

Marié sous le régime de la polygamie, le couple n’a pas eu d’enfants après plusieurs années. Le chef de famille, qui est à la recherche d’une descendance, veut divorcer de la première épouse pour en prendre une autre.

Les faits sont relatés par Kalara. Dans ce couple, la dame s’oppose et refuse de partager son homme avec une autre femme. «Mon père avait cinq femmes et 28 enfants», a affirmé cet époux mercredi devant le Tribunal de premier degré de Yaoundé. Il demande le divorce à sa femme, car cette dernière l’empêcherait de prendre une seconde épouse.

Il a donné sa version des faits au cours de cette audience. D’après Raymond, 38 ans, l’idylle avec Carole commence en 2014. «Nous étions voisins dans un quartier de Yaoundé et, très vite, nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Deux ans plus tard, nous nous sommes mariés », s’est-il souvenu.

Les problèmes commencent en 2017, lorsque les jeunes mariés n’arrivent pas à avoir des enfants. Raymond, agent commercial, affirmé que c’est Carole le problème. Selon ses déclarations, cette dernière serait stérile. Les époux, qui vivent désormais séparés, auraient fait le tour des hôpitaux et tradipraticiens pour pallier cette situation. En vain.

C’est ainsi que Raymond, marié à Carole sous le régime de la polygamie et la communauté de biens, a donc décidé  de prendre une seconde épouse pour assouvir son désir de devenir papa. Il dit avoir donné l’explication suivante à sa femme : «En bon Bamileké, je ne peux mourir sans lancer de descendance. Tu seras toujours ma femme, mais je vais en épouser une autre. Je veux les enfants ».

Une décision à laquelle Carole se serait farouchement opposée, le menaçant de mettre à feu leur domicile conjugal. Raymond dit également avoir donné l’opportunité à son épouse de lui chercher cette femme selon sa convenance, mais cette dernière s’y oppose toujours.

Fatigué des pourparlers qui n’aboutissent pas aux résultats tant attendus, Raymond a demandé le divorce à Carole pour opposer dans crainte cette autre femme. Le chef de famille n’a pas fini de parler avant d’être interrompu par Carole.

Amour et folie

«Tu es un sacré menteur», s’est-elle  écriée. Contrairement à ce que son mari a voulu laisser croire, la dame explique que Raymond était conscient de ses problèmes de stérilité lorsqu’il l’a prise pour épouse. «Il me disait que son bonheur est d’être avec moi, et que les enfants ne sont que des accessoires», a-t-elle raconté.

Carole s’est étendue dans son témoignage en laissant entendre que le désir de son époux de prendre une seconde épouse ne serait plus un vœu, mais désormais une réalité. Selon elle, ce dernier a convolé en juste noces avec une autre femme alors qu’elle était à l’étranger.

De retour de son voyage, Carole dit avoir eu du mal à entrer chez elle, car sa rivale et coépouse lui barrait la voie, brandissant sous son nez leur acte de mariage nouvellement signé avec Raymond. Carole conclut son récit en déclarant qu’elle éprouve encore des sentiments  pour lui. « J’aime encore mon mari, je refuse de le partager», a-t-elle conclu.

A la question du Tribunal de savoir à quoi s’attendait-elle en acceptant de signer l’acte de mariage sous le régime de la polygamie ? Carole a déclaré que ce dernier lui avait dit que «chez les Bamileké, tout le monde signe  sous le régime polygamie juste pour remplir les formalités. Je n’avais pas pensé qu’il prendrait réellement une seconde épouse », s’elle-t-elle justifiée.

Le tribunal va l’instruire en expliquant à Carole  que son mari est dans  son droit de prendre une seconde épouse, et le moins qu’elle puisse faire serait de les respecter. Les réquisitions du ministère public sont attendues.

Cameroun : un homme de 24 ans épouse une femme âgée de 72 ans à Douala !

Martine K, 72 ans, Camerounaise vivant entre la France et la Suisse et Bosco N. 24 ans, sans profession connue, sont passés devant l’officier d’état civil ce samedi 5 mars.

Les faits sont rapportés par Cameroon tribune. Le mariage s’est célébré dans une résidence au quartier PK13, dans le 3ème à Douala. Tout a commencé il y a quelques mois, quand la septuagénaire, alors en Europe, demande à des correspondances locales de lui trouver un mari. Elle précise dans la trentaine.

Une femme lui trouve « un prétendant » de 31 ans, et un ami de Bosco N. propose ce dernier. Ce sera le choix de Martine. Mis en relation, les deux futurs mariés échangent de manière fréquente, Martine va envoyer régulièrement de l’argent à Bosco. Notamment pour qu’il puisse se préparer à aller la doter.

Le vendredi 25 février, le financé va faire le «toquer la porte », chez les parents de sa promise à Beedi (Douala III). Pour la circonstance, il sa fait accompagner d’une délégation de dix personnes, essentiellement des amis à lui et des correspondants de Martine, présentés aux beaux-parents comme sa propre famille…le lendemain 26 février, la dote est versée.

Au cours de la semaine qui suit, Bosco dont la mère vit au village, informe enfin les siens. Notamment son oncle paternel chez qui il vivait à PK 13 –avant de déménager pour Maképé où sa tendre moitié lui a permis de prendre un logement. Il précise qu’il a déjà tout réglé et que les parents sont juste inviés à venir manger et boire.

Samedi dernier était donc jour de noces. L’officier d’état civil sera d’abord un peu surpris de voir les mariés arborer un cache-nez. Il fait quand même son office et tout se passe à peu près sans souci jusqu’à ce qu’il faille… embrasser la mariée. Martine tombe alors le masque. Etonnement dans la salle.

Un peu plus tard, l’oncle de Bosco lui demande s’il délire. Puis prends son téléphone pour les appels. C’est ensuite Bosco qui va en recevoir. Beaucoup. Le jeune marié s’en irrite : en plein buffet, il prend son épouse en s’en va.

Aux dernières nouvelles, sa famille envisage de porter plainte contre Martine. On ignore encore pour qu’elle motif. Le couple, pour le moment est en lui de miel, à Maképé.

 

Cameroun : il laisse à sa femme des dettes d’environ 7 millions de F et épouse une française

Mariés depuis 2010, c’est après un voyage en France sous le prétexte des raisons professionnelles que le mari a abandonné son foyer et ses trois enfants. Fatiguée d’attendre, l’épouse veut le divorce.

Les faits sont rapportés Kalara. L’affaire est pendante devant le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif. Tout allait pourtant bien entre Estelle et Stephen. Selon l’épouse, les deux avaient chacun un emploi et le mari était très bien rémunéré. Et côté relation, c’était le grand amour où régnait confiance et complicité. N’ayant pas de secret l’un pour l’autre, ils ont même décidé d’avoir un compte bancaire commun.  

Un beau matin, Stephen fait comprendre à sa campagne qu’il doit s’envoler pour la France. La raison évoquée est celle d’une mission de travail. Cette mission jusqu’à présent ne s’est jamais terminée. Mais avant de partir, Estelle confie que son mari a vidé leur compte commun et a laissé une dette à la banque estimée à plus de cinq millions couplée aux arriérés de loyer estimés à plus de deux millions.

Le drame selon son récit devant la cour est le mensonge de son mari de loger chez sa sœur «  j’ai découvert que mon mari ne loge pas chez sa sœur comme il veut me faire croire, mais plutôt chez une femme blanche, qui est devenue son épouse par contrat de mariage. Cette dernière m’a d’ailleurs joint au téléphone pour me confirmer leur union et s’assurer qu’il n’a aucun engagement au pays avec une autre femme. J’ai dû mentir pour le protéger ».

Désemparée par cette situation, où elle dit ne pas parvenir à envoyer leurs enfants à l’école et vivant tous dans une chambre, Estelle plaide pour que Stephen puisse s’occuper des enfants qu’il a laissé au Cameroun et que le divorce soit consommé entre les deux.

Une demande de divorce qui n’est pas du goût de Stephen selon son avocat. L’avocat contredit plutôt Estelle « c’est un homme qui a fait de longues études mais n’a pas eu la chance de trouver un bon emploi dans son pays et est allé en aventure en Europe. Il n’a jamais abandonné sa famille. Il a d’ailleurs envoyé plus de 750 euros à son épouse ce matin. Mon client n’a jamais pensé à divorcer mais il s’engage à payer la pension alimentaire si jamais le tribunal venait à prononcer le divorce ».

Face à ces propos de l’avocat de Stephen, Estelle a promis d’apporter le bulletin de paie de son époux précisant qu’il avait un emploi avant de quitter le pays et n’a été limogé qu’après son départ pour absentéisme.

Cameroun-crime passionnel : un catéchiste décapite son épouse à Kaélé

Le meurtrier soupçonnait sa femme d’infidélité. Il reprocherait à sa moitié de le cocufier avec un autre catéchiste. La scène qui s’est passée dans l’extrême Nord du pays est devant la justice.  

Personne n’avait rien vu venir. Albertine Kalwa et ses trois frères ne savent plus à quel saint se vouer. Leur maman Martine Wolyang avait été froidement assassinée par le père Robert Talwé au mois de mars 2021. Ce dernier qui est poursuivi pour meurtre, avait été arrêté et placé en détention provisoire à la prison de Kaélé, département du Mayo-Kani à l’Extrême-Nord.

Le compte rendu d’audience est fait par le journal Kalara. Le présumé criminel a été renvoyé en jugement devant le tribunal de grande instance (TGI) de Kaélé où il doit répondre de ses actes. Le 4 janvier 2022, l’affaire a été envoyée au 11 février prochain pour la comparution du détenu dont les raisons de l’absence à l’audience sont inconnues.

François Wankague le père de la défunte, plaignant dans cette affaire et sa famille qui crient vengeance, doivent s’armer de patience. Dans la salle d’audience, on notait la présence des religieuses et les prélats responsables du Centre de formation des catéchistes dans lequel le mis en cause a été admis en formation pour une durée de trois ans.

Robert Tawé trainait pourtant la réputation d’un homme bon. Il était admis en formation pour une durée de trois ans dans un centre de formation des catéchistes. Mais sa vie bascule lorsqu’il va commettre l’irréparable.

« A mon arrivé sur le lieu, j’ai trouvé le corps sans vie de ma fille baignant dans une mare de sang à l’entrée  de la chambre conjugale. Robert Taiwé, son époux qui semblait délirer, était assis à même le sol dans la cour. Devant lui machette couverte de sang. J’étais étonné de voir que l’homme qui me semblait plein de bon sens et à qui j’ai fait confiance en lui donnant ma fille s’était transformé en un monstre », explique le plaignant.

Sur les raisons de son acte, l’une des sœurs du mise en cause fait savoir que son « frère n’arrêtait pas de se plaindre des sorties nocturnes de cette dernière. Il la soupçonnait d’être en relation amoureuse avec un autre catéchiste en formation dans le même centre ».

Depuis lors, l’affaire divise les deux familles qui se disputent la garde des deux enfants en attendant la décision de justice qui viendra, on l’espère, éteindre la vive tension qui règne entre ces familles antagonistes.

 

Cameroun : une femme quitte son époux militaire pour son amant mécanicien

L’homme en tenue reproche à son épouse d’avoir déserté le domicile conjugal pendant qu’il était en mission hors du pays pour vivre avec son amant. Il sollicite une séparation de corps, le temps pour lui de réfléchir. Son épouse, quant à elle, sollicite le divorce.

Les faits sont rapportés par Kalara. C’est une forte tempête qui s’abat sur le couple Ashley et Christopher. Seul le juge du Tribunal de premier degré de Yaoundé qui connaît l’affaire, devra siffler la fin des hostilités entre les deux personnes qui sont décidées à briser les liens de leur mariage.

Christopher, un jeune militaire, a traduit Ashley en justice pour les faits qualifiés d’abandon de foyer conjugal. Il sollicite une séparation de corps d’avec cette dernière, le temps pour lui de réfléchir sur leur vie de couple. De son côté Ashley, qui portait un nourrisson de deux mois à peine  dans ses bras, ne s’est pas fait prier.

Elle s’oppose à la requête de séparation de corps initiée par son époux et a, séance tenante, introduit devant le même tribunal une demande de divorce. La jeune dame veut « déchirer » l’acte de mariage qui fait d’elle l’épouse légitime de Christopher. Les époux ont croisé leurs arguments à l’audience du 15 décembre 2021 en présence de leur premier enfant.

Christopher et Ashley ont scellé leur union en 2016, sous le régime de la monogamie et la communauté des biens. Après deux ans de vie commune, ils ont eu un enfant âgé de 2 mois. Christopher souligne qu’à la demande de son épouse, ils avaient prévu d’avoir cinq enfants après leur mariage.

«Dans le lieux de services de mon épouse, les femmes enceintes sont immédiatement licenciées. Lorsqu’elles sont enceintes, elles perdent automatiquement  leur emploi. Comme elle aimait son travail, nous avons voulu profiter pour économiser un peu d‘argent avant d’avoir des enfants », a déclaré le chef de famille.

Amant caché

Seulement la grossesse est arrivée plus tôt que prévu, et Ashley qui prétendait ne pas être prête pour devenir mère a changé de visage. « Elle a commencé à marcher avec d’autres personnes que je ne connaissais pas. Elle rentrait à des heures tardives et au moindre reproche, elle se fâchait. Elle m’insulte partout, que je suis un homme infidèle. Je pensais que c’était les effets de la grossesse »

Les problèmes commencent en 2020, lorsque, de retour d’une mission à l’étranger, Christopher constate que leur domicile est sans présence humaine. Il soutient qu’à la veille de son départ, il n’avait aucun problème avec son épouse. Cette dernière l’a même  accompagné jusqu’à son lieu de service pour lui dire au revoir.

Poursuivant son récit, l’homme en tenue relate qu’après avoir trouvé les lieux déserts, il a appelé leurs deux mamans pour avoir des nouvelles de son épouse. Mais dans une famille comme dans l’autre, il n’a pas eu de nouvelles d’Ashley. Son frère cadet avec qui ils vivaient n’avait également pas de nouvelle de la dame de maison.

C’est quelques semaines plus tard qu’ils ont été informés que son épouse aurait abandonné le domicile conjugal pour aller vivre avec son amant dans un autre quartier de la ville. « Après enquête, j’ai découvert que la femme vivait avec un mécanicien et elle accouché de notre bébé  dans le domicile de cet homme, J’avais pourtant tout donné à me femme avant mon départ, mais, elle en  demandait encore et encore », a confié Christopher.

Il ajoute : « je ne suis même sûr d’être le père de cet enfant qu’elle porte dans les bras. Pourtant, je l’aime encore. Je sollicite une séparation de corps pour réfléchir ». Ashley qui s’impatientait de prendre la parole à chaque chef d’accusation évoqué par son époux, ne pouvait plus se contenir.

Militaire menteur ?

Sans attendre son tour, la jeune dame, qui tremblait de tout son corps, a aussitôt répliqué : « Menteur ! Menteur ! Menteur ! Il y aucun mot vrai dans son témoignage ». Elle a expliqué au tribunal qu’à la veille du départ en mission de Christopher, ce dernier lui a simplement dit sans preuve qu’il part en Centrafrique.

« Quand, j’ai voulu en savoir plus, il m’a dit que ce n’est pas mon affaire. J’étais déjà enceinte et il le savait. J’ignorais le temps qu’il allait mettre là-bas. Voyant que les jours de mon accouchement s’approchaient, je suis allée chez ma tante à l’Est et 7 jours plus tard, j’ai accouché de ce garçon », s’est-elle défendue. Ashley, qui nie avoir abandonné le foyer, soutient en outre que son mari a profité de son absence pour inviter ses maîtresses dans leur domicile.

D’ailleurs, l’une d’elle s’est installée dans leur domicile conjugal. «  Je l’ai appelé un jour et je lui ai dit que tant qu’il ne renvoie pas cette femme, je ne rentrerai pas à la maison. Je ne veux pas être mariée à un homme et vivre loin de lui. Je l’aime encore. S’il demande la séparation de corps, je refuse. Je préfère le divorce pour refaire ma vie », a martelé la jeune maman d’un ton décisif.

La juge, très conciliatrice, a voulu donner une chance à ce jeune couple pour sauver leur mariage qui selon elle traverse une tempête. Elle leur a conseillé une « assisse », question d’avoir une communication sincère. L’affaire a été renvoyée au 5 janvier 2022.

Cameroun: Odile Tobner, Mongo Beti… au féminin !

Femme de poigne, incontrôlable et éprise de liberté, l’épouse du défunt écrivain est une véritable curiosité

Difficile d’évoquer Odile Tobner sans faire référence à son illustre époux. Ecrivain, elle est en effet veuve d’Alexandre Biyidi Awala, alias Mongo Beti. Mariée à ce dernier depuis le 31 Août 1963, Odile Tobner a accompagné l’ uvre de son mari jusqu’à sa mort. Cette française d’origine bretonne dont la famille était gaulliste, croise le chemin de Mongo Beti en 1962. C’était la rentrée scolaire. Nous étions deux jeunes profs. En fait, j’ai découvert un jeune collègue qui débutait comme moi dans la carrière de professeur au lycée de Lamballe. On a eu des affinités assez rapidement parce qu’on aimait tous les deux, la discussion, la politique. Dans un environnement rural, le café, les discussions, c’est ce qu’on avait comme distraction raconte t-elle. Très vite se noue donc entre Odile et Alexandre, une affinité d’abord intellectuelle et ensuite sentimentale qui va structurer une relation d’une quarantaine d’années.

Avec son nouvel époux, elle va découvrir l’oppression et la terreur que la France impose au Cameroun et dans certains pays africains. Et elle en est indignée. Dans ma culture, dans mon éducation, j’étais plutôt patriotique, française. Je n’avais jamais imaginé que la France pouvait être oppressive quelque part. C’était une révélation choquante raconte t-elle. Ecrivain et prof de lettres, elle n’a aucun mal à affermir sa relation avec Mongo Beti. Professeur agrégé de Lettres classiques en 1970, elle obtient en 1976 un doctorat de littérature française. Elle sera chargée de cours en littérature française du XVIIe siècle, à l’université de Rouen, de 1978 à 1984. Elle fera aussi ses classes dans l’écriture. En témoigne son livre Du racisme français, quatre siècles de négrophobie. Un ouvrage qui démasque l’idéologie et la pratique française de l’esclavagisme et du racisme. A plusieurs égards donc, Odile Tobner semble avoir été faite pour cheminer avec son mari. Mais, elle semble surtout avoir hérité de lui, un iconoclasme et un tempérament de contestation plutôt remarquables.

Odile Tobner
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Un caillou dans la chaussure
Odile Tobner est une épine. A la fois pour son pays, la France. Pour le Cameroun, le pays d’origine de son mari et pour sa belle famille.
Pour la famille de son défunt époux, cette femme un peu trop indépendante, qui ne sait que dire 2 ou 3 mots du dialecte de son mari n’est pas vraiment commode. Comme se doivent de l’être les femmes en pays Beti. Non seulement, elle ne vit pas au Cameroun, elle ne parle pas la langue maternelle de son mari, elle n’entretient pas la tombe de son mari, mais en plus elle s’est opposée au gouvernement du Cameroun qui voulait rendre hommage à son mari tempête t-on dans sa belle-famille. Elle, a toutes les explications à ces griefs. J’ai un enfant qui doit recevoir ce qu’il ne pourrait pas recevoir ici répond t-elle pour ce qui est de son séjour au Cameroun.

En ce qui concerne, la langue maternelle de son défunt époux, elle explique simplement que son mari n’en a jamais fait une priorité. En outre, le fait qu’elle ait rencontrée sa belle famille, seulement en 1993, après 30 ans de mariage n’a pas arrangé les choses. Pour ce qui est de la tombe de son mari, elle déclare : J’ai fait venir le granit de Bretagne pour sa tombe. Elle ne regrette pas d’avoir tenté de s’opposer aux honneurs posthumes délivrés par le gouvernement à l’endroit de son mari. C’est le minimum que je pouvais faire parce que là, j’étais sûr à 100% que je faisais ce qu’il aurait voulu explique t-elle. Elle ne s’embarrasse d’ailleurs pas de critiques à l’endroit de sa belle-famille qui a accepté les honneurs décernés par le gouvernement à son remuant époux.


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Odile Tobner n’est pas seulement un « problème » pour sa belle-famille. Elle l’est aussi pour le gouvernement de son pays. Elue le 17 septembre 2005 présidente de Survie France, succédant à François-Xavier Verschave décédé en juin 2005, Odile Tobner dénonce les politiques de la France à l’égard des pays africains. L’Afrique a été pillée, vidée de ses hommes, de sa richesse, martyrisée souligne t-elle. Elle a d’ailleurs participé à la saisie symbolique d’un hôtel de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba en France. Elle a aussi contribué à la rédaction d’un rapport sur la corruption dans la forêt camerounaise. Et, même le président français Nicolas Sarkozy n’échappe à sa critique. Après le discours prononcé par ce dernier à Dakar pour constater que l’Afrique n’est pas assez entrée dans l’histoire, elle a participé à l’écriture du livre : « L’Afrique répond à Sarkozy ». J’ai honte en tant que française que ce discours ait été tenu martèle t-elle.

Incontrôlable, têtue, iconoclaste, révoltée, les qualificatifs ne semblent pas assez forts pour qualifier cette femme qui incarne désormais de manière symbolique mais aussi physique et idéologique, la figure contestatrice de son défunt époux, Mongo Beti dont l’ uvre et la pensée militantes continuent de rayonner à travers le monde. Il doit être fier de son épouse Odile.

Odile Tobner
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