Ernest Dikoum parlant de Camair-co: « il faut savoir à quel niveau de chaleur la patate chauffe »

Le nouveau DG assure aborder sereinement ses missions à la tête de la compagnie aérienne du Cameroun, qui connaît beaucoup de turbulences

Nommé lundi, 22 août 2016, directeur général de Camair-Co, par décret présidentiel, Ernest Dikoum (49 ans) dit prendre avec confiance cette responsabilité à la tête d’une structure qui a déjà vu passer une demi-dizaine de directeurs généraux comme lui en cinq ans d’existence. « Le plus important c’est que je suis un fils du pays, le suis prêt à la tâche et j’ai décidé, après une trentaine d’années, de revenir au pays pour essayer d’apporter ma contribution », a-t-il indiqué mardi à la mi-journée, sur les ondes de la radio publique nationale.

Paul Nana Sandjo, le prédécesseur du nouveau promu dans ces fonctions, aura fait un plus de deux ans au poste (juin 2014 – août 2016). Et on ne peut pas dire que la compagnie se porte bien avec une dette de 35 milliards de F CFA et une flotte peu enviable (un Boeing 777 dont elle est propriétaire; deux Boeing 737-700 qu’elle exploite en leasing; et deux avions chinois MA 60 offerts par l’Etat et affectés aux vols domestiques).

Interrogé sur les motivations qui l’ont amené à accepter « une patate chaude », le nouveau DG a répondu: « Je pense que tous les problèmes qui devraient pousser nos pays à un niveau de développement peuvent être considérés comme des patates chaudes. Et il faut déjà avoir une très bonne connaissance de l’état des lieux et savoir à quel niveau de chaleur la patate chauffe. »

Avant sa nomination à la tête de Camair-Co, Ernest Dikoum assurait les fonctions de directeur régional de la compagnie aérienne Emirates pour la région Afrique de l’ouest et sahélienne avec résidence au Sénégal. Emirates, compagnie aérienne des Emirats Arabes Unis, possède l’une des plus importantes flottes long courrier au monde avec pas moins de 232 appareils.

Le ministre camerounais des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, a annoncé lundi à la presse, à l’issue d’un Conseil d’administration extraordinaire de Camair-Co, que M. Dikoum venait d’être nommé directeur régional d’Emirates pour la région Afrique australe avec résidence à Harare (Zimbabwe). Fonctions qu’il délaisse au profit du top management de la compagnie aérienne nationale du Cameroun.

« Le plus important c’est que je suis un fils du pays, je suis prêt à la tâche et j’ai décidé, après une trentaine d’années, de revenir au pays pour essayer d’apporter ma contribution », justifie Ernest Dikoum. « Je pense que le message qui a été apporté par le chef de l’Etat (…) c’est un message de confiance envers ce que la diaspora peut peut-être apporter comme contribution à la construction de notre pays », ajoute-t-il.

Edgar Alain Mebe Ngo’o a indiqué au nouveau DG qu’il est « attendu sur le résultat ».

Ernest Dikoum, qui sait bien que les usagers attendent impatiemment de voir voler « l’étoile du Cameroun » vers plusieurs horizons, laisse penser que les choses ne se feront pas aussi rapidement. « La compagnie ce n’est pas seulement le vol, phase visible (…) Mais avant de voler, il faudrait qu’on soit déjà bien servi au moment où on est accueilli; il faudrait que le client qui vient se rassure qu’il partira à l’heure. les préalables sont plus importants que le vol ».

« Dans l’aérien il est mieux d’aller surement que d’aller très vite », prévient-il.

Ernest Dikoum a été nommé lundi, 22 août 2016, directeur général de Camair-Co
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Cameroun: Ernest Dikoum nommé directeur général de la Camair-Co

L’ancien directeur régional de la compagnie Emirates pour le Sénégal et la Guinée, a été placé à cette fonction, lundi, en remplacement de Paul Nana Sandjo, limogé sur décret du chef de l’Etat

Paul Nana Sandjo n’est plus directeur de la Camair-Co. Deux ans après sa nomination, il laisse son siège à Ernest Dikoum, précédemment directeur régional de la compagnie Emirates pour le Sénégal et la Guinée. Ainsi en a décidé le président le président de la République, Paul Biya, qui a signé lundi, 22 août 2016, un décret qui entérine les résolutions du Conseil d’administration extraordinaire de la Camair-Co tenu ce jour à Yaoundé sous la présidence du ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o. Le nouveau promu aura fait un plus de deux ans au poste (juin 2014 – août 2016).

Le 07 juillet 2016, Paul Nana Sandjo qui avait sollicité la certification de «dirigeant responsable» auprès de Autorité aéronautique civile nationale (CCAA), s’est vu opposer une fin de non-recevoir. «Je suis au regret de vous informer que votre candidature à cette fonction n’est pas acceptable du fait que vous avez fait office de dirigeant responsable pendant plus de 2 ans, mais la performance de sécurité de votre compagnie est restée préoccupante avec de nombreuses constatations d’audits de supervision de sécurité encore ouvertes, démontrant un encadrement insuffisant de la compagnie sur le plan technique», avait indiqué l’instance dans une réplique.

Moins d’un mois avant la suspension de Paul Nana Sandjo, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, avait adopté le plan de relance de la Camair-Co proposé par Boeing. Lequel inclue l’acquisition de 14 aéronefs et une subvention financière de 327 milliards de FCFA sur une période de cinq ans.

Ce plan était la condition au déblocage des 35 milliards de FCFA, objet d’une convention de prêt signée en mi-juin 2015 avec un pool de banques.

«La dette qui est extrêmement lourde est estimée à près de 35 milliards de F CFA, dont une grande partie composée de fournisseurs dits bloquants pour lesquels la dette est exigible à court terme et dont le non-paiement peut à tout moment arrêter l’exploitation. C’est notamment le cas des loueurs d’avions, des fournisseurs de carburant, des services d’assistance au sol, des services de navigation aérienne.

A cette situation peu reluisante, il faut ajouter une flotte de cinq avions notoirement insuffisante aux plans quantitatif et qualitatif composée : d’un Boeing 777 le Dja, propriété de Camair-Co ; de 2 Boeing 737-700, loués ; de 2 MA 60, propriété de Camair-Co» avait expliqué le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, dans une interview publiée le 21 juin par la presse publique.

Alors que le gouvernement camerounais se déployait pour permettre à la compagnie aérienne nationale de reprendre son envol définitif, une décision de l’autorité aéronautique était tombée, lui interdisant de voler vers l’Europe.

Il lui était reproché d’avoir envoyé à l’Agence européenne pour la sécurité de l’aviation un dossier incomplet, l’exposant alors à l’interdiction de desserte du continent européen.

Cette décision a été levée le 01er août, à l’issue d’une concertation tripartite entre le ministère des Transports, la Camair-co et la Cameroon civil aviation authority.

Un autre décret présidentiel, lu sur la radio nationale au journal de 17h, nomme le ministre délégué aux Transports, Mefiro Oumarou, comme président du Conseil d’administration. Il remplace à ce poste Edouard Akame Mfoumou également limogé ce lundi.

«Pour le président de la République, le redressement de Camair-Co est un impératif catégorique. Notre compagnie doit absolument reprendre sa place parmi le fleuron de l’économie nationale et parmi les plus grandes compagnies dans le monde. Monsieur le directeur général vous êtes un grand professionnel du transport aérien, vous avez une longue expérience, mettez-vous au travail et nous vous attendons aux résultats», a déclaré Edgard Alain Mebe Ngo’o à l’intention du nouveau directeur général.

Ernest Dikoum est le sixième directeur général nommé à la Camair-Co en l’espace de cinq ans. Pour rappel, la nouvelle compagnie aérienne du Cameroun a été lancée le 28 mars 2011.

Ernest Dikoum, photo d’illustration
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Le Cameroun consacre 9,4 milliards de F pour améliorer son agriculture

L’augmentation d’environ 3 milliards de FCFA dans l’enveloppe par rapport au précédent exercice, devrait permettre à l’IRAD de poursuivre et d’étendre la recherche dans le secteur agricole

Le Cameroun va consacrer une enveloppe de 9,4 milliards de francs CFA cette année pour l’amélioration de son agriculture, a-t-on appris ce lundi 22 août 2016 au terme de la 35ème session ordinaire du Conseil d’administration de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD).

L’augmentation d’environ 3 milliards de francs CFA de cette cagnotte par rapport au précédent exercice, devrait amener l’IRAD, à poursuivre et à étendre la recherche dans le secteur agricole.

Une nouvelle qui intervient quelques jours après la mise en valeur de 12 nouvelles variétés par l’IRAD, ainsi que la mise sur le marché des boutures améliorées du manioc, et d’autres découvertes vidant l’amélioration de la productivité agricole au Cameroun.

En plus des cultures vivrières et des produits maraichers, l’IRAD entend également mettre un accent sur l’amélioration de la culture de rente, ce qui devrait se traduire par les nouveaux types de semences pour la culture du palmier à huile et du cacao notamment.

Par ailleurs, le Conseil a apprécié et félicité
l’entreprise pour sa participation au 44éme Salon international des inventions de Genève en Suisse au mois d’avril 2016 où l’IRAD s’est distingué par la qualité de ses résultats, et a remporté quatre médailles d’or avec les quatre produits de recherche présentés, honorant ainsi les efforts du Cameroun sur le plan international.


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