Un Camerounais initie le projet «Un été, un forage» à Yaoundé

Après dix ans passés aux Etats-Unis pour des études, Franck Eben Onambele a décidé de revenir tous les étés dans son village, pour y construire des forages et améliorer la vie des populations

Franck Eben Onambele a passé toute son enfance à Oyak, en périphérie de Yaoundé. Il quitte son pays pour les États-Unis 2005, où il intègre l’Université internationale d’agriculture et de développement de Cornell, à New York.

En 2013, il revient pour la première fois dans son quartier et constate alors que depuis son départ, aucune infrastructure n’a été mise en place pour améliorer l’accès à l’eau. Il décide alors de créer « One Summer One Well » (« un été, un puits »), un projet de construction de forages dans sa région natale.

Quand j’étais petit, je faisais tous les jours quelques kilomètres à pied pour aller puiser de l’eau. Ça me paraissait normal. En revenant chez moi quelques années plus tard, je me rappelle avoir vu une femme enceinte, presque à terme, porter deux lourds seaux d’eau et les rapporter chez elle en remontant une colline boueuse. Je l’ai aidé et je me suis senti vraiment gêné. Moi, j’ai de la chance, j’ai pu partir vivre dans un pays où personne n’a besoin de faire tout cela pour boire ou se laver.

Il faut ajouter à cela que l’eau que les habitants puisent n’est pas toujours potable. Par exemple, beaucoup vont dans les rivières, alors même que l’eau des rivières sert aussi à se laver et est parfois polluée par les déchets.

De retour dans mon université aux États-Unis, j’ai lancé une campagne de financement participatif en ligne avec l’aide de plusieurs étudiants de mon école. Nous avons établi un budget comprenant le matériel, la construction, la main d’ uvre, la maintenance : au total, pour un forage d’eau potable, il nous faut 10 000 dollars (6,306 millions de FCFA) .

Nous avons réussi à obtenir les fonds et à l’été 2014, je suis parti au Cameroun construire un premier puits à Oyak avec l’aide d’une entreprise spécialisée dans les forages pour trouver le bon emplacement. Au bout d’un an de fonctionnement, j’ai pu remarquer que ce puits était un succès : il permet d’avoir accès à une eau saine en grande quantité : environ 1 500 litres par jour. Au total, une quarantaine de familles peuvent vivre de ce forage.

J’ai donc renouvelé l’expérience la deuxième année dans le quartier voisin de Nkoayos grâce à des dons de mon école et de mécènes privés. Cet été, j’ai construit un troisième puits à Nkoabang, toujours en banlieue de Yaoundé.

Ce projet n’a pas été simple à mener. D’abord parce que je n’avais aucun soutien, à part celui de mon école. J’ai envoyé des messages à des associations humanitaires, mais personne ne m’a répondu. Ensuite, sur place, il a fallu convaincre les habitants de ce que j’étais en train de faire. Même si je suis originaire de cette région, il fallait gagner la confiance des habitants. Finalement, quand les gens ont compris ce que ça pouvait leur apporter, ils sont tous venus aider à la construction !

Pour le moment, je suis complètement bénévole. J’ai fini ma licence d’agriculture et développement et j’ai pris une année sabbatique pour me concentrer sur mes projets. J’espère pouvoir monter une entreprise pour construire des forages dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne et organiser des formations pour aider les citoyens à monter des projets similaires.

Pour faire connaître son projet, Franck poste régulièrement des informations et des photos concernant les constructions de puits sur la page Facebook de « One Summer One Well ».

Il participe également à des conférences dans son école, pour présenter son projet. Il espère ainsi susciter l’intérêt des investisseurs et des organisations internationales, mais aussi donner envie à d’autres étudiants de s’engager pour leur communauté.


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Management: Plus de 44% des chefs d’entreprises ont au maximum le CEP

D’après le Groupement interpatronal du Cameroun, une telle proportion peut expliquer dans une certaine mesure la faible performance des unités de production

Faible niveau scolaire
Le faible niveau scolaire des chefs d’entreprises au Cameroun. C’est l’une des informations majeures contenues dans les termes de référence de la première session de l’Université du Gicam qui va se dérouler du 1er au 3 juin 2012, à Douala. «Les entreprises camerounaises sont lourdement caractérisées par le niveau de formation faible de leurs dirigeants », peut-on lire dans ce document qui, en réalité, s’inspire des données statistiques de l’Institut national de la statistique (Ins). On apprend ainsi que 44,2% des chefs d’entreprises camerounais ont au maximum le diplôme de l’enseignement primaire, dont 14% sans aucun diplôme. Ce diplôme reste au Cameroun le célèbre Certificat d’études primaires et élémentaires (Cepe), rebaptisé il y a quelques années, Cep, Certificat d’études primaires. Par décence, l’étude ne cite pas les noms. Mais, les Camerounais attentifs peuvent en deviner de qui s’agit-il exactement. « L’importance d’une telle proportion interroge assurément la qualité des dirigeants des entreprises camerounaises et peut expliquer dans une certaine mesure la faible performance des unités de production », écrit le Gicam. En matière d’emplois, on apprend que les chefs d’entreprises sans diplômes dirigent 15,5% des entreprises, mais n’emploient que 6,8% des effectifs totaux. Les diplômés de l’enseignement primaire dirigent 28,7% des entreprises, mais n’emploient que 13,3% des travailleurs. Ceux de l’enseignement secondaire représentent 38,2% des chefs d’entreprises et emploient 24,4% des effectifs. En revanche, les diplômés de l’enseignement supérieur emploient 37,1% de l’ensemble des travailleurs, alors qu’ils ne dirigent que 12,8% des entreprises.

Université du Gicam
La création d’emplois est ainsi corrélée au niveau d’éducation du chef d’entreprise. «Au-delà de la création d’emplois, il est possible de penser que la performance globale des entreprises pourrait être fortement améliorée si les dirigeants étaient appuyés et accompagnés dans un cadre de formation général », soutient André Fotso, le président du Gicam. C’est fort de cette triste constatation que le président de la holding Taf Invesment group a mis sur pied ce concept novateur appelé Université du Gicam. Rien à voir bien entendu avec les universités de Douala, Yaoundé, Dschang, et autres, et avec les amphithéâtres. L’Université du Gicam a pour objectif général l’amélioration de la performance des entreprises par le renforcement des capacités de leurs dirigeants. L’objectif principal de l’UG se décline en trois objectifs spécifiques articulés autour des publics cibles : Le renforcement des capacités des chefs d’entreprises par les acteurs des milieux universitaires, le renforcement des capacités des entrepreneurs débutants par des entrepreneurs expérimentés et le renforcement des capacités des entrepreneurs individuels ou auto entrepreneurs par des conférenciers aguerris.

Plus de 44% des chefs d’entreprises camerounais ont au maximum le CEP
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Le Gicam lance son université d’été, du 1er au 03 Juin 2012

L’information a été révélée à la presse lundi au cours d’un déjeuner organisé par les responsables du Gicam

Autour de la table et face aux hommes de médias, les membres du nouveau bureau du Gicam en tête desquels André Fotso le Président et Alain Blaise Batongue le Secrétaire exécutif qu’accompagnaient quelques enseignants retenus pour animer cette séquence. Pour André Fotso il est question d’enrichir le potentiel des Chefs d’entreprises en vue d’une croissance certaine avant de parler de l’université d’été permettez-moi de vous rappeler le contexte global, vous savez que nous sommes arrivés à la tête du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) avec un programme dont le leitmotiv est de mobiliser, rassembler tous les acteurs, naturellement du secteur privé mais également de la sphère publique et administrative autour d’une dynamique d’accélération de la croissance. La croissance économique dont nous sommes persuadés qu’elle est le seul gage de développement de notre pays pour un Cameroun émergent. Pour y parvenir, pour réussir ce challenge nous avons besoin qu’un certain nombre de mesures soient prises, naturellement prises du côté des pouvoirs publics et cela nous y attelons tous les jours en le leur rappelant, mais également du côté secteur privé. Cette université se situe dans cette mouvance a expliqué d’entrée le patron des patrons.

Pour les organisateurs, l’université d’été se tiendra du 1er au 3 Juin 2012, elle réunira les opérateurs économiques venus des 4 coins du triangle national. Cette initiative constitue l’un des points essentiels du programme d’action proposé par André Fotso lors de la dernière élection au Gicam. Le bureau entend associer au maximum de chefs d’entreprises à cette résolution : il s’agit pour nous d’instituer un cadre de renforcement des capacités des chefs d’entreprises, nous sommes convaincus que le manager d’aujourd’hui doit pouvoir rentrer à l’école de temps en temps, pour accroître ses connaissances, découvrir les nouveaux concepts de management et échanger avec ses autres collègues chefs d’entreprises. L’objectif peut être résumé par ces deux axes principaux d’abord un enrichissement de connaissance grâce aux exposés des spécialistes universitaires de technologie, mais également un lieu d’échanges entre les chefs d’entreprises a laissé entendre André Fotso. Lors de son dernier séjour en occident, le Président du Gicam a profité de son passage en Europe et aux Etats unis pour inviter ses hôtes à participer à l’université d’été du Gicam, car ce dernier est convaincu de l’apport de la diaspora dans le processus de développement en vue de l’émergence en 2035.

Les membres du bureau du Gicam lors de la rencontre, le 14 mai
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