Bras de fer entre le gouvernement et les ex-employés de la Régifercam

Ils ont initié lundi 6 septembre l’opération rail mort à Douala

Des blocages de voies ferrées envisagés sur toute l’étendue du territoire
Mardi au niveau de la gare de Bessengue, le collectif des ex-employés de la régie camerounaise des chemins de fers devenu depuis 1998 la Camrail a mis ses menaces à exécution. Vendredi 03 septembre 2010, à l’issue d’une rencontre infructueuse avec le ministre Robert Nkili du Travail et de la prévoyance sociale, ils avaient promis de bloquer les voies ferrées sur toute l’étendue du territoire si leurs revendications n’étaient pas prises en considération. Une position qui avait mis le ministre Nkili promoteur du dialogue social, dans une colère visible. Je n’interdis pas qu’on fasse des mouvements de protestation, mais je ne permettrais pas que des fous risquent leurs vies en obstruant la voie ferrée, avait prévenu le ministre, lors de cette rencontre de vendredi qui a connu la participation des ministres des finances et des transports. Les protestataires revendiquent aujourd’hui une somme de 29 milliards de FCFA qui devaient leur être payée lors de leurs licenciements. Ils réclament en outre des intérêts sur cet argent par années de droits non reversés, pour honorer ceux de leurs collègues, 53 au total, qui sont morts depuis la privatisation des chemins de fer au cameroun, sans avoir touché leurs droits. Plusieurs d’entre eux sont mort parfois en raison de la misère et du manque d’argent, alors que Camrail leur doit de grosses sommes, affirme-t-on dans les rangs des syndicalistes. Le collectif des ex-employés de la Régifercam a fait savoir que Douala était un avertissement et que si leurs exigences continuaient d’être ignorées, ils organiseront une manifestation de cette nature sur toutes les voies ferrées du territoire camerounais.

Un casse-tête pour le gouvernement
Le gouvernement semble dépassé par les enjeux en cours. Le ministre Nkili qui prétend ne pas comprendre le dossier a mis sur pied un comité chargé de recueillir les données sur cette affaire et de lui rendre compte. À l’époque de la privatisation de la Régifercam, je n’étais pas ministre du Travail, j’étais encore conseiller au premier ministère, a déclaré le ministre lors de la rencontre avec les ex-employés protestataires. La mise en concession de la Régifercam au profit de Camrail en 1996 marque le début des ennuis pour les grévistes, ex-employés de la Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun reversés à Camrail. Le processus de transfert de compétence entamé en Janvier 1996 et ayant abouti à la signature d’une convention de concession de l’activité des chemins de fer à la Bolloré Africa Logistics, s’est avéré en marge des procédures officielles lacunaire pour près de 603 travailleurs indique le porte-parole des grévistes. On apprend aussi que malgré des dispositions définissant et protégeant clairement le régime de pension des travailleurs de l’ex-Régifercam, ces derniers ont constaté la perte de leurs droits à pension. Seulement une somme de 2 milliards et demi sur les vingt-huit à rembourser leur aurait été versés. Dans le but de parvenir à un arrangement à l’amiable de nombreuses initiatives de médiation avec des autorités ont été initiées par les grévistes, sans que cela ne parvienne en résultat concret. Les ministères des Transports et des Finances qui assuraient la tutelle de la Régifercam et qui ont piloté l’opération de privatisation restent aujourd’hui muets. La colère des grévistes est d’autant plus forte que tout le monde reconnait la situation de violation dont ils sont les victimes, mais personne ne semble vouloir y apporter une solution. Les rapports de la commission ad-hoc sont très attendus.

Une locomotive en gare
Le Messager)/n