Cameroun : sept morts dans deux attaques terroristes à l’Extrême-Nord

Des hommes armés non identifiés ont attaqué un poste de contrôle mixte à l’entrée de la ville de Mora dans la nuit du 29 au 30 mai 2023. Une autre attaque a eu lieu à Zigague aux environs de 23 heures.

Les images font le tour de la toile. Quatre cadavres sont couchés au sol ou sur des lits, gisant sur du sang. D’autres présentent les membres inférieurs d’un corps déchiqueté. Un message accompagne les photos. Il informe de la mort de quatre personnes au poste de contrôle mixte Police, Gendarmerie, Douane et Eau et forêt, situé à l’entrée de ville de Mora. C’est dans le département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord. L’attaque non revendiquée a eu lieu dans la nuit du 29 au 30 mai 2023.

D’après des sources concordantes, des hommes armés considérés comme appartenant à la secte terroriste Boko Haram ont fait irruption à ce poste de contrôle et ont ouvert le feu. Un civil, un policier et deux agents de la douane ont perdu la vie. Toujours selon des sources, des assaillants ont encerclé le village et incendié le poste de contrôle. Ils ont replié à Adakele, un autre village voisin avant l’arrivée des renforts de l’armée.

Vers 23heures le 29 mai 2023, une autre attaque perpétrée à Zigague sur la route de Kousseri, dans l’arrondissement de Waza, département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord, a fait trois morts. Il s’agit du soldat de première classe Alain Guigolo du côte de l’armée régulière et de deux membres de Boko Haram. L’armée a récupéré deux armes AK47, tandis que les assaillants ont emporté une arme M21.

Depuis le début des attaques de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord Cameroun en 2012, la ville de Mora a subi plusieurs exactions. Le 20 septembre 2015, cinq personnes dont les deux femmes portant des charges explosives ont perdu la vie dans un double attentat à Mora. Le 1er juillet 2017, quatre kamikazes ont actionné leurs explosifs dans la ville, emportant la vie d’une femme. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019, une personne a été tuée dans le village Makoulahé à 18km de Mora.

Cameroun : des dons pour 1800 victimes d’inondations et d’affrontements mortels

Le chef de l’Etat Paul Biya par l’entremise du ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji remet une aide humanitaire aux sinistrés ce 19 septembre 2022 dans l’Extrême-Nord. 140 familles du Logone et Chari et 80 du Mayo Danay vont bénéficier des dons divers.

Le geste de réconfort va à l’endroit de 1800 victimes des inondations dans l’Extrême-Nord. Les personnes touchées par les affrontements communautaires mortels entre Mosgoum et Arabes Choa, ne sont pas délaissées. Les deux catégories de personnes reçoivent ce jour des produits de première nécessité, des denrées alimentaires, du matériel de couchage, 220 tentes offertes par la coopération chinoise, ainsi que  des kits  hygiéniques.

L’aide humanitaire est destinée à 60 familles de rapatriés camerounais venant du Tchad et installés dans les localités du Logone et Chari. Le contenu est déjà présent à Kousseri dans la région de l’Extrême-Nord. Dimanche 18 septembre, le gouverneur Midjiyawa Bakari a accueilli le ministre de l’Administration territoriale. Paul Atanaga Nji préside la cérémonie de remise de ces dons convoyés depuis une semaine par 59 camions civils et 10 militaires depuis Yaoundé, selon le ministère.

Pour rappel, commençons par les violences mortelles. En 2021, un conflit éclate entre Arabes Choas et Mousgoum. Il est alimenté par un des disputes autour d’une parcelle de terrain. Les affrontements s’en suivent. Le bilan fait état de d’une dizaine de morts, plus de cinquante maisons incendiées. De milliers de personnes ont fui leurs villages, allant se réfugier au Tchad voisin.

Ensuite, les inondations.  Dans la journée du 15 août 2022, des pluies diluviennes se sont abattues dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun, faisant d’énormes dégâts au passage dans plusieurs localités. Dans le département du Mayo-Danay, au moins 1 193 ménages ont été touchés. Tout l’arrondissement de Kaï Kaï, les villes de Yagoua et de Maga bien que ayant la digue de Vélé, ont été les plus touchés.

Le bilan de ces inondations dressé par le sous-préfet de Kaï KaÏ Sou Oudi-Oudi Ibrahima Koulagna, fait état de 739 ménages touchés à Doureissou, 454 ménages concernés à Dama. En dehors des ménages, l’on note la dégradation du réseau routier Maga-Pouss, la destruction de publieurs hectares de cultures.

Alors que le septentrion est menacé chaque mois d’août par les pluies diluviennes, les autorités locales prescrivent la cure des caniveaux et d’éviter de jeter les ordures dans ces canaux de drainage. Pourtant, la situation nécessite une solution plus efficace de la part des autorités. Apporter des dons pour secourir des victimes n’empêchera pas les inondations de mettre d’autres populations dans la même situation dans les prochains mois.