G-Laurentine Eyebe Assiga, un produit de la filière édition de l’ESSTIC

Elle est chef de service d’édition et de production des magazines à la SOPECAM depuis juin 2009

Selon vous, la filière édition est-elle une filière prometteuse?
Je ne dirai pas que c’est une filière prometteuse, mais c’est une filière très riche. Il faut d’abord faire la différence avec la conception de l’imagerie populaire qui renvoie l’édition uniquement au livre. L’édition en tant que filière scientifique enseignée dans les écoles de communication est un carrefour des métiers de la communication. Elle englobe plusieurs domaines: l’édition du livre, l’édition presse (relative à la publication des produits éditoriaux tabloïds, magazines), l’édition audiovisuelle (relative à la radio et la télévision), l’édition cinématographique (cinéma), l’édition publicitaire (conception des produits publicitaires), l’édition musicale (production, management des artistes, relations presse). Par ces domaines, l’éditeur s’apparente à un érudit de la communication parce qu’il doit au préalable maîtriser tous les autres métiers de la communication pour faire fonctionner le sien. Vous ne serez donc pas surpris de voir des éditeurs sortis de l’Esstic (Ecole Supérieure des Sciences de l’Information et de la Communication, ndlr), la seule école, pour l’instant, qui forme des éditeurs complets au Cameroun, très calés en relations publiques, publicité, documentation, journalisme, management d’artiste, management d’entreprises de presse, etc.

Vous, quelle est votre spécialité?
Personnellement, je me suis spécialisée en édition de presse et de manière plus pointue encore en management des entreprises de presse. L’éditeur dans ce domaine doit maîtriser toute la chaîne de production d’un journal, de sa conception à sa diffusion. Ainsi, il a des enseignements en journalisme (rédaction des articles), secrétariat de rédaction, infographie, photographie, markéting éditorial, psychologie de l’écrit, techniques d’imprimerie, management, linguistique. En secrétariat de rédaction, par exemple, un éditeur ne va pas attendre dix ans d’expérience professionnelle comme le journaliste pur pour exercer cette fonction au sein d’une rédaction. Dès la deuxième année de formation, il est déjà opérationnel.

Quels sont les débouchés de la filière édition?
Les débouchés sont nombreux. De façon plus détaillée, chaque domaine offre des opportunités d’emploi à l’éditeur. Il peut travailler dans une agence de communication, une cellule de communication, dans une rédaction (presse écrite), dans une société de production de musique, dans une chaîne de radio ou de télévision, en télé par exemple, vous attendez parler de chef d’édition, dans une imprimerie, pour ne citer que ceux-là.

Cela suppose-t-il qu’il n’y a pas de problèmes?
Le grand problème de cette filière aujourd’hui, c’est le manque de promotion autour et surtout les préjugés qui l’entourent, car très souvent réduite uniquement au livre. Lorsque nous étions encore à l’école (29ème promotion), nous avons créé le Cercle des étudiants en édition (Ceredi) dont le but était justement de promouvoir la filière. Nous avons en 1999, par exemple, organisé un salon à ce propos au cercle municipal de Yaoundé. Des camarades comme Théophile Ntouba, Anatole Abessolo (aujourd’hui attaché au cabinet du ministre de la Culture et des arts) et Ekobena, étaient les managers de l’artiste Jeannot Hen’s de regrettée mémoire. Depuis le mois de mai, nous avons entrepris de relancer les activités sous une autre forme associative, puisque nous sommes déjà tous opérationnels sur le terrain. Notre association se nomme «Promo Edit 29». Elle veut aller au-delà de la simple promotion de la filière. Elle veut organiser des sessions de formation, des festivals.

Avez-vous eu du mal à trouver un boulot après votre sortie de l’école?
Pas du tout. Je n’ai pas connu l’angoisse de la recherche d’emploi. J’ai été repérée par MM. Alain Blaise Batongue et Haman Mana, en 1999, alors DP (directeur de publication ndlr) et Rédacteur en chef de l’hebdomadaire Mutations, aujourd’hui quotidien. J’étais en deuxième année. Je suis allée faire mon stage académique en septembre à (i Mutations). Le premier jour, tous les autres stagiaires (12) sont rentrés avant 17h. Je suis restée seule pour voir comment fonctionne la rédaction: rédaction des articles, mise en page, impression, etc. J’ai relu les morasses ce soir-là, en mettant en exergue le code typographique, la psychologie de l’écrit fraîchement appris à l’école. Alors quand M. Haman Mana revient, vers 19h, pour lire les morasses, il se rend compte qu’il n’a plus grand-chose à corriger et demande la personne qui a d’abord relu les copies. Roger Alain Takam, secrétaire de rédaction de l’époque, lui répond, c’est la nouvelle stagiaire. Il me fait appeler dans son bureau. J’y suis allée avec beaucoup d’appréhension croyant que j’avais fait une gaffe. Mais non, il m’a plutôt félicitée en m’encourageant à continuer (J’ai dormi sur la machine de photogravure à l’imprimerie ce soir-là). A l’époque, il n’y avait pas de poste de relecture. C’est avec moi qu’il a été ouvert. Ce qui fait qu’à la fin de mon stage, il m’a dit que j’étais retenue pour un stage pré-emploi. J’ai été recrutée finalement et je suis restée pendant 8 ans officiant à la fois comme journaliste, metteur en page et secrétaire de rédaction assistant. Après mon départ de Mutations en juillet 2007, j’ai intégré la direction de la rédaction des magazines de la Sopecam en août de la même année sur conseil de Madame le directeur général. Aujourd’hui, je supervise particulièrement le service d’édition et de production des magazines dont Nyanga, le mensuel people, et Week-End Sports et Loisirs. Je dis d’ailleurs merci à ma hiérarchie et à tous ces grands frères et grandes s urs du métier qui ont cru en moi. Je dois avouer qu’en faisant le concours d’entrée à l’Esstic, en 1998, j’avais plutôt opté pour le journalisme pur, c’est ma passion depuis la classe de 5ème. A la dernière minute, l’ancien directeur, Marc Joseph Omgba, me conseille de choisir l’Edition où j’allais avoir un complément de formation plus technique. Au départ, l’idée ne m’enchantait guère, mais aujourd’hui, je lui dis merci.

G-Laurentine Eyebe Assiga, formée en édition à l’Esstic
Journalducameroun.com)/n

Désarmement: Une présidence camerounaise sur fond d’impasse

Le Cameroun était représenté à cette réunion par le ministre Eyebe Ayissi en charge des relations extérieurs, il a plaidé pour une réallocation des dépenses militaires

Henri Eyebe Ayissi: Réduire les dépenses militaires au profit de la lutte contre la pauvreté
Aucun chef d’Etat n’est directement intervenu lors de la rencontre de haut niveau sur le désarmement tenu à New York ce vendredi 24 septembre 2010. Ce sont les ministres des relations extérieures qui ont pris la parole au nom de leurs pays. Le Cameroun lors de cette réunion était représenté par le ministre Henry Eyebe Ayissi, en charge des relations extérieures. Il a laissé transparaitre dans son intervention, que la question du désarmement est plus une question qui concerne les pays occidentaux, dont les stocks en armes sont les plus importants. Il a par ailleurs rappelé que le Cameroun, depuis son indépendance, n’a cessé de cultiver les initiatives, en vue de désamorcer les tensions dans le monde et de préserver la paix. Le Gouvernement du Cameroun a ainsi pu résoudre son différend frontalier avec le Nigéria. Le problème du désarmement est très largement entre les mains des grandes puissances, a-t-il déclaré, estimant que cela explique la «sage lenteur» des grandes négociations multilatérales. Le Ministre camerounais a néanmoins marqué son optimisme, expliquant que le lien qui existe entre l’armement et le développement, fait référence au Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui vient de se tenir à New York. Si l’on rapproche le montant des contributions nécessaires pour réduire la pauvreté dans le monde, dans cinq ans, de celui que les États ont consacré aux dépenses militaires (1 535 milliards de dollars pour 2009), une faible partie pourrait faire disparaître ces autres armes de destruction massive que sont la faim, la maladie, l’analphabétisme et la misère, a-t-il conclu. Dans l’ensemble, les participants à cette rencontre de haut niveau n’ont pas sorti la conférence sur le désarmement (CD), de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis 13 ans déjà.

Nécessité de relancer les négociations multilatérales
La solution camerounaise, d’envisager une réallocation d’une petite partie des dépenses militaires à la résolution des problèmes de santé et de pauvreté dans le monde, semble n’avoir pas fait l’unanimité, comme d’ailleurs plusieurs autres solutions proposées par d’autres délégations. Un seul point a fait l’unanimité. Tous les participants ont tenus à réaffirmer avec force l’importance de poursuivre les efforts déployés dans les domaines du désarmement et de la non-prolifération nucléaire pour renforcer la sécurité mondiale et promouvoir la stabilité internationale. Faisant le résumé du débat en clôture de la réunion, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a lui aussi mis en avant le consensus existant autour de l’importance du multilatéralisme. Nous avons une vision commune, a-t-il souligné, qui se traduit aussi par la volonté unanime des Etats de bâtir un monde sans armes nucléaires. Mais la plupart des délégations ont salué les évolutions positives récemment survenues en matière de contrôle des armements, comme l’Accord américano-russe du 8 juillet 2009 (START), la résolution 1887 du Conseil de sécurité du 24 septembre 2009, le Sommet sur la sécurité nucléaire de Washington, qui a eu lieu au mois d’avril 2010, ou encore l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions. Le Cameroun assure la présidence tournante de la conférence sur le désarment depuis la fin du mois d’Août dernier. Il occupera cette position jusqu’à la fin du mois de janvier 2011. L’histoire retient que ce n’est pas sous son influence diplomatique que la question du désarmement aura été réglée. Mais au moins de nombreux engagements sont en train d’être pris dans ce sens. Mise en place en 1979, la conférence du désarmement réunit 65 pays.

Lors de la conférence sur le désarmement le Cameroun était représenté par Eyebe Ayissi au fond
ONU/Mark Garten)/n