Cameroun: lettre ouverte au ministre de l’Enseignent supérieur Fame Ndongo

Par Nkou Mvondo

Monsieur le ministre,

Il y a quelques jours, vous avez adressé une correspondance à monsieur le Recteur de l’Université de Ngaoundéré. Dans celle-ci, vous prétendez que, dans l’exercice de mes fonctions administratives et dans le cadre de mes missions d’enseignement, je me livre à des activités contraires à la discipline et à la déontologie universitaires. Seule la décence m’interdit de reprendre ici les termes, l’orthographe et la grammaire que vous utilisez pour porter contre ma personne des accusations aussi graves. en substance, vous dénoncez le fait que je mène des activités politiques au sein du Campus universitaire et surtout, que je finance mes activités politiques, avec voyages aux Etats-Unis, grâce à de l’argent que je tire de la vente des épreuves et des notes d’examens aux étudiants de l’Université de Ngaoundéré. Pour finir, vous donnez l’ordre au Recteur de l’Université de Ngaoundéré de me traduire, sans délai, au Conseil de discipline, afin que je sois neutralisé politiquement et académiquement.

Monsieur le ministre, je vous comprends, et je pense que tous les Camerounais peuvent vous comprendre, même si aucun citoyen, ayant un bon sens civique ne peut approuver votre démarche. Mon existence et surtout mes activités politiques gênent le militant du RDPC que vous êtes. En effet, le parti Univers que je dirige a fait, en février 2016, un contre-appel à candidature, demandant au Président Paul Biya de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018, avec le slogan : «2018 : Tout, sauf Paul Biya». Le RDPC a sa position sur cette question relative à l’alternance politique au sommet de l’état, qui est d’un intérêt national ; n’est-il pas normal qu’un autre parti politique ait la sienne ? Pour moi, la réponse à cette question ne peut être qu’affirmative.

La correspondance du parti Univers n’a jamais été adressée à monsieur Jacques Fame Ndongo, ministre de l’enseignement supérieur. Les militants du parti Univers ont parlé au Président Paul Biya, le Chef de l’état du Cameroun. L’illustre destinataire de la correspondance l’a sûrement reçue : il ne s’est pas encore prononcé que vous vous empressez de régler des comptes à Nkou Mvondo, qui n’est que porteur d’un message des militants de son parti. Je me demande bien pourquoi la «créature» que vous affirmez vous -même être, prend le devant de la scène, alors que le «créateur» réfléchit encore à la réponse qu’il devra donner aux «appels à candidature» et aux «contre-appels» qui lui ont été adressés.

Dans l’un de ses discours, le Président Paul Biya demandait au Camerounais de débattre, et non de combattre. Visiblement, vous vous opposez à la pensée politique de votre leader : au lieu de débattre, vous choisissez de combattre contre ceux qui ne partagent pas vos opinions politiques. Plus encore, au lieu d’utiliser des armes et des arguments politiques, vous vous réfugiez derrière vos fonctions étatiques de ministre, pour chercher à me nuire en m’assenant de surcroit, et lâchement, des coups au-dessous de la ceinture. Vous exercez de la pression sur le Recteur de l’Université de Ngaoundéré, en me dénonçant mensongèrement auprès de lui.

Faut-il vous rappelez que de tels agissements sont constitutifs des infractions d’abus de fonction et de dénonciation calomnieuse, punies d’un maximum de 10 ans d’emprisonnement par notre code pénal. Je me réserve d’ailleurs le droit de porter cette affaire devant le juge pénal.

Ce sera sans doute l’occasion de débattre publiquement, à partir d’un cas concret, sur la prétendue immunité des ministres en fonction au Cameroun. Monsieur le ministre, on ne peut prêter à autrui que ses propres agissements. Vous avez sans doute une énorme fortune matérielle, constituée de biens mobiliers et immobiliers. Je doute fort que vous puissiez déclarer tous ces biens ; je suis convaincu que la panique s’emparera de vous, s’il vous était demandé de les justifier.

Vous êtes convaincus que tous les camerounais sont comme vous. Vous pensez alors que si le Professeur Nkou Mvondo a des biens, s’il finance des activités politiques, c’est qu’il vend des épreuves et des notes d’examens à ses étudiants. Vous vous trompez, monsieur le ministre ! Sans être un ange, je ne mange pas de ce pain-là ! Sachez en même temps qu’il existe encore au Cameroun des fonctionnaires qui peuvent servir leur pays, avec un détachement certain vis-à-vis des choses matérielles.

Je peux me vanter de faire partie de cette espèce qui, avec le régime RDPC, est en voie de disparition. Mon dernier voyage aux Etats-Unis a coûté près de dix millions de francs. Il n’a été financé, ni par les étudiants de l’Université de Ngaoundéré, ni par le contribuable camerounais. Ceux qui m’ont invité ont pris en charge tous les frais de mon séjour à l’étranger.

Vous prétendez que je fais de la propagande politique à l’Université. Je vous mets au défi de le prouver. En attendant, souffrez que je vous parle des faits qui entrent en contradiction avec votre pensée : le Premier Congrès du parti Univers s’est tenu le 20 février 2016, à plus de 25 kilomètres du Campus de l’Université de Ngaoundéré ; la caravane «Tout, sauf Paul Biya» a été lancée à Ngaoundéré 3, dans la localité de Malang, à plusieurs kilomètres du Campus de Dang.

La caravane en question, qui empruntait la Route nationale n° 1, n’est jamais entrée dans le Campus universitaire ; madame le sous-préfet de Ngaoundéré 3, qui a vu les militants du parti Univers passer, peut en témoigner. J’ai été molesté et torturé par un sous-préfet et ses policiers le 29 mars 2016 : c’était à Yaoundé, la Capitale du Cameroun, située à 800 kilomètres du Campus de l’Université où j’exerce mes fonctions ; je participe souvent à des émissions radiodiffusées et télédiffusées, à partir des studios installés à Yaoundé et Douala, c’est-à-dire très loin de l’Université de Ngaoundéré.

Lorsque je suis dans les amphithéâtres, devant les étudiants, je ne fais que mes cours de droit privé, tous mes cours et rien que mes cours. Les fiches de suivi des enseignements, signées des délégués des étudiants et déposées auprès des Chefs de Département, peuvent en attester. Monsieur le ministre, des activités politiques sont pourtant menées au sein du Campus universitaire de Ngaoundéré, en violation des franchises universitaires et du caractère apolitique de l’Université. Vous en êtes bien au courant et vous n’en dites rien, dès lors que ces activités vont dans le sens du soutien au régime politique que vous défendez. Ainsi, à quelques mois des élections présidentielles de 2011, une réunion à caractère exclusivement politique s’est tenue dans les locaux de l’Université de Ngaoundéré. Un seul point était inscrit à l’ordre du jour de cette réunion : «Appel à candidature au Président Paul Biya».

Tous les participants à cette rencontre ont signé cet appel à candidature, de gré ou sous l’emprise de menaces à peine voilées. Un militant du RDPC, enseignant à l’Université, s’est par la suite chargé de faire le tour des enseignants absents à la réunion, dans leurs bureaux, dans les bibliothèques, dans les laboratoires ou dans les salles de cours, pour les amener à signer l’appel à candidature. Assez récemment, à quelques jours des renouvellements des organes dirigeants dans les section et sous-sections RDPC de Ngaoundéré 3 camer.be, deux enseignants de la Faculté des sciences de l’Université de Ngaoundéré, ont été commis pour distribuer les cartes du RDPC à tout le personnel d’appui de l’Université. L’opération politique, qui se déroulait dans les bureaux administratifs de l’Université a duré plus de deux semaines.

Le 27 septembre dernier, les enseignants de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Ngaoundéré ont été réunis en la salle d’actes de leur établissement ; Cette rencontre, présidée par les plus hauts responsables de l’Université de Ngaoundéré, avait pour seul point à l’ordre du jour : le message du ministre de l’Enseignement supérieur, relatifs aux attentes politiques du Président Paul Biya, suite à sa décision de distribuer les ordinateurs aux étudiants. Monsieur le ministre, avant d’accuser le Professeur Nkou Mvondo de mener des activités politiques à l’Université, je vous prie de commencer par dépolitiser l’Université camerounaise, ou mieux, de la «déRDPCiser», la «déPAULBIYAiser» et la «déCHANTALBIYAiser».

Pour ma part, je suis et serai toujours respectueux des institutions, des lois et des règlements de la République, des franchises et de l’éthique universitaires. souvenez-vous que vous m’avez-vous-même nommé Chef de la Cellule spéciale de contrôle, et Rapporteur de l’antenne anti-corruption, fonctions que j’exerce depuis onze ans à l’Université de Ngaoundéré, sans que mes supérieurs hiérarchiques directs n’aient des choses à me reprocher ; au contraire, je reçois régulièrement des lettres de félicitations de la part du Recteur de l’Université et du Doyen de mon établissement d’attache ; ces autorités universitaires, qui me connaissent mieux que vous, attestent ainsi, par leurs multiples lettres de félicitations, que je suis un bon serviteur de l’état et de l’Université.

En vous adressant cette correspondance, je suis conscient du risque que je prends. Mais que représente ma modeste personne ou ma carrière face aux grands enjeux et défis de l’heure au Cameroun. J’ai choisi la formule d’une lettre ouverte afin que l’opinion publique soit édifiée sur les vices de la gouvernance qui est la vôtre, et partant, celle du régime politique que vous défendez. J’agis et j’agirai toujours pour que Vive l’Université, Vive la République, et pour que Vive le Cameroun.


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Cameroun: lettre ouverte au ministre de l’Enseignent supérieur Fame Ndongo

Par Nkou Mvondo

Monsieur le ministre,

Il y a quelques jours, vous avez adressé une correspondance à monsieur le Recteur de l’Université de Ngaoundéré. Dans celle-ci, vous prétendez que, dans l’exercice de mes fonctions administratives et dans le cadre de mes missions d’enseignement, je me livre à des activités contraires à la discipline et à la déontologie universitaires. Seule la décence m’interdit de reprendre ici les termes, l’orthographe et la grammaire que vous utilisez pour porter contre ma personne des accusations aussi graves. en substance, vous dénoncez le fait que je mène des activités politiques au sein du Campus universitaire et surtout, que je finance mes activités politiques, avec voyages aux Etats-Unis, grâce à de l’argent que je tire de la vente des épreuves et des notes d’examens aux étudiants de l’Université de Ngaoundéré. Pour finir, vous donnez l’ordre au Recteur de l’Université de Ngaoundéré de me traduire, sans délai, au Conseil de discipline, afin que je sois neutralisé politiquement et académiquement.

Monsieur le ministre, je vous comprends, et je pense que tous les Camerounais peuvent vous comprendre, même si aucun citoyen, ayant un bon sens civique ne peut approuver votre démarche. Mon existence et surtout mes activités politiques gênent le militant du RDPC que vous êtes. En effet, le parti Univers que je dirige a fait, en février 2016, un contre-appel à candidature, demandant au Président Paul Biya de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018, avec le slogan : «2018 : Tout, sauf Paul Biya». Le RDPC a sa position sur cette question relative à l’alternance politique au sommet de l’état, qui est d’un intérêt national ; n’est-il pas normal qu’un autre parti politique ait la sienne ? Pour moi, la réponse à cette question ne peut être qu’affirmative.

La correspondance du parti Univers n’a jamais été adressée à monsieur Jacques Fame Ndongo, ministre de l’enseignement supérieur. Les militants du parti Univers ont parlé au Président Paul Biya, le Chef de l’état du Cameroun. L’illustre destinataire de la correspondance l’a sûrement reçue : il ne s’est pas encore prononcé que vous vous empressez de régler des comptes à Nkou Mvondo, qui n’est que porteur d’un message des militants de son parti. Je me demande bien pourquoi la «créature» que vous affirmez vous -même être, prend le devant de la scène, alors que le «créateur» réfléchit encore à la réponse qu’il devra donner aux «appels à candidature» et aux «contre-appels» qui lui ont été adressés.

Dans l’un de ses discours, le Président Paul Biya demandait au Camerounais de débattre, et non de combattre. Visiblement, vous vous opposez à la pensée politique de votre leader : au lieu de débattre, vous choisissez de combattre contre ceux qui ne partagent pas vos opinions politiques. Plus encore, au lieu d’utiliser des armes et des arguments politiques, vous vous réfugiez derrière vos fonctions étatiques de ministre, pour chercher à me nuire en m’assenant de surcroit, et lâchement, des coups au-dessous de la ceinture. Vous exercez de la pression sur le Recteur de l’Université de Ngaoundéré, en me dénonçant mensongèrement auprès de lui.

Faut-il vous rappelez que de tels agissements sont constitutifs des infractions d’abus de fonction et de dénonciation calomnieuse, punies d’un maximum de 10 ans d’emprisonnement par notre code pénal. Je me réserve d’ailleurs le droit de porter cette affaire devant le juge pénal.

Ce sera sans doute l’occasion de débattre publiquement, à partir d’un cas concret, sur la prétendue immunité des ministres en fonction au Cameroun. Monsieur le ministre, on ne peut prêter à autrui que ses propres agissements. Vous avez sans doute une énorme fortune matérielle, constituée de biens mobiliers et immobiliers. Je doute fort que vous puissiez déclarer tous ces biens ; je suis convaincu que la panique s’emparera de vous, s’il vous était demandé de les justifier.

Vous êtes convaincus que tous les camerounais sont comme vous. Vous pensez alors que si le Professeur Nkou Mvondo a des biens, s’il finance des activités politiques, c’est qu’il vend des épreuves et des notes d’examens à ses étudiants. Vous vous trompez, monsieur le ministre ! Sans être un ange, je ne mange pas de ce pain-là ! Sachez en même temps qu’il existe encore au Cameroun des fonctionnaires qui peuvent servir leur pays, avec un détachement certain vis-à-vis des choses matérielles.

Je peux me vanter de faire partie de cette espèce qui, avec le régime RDPC, est en voie de disparition. Mon dernier voyage aux Etats-Unis a coûté près de dix millions de francs. Il n’a été financé, ni par les étudiants de l’Université de Ngaoundéré, ni par le contribuable camerounais. Ceux qui m’ont invité ont pris en charge tous les frais de mon séjour à l’étranger.

Vous prétendez que je fais de la propagande politique à l’Université. Je vous mets au défi de le prouver. En attendant, souffrez que je vous parle des faits qui entrent en contradiction avec votre pensée : le Premier Congrès du parti Univers s’est tenu le 20 février 2016, à plus de 25 kilomètres du Campus de l’Université de Ngaoundéré ; la caravane «Tout, sauf Paul Biya» a été lancée à Ngaoundéré 3, dans la localité de Malang, à plusieurs kilomètres du Campus de Dang.

La caravane en question, qui empruntait la Route nationale n° 1, n’est jamais entrée dans le Campus universitaire ; madame le sous-préfet de Ngaoundéré 3, qui a vu les militants du parti Univers passer, peut en témoigner. J’ai été molesté et torturé par un sous-préfet et ses policiers le 29 mars 2016 : c’était à Yaoundé, la Capitale du Cameroun, située à 800 kilomètres du Campus de l’Université où j’exerce mes fonctions ; je participe souvent à des émissions radiodiffusées et télédiffusées, à partir des studios installés à Yaoundé et Douala, c’est-à-dire très loin de l’Université de Ngaoundéré.

Lorsque je suis dans les amphithéâtres, devant les étudiants, je ne fais que mes cours de droit privé, tous mes cours et rien que mes cours. Les fiches de suivi des enseignements, signées des délégués des étudiants et déposées auprès des Chefs de Département, peuvent en attester. Monsieur le ministre, des activités politiques sont pourtant menées au sein du Campus universitaire de Ngaoundéré, en violation des franchises universitaires et du caractère apolitique de l’Université. Vous en êtes bien au courant et vous n’en dites rien, dès lors que ces activités vont dans le sens du soutien au régime politique que vous défendez. Ainsi, à quelques mois des élections présidentielles de 2011, une réunion à caractère exclusivement politique s’est tenue dans les locaux de l’Université de Ngaoundéré. Un seul point était inscrit à l’ordre du jour de cette réunion : «Appel à candidature au Président Paul Biya».

Tous les participants à cette rencontre ont signé cet appel à candidature, de gré ou sous l’emprise de menaces à peine voilées. Un militant du RDPC, enseignant à l’Université, s’est par la suite chargé de faire le tour des enseignants absents à la réunion, dans leurs bureaux, dans les bibliothèques, dans les laboratoires ou dans les salles de cours, pour les amener à signer l’appel à candidature. Assez récemment, à quelques jours des renouvellements des organes dirigeants dans les section et sous-sections RDPC de Ngaoundéré 3 camer.be, deux enseignants de la Faculté des sciences de l’Université de Ngaoundéré, ont été commis pour distribuer les cartes du RDPC à tout le personnel d’appui de l’Université. L’opération politique, qui se déroulait dans les bureaux administratifs de l’Université a duré plus de deux semaines.

Le 27 septembre dernier, les enseignants de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Ngaoundéré ont été réunis en la salle d’actes de leur établissement ; Cette rencontre, présidée par les plus hauts responsables de l’Université de Ngaoundéré, avait pour seul point à l’ordre du jour : le message du ministre de l’Enseignement supérieur, relatifs aux attentes politiques du Président Paul Biya, suite à sa décision de distribuer les ordinateurs aux étudiants. Monsieur le ministre, avant d’accuser le Professeur Nkou Mvondo de mener des activités politiques à l’Université, je vous prie de commencer par dépolitiser l’Université camerounaise, ou mieux, de la «déRDPCiser», la «déPAULBIYAiser» et la «déCHANTALBIYAiser».

Pour ma part, je suis et serai toujours respectueux des institutions, des lois et des règlements de la République, des franchises et de l’éthique universitaires. souvenez-vous que vous m’avez-vous-même nommé Chef de la Cellule spéciale de contrôle, et Rapporteur de l’antenne anti-corruption, fonctions que j’exerce depuis onze ans à l’Université de Ngaoundéré, sans que mes supérieurs hiérarchiques directs n’aient des choses à me reprocher ; au contraire, je reçois régulièrement des lettres de félicitations de la part du Recteur de l’Université et du Doyen de mon établissement d’attache ; ces autorités universitaires, qui me connaissent mieux que vous, attestent ainsi, par leurs multiples lettres de félicitations, que je suis un bon serviteur de l’état et de l’Université.

En vous adressant cette correspondance, je suis conscient du risque que je prends. Mais que représente ma modeste personne ou ma carrière face aux grands enjeux et défis de l’heure au Cameroun. J’ai choisi la formule d’une lettre ouverte afin que l’opinion publique soit édifiée sur les vices de la gouvernance qui est la vôtre, et partant, celle du régime politique que vous défendez. J’agis et j’agirai toujours pour que Vive l’Université, Vive la République, et pour que Vive le Cameroun.


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La bourse suisse au Cameroun: le Minesup joue-t-il la carte de la transparence?

Par Rodrigue Ateufack Dongmo

Depuis quelques années, le Gouvernement Suisse, par l’entremise de la Commission Fédérale des Bourses pour Etudiants Etrangers (CFBE), met à la disposition du gouvernement camerounais un certain nombre de bourses d’études post-universitaires. Ces bourses sont destinées à aider les Camerounais disposant des projets d’étude irréalisables par leurs seuls moyens personnels. Aussi les Camerounais souhaitant bénéficier de ladite bourse pour le compte de l’année académique 2017-2018 étaient-ils appelés, jusqu’au 21 octobre dernier, à postuler par l’entremise du ministère de l’enseignement supérieur où étaient déposés les dossiers.

Au lendemain de la date butoir de cette bourse, on en est à se demander si le Minesup joue la carte de la transparence dans cette affaire. Cette question se pose au regard de la discordance qui existe entre la liste des pièces qui étaient à produire selon le communiqué du Minesup et la celle qui semble normalement requise par le pourvoyeur de la bourse ; une discordance à cause de laquelle bon nombre de candidats se sont vus recaler dès l’étape du dépôt des dossiers.

En effet, maint Camerounais, venant généralement de l’arrière-pays, ont vu leurs dossiers rejeter sous le motif qu’ils n’étaient pas complets alors même qu’ils n’avaient fait que se conformer au communiqué du ministre signé en date du 19 Août 2016 à cet effet. Alors qu’ils se trouvaient à la veille de la date limite du dépôt des dossiers, ils n’avaient plus qu’à renoncer à postuler à cette bourse au regard des pièces qu’on leur demandait d’ajouter à leurs dossiers. Interpeler sur ce fait, le responsable en charge de la réception de ces dossiers reconnait effectivement que le communiqué du ministre n’indique pas la liste complète des pièces à fournir, sans plus.

Pour certains candidats recalés, c’est une man uvre orchestrée pour limiter le nombre de postulants au profit des proches des responsables du ministère. Sinon, pourquoi le ministère entreprend-il de faire circuler un communiqué qui renseigne de façon non exhaustive sur un sujet aussi capital ? Comment comprendre cette attitude du ministère de l’enseignement supérieure à faire de la rétention d’informations et à se constituer finalement en fourvoyer pour les candidats qu’il est censé accompagner dans le processus d’obtention de cette bourse? Même si le ministre Fame Ndongo est bien le signataire de ce communiqué, nous voulons croire qu’il n’est pas au courant de ce scandale et osons espérer qu’il prendra les dispositions pour que dorénavant la transparence ne soit plus le grand absent de ce concours de bourse suisse.


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Cameroun: faut-il suivre l’exemple du ministre Fame Ndongo?

Par Abdelaziz Mounde

Le ministre de l’Enseignement supérieur, autre spécialiste du tam-tam – comme son homonyme – dont il a fait un pivot de ses cours de communication africaine, maîtrise aussi bien ses Humanités greco-latines qu’il a souvenance, pour reprendre une de ses expressions fétiches, de ses cours de catéchisme.

Très tôt, en effet, il a appris comme Lydia Mangweloune, la première baptisée Bamoun en 1902, le voyageur de Deido, Ntone, qui accompagna les pas de Joseph Merrick, introducteur du christianisme au Cameroun en 1945 et les premiers élèves des pères pallotins de Marienberg, que Dieu est partout. Près de vous, au-dessus de vous et sur votre canapé.

Connu comme étant un bon élève, Jacques Fame Ndongo est l’un des théologiens du culte national en expansion au Zamba en miniature, le Créateur par décret. Celui qui a fait, selon ce dogme, à la fois Marafa, Mebara, Abah Abah, Esso, Amadou Ali, Atanga Nji, lui-même et tous ceux qui, un jour, ont eu le privilège d’entendre leurs noms lus sur les antennes de la radio à 17 h ou à un moment plus anecdotique. Le frère en haut !

Au diable donc, les exhortations d’Aujoulat sur l’unicité de Dieu et ses uvres, outre la cooptation de ses jeunes poulains, empreintes de christianisme social, dont la Fondation Ad Lucem. Il y’a plus sûr, concret et vrai. De président-roi de droit divin, il est devenu sous nos Cieux, sur Sié, la terre de nos ancêtres, pas un demi au sens des jumeaux Épée et Koum et de Koffi Olomide, mais un dieu plein régime.

Un jour, en jonglant avec la théologie de la prédestination du Berbère, l’Africain Saint-Augustin, il faudra bien penser à canoniser ces amateurs de béatitude, d’un magnificat nouveau, d’une dévotion de janseniste. Et pour ceux qui font encore commerce des Indulgences sous cape, fuyant le regard critique de Luther, pardonnons à ceux qui ne voudront pas changer infâme pour Saint Fame… .


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Rdpc de Fame Ndongo: entre turlupinades politiciennes et esthétique de la médiocrité

Par Boulou Ebanda nya B’bedi

« Notre vie commence à s´arrêter quand nous décidons de garder le silence sur les choses qui doivent compter pour nous! » (Martin Luther King Jr.)

Chaque citoyen camerounais qui se lève le matin sans eau, se couche le soir avec sa lampe à pétrole ou ses bougies de cire et qui, lorsque malade, se démerde pour se rendre dans un hôpital par des routes mouroirs, ce citoyen, avec raison, a le droit de s’interroger sur la logique derrière les refrains fictifs des grandes réalisations et des grandes ambitions qui chatouillent ses oreilles. Chaque citoyen camerounais qui réfléchit peut se demander ce qui se cache derrière ces expressions de servilité amblyopique, souvent gauches d’ailleurs, de certains hommes de lettres sensés servir notre pays, censés être des modèles d’humilité, de rigueur intellectuelle, d’éthique et de moralité.

Je ne me permets pas souvent d’élever une plume critique directement contre des acteurs précis du gouvernement de ce pays qui est le mien. Toutefois, après avoir écouté le bilan politique fabulé de quelques sbires, «propriétaires» du RDPC, après avoir entendu sonner le tocsin d’éloges d’un créateur dont l’humilité, la modestie spirituelle et même l’âge interdiraient en réalité de se réclamer autant de courbettes, je me suis souvenu de cette phrase de Martin Luther King Jr. « Notre vie commence à s´arrêter quand nous décidons de garder le silence sur les choses qui doivent compter pour nous! »

Aujourd’hui, parce que l’éducation et l’enseignement supérieur comptent vraiment pour moi, j’aimerais adresser mon intervention à un baron particulier du RDPC, le Professeur des universités et ministre de l’Enseignement supérieur. En effet, le Professeur Fame Ndongo est l’un de ces acteurs politiques que nous, universitaires, aurions espéré admirer, voir comme notre modèle d’excellence, une figure à l’éthique exemplaire; mais hélas, c’est tout le contraire et cela fait très mal, car justement, sa posture d’intellectuel a laissé place à la médiocrité et aux mensonges, littéralement!

Monsieur le ministre, Professeur, être intellectuel, c’est être un Homme libre capable non seulement de faire la part des choses entre ce qui est juste et injuste, mais surtout de raisonner sur le juste et l’injuste, même si ce raisonnement lui fait mal, même s’il écorche quelques sensibilités à l’intérieur de sa propre famille, même politique. Être ministre et professeur des universités c’est avoir le pouvoir de dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas; c’est pouvoir mobiliser une posture éthique, en premier lieu, dans toutes les actions gouvernementales sous notre responsabilité.

C’est ce que firent, très récemment, quelques voix dissonantes des Honorables Ibrahim Mbombo Njoya et Mohaman Gabdo, dans leur réflexion sur l’avenir de notre pays et le rôle de votre parti. C’est aussi ce que, aujourd’hui, fait très souvent l’Honorable Martin Oyono. C’est ce que fit aussi le Président de la république, S.E. Paul Biya, en renvoyant le Code pénal aux Honorables députés pour qu’ils le réexaminent. Voyez-vous, cela s’appelle avoir du discernement, être diacritique. Cette incapacité critique de l’intellectuel que vous êtes, pourtant, m’interpelle au point de me rendre malade. Vos éloges et refrains de grandes réalisations toutes fantasmagoriques, vos dons d’ordinateurs au nom du Président de la république, m’indisposent, car vous pouvez faire mieux, vous êtes bien mieux.

Soyons factuels: lorsque votre parti est arrivé au pouvoir, le Cameroun comptait une compagnie de transport aérien, trois aéroports de calibre international, une société de transport ferroviaire et un système d’éducation postsecondaire qui faisaient la fierté de toute l’Afrique noire, surtout toute la sous-région francophone. Aujourd’hui, tout ceci est sur le point de disparaitre, ou presque… L’aéroport « international » de Douala n’est plus qu’un nom. De EDC à la SONEL en passant par toutes les entreprises privées qui ont précédé ENEO, en ce début du 21ème siècle, le Camerounais n’a jamais bénéficié de l’autosuffisante énergétique. De la Régie Fercam à Camrail, il y a plus de roseaux qui poussent le long des rails que de trains, et pas un seul pouce de rails supplémentaire n’a été construit; au contraire, elles ont fermées.

La société Camair est morte et enterrée et Camair-Co bat toujours de l’aile et ce, malgré les milliards de francs injectés pour sa survie. Mais le plus grave c’est la honte; la honte qu’au Cameroun, encore aujourd’hui, l’eau potable est restée une denrée rare voire parfois totalement absente. Monsieur le ministre, Professeur, on meurt encore chez nous des maladies hydriques disparues dans nombre de pays d’Afrique moins nantis que le Cameroun depuis au moins de 50 ans.

Avec de tels faits, l’intellectuel intègre ne lancera pas d’éloges à sa famille politique. Il ne transformera pas des résultats médiocres en faits positifs, surtout quand:

. l’Indice du développement humain (IDH) classe son pays 153ème/188 ; un des pays les plus endettés au monde dont plus de la moitié de la population vivrait entre la pauvreté et l’extrême pauvreté;

. les salaires de plusieurs de ses jeunes fonctionnaires sont souvent payés avec des mois, parfois des années de retard et, avec des bons de caisse de surcroit, car moins de 10 % de la population détient un compte bancaire

. pour des raisons mystérieuses, son État peine à se moderniser, ses hauts fonctionnaires ayant encore des coffres forts d’argent liquides dans leurs bureaux, comme au 19ème siècle, participant ainsi la pioche facile dans la caisse;

. tous les rapports internationaux classent son pays parmi ceux dont l’administration est l’une des plus corrompues au monde, 136ème /172;
. malgré sa croissance économique positive, année après année, son pays continue de dégringoler du classement des Pays favorables pour faire les affaires (Doing Business), moins quatre rangs (-4) 168ème/189 en 2015, aujourd’hui 172ème;

. la mortalité infantile est une des plus élevée au monde, avec près de 54 décès pour 1000 naissances, 30ème rang, proche des pays qui sont en guerre ou sortent des décennies de guerre civile;

. son réseau ferroviaire couvre à peine 1 000 km, et qu’à peine 4100 sur 51 300 km sont de routes bitumées, et encore, pour un pays de plus de 23 millions d’habitants ce qui explique la multiplication des accidents mortels de la route.

Au contraire, un intellectuel qui place l’éthique en priorité dans toutes ses interventions publiques, monsieur le Ministre, Professeur, reconnaitra son échec, sa trahison de l’idéologie à la base du Renouveau et la Politique communautaire qui un jour l’anima. Vous, vous faites le contraire avec une incompétence endémique qui ne rend même pas justice à votre champion, votre créateur, le Président de la république. Aujourd’hui, en 2016, les Camerounais peuvent rejouer toutes vos vieilles rengaines de «Santé pour tous en l’an 2000. en passant par les Grandes réalisations. et à présent les Grandes ambitions. et constater qu’ils ne sont que des slogans fantasmatiques de l’ordre de la mystique.» Pourtant, le gouvernement du Cameroun et le RDPC s’adjoignent d’hommes compétents et intègres.

Où avons-nous raté le train, Professeur ? Comment se fait-il qu’un homme de votre trempe soit incapable de dire au peuple comment faire pour trouver de l’eau potable, comment faire pour avoir l’électricité tous les jours. avez-vous oublié que c’est dans des universités et des écoles supérieures que les conditions et possibilités d’un développement national durable s’articulent? Avez-vous oublié que c’est à l’intérieur des universités qu’on réalise des projets d’études sur la santé des populations, les énergies renouvelables, l’économie du savoir, l’innovation sociale, l’urbanisation et les villes intelligentes, sur les arts et la culture ?

C’est aussi dans les universités qu’on étudie de nouvelles techniques pour améliorer les performances sportives et exceller sur les podiums internationaux, la productivité en agriculture.? C’est dans des centres, laboratoires et groupes de recherche universitaires qu’on crée le développement d’un pays. Où avons-nous loupé le train, monsieur le Ministre, Professeur? Sous votre gouverne, notre enseignement supérieur a perdu tout son prestige alors qu’il faisait notre fierté. Qu’elle est donc votre feuille de route pour sortir les institutions universitaires du Cameroun du marasme, de l’esthétique de la médiocrité politique dans laquelle vous les avez plongés?

Oui, j’aimerais savoir, monsieur le Ministre, Professeur, quels sont vos plans pour rehausser le pourcentage d’échec des enseignants camerounais aux concours CAMES ? Etes-vous préoccupé du fait que plus de 50% (65% en 2016) de vos enseignants sont recalés à ce concours, année après année ? Quels sont vos plans pour redresser le bilan exécrable énoncé dans le rapport du Syndicat national des enseignants du Supérieur (SYNES) en mars dernier? Que faites-vous du fait qu’aucune université sous votre gouverne ne figure dans les tops 100 du continent Africain, alors que de petites nations comme le Malawi, des pays pauvres comme Madagascar ou le Bénin, et même des pays qui ont vécu des tragédies socio-politiques graves et bouleversements comme le Soudan, le Rwanda et l’Égypte ont leurs institutions universitaires dans la top-liste ? Et le Cameroun, le grand absent!

Le «Libéralisme communautaire» ainsi que la «Rigueur et la moralisation» nous avaient pourtant tous fait rêver. On y parlait d’une agriculture moderne, du développement des affaires, de la justice sociale et de la bonne gouvernance. Mais nous voici, une trentaine d’années plus tard et toujours RIEN!!! Votre créateur, année après année, ne cesse d’ailleurs de se demander, ce que vous, ses collaborateurs, en avez fait ; pourquoi vos budgets ne sont pas souvent utilisés, pourquoi tant d’immobilisme.

« Je crois que nous avons des progrès à faire sur deux points importants: la primauté de l’intérêt général et la coordination de nos efforts. » (Paul Biya, 2013)

Un citoyen éthique, humblement, reconnaitra ses propres lacunes, ses limites et ses échecs, car c’est de cette reconnaissance que naîtront les conditions et possibilités d’un développement pour tous! Toute autre posture acritique ne serait rien de moins qu’une gestation de la médiocrité, quel dommage pour un pays riche en talents et en compétences comme le Cameroun! Si vous n’avez rien de nouveau à proposer que des dons d’ordinateurs, si vous ne pouvez pas relever les défis de l’enseignement supérieur du 21ème siècle, si vous ne pouvez pas garantir des emplois aux gradués de nos universités et grandes écoles, il serait évidemment sage de céder votre place à quelqu’un d’autre.

Faire l’autruche n’est certes pas une solution sage, car les Camerounais aiment la paix, mais ils ne sont pas dupes. Je vous encourage à ouvrir vos oreilles et à écouter ce qui se dit et se fait ailleurs sur le continent, à vous instruire sur l’évolution incontournable de nos nouvelles sociétés « androïdes ». La survie du RDPC dépendra de son évolution et sa capacité d’épouser le changement réel, et son ouverture sur d’autres mondes. Nous sommes déjà au 21ème siècle monsieur le Ministre, Professeur Jacques Fame Ndongo, entrez-y donc avec nous!


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Jacques Fame Ndongo parle de civilisation africaine

Le Professeur camerounais vient de publier un nouvel ouvrage chez l’Harmattan, ouvrant la discussion sur un ensemble de signes érigeant l’Afrique en civilisation, tout en étudiant son évolution

Narcissisme ou conviction à peine voilée? «Essai sur la sémiotique d’une civilisation en mutation. Le génie africain est de retour». Le Pr. Jacques Fame Ndongo, dès l’introduction générale de son nouvel ouvrage publié chez L’Harmattan, reconnait volontiers la présomption de son titre, car pour la conscience populaire, il est difficile de concéder à l’Afrique un certain génie, du moins une forme de génie susceptible de tutoyer, au pire de surpasser l’intelligence occidentale. D’entrée de jeu, un défi colossal se dresse face à l’auteur: parler de civilisation africaine. Car la notion de civilisation au sens rigide du terme est assez ambiguë. Le Pr. Fame Ndongo, par ailleurs ministre de l’Enseignement supérieur, le souligne lui-même, les signes «civilisationnels» sont multiples sur le continent.

Qu’il s’agisse de la langue, de la végétation, du climat, de l’histoire, etc., chaque peuple d’Afrique a sa spécificité. Seulement, quelques lignes plus loin, l’auteur brise cette barrière, en précisant que si les civilisations brillent par leurs différences, elles se rejoignent par leurs ressemblances. Un exemple s’impose pour plus de clarté. Il cite Cheikh Anta Diop, qui dans son ouvrage: «L’unité culturelle de l’Afrique noire» (1959), évoque des similitudes syntaxiques entre l’ancien Egyptien et le Wolof («J’ai saisi», se dit «KEF i» en Egyptien classique et «KEF na» en Wolof). Ce lien par la langue, raisonnement parmi tant d’autres arguments sémiotiques relevés par l’auteur dans son essai, prouve que s’il existe des codes propres à l’Egypte, il n’empêche que sa culture trouve des points communs avec le reste de l’Afrique. Il n’est donc point risible de parler de civilisation africaine.

Pour aligner le lecteur sur le fil de sa pensée et l’y conserver, le Pr. Fame Ndongo dans la majorité des 274 pages de l’essai, se sert de schémas, de tableaux didactiques. Il fait également appel à nombre d’érudits issus du continent, mais aussi à des intellectuels occidentaux, suffisamment honnêtes pour concéder à l’Afrique les concepts de civilisation et de génie. La plupart d’entre eux sont unanimes: l’Afrique se réveille. Une renaissance donc. L’idée d’un réveil induit une probable latence dans son évolution. Pour visualiser cette mutation causée par des phénomènes comme la mondialisation ou la modernité, l’auteur se réfère à d’antiques civilisations africaines à la puissance guerrière et intellectuelle reconnue. A l’instar de l’Egypte bien sûr avec ses mathématiciens, ses médecins, ses philosophes, ses pyramides, mais aussi de l’empire Songhaï (qui atteint son apogée dans les années 1500) avec sa célèbre université de Tombouctou ou de l’empire du Ghana forte de son ascension au 14e siècle. Toute notoriété endormie durant une longue période que le Pr. Fame Ndongo qualifie de «siècles obscurs».

Cette fin de cycle contraste avec la progression fulgurante des sociétés occidentales, qui éclipsent l’Afrique. Pour l’heure, l’auteur note un sursaut. Aujourd’hui, les Africains sont appelés à jouer un rôle phare sur les plans scientifique, technologique et numérique. Dès la première de couverture, l’auteur étale son propos. Le savant égyptien Imhotep, inventeur et architecte, aux côtés d’une photo du cardiopad, cet appareil créé par le jeune Camerounais Arthur Zang. Deux époques: le troisième millénaire avant Jésus-Christ pour le premier et les toutes récentes années 2000 pour l’autre, mais un seul liant: l’esprit et la capacité de création. Ce qui épouse bien cet extrait de définition: «Le génie transcende les temps et les lieux». Pour balayer tout doute, l’auteur conclut son essai avec une liste d’Africains ayant excellé dans le domaine des sciences exactes et fondamentales. Comme pour dire que le génie africain a fait mieux que traverser les âges, il a survécu, évolué et continue d’évoluer.

Jacques Fame Ndongo.
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Fame Ndongo: « Paul Biya est percutant, il est efficace, l’âge ne correspond à rien du tout »

Le ministre de l’Enseignement supérieur et porte-parole du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) estime que le président Paul Biya est « en pleine forme » pour la présidentielle 2018

Les Camerounais attendent avec impatience un remaniement qui tienne compte des résultats des législatives de 2013. Il a plusieurs fois été annoncé comme imminent par la presse, mais il n’a jamais eu lieu. Pour quelles raisons?
Le remaniement est un acte discrétionnaire pris par le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat le fera quand il le jugera nécessaire. Je vous rappelle que je suis secrétaire à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, je parle au nom du parti. Or le remaniement relève de l’Etat. Le Camerounais ne fait pas la confusion entre l’Etat et le parti.

En revanche, vous faites partie de ce gouvernement. Quand est-ce que le président Paul Biya a présidé un Conseil des ministres pour la dernière fois?
Je constate que vous glissez toujours sur les pouvoirs relatifs à l’Etat. Le Conseil des ministres n’est pas une instance statutaire, sa séquence est liée aux intérêts supérieurs de la République. Un Conseil de cabinet, présidé par le Premier ministre du gouvernement, se tient régulièrement et aborde tous les sujets relatifs à la Nation.

Beaucoup estiment que Paul Biya est absent de la scène politique. Il ne s’est pas rendu dans l’extrême nord du pays où les populations sont victimes de Boko Haram. La prochaine présidentielle est prévue en 2018. Il a 82 ans. Est-ce que dans ce contexte, au sein de votre parti, on se prépare à organiser la succession?
Si vous, vous estimez qu’il faille lui trouver un successeur dès à présent, nous, au niveau du RDPC, nous disons non ! C’est notre champion. Il est percutant, il est efficace, l’âge ne correspond à rien du tout. Aujourd’hui même, un président africain qui a 88 ans est reçu en grande pompe dans un grand pays occidental et personne n’a parlé de son âge. Nous, au niveau du RDPC, nous savons que le président de la République est en pleine forme physique, intellectuelle, psychologique et morale

Est-ce qu’au sein de votre parti, il y a des débats, des discussions sur cette question ou bien est-ce que c’est un sujet tabou?
Les discussions ont lieu lors du congrès ordinaire. Il y a une commission de politique générale. C’est au sein de cette commission qu’on examine la candidature du président national. La dernière fois, il y a eu deux candidatures au poste de président national du RDPC, le ministre René Zé Nguélé et le président Paul Biya. Et à la quasi unanimité, c’est-à-dire toutes les voix sauf une, le président Paul Biya a été élu président national du RDPC. Quand le débat a eu lieu, on a pu voir notre candidat. Il est là, il est vivant, il est assignable, il est palpable.

L’opposition accuse le pouvoir d’avoir utilisé l’opération de lutte anti-corruption Epervier ces dernières années, pour écarter tous ceux qui auraient manifesté publiquement ou en tout cas nourri l’ambition de succéder à Paul Biya. Que répondez-vous?
Chacun a son opinion, mais comme vous le savez René Descartes nous demande de nous méfier de nos opinions et de les passer au crible de la raison. Accuser le président d’instrumentaliser la justice pour éliminer ses opposants, ça me semble aller très vite en besogne.

Dans la première version d’un rapport parlementaire publié en France récemment, un chercheur qualifie le régime de Paul Biya « d’illégitime ». Que pensez-vous de ce qualificatif?
Sur quelle base s’est appuyé ce rapport ? Base scientifique s’entend, puisque le chercheur doit s’appuyer sur la démarche scientifique préconisée par Gaston Bachelard : observation-hypothèse-vérification-loi. Nous disons à tout ce monde-là de venir au Cameroun et de venir constater que nous nous inscrivons en faux contre ces allégations qui, à notre avis, n’ont aucun fondement scientifique.

Au-delà de cela, les auteurs de ce rapport qualifient le Cameroun d’Etat fragile. Ils estiment notamment que la faible vie démocratique, le manque de renouvellement d’une classe politique âgée et les importants écarts de développement menacent la stabilité même du pays. J’imagine que c’est un constat que vous prenez au sérieux?
La stabilité du Cameroun n’est pas menacée. Il est tout à fait normal que quelques illuminés veuillent porter atteinte aux institutions de la République, mais l’immense majorité du peuple camerounais est à la recherche de stabilité. Au niveau du Cameroun, nous sommes conscients de la solidité des institutions de la République.

Malgré tout, Boko Haram fait peser une menace sur votre pays. Une partie de la jeunesse, originaire de l’Extrême-Nord, a rejoint les rangs de Boko Haram. Est-ce que cela ne met pas en lumière l’échec de la classe politique camerounaise à offrir des perspectives à cette jeunesse?
La jeunesse est responsable. La jeunesse est mûre. Elle travaille. Maintenant, qu’il y ait des jeunes qui se laissent endoctriner et choisissent le camp de l’aventure, pourquoi pas ? Mais c’est l’apanage de tous les pays du monde, y compris les grandes puissances. On a toujours affaire à une jeunesse qui est plus ou moins fascinée par les fantasmes du jihadisme ou du terrorisme et qui choisit le camp de l’aventure. Alors, à l’Extrême-Nord, je peux vous dire que le gouvernement de la République mène des actions très importantes. Nous sommes un pays en voie de développement et on ne peut pas par une simple baguette magique révolutionner, transformer, métamorphoser le territoire national.


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Iric-Diplomatie: Sous la pression, le Minesup réhabilite les sept candidats

Le Pr. Jaques Fame Ndongo a publié lundi une troisième liste pour les résultats du concours d’entrée dans la filière diplomatie, portant le nombre d’admis de 15 à 22. La main du chef de l’Etat

Les sept candidats initialement admis au concours d’entrée en filière diplomatie à l’Iric le 27 février dernier, avant de constater que leurs noms ne figuraient plus dans une seconde liste publiée le même jour, ont été réhabilités ce lundi, relève un communiqué publié par le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, et lu sur la radio publique nationale.

Le communiqué du Minesup signé ce 09 mars se présente comme la troisième liste au concours d’entrée au cycle de Master professionnel en Relations Internationales, filière Diplomatie, à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) de l’Université de Yaoundé II au titre de l’année académique 2014-2015. Le Pr. Jacques Fame Ndongo avait déjà publié deux listes le 27 février dernier. Le nombre d’admis passe ainsi de 15 à 22, en y intégrant les sept noms de la première liste qui avaient disparu dans la seconde.

Nti Estelle Nadia, précédemment deuxième sur la première liste; Mebenga Lucien Thierry, précédemment cinquième; Oyono Ottou Didier Hervé, précédemment septième; Ayuk Marguerite Josiane, précédemment onzième; Minka Minyem Joseph Stéphane, précédemment treizième ; Simeu Djoko Brice Cardeau, précédemment quatorzième» ; Nkwati Hans Pekwanga, précédemment deuxième sur la liste d’attente de la première liste, qui avaient tous été écartés, vont ainsi débuter les cours aux côtés de leurs camarades dans la filière diplomatie «le 10 mars à 8h».

Samedi encore, le ministre de l’Enseignement supérieur justifiait la publication de deux listes avec la suppression/remplacement de quelques noms par le souci de répondre aux questions d’équilibre régional, un principe consacré d’après ses démonstrations dans la Constitution camerounaise et la Loi sur l’orientation de l’enseignement supérieur.

Sur la radio publique nationale ce lundi au cours du journal de la mi-journée, le Minesup a indiqué que la première liste était fondée sur la thèse d’une «méritocratie académique absolue»; tandis que la seconde aurait pris en compte la «méritocratie académique régionale». La troisième liste publiée ce lundi assurant ainsi la synthèse des deux. Selon Jacques Fame Ndongo, la liste publiée initialement, à l’origine de toute la polémique, ne faisait pas apparaître les admis des régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord et du Nord-Ouest.

Face à la controverse suscitée par la publication de deux communiqués portant résultats du concours d’entrée en diplomatie, le Pr. Jacques Fame Ndongo assure s’en être remis à la Présidence de la République pour la marche à suivre.

«J’ai eu le feu vert hier (dimanche, ndlr) à 23h », a-t-il indiqué ce 09 mars sur la Crtv. «C’est la Présidence de la République qui fixe le quota et qui peut faire sauter le verrou», a -t-il expliqué. Exceptionnellement cette année académique, l’Iric aura ainsi 22 étudiants au lieu de 15 comme à l’accoutumée.

«C’est le Cameroun qui a gagné avec ses 10 régions et non avec six régions sur quatre», soutient le Minesup qui refuse mordicus d’avoir été désavoué par le président de la République.

«Est-ce que le président peut désavouer la République?», A-t-il questionné, en rappelant les lois dont le Cameroun s’est dotées en matière de discrimination positive et d’équilibre régional dans ses institutions.

La liste définitive publiée le 09 mars 2015

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo
DR)/n

Trois faux baccalauréats étrangers détectés par la CNE

La Commission nationale d’évaluation des formations dispensées à l’Etranger s’est réunie dans le cadre de sa 74e session

La Commission nationale d’évaluation des formations dispensées à l’étranger (CNE) a invalidé, le 15 janvier dernier, trois baccalauréats présentés par des Camerounais formés à l’extérieur, selon un communiqué publié vendredi. Elle n’a pas toutefois précisé les pays originaires de ces faux diplômes, ni leurs titulaires.

La CNE, que préside le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr. Jacques Fame Ndongo, a tenu sa 74e session jeudi à l’école normale supérieure de Yaoundé (ENS).

«Au total, sur les 214 dossiers examinés, 211 ont reçu les équivalences et 03 dossiers de demande d’équivalence du baccalauréat ont été déclarés faux», mentionne le communiqué.

Douze questions à M. Marafa Hamidou Yaya, militant du Rdpc

Par Jacques Fame Ndongo, Secrétaire à la Communication au Secrétariat général du Comité central du RDPC

«Le choix de l’action», tel est le titre de l’essai politique que vient de publier M. Marafa Hamidou Yaya qui fut ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence de la République, ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Conseiller spécial du Président de la République, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances, PCA du FEICOM, membre du Bureau politique du RDPC, chef de la délégation du Comité central du Parti au pouvoir pour la région du Nord. Excusez du peu.

En matière de marketing politique, il est normal que l’acteur qui veut se vendre sur le marché de l’offre politique et de la demande du consommateur (les éléments constitutifs de l’électorat) présente son passé, son présent et surtout son avenir (car, en réalité c’est ce futur qu’il vend, le passé et le présent relevant objectivement d’une offre périmée, au regard de la fluctuation de l’électorat) sublime son offre, son image, son action et son projet ou sa vision.En clair, celui qui vend son offre au consommateur politique dit ceci aux électeurs potentiels: «Voici ce que j’ai fait, voici ce que je fais et voici ce que je me propose de faire pour embellir votre avenir». D’où la propension qu’a M. Marafa de présenter son passé, son présent et son avenir, sous une connotation laudative, sinon idyllique ou sublime, à l’image de sa photographie méliorative sur la page de couverture (sourire reflétant l’espoir sinon, l’espérance, mains croisées en signe de solidarité et de fraternité, station debout qui participe du dynamisme présumé etc.). Là où le bât blesse, c’est au niveau de la logique pure si bien codifiée depuis le philosophe grec Aristote. Aussi vais-je poser quelques questions à mon camarade du RDPC.

1- «Le Cameroun a un besoin urgent de réformes et ces réformes sont possibles. Sous ma direction, le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation en a proposé un grand nombre dans des domaines aussi variés que l’encadrement des Partis politiques, le transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales décentralisées ou la prévention des incendies dans les marchés . ». Question à M. le ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya : toutes les réformes conduites par le Président Paul BIYA (aux plans politique, diplomatique, sécuritaire, administratif, économique, social et culturel) depuis le 6 novembre 1982, l’ont-elles été sur proposition du ministre d’Etat Marafa ? Les réformes proposées au Premier ministre et au Président de la République par le ministre d’Etat Marafa eussent-elles été effectuées et effectives sans l’accord formel du Chef de l’Etat puisque c’est lui qui définit la politique de la Nation ? Le Président de la République n’est-il pas l’auteur institutionnel des réformes que le ministre d’Etat s’approprie et qui seraient restées lettre morte, n’eût été son approbation régalienne, de par ses prérogatives constitutionnelles et au regard de la politique qu’il définit, dans le cadre de l’optimisation de la démocratie locale et du renforcement des ressources accordées par l’Etat aux collectivités locales décentralisées ? Un ministre peut-il revendiquer, institutionnellement, la paternité d’une «action» qui est la résultante du pouvoir reconnu au chef de l’exécutif ? Certes, le ministre est un adjuvant (adjudare = aider, en latin) au service d’une politique définie par le Chef de l’Etat. Mais, il agit sous l’autorité d’un chef.

2- Comment l’un des «piliers du régime» (p. 14) qui reconnaît avoir «eu l’honneur de servir l’Etat camerounais sous l’autorité de Paul BIYA» peut-il décrire son «patron» comme «un personnage disjoint, insaisissable, dissimulant des gouffres intérieurs insondables» c’est-à-dire de manière effectivement « disjointe », puisque la «disjonction» traduit justement l’absence de jonction, donc de compréhension (cum – prehendere = prendre ensemble) ? Qui est « disjoint », celui qui n’utilise pas le meilleur code (sémiologique par exemple) pour décrypter le fonctionnement actanciel (action, acte) d’une personne, alors que tous les éléments objectifs sont devant lui pour un excellent décodage de l’actant ou au contraire celui qui, comme tout être humain, est constitué d’un faisceau de paramètres complexes qu’il suffit de mettre ensemble (cum – prehendere) pour découvrir le fil d’Ariane menant au « mythe personnel » pour parler comme Charles Mauron, spécialiste de la psychocritique ?

3- «Je n’ai jamais servi Paul BIYA, mais l’intérêt supérieur de la Nation». (p. 15). Soit. Personne ne demande à un ministre ou à un haut fonctionnaire de servir l’homme Paul BIYA (intuitu personae). Les cadres de l’administration servent l’Etat, la Nation, la République, le Cameroun. Mais, nul ne peut nier que le Cameroun est dirigé depuis le 6 novembre 1982 par un homme : M. Paul BIYA qui est le chef de l’exécutif, qui définit la politique de la Nation et qui nomme aux hautes fonctions civiles et militaires (parmi lesquelles les fonctions ministérielles). Celui qui ne partage pas (ou plus) la politique définie par le chef de l’exécutif démissionne. Ce droit est reconnu à chaque titulaire d’un poste nominatif. Le ministre d’Etat Marafa l’a-t-il exercé ? Qu’est-ce qui l’en a empêché ? Etait-il frappé de myopie, voire de cécité, pour ne pas tirer les conséquences de la «malgouvenance biyaienne» si tant est que celle-ci existât réellement et non pas de façon fantasmagorique ? «Cet immobilisme» qui «est la mère de tous nos maux» (p.12) n’a-t-il pu être publiquement dénoncé (épistolairement et éditorialement) qu’après la publication du décret présidentiel le déchargeant de ses fonctions le 9 décembre 2011 ? D’autres ont démissionné. Ils ont même créé, pour certains, tel parti politique, telle ONG, telle activité économique, sociale ou culturelle et s’épanouissent autant que faire se peut.

4- «Au fil des temps, le régime dont j’ai été l’un des acteurs a déçu les espérances des Camerounais» (p.15). Mais, il ajoute, curieusement, «c’est nous, peuple camerounais, qui avons élu et réélu Paul BIYA durant trois décennies» (p. 15). Cette deuxième phrase est exacte, puisque seul le peuple camerounais, souverain et maître de son destin, élit le Président de la République au suffrage universel direct. Le peuple souverain l’a fait en 1984, en 1988, en 1992, en 1997, en 2004 et en 2011. De deux choses l’une: ou bien le peuple camerounais qui a élu démocratiquement le président Paul BIYA six fois est complètement loufoque et inconscient ou bien il est amnésique pour ne pas dire schizophrène. Le ministre d’Etat Marafa pourrait-il avoir l’amabilité de me répondre sur les raisons pour lesquelles le peuple a réélu systématiquement, depuis 1984, le Président Paul BIYA à la tête de l’Etat en adhérant à son projet de société et en «achetant» son offre politique? La déception du peuple date-t-elle du 9 décembre 2011 ?

5- Peut-on être et ne pas être ?Non. C’est le principe aristotélicien du tiers-exclu. On ne peut pas affirmer que «le régime dont j’ai été l’un des acteurs a déçu les espérances des Camerounais» et tirer son épingle du jeu, par une casuistique inintelligible, en déclarant, péremptoirement: «Je n’ai pas fait le choix de l’expectative permanente. J’ai fait celui de l’action». Est-ce à dire que cette «action» était la seule qui fût salvatrice dans un océan d’inertie, d’immobilisme et d’impéritie? Qu’il me cite une seule action d’envergure menée par un ministre depuis le gouvernement de l’Etat autonome du Cameroun (10 mai 1957) sans l’onction de l’exécutif qui, en définitive, assume la paternité institutionnelle de l’action, celle-ci participant d’une politique globale.

6- Qui définit la politique de la Nation ? La Constitution (Loi fondamentale) est claire : c’est le Président de la République, Chef de l’Etat. Aucun ministre ne définit la politique de la Nation. S’il y a eu des actions positives (au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, puisque c’est l’échantillon que choisit l’essayiste), à savoir, par exemple, la décentralisation, elles relèvent bel et bien d’une politique définie par le Président de la République, puisque c’est lui qui donne ses orientations stratégiques qui sont mises en uvre par le Premier ministre, Chef du gouvernement et qui sont exécutées par les ministres, chacun dans son secteur de compétence. Le ministre exécute une action qui s’inscrit dans une politique définie par le Président de la République. Si les élections couplées de 2002 ont été reportées d’une semaine, c’est à la suite d’une décision régalienne du Chef de l’Etat, consécutive à des informations qui lui furent fournies par le Ministre d’Etat Marafa, centralisateur des renseignements émanant des divers services spécialisés.

7- Jean-Pierre Chevènement a eu un mot célèbre: «Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne». Au regard des informations dont fourmille l’ouvrage de M. Marafa, assertions péjoratives et désobligeantes sur le Président de la République, sur son régime, sur son action, l’on se serait attendu à ce que l’auteur de l’essai démissionnât soi comme Secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances, soit comme Conseiller spécial du Chef de l’Etat, soit comme Ministre d’Etat Secrétaire général de la République, soit comme ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation. On aimerait bien savoir pourquoi il ne l’a guère fait.

8- Lorsqu’on est devenu Secrétaire d’Etat, Conseiller spécial, ministre d’Etat (Secrétariat général de la présidence de la République, administration territoriale) par le pouvoir discrétionnaire du Président de la République (que je sache, aucun Prix Nobel n’est ministre dans un seul pays du monde, aucun concours et aucun appel à candidature ne constituent des pré-requis pour devenir ministre), force est de reconnaître que le Chef de l’Etat (élu au suffrage universel direct) aurait pu avoir pour un autre Ingénieur, les yeux de Chimène. Par qui M. Marafa a-t-il été élu pour devenir Secrétaire d’Etat ?

Jacques Fame Ndongo
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9- L’obligation de réserve inhérente à toute fonction administrative (et, qui plus est, à côté du Chef de l’exécutif) n’implique -t – elle pas que celle ou celui qui occupe ou a occupé de hautes fonctions dans l’appareil de l’Etat (voire à côté du Chef de l’Etat) ne se livre guère à des confessions publiques concernant des propositions, actes, conversations frappés du sceau du secret ? La communication politique est-elle un robinet ouvert sempiternellement ? Les maîtres de cette discipline nous apprennent qu’elle exige discernement, doigté et efficacité fonctionnelle dans le choix des mots, des images, des expressions, des cibles.

10- Suffit-il de proposer, par exemple, la création d’un département ayant pour chef-lieu Bibémi (région du nord, non loin de Garoua, ou la partition des départements du Haut-Nyong, du Noun ou du Moungo pour que le Chef de l’Etat marque son accord ? Tout haut fonctionnaire sait qu’une note que l’on adresse à son patron peut revêtir plusieurs réactions (accord, m’en parler ou me voir, à classer, etc.). Le chef n’est pas obligé de marquer inexorablement son accord, quelle que soit la proposition. De nombreux paramètres conditionnent la décision du chef: opportunité politique, impact social, soutenabilité financière, effet boomerang, etc. Et, en dernier ressort, c’est le chef qui a toujours le dernier mot, parce qu’il dispose de plusieurs variables que le collaborateur n’a pas toujours et, tout compte fait, c’est lui qui répond de cette décision ultime. Le ministre d’Etat Marafa le sait très bien, lui qui a eu à prendre, à son niveau, des décisions républicaines ou à répercuter les très hautes instructions du Chef de l’Etat aux ministres, relativement à tel ou tel problème.

11- Le Président Paul BIYA qui a dénoncé à maintes reprises l’inertie est-il un adepte de l’immobilisme ? Je me souviens de la sentence cinglante du Président Paul BIYA à ses détracteurs à Monatélé (campagne électorale pour l’élection présidentielle de 1997) : « qui veut-on changer ? Celui qui a apporté le changement au Cameroun ? » On ne peut pas avoir apporté le changement politique, économique, technologique, sanitaire, éducationnel, médiatique, sportif, culturel, touristique, télécommunicationnel etc. et être accusé d’immobilisme. En 32 ans, le Cameroun a fondamentalement changé, avec tous et pour tous. Les résultats sont là, visibles, plausibles, intelligibles. Et la vision du Président Paul BIYA, pour l’avenir du Cameroun est positive sinon lumineuse.

12- Maintenant, je veux m’adresser à mon camarade Marafa Hamidou Yaya, membre du bureau Politique du RDPC de 1996 à 2011, plusieurs fois chef de la délégation du Comité central pour la région du Nord, militant de base du RDPC (que je sache, il n’a pas démissionné du RDPC. En tout état de cause, le Comité de base où il milite n’a pas, à ma connaissance, fait état de cette décision auprès de la Hiérarchie du Parti. Si je me trompe, je serais bien aise de présenter mes excuses à mon camarade).Question : comment concilier les orientations de cet ouvrage (qui, il est vrai, est consacré à ses années au MINATD et non à son militantisme au sein du RDPC) et les principes du RDPC ? Et si tant est que ces principes soient dévoyés par la pratique quotidienne, que fait-il pour que ce Parti qui est toujours le sien (et qu’il est libre de quitter s’il ne correspond plus à sa philosophie politique) revienne sur «le droit chemin» et sur «l’action» efficace et efficiente ? Puisqu’il est membre du RDPC (à ma connaissance), n’est-il pas, lui aussi, dans cette «expectative» qu’il stigmatise dans son essai (p.15) ? « L’action » consiste-t-elle à attendre (expectare, en latin) un événement hypothétique ou providentiel afin d’apparaître, d’un halo de magnificence, comme un «deus ex machina» descendant du ciel pour sauver le Cameroun du naufrage collectif, au lieu, justement, d’agir («action» vient du verbe latin «agere» avec son supin «actum»), à ciel ouvert, dans le cadre soit du RDPC (mais en adhérant résolument à la Charte, aux idéaux et à la vision de ce Parti), soit d’un autre Parti existant ou à créer.Cher camarade du RDPC, nous sommes toutes ouïes.

La page de couverture du livre de Marafa Hamidou Yaya
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60.000 nouveaux bacheliers frappent aux portes des universités camerounaises chaque année

Ce sont les chiffres officiels rendus publics par la Commission de coordination universitaire (CCU)

60.000 nouveaux bacheliers et nouveaux titulaires du GCE Advanced Level (diplôme de même niveau dans le sous-système éducatif anglophone) frappent aux portes des universités camerounaises chaque année, relève la Commission de coordination universitaire (CCU), que préside le ministre de l’Enseignement supérieur.

Réunie lundi, 27 octobre 2014 à Yaoundé, cette Commission, à laquelle prennent par les recteurs des huit universités d’Etat (en incluant la jeune université de Bamenda), a jugé urgent de construire de nouvelles infrastructures pour contenir ce flux «exponentiel» d’étudiants.

Parmi les mesures suggérées par le ministre de l’Enseignement supérieur pour pallier à l’insuffisance des ressources des universités, figure l’autonomisation financière de ces institutions. «Les universités doivent avoir leurs propres revenus. Ça se passe dans la plupart des pays émergents comme le Brésil, l’Argentine, l’Inde, la Chine où les universités produisent des recettes. C’est vrai que les enveloppes sont insuffisantes, mais un jour viendra où ces universités ne recevront plus des subventions de fonctionnement et d’investissement et deviendront de véritables productrices de leurs propres richesses. Nous tendons vers cela», a indiqué le Pr. Jacques Fame Ndongo, dans le quotidien gouvernemental, édition de ce 28 octobre 2014.


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Le classement des meilleurs instituts privés d’enseignement supérieur au Cameroun

L’Institut supérieur des sciences et technologies Nanfah à Dschang arrive en première position au BTS tandis que le Collège régional d’agriculture de Bambili trône au Higher National Diploma

Le ministère de l’Enseignement supérieur a rendu public, en ce début de semaine, le classement des établissements privés ayant présenté des candidats aux principaux examens nationaux (BTS, HND, HDP, DSEP) au cours de l’année académique 2013-2014.

L’Institut supérieur des Sciences et Technologies Nanfah (ISSTN) à Dschang arrive à la première position des établissements ayant présenté plus de 50 candidats au Brevet de technicien supérieur (BTS) avec un taux de réussite de 67,53% (131 admis sur 194 candidats). L’ISSTN devance des instituts dont la renommée est établie à l’instar de l’Institut Siantou de Yaoundé qui n’arrive qu’à la 14ème position avec un taux de réussite de 53,35% ; ou encore l’Institut Samba Supérieur de Yaoundé qui n’enregistre que 33,33% de taux de réussite.

Le Collège régional d’agriculture (CRA) de Bambili trône au classement général du Higher national Diploma (HND) avec un taux de réussite de 86,54% (45 admis sur 52 candidats). L’Institut universitaire Siantou arrive ici à la queue du classement des établissements ayant présenté plus de 50 candidats en occupant le 15ème rang/15 avec un taux de réussite de 57,27%.

L’Institut universitaire du Golfe de Guinée (ISTA) à Douala occupe quant à lui le premier rang des établissements ayant présenté plus de 50 candidats au diplôme d’études professionnelles. L’Institut est crédité d’un taux de réussite de 70,21% (99 admis sur 141 candidats).

«La publication de ce document participe de la nécessité de rendre public le taux de réussite réalisé par les Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) au cours de la dernière session des examens et constitue une source d’émulation pouvant permettre aux responsables et promoteurs des IPES d’améliorer leurs performances», explique le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.

Consulter le classement 2014 des meilleurs établissements privés d’enseignement supérieur au Cameroun


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De nouveaux médecins sur le terrain

La faculté de médecine a présenté son nouveau cru samedi au cours d’une cérémonie tenue à l’amphithéâtre 700 de l’université de Yaoundé I

L’amphithéâtre 700 de l’université de Yaoundé I a abrité samedi, 19 octobre, la cérémonie officielle de remise de diplômes aux lauréats de la 39ème promotion de la Faculté de médecine de Yaoundé (ancien Centre universitaire des sciences de la santé: CUSS). Il s’agit au total de 253 lauréats qui ont reçu leurs parchemins dont: 117 médecins généralistes, 91 médecins spécialistes; 22 pharmaciens; 20 chirurgiens-dentistes; Trois doctorats en sciences biomédicales.

La 39ème promotion de la FMSB a la particularité d’être la première à avoir en son sein certaines spécialités, développées «pour la première fois au Cameroun», selon l’expression du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo. Il s’agit des : orthopédistes, dentistes ; psychiatres et neurologues.


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Le président de l’Addec exclu des universités camerounaises

Jean Thierry Batoum Nyobe et d’autres responsables de l’l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun ont été lourdement sanctionnés par le Minesup

Le président de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (ADDEC), Jean Thierry Batoum Nyobe a été exclu des universités publiques aux termes d’une décision rendue publique par le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.

Le secrétaire général de l’ADDEC, Barthélémy Tchialeu Demanga, et un membre actif de l’organisation, Adolphe Tayou, écopent pour leur part d’une exclusion temporaire de deux années académiques « pour fraude à l’examen de fin du premier semestre de l’année académique 2013-2014, incitation à la désobéissance, actes contraires à l’éthique universitaire ».

Il est aussi reproché au second cité le « non-respect des autorités administratives, affichage et distribution des tracts et campagne d’incitation à la désobéissance, tous actes susceptibles de compromettre le bon fonctionnement de l’institution ».

L’ADDEC réfute ces accusations en bloc et invoque  »des persécutions » dont sont victimes ses membres depuis un certain temps.

En mars 2014, cette organisation rappelle avoir dénoncé, pacifiquement, l’augmentation des droits universitaires qui sont passés de 50.000 à 56.000 FCFA, en violation flagrante du décret présidentiel du 19 janvier 1993 qui institue lesdits frais.

A la suite de ces dénonciations, apprend-on, le recteur de l’université de Yaoundé I convoqua les parents de certains membres de l’ADDEC afin de les inciter à amener leur progéniture à démissionner de l’association.

Plus tard, les récalcitrants seront traduits devant le conseil de discipline de leur établissement où, cette fois, de nouvelles accusations portant sur leurs activités au sein de l’association leur furent brandies.

Et, alors que l’ONG Human Rights Initiatives vient d’ouvrir une enquête sur le sujet, les concernés ont individuellement adressé un recours gracieux préalable auprès du ministre de l’Enseignement supérieur avant, éventuellement, de saisir les tribunaux compétents.


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Le Cameroun et les Camerounais, Une propriété privée de Paul Biya

Par Mann Muntu

Convoquée à Berlin en 1884 par Otto Von Bismarck, la conférence éponyme resta tristement célèbre pour avoir partagé l’Afrique, entre puissances coloniales européennes, en l’absence des Africains eux-mêmes. Ça, tout le monde le sait ! Ce qui n’est pas souvent ressassé, c’est le cas insolite du Congo (ex-Zaire) qui, à la différence des autres pays africains, n’était la propriété d’aucun Etat, mais celle d’un individu. «Le Congo sera la propriété privée du roi belge», peut-on lire dans le document! Cette clause sous-entendait que toutes les terres, toutes les rivières, toutes les forêts, tous les animaux, tous les oiseaux, tous les poissons, tous les pièges, tous les champs, toutes les maisons, tout le vent, toutes les pluies et, bien entendu, tous les êtres humains qui se trouvaient au Congo appartenaient à un seul pervers narcissique pas moins voué à la mortalité !

Beaucoup d’Africains en rient certainement sans savoir qu’ils sont dans la même situation, celle d’une propriété privée d’un individu. Les Camerounais, les Equato-guinéens et les Tchadiens lucides ne le démentiront pas, bien qu’ils ne soient pas juridiquement des sujets d’un monarque dans un royaume reconnu constitutionnellement comme tel, à l’image du Maroc ou du Swaziland. Au Cameroun, nous appartenons tous à Monsieur Paul Biya ; il en est de même de tout ce qui est bien, de chaque succès et de chaque acquis. Ce qui est mauvais ne lui revient pas! D’aucuns pourraient, par malhonnêteté intellectuelle ou par manque d’humilité, trouver immodéré notre propos. Mais sans radicalisme ni angélisme, réfléchissons-y.

Le Pr Jacques Fame Ndongo, linguiste-sémioticien, a été le premier à faire ce constat lorsqu’il estima que «nous», les Camerounais, étions tous les «créatures» du sieur Biya, une assertion qui fut tout de suite relayée et réaffirmée par le Pr Pascal Charlemagne Messanga Nyamding, juriste-politologue. La réplique ne se fit pas longtemps attendre lorsque le Pr Achille Mbembe, historien-politologue-philosophe, et le Pr Sindjoun Pokam, philosophe-égyptologue, contribuèrent à tourner en ridicule ce rapport au prince qui avait tout de la relation maître-esclave. Pour M. Fame Ndongo, pouvons-nous l’insinuer, si vous êtes promu, par vos efforts, à un poste, remerciez M. Biya ; si sur la base de vos résultats académiques ou scolaires, vous obtenez une bourse pour étudier à l’étranger, vous le devez au propriétaire exclusif de votre intelligence, M. Paul Biya.

En effet, la question que l’on était en droit de poser aux théoriciens de la dialectique «créateur-créatures» fut celle de savoir ce qui restait de l’effort personnel et de l’accomplissement de la Raison de chacune des créatures. Tout portait à croire que les Camerounais étaient attachés quelque part, attendant que leur Zoro, Paul Biya, fasse tout pour eux ! Bon Dieu, à quoi auront donc servi ces nuits blanches, ces litres de sueur, ces trébuchements, ce militantisme de conviction, etc. qui ont émaillé chaque parcours individuel ? M. Fame Ndongo, la politique du ventre ne devrait pas vous abêtir, car l’individu Paul Biya passera, mais le Cameroun restera ! Tournons la page.

Deuxième illustration. Fin août 2014, l’on annonce à coup de trompettes et de cloches, une redistribution spéciale des droits d’auteurs aux artistes camerounais ; l’humanisme de M. Paul Biya et de son épouse est aussitôt vanté (par certains journalistes, mais aussi par le pouvoiriste Roméo Dika et autres imposteurs comme lui), ce d’autant plus que ce couple présidentiel était annoncé comme les philanthropes de l’opération. Friands des compliments, ils ne le démentirent pas, leurs collaborateurs non plus (puisqu’ils savent que leurs créateurs aiment des points gratuits). Même la CRTV (Cameroon Radio Television, compagnie publique de radiodiffusion), véritable pourvoyeuse de ces fonds, n’osa pas «arracher» la vedette au couple Hérode. La CRTV n’a pas tort, car elle sait pertinemment qu’elle est une propriété privée de M. Biya, propriété à lui léguée par son défunt milliardaire de père. Toutefois, comme le droit est têtu, il nous rappelle bruyamment qu’il s’agit bien du «droit» des artistes, le produit de leur travail, ce à quoi ils ont «droit». Ce n’est guère de la philanthropie, sauf à reconnaitre que même le fruit des efforts des artistes est une propriété privée de M. Paul Biya !

Troisième fait marquant d’une carrière atypique de tétra-propriétaire. A la suite des échéances électorales de l’an 2013, une commission dirigée par M. Peter Mafani Musonge est mise sur pied par le RDPC (Rassemblement Démocratiquement du Peuple Camerounais, parti au pouvoir) pour tabler sur les faits d’indiscipline ayant entaché les élections. M. Biya n’en fait guère partie, mais à la grande curiosité des personnes intellectuellement incorruptibles, c’est bien lui qui sanctionne les progressistes et protège ceux qui conservent gloutonnement le pouvoir comme lui! Bah, le RDPC est sa propriété, un legs de son défunt oncle et maître, Amadou Ahidjo! Les Rdpcistes sont aussi sa propriété privée, tout comme l’université, les affaires, le sport, l’art, le paysannat, l’air, le soleil, la parole, etc., dès lors qu’ils se trouvent à l’intérieur de l’espace territorial et maritime camerounais.

Quatrième preuve d’omnipropriété: les routes, le trafic et la sécurité. Fait insolite et unique dans le monde, le trafic, les routes et la sécurité du Cameroun appartiennent aussi à un seul individu, le sieur Paul Biya. Ses sorties s’apparentent à une situation de guerre: tout s’arrête pendant des heures, les routes sont réquisitionnées et bloquées, des milliers de militaires, de gendarmes et de policiers enragés se mobilisent et ce pendant longtemps; quelquefois, au bout d’une longue attente et d’un immobilisme forcé, le dieu du Cameroun prend un hélicoptère et s’envole au-dessus de Yaoundé pour l’aéroport. Ce n’est pas un mensonge, cher M. Fame Ndongo ; de grâce, ne le démentez pas. La mort dans l’âme, les Yaoundéens essayent de s’y habituer ; mais comment ne pas plaindre le traumatisme des habitants de Douala lors de la pose de la première pierre du nouveau pont sur le Wouri ? Cloîtrés pendant des jours chez eux, ils ont dû y rester durant tout le séjour du prince dans leur ville, où tous les effectifs militaires nationaux étaient mobilisés, pendant que Séléka tuait des Camerounais à l’Est du pays et que Boko Haram s’installait confortablement dans le septentrion. «Le président de la République est une institution», nous diront ses griots, oubliant au passage que nulle part dans le monde, pareil spectacle n’est vécu, même pas aux USA, ni même en France, notre fameux pays-modèle!

Voilà les faits qui renforcent le mythe Biya, un homme souvent qualifié à tort de charismatique – ce que je ne partage pas, si tant est que dans les mêmes conditions d’enrégimentement, de mobilisation de la sécurité et de concentration du pouvoir autour d’un seul individu, eh bien, même une chèvre bénéficiant de tels soins passerait pour charismatique, voire pour un dieu ! Qu’est-ce donc qu’une personne charismatique ? Disons d’emblée qu’elle se différencie d’une personne intimidante ; elle s’impose non par la terreur militaire ni décisionnelle, mais par ce quelque chose souvent inné ou «travaillé» qui en fait une personne «scotchante», magnétique, qui fait imposer respect et admiration du fait de ce qu’elle est, non de la menace des représailles. Les experts de la question du charisme nous enseignent également que celui-ci (le charisme) se différencie aussi de la beauté, de la richesse, de l’intelligence ou de l’élégance, même si ces atouts peuvent aussi se trouver chez une personne charismatique. Jésus était charismatique, Hugo Chavez, Nelson Mandela, Mao Tsé-Tung et Mitterrand l’étaient aussi, tout comme Barack Obama et deux célèbres intellectuels camerounais (médiatisés depuis quelques années) que je ne citerai pas à cause des jalousies dont ils pourraient être victimes. Personne parmi ces personnalités charismatiques n’est intimidant ; elles sont plutôt aimables et en leur faveur le respect s’impose de lui-même, quand bien même elles peuvent avoir des adversaires.

Je partage à 70% l’opinion de ceux qui estiment que le souverain camerounais actuel est un humaniste – si je le compare aux charognards qui l’entourent – . Je pense qu’il l’est, bien que pas totalement! Mais promeut-il la justice et l’égalité ou en partage-t-il l’absolue observance à la manière d’un Nelson Mandela ou d’un Julius Nyerere ? L’honnêteté intellectuelle et l’observation participative m’imposent un NON catégorique ! Car M. Paul Biya, tout en respectant la personne humaine, s’en fout du respect de ses droits ; d’ailleurs il m’a l’air de détester les victimes qui «pleurent» trop ! Voit-il en ces pleurs quelque critique de son système ? Je crois, oui ! C’est la marque du timide inefficace : s’il est humaniste, votre souffrance l’attriste, mais il considère que la publicisation de celle-ci l’expose ; par conséquent, il risque de retourner son amertume contre la victime bavarde, tout en protégeant le bourreau. Vos pleurs auront ainsi été contre-productifs. Par contre, le timide efficace agit vite dans le sens de la rectification du tort, afin que ne soit pas sali son nom. C’est le cas de Mitterrand.

Voilà ce que nous voulions, en toute honnêteté, partager comme réflexion, face au constat de notre appartenance commune, ici au Cameroun, à un seul homme. Ayant mis à nu cette réalité, nous nous libérons de la nasse. Je vous exhorte à me lire sans passion ni angélisme, mais avec un esprit critique, non de critique!


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Le RDPC fait sa mise à jour

Le président national du parti au pouvoir, Paul Biya, a signé le 11 septembre dernier de nouveaux textes qui réorganisent le déploiement du RDPC au Cameroun et à l’étranger

Le président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), qui est par ailleurs président de la République du Cameroun, a publié le 11 septembre 2014 cinq «importantes décisions», relatives au fonctionnement du parti au pouvoir, indique un communiqué publié par le Comité central du RDPC ce mardi. Ces réformes rentrent dans le cadre de la mise en uvre des réformes annoncées au troisième congrès ordinaire du premier parti du Cameroun, tenu les 15 et 16 septembre 2014, relève Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du RDPC et par ailleurs membre de son bureau politique.

Dans le contenu de ces textes, on note la création de 167 nouvelles sections dont deux à l’étranger (Tchad et Italie). Les autres sont réparties ainsi qu’il suit sur le territoire national : Centre (34), Extrême-Nord (30), Littoral (26), Est (23), Sud (15), Nord (11), Ouest (10), Adamaoua (09), Sud-Ouest (07),

Les textes annoncent également la création des délégations régionales et départementales du RDPC. «Cette mesure vise la rationalisation de la gestion du RDPC à la base pour contribuer à la consolidation et à l’amélioration de sa place de parti leader sur l’échiquier politique national», explique Jean Nkuete, Secrétaire général du Comité central du RDPC.

Il est enfin à noter que la Commission de discipline Ad Hoc du Comité central du RDPC, créée en 2013, a auditionné 165 personnes dans le cadre d’actes posés en rapport avec la discipline de ce parti. Un militant traduit devant cette commission a été mis hors de cause et s’est vu décerné une lettre d’encouragements, explique l’instance. Les décisions prises par ce comité à l’endroit de militants, allant de la mise hors de cause à l’exclusion, sont «non susceptibles de recours». Le journal d’information et de propagande du RDPC, l’Action, publiera l’intégralité des textes, renseigne Jacques Fame Ndongo.

Le secrétaire général du RDPC, Jean Nkuete
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Soutien à Paul Biya: La trouvaille de la région du Sud

Les élites de la région disent avoir publié vendredi, contrairement aux motions de soutien devenues ordinaires au Cameroun, «un serment» au chef de l’Etat

Depuis la déclaration de guerre faite par Paul Biya le 17 mai dernier à l’endroit du mouvement terroriste armé Boko Haram, les élites politiques du Cameroun se déploient au quotidien dans l’art de rédiger des «motions de soutien au chef de l’Etat». Une sorte de cour faite au prince où l’on rivalise de substantifs et de qualificatifs pour manifester son adhésion à tout ce qui est fait par le président élu des Camerounais.

On a ainsi entendu vendredi dernier, 05 septembre 2014, la lecture à la radio publique nationale (Crtv) d’un: «Serment d’engagement, de soutien, d’encouragement, de déférence et de fidélité du Sud à son Excellence Paul Biya». Ledit serment a été lu au journal de 13h par le rédacteur-en-chef du Poste national, François Marc Modzom. Si le texte a été rendu public pour la première fois le 05 septembre dernier, il aurait été rédigé le 31 août 2014 à Ebolowa (le chef-lieu de la région) selon la date mentionnée sur le document publié ce lundi dans le quotidien gouvernemental. C’est dire le temps qui a été pris pour affiner les détails.

«Nous avons voulu monter en puissance, en utilisant un substantif qui a une charge notionnelle très forte», affirme Jacques Fame Ndongo, dans un entretien accordé à la presse publique ce lundi. «Le Sud avait le choix entre l’appel, l’engagement, la déclaration, la motion, le pacte, le serment. Il a opté pour le serment parce que celui-ci a une valeur sacrée», poursuit le chef de la délégation du Comité central du RDPC (parti au pouvoir) dans cette région et par ailleurs ministre de l’Enseignement supérieur du Cameroun.

Ce texte qui loue les projets mis en uvre au Cameroun et particulièrement dans les régions septentrionales du pays «par» le président de la République a été signé par de nombreuses élites de la région du Sud. A titre d’illustration, parmi les cinq premières signatures de ce document qui compte plus d’une centaine de personnalités, on retrouve: le directeur du Cabinet civil, Martin Belinga Eboutou ; le ministre délégué à la présidence en charge de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o ; le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo ; Le secrétaire-général des Services du Premier ministre, Louis-Paul Motaze ; le ministre des Postes et Télécommunications, Jean-Pierre Biyiti Bi Essam.

«Il s’agit d’un appel à un vaste élan de solidarité nationale face à une organisation barbare. Pour Jacques Fame Ndongo, dans la lignée des déclarations faites vendredi par le ministre de la Communication, ce mouvement serait totalement étranger au Cameroun. «La preuve: «Boko Haram» signifie, en langue Haoussa: «L’éducation occidentale est un péché». Cette organisation terroriste préconise la «charia» ; le fondamentalisme et le fanatisme aveugles. Je ne sache pas qu’au Cameroun, il existe des groupes ethniques ou religieux qui prônent la charia et stigmatise l’école moderne. Notre islam valorise plutôt la paix, l’union des c urs et des esprits, la tolérance, le progrès et l’ouverture au monde entier», explique l’élite du Sud.

Jacques Fame Ndongo, chef de la délégation du Comité central du RDPC dans la région du Sud
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Les médecins des facultés d’Etat seront «tous» intégrés à la Fonction publique

Toutefois, selon les détails fournis par le Minesup, les médecins sortis après la réforme de 2012-2013 seront astreints à un concours national

Les médecins sortis des facultés d’Etat de médecine des universités de Bamenda, Buea, Douala et Yaoundé I seront «tous intégrés à la fonction publique» jusqu’à la promotion de 2012-2013 première année. «Par contre, ceux issus du concours national (octobre 2013) et tous ceux des promotions ultérieures seront astreints à se présenter à un concours national, au même titre que leurs cons urs et leurs confrères des Facultés et Instituts agréés par l’Etat, s’ils veulent être intégrés dans la fonction publique camerounaise», soutient le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, dans une interview parue dans le quotidien gouvernemental du 17 juillet 2014.

Cette différence de traitement est liée à la réforme du cursus médical, pharmaceutique et odonto-stomatologique de juillet 2013 qui a instauré un concours universitaire à l’entrée et à la sortie du cycle universitaire pour les six établissements supérieurs de formation médicale agréées par l’Etat.

Enset de Kumba
Au cours de la même interview, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo, est également revenu sur le cas de la dernière-née des écoles normales au Cameroun: l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (Enset) de l’université de Buea à Kumba, créée par un décret présidentiel du 07 mars 2014.

La rentrée qui était officiellement prévue en septembre, devrait avoir lieu au mois d’ «octobre 2014» d’après les assurances du Pr. Jacques Fame Ndongo. L’Enset de Kumba, dont certains locaux sont abrités par le lycée technique de Kumba et le lycée technique de Kang Arombi à côté du premier-cité, attend, selon le Minesup, «500 étudiants qui seront recrutés aux 1er et 2e cycles» dans ses 14 départements. Un avis de recrutement de 30 enseignants a déjà été publié par le Vice-chancellor de l’Université de Buea d’après les informations du Minesup.


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Jacques Fame Ndongo: «Laissons donc M. Franck Biya tranquille»

Le ministre de l’enseignement supérieur, membre du Bureau Politique, Secrétaire à la Communication du Rdpc, réagit à l’actualité médiatique sur Franck Biya

Alors que S. E. Paul BIYA, Président de la République, Président National du RDPC demande avec insistance aux Camerounais de mettre fermement la main à la pâte pour apporter, chacun, sa contribution à l’émergence de notre pays à l’horizon 2035, certaines personnes ont choisi pour violon d’Ingres sinon pour activité principale de médire et de détruire, sans fondement irréfutable, dans un tintamarre en délire qui conspire au lieu de bâtir. Dernière victime de ce macabre stratagème: M. Franck Biya, un jeune homme paisible qui, après une solide formation professionnelle et universitaire, s’est lancé avec pugnacité et perspicacité dans le secteur privé où compétitivité rime avec inventivité, ténacité et, parfois férocité. Et ce ne sont pas les nids douillets qui lui auraient fait défaut dans l’administration publique ou parapublique. Décryptage. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais estime, avec Albert Camus, qu’il y a, en l’homme, plus de choses à admirer que de choses à mépriser. Ce Parti abhorre toute tentative de diaboliser un être humain et de ne voir, à travers chaque personne, surtout lorsqu’elle n’est pas de votre chapelle politique, qu’un succédané du Diable. Convaincu, à la suite de Socrate, que nul n’est méchant volontairement (ceux qui commettent des infractions évoluent sous l’empire des passions et sont donc dénués de «volonté» au sens rationnel du terme), le RDPC préfère laisser à la Justice (qui est indépendante et rend ses jugements au nom du peuple souverain) le soin de juger les citoyens fautifs, pour autant que l’infraction soit dûment établie et tout en laissant au prévenu la possibilité légale de se défendre, afin que la vérité sorte des ténèbres. Or, il se trouve que certains individus, adeptes de la maxime «homo homini lupus» (l’homme est un loup pour l’homme), se délectent délicieusement du jeu de massacre qui ferait d’eux des Lucifers auréolés d’une sainteté éblouissante et de leurs adversaires politiques des Lucifers condamnés, d’office, à la damnation apocalyptique, du seul fait de leur faciès, de leur obédience politique ou, qui pis est, de leur nom (le délit de nom fait désormais partie du lexique pénal de ces hérauts du dénigrement). Pour s’en convaincre, il n’est que de prendre connaissance de l’infra-texte politique camerounais qu’écrivent tous les jours ceux qui ne peuvent guère (ou ne veulent point) gagner une élection en quadrillant systématiquement le terrain politique afin de rassurer les fidèles, convaincre l’électorat flottant et séduire les citoyens réticents ou hostiles. Cette initiative leur permettrait de susciter l’adhésion du plus grand nombre de citoyens à leur projet de société (que l’on aimerait bien lire, en lieu et place des navets fantasmagoriques sur le Chef de l’Etat, ses proches au plan politique ou biologique et ceux qui jugent exemplaires son bilan, sa stratégie et sa vision).

1- L’objectif des Robespierre tropicaux
Le décodage exhaustif et sans complaisance de l’infra-texte politique camerounais ne laisse aucune ambiguïté sur l’objectif fondamental des Robespierre tropicaux: faire valoir, à force d’arguties et de fantasmes, que l’opération Épervier obéit à une logique à tête chercheuse et ne s’enracine guère dans une problématique d’assainissement des m urs économiques et, par conséquent, de salut public, en droite ligne Au binôme « rigueur et moralisation » qui fonctionne au Cameroun depuis le 6 novembre 1982. Cet infra-texte nauséabond se trame depuis plusieurs années et fait du Président Paul BIYA un «sujet – héros satanique» obnubilé par la seule obsession viscérale de rester ad pouvoir ad vitam aeternam en évitant de poser le moindre acte mélioratif pour le peuple camerounais (ni route bitumée, ni adduction d’eau, ni électrification rurale ou urbaine, ni école primaire, ni CES ou CETIC, ni Lycée, ni Université, ni centre de santé ou hôpital, ni fibre optique, ni restitution de la camerounité de Bakassi etc.) mais en s’illustrant-négativement par des actes horribles et hideux qui mènent notre pays vers le précipice et le naufrage. Au demeurant, le Cameroun serait un tonneau des Danaïdes que ne pourra remplir que «le Messie» qui nous est promis (un Messie fantômatique) pour «purifier le pandémonium». Les adjuvants du sujet-héros (ceux qui soutiennent la politique de vérité, de responsabilité, de solidarité, de fraternité, de prospérité et de liberté du Président Biya) sont voués aux gémonies et ne trouvent aucune grâce aux yeux de ces «Saints» descendus tout droit du ciel par la volonté d’un «deus ex machina» providentiel dont le nom ne nous est pas encore «révélé» (il s’agit bien d’une opération messianique) mais qui se prépare, dans les ors de son Olympe, à venir illuminer, tel un ange (voire un archange) immaculé, «L’Enfer camerounais» (que décrivait tout récemment de manière apocalyptique l’un des bras séculiers de cet oiseau rare, voire rarissime, dans un journal de la place). Il n’est point jusqu’à quelques adversaires du Renouveau National qui n’aient tendance à pousser l’incongruité jusqu’à diaboliser outrancièrement ceux qui, loin des affres de la politique politicienne, et riches de leurs seuls talents et de leur probité congénitale, mènent une existence paisible et honnête. M. Franck Biya est de ces Camerounais-là qui sont plus nombreux qu’il n’y parait. Rassurez-vous: les fossoyeurs du Renouveau n’ont trouvé ni la pierre philosophale, ni le Saint Graal. En fouillant félonnement dans les bas-fonds exécrables et les miasmes de leur imaginaire en délire, ils n’ont exhumé que des tonnes de mensonges. Normal: ils se sont englués dans la caverne ténébreuse dont Platon nous apprend qu’elle est peuplée d’ombres, d’illusions et de ténèbres, la lumière et la vérité brillant plutôt au-dessus de la caverne. Hors de celle-ci, que constate-t-on ? S’agissant plus précisément de M. Franck Biya, l’on découvre un homme et des actes admirables. Oyez donc cette odyssée.

2- M. Franck BIYA a refusé de pantoufler dans une niche à sous
M. Franck Biya est un jeune homme brillant et pondéré qui se situe aux antipodes de l’ogre économique que l’on veut bien présenter aux Camerounais pour le jeter en pâture aux carnassiers sinon aux charognards de l’Histoire. Il a suivi ses cycles maternel, primaire et secondaire au Cameroun (CEPE, BEPC, Probatoire, baccalauréat) et a poursuivi ses études supérieures aux Etats Unis d’Amérique (obtention du Bachelor c’est-à-dire de la Licence, puis du Master of Business administration). En somme, un parcours classique, sans faute et, de toute évidence, remarquable. Peut-on lui reprocher, par jalousie, de s’être «seulement donné la peine de naître», comme l’écrit Beaumarchais dans Le mariage de Figaro? Que non ! Il s’est donné la peine d’étudier ses leçons (avec application et méthode, confient ses camarades et professeurs). Il a opté pour la voie étroite («per angusta, ad auguste» : vers les cimes de l’excellence, par les chemins étroits): il s’est donné la peine d’être discret, voire effacé, loin de l’ostentation jubilatoire et gesticulatoire à laquelle son prestigieux statut de fils du Président aurait pu le conduire tout naturellement, ainsi qu’il est loisible de le constater sous d’autres cieux. En tout état de cause, je connais des jeunes gens qui ne s’en fussent pas privés, ici ou ailleurs, si tant est que l’occasion leur en eût été offerte par Dame Nature. Malheureusement pour eux, la Fortune a les yeux bandés. M. Franck Biya «s’est donné la peine» d’être courtois (il aurait pu être arrogant, insolent, outrecuidant, condescendant). Il a pris le parti d’être intègre, travailleur, méticuleux, voire pointilleux. Opiniâtre, il a refusé de «pantoufler» dans tine niche à sous ou il eût été gratifié d’un salaire mirobolant. Il a choisi la difficulté. Il a pris des risques en créant son entreprise, persuadé, avec l’économiste autrichien Joseph Schumpeter, que l’entrepreneur est celui qui accepte de prendre des risques. Il a choisi de donner des emplois à des Camerounais. Il paie ses impôts. Lorsqu’il a bénéficié d’un crédit à la banque, il honore les traites à échéance, comme tout opérateur économique digne de ce nom (et ils sont légion dans notre pays). Il contribue, modestement, à l’instar de tous les jeunes de sa génération qui dirigent des PME, à la sueur de leur front, à augmenter le Produit National Brut. Il cultive consciencieusement son jardin, dirait Voltaire. L’opération financière querellée par certains contempteurs du Renouveau (qui avancent masqués, mais dont l’identité est connue) et relayée par quelques médias participe d’une initiative normale que peut prendre un entrepreneur, quel qu’il soit (s’appelât-il Franck Biya ou M. Dupont) pour maximiser ses ressources financières, en toute honnêtete dans le strict respect des règles imputrescibles du droit commercial. M. Jean-Pierre Amougou Belinga a expliqué avec clarté et force détails les mécanismes de cette opération dans « Cameroon Tribune» du 22 novembre 2012 (P. 7). Point n’est besoin de verser dans la redondance en revenant sur ces explications convaincantes que nul n’a infirmées.

3- Pas de dauphinat: seul le peuple est souverain
In fine, il importe de dévoiler le signifié ultime de l’infra-texte politique qu’écrivent les fossoyeurs du Renouveau National. Au-delà du «phéno-texte» (les élucubrations sur les fonds qu’aurait pris dolosiv-ment M. Franck Biya), l’essentiel de l’activisme fébrile de certains agitateurs politiques réside dans le «géno-texte» (le texte caché, mais qui féconde le sens visible, audible et intelligible du texte qui nous est donné à lire, à voir, ou à entendre) les décrypteurs des boules de cristal redoutent sans nul doute la désignation (imaginaire) de M. Franck Biya ès qualités de dauphin (successeur putatif) de son illustre père. En vérité, je vous le dis de manière péremptoire et apodictique: il d’y a pas de dauphin au Cameroun. Le dauphinat relève de la monarchie (il fut institué, en France, en 1349, pour désigner l’héritier présomptif du trône royal). Le Cameroun n’est pas une monarchie. C’est une République démocratique et libérale. L’accession à la charge suprême de Président de la République obéit aux mécanismes prévus par la Constitution. Que chacun cultive donc son jardin (par exemple inciter les Camerounais en âge de voter à s’inscrire sur les listes électorales, traiter judicieusement ses dossiers, s’adonner à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, à l’artisanat, bien gérer son entreprise, vendre normalement sa tomate au marché, conduire honnêtement son talai (?), etc.). Celui qui cultive méthodiquement son jardin politique, économique social ou culturel aura mérité de la Patrie. Et c’est largement suffisant pour un être humain. Au RDPC, tel est notre credo: que chacun se mette résolument au Travail dans la Paix et l’amour de la Patrie. Seul le peuple camerounais, souverain et maître de son Destin, choisira librement le successeur du Président Paul BIYA, quand l’Histoire décidera de sortir de son épais silence. Laissons donc M. Franck Biya tranquille. Il ne demande qu’à travailler, dans la paix et l’amour de la Patrie, comme tout citoyen camerounais

Jacques Fame Ndongo, Minesup, Secrétaire à la Communication du Rdpc