Fraudes et fautes à l’examen: Près de 136 personnes sanctionnées au Cameroun

Une liste y relative a été rendue publique ce mardi 15 mars 2011

Moins d’élèves tricheurs, plus de professeurs fautifs
Le ministère des enseignements secondaires a rendu publique mardi 15 mars 2011, la liste des élèves reconnus coupable de fraude au cours de la session des examens 2010. Ces élèves principalement des classes de terminales et de premières font aujourd’hui l’objet de plusieurs sanctions. Parmi les élèves de Terminales, trois encourent des poursuites judicaires, en plus d’avoir écopé d’une suspension de cinq années. Dans les différents cas, ils ont été reconnus coupable de récidive à la fraude, après avoir été suspendus en 2010 pour faux et usage de faux. Les autres faits reprochés sont ceux de la substitution, des cas où des élèves se font aider par des étudiants de l’université. On retrouve aussi pêle-mêle les doubles inscriptions, le marquage de signe distinctif, le port d’appareil de communication miniaturisé, l’usage de documents interdits. Au total, 63 élèves sont concernés. Chez les enseignants, on retrouve des cas de négligence dans la surveillance des candidats, et de la légèreté. Les sanctions varient également. Pour ce qui est des sanctions qui seront appliquées aux coupables, il s’agit essentiellement de retrait de confiance pour les sessions d’examens à venir, allant d’un à trois ans selon la gravité des cas. Certains dont les fautes sont moins lourdes ont reçu des lettres d’observation. Les candidats fraudeurs sont en plus privés de participation aux deux ou trois prochaines sessions d’examens. Six personnes étrangères au corps enseignant, courent le risque de poursuites judiciaires. Il leur est reproché de s’être substituées à de vrais élèves pour composer à leurs places.

L’enseignement général recèle le plus grand nombre de fraudes
La décision du ministre permet de relever que cette année c’est le nombre de professeurs fauteurs qui a augmenté de près de 40%, tandis que le nombre d’élèves fraudeurs lui a baissé dans les même proportions. On remarquera aussi que cette année la part de fraudeurs composant dans les filières littéraire est la plus importante. Ils sont, pour ce qui est de l’enseignement général, ceux qui génèrent le plus grand nombre de fraudeurs, près de 60%. Des experts pensent que l’administration au-delà des sanctions, devrait s’interroger sur cette question. Rapidement les fraudeurs sont stigmatisés et frappés, pourtant, le fait est que selon les cas, les histoires et les faits sont parfois plus complexes. La fraude au bac existe depuis la création de ce diplôme. « L’usurpation d’identité organisée à grande échelle était un des moyens utilisés parce qu’il demeure difficile de contrôler l’identité des individus », expliquent certains acteurs. Aujourd’hui, les nouveaux outils de communication, comme le téléphone portable ont beaucoup transformé les moyens de tricher. De nombreux élèves réussissent malgré tout à passer entre les mailles du filet. Plusieurs personnes avouent avoir triché lors de leur scolarité. Le gros des personnes interrogés avouent avoir plus triché lors de leur passage au secondaire. En revanche, cette pratique reste occasionnelle et se raréfie dans les études supérieures. Utiliser une antisèche (cartouche) est plus fréquent. Et demander ou donner la réponse à un autre étudiant restent les formes « les plus répandues de la fraude ». La pratique est d’autant plus courante que les élèves sont peu informés. Très peu d’entre eux savent qu’on peut, se faire exclure définitivement pour cela.

Les fraudeurs aux examens sont sanctionnés lourdement au Cameroun
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