La Fedipresse s’insurge contre la suspension des médias au Cameroun

La Fédération des éditeurs de presse du Cameroun a dénoncé la suspension provisoire de cinq médias locaux décidée le 19 décembre par le CNC. Une sanction assimilée à la restriction des libertés.

La Fédipresse juge « disproportionnées » et «  mal ciblées » les suspensions temporaires infligées à Vision 4 (un mois), Ouest Littoral, Première heure, Ades-infos jeunesse en action et Watchdog tribune (deux mois). Selon cette organisation, cette sanction ne vise ni plus ni moins qu’à « réduire au silence les médias ».

«  Il n’y a en effet derrière ces sanctions du CNC [Conseil national de la communication], aucun projet de correction des manquements soulignés, mais une volonté manifeste de sévir. Prompt à condamner et à punir, le CNC est étrangement absent des chantiers d’une viabilisation des entreprises de presse, qui constitue pourtant la voie royale vers un secteur des médias forts, crédibles et indépendants », a souligné la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) dans un communiqué rendu publique jeudi.

 

Messapresse veut arrêter la distribution des journaux locaux

Au Cameroun, le divorce est désormais programmé entre les éditeurs de presse et la société Messapresse, principal distributeur de journaux dans le pays. C’est ce qui ressort de la séance qui a réuni les 2 parties, le 10 février 2017, à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Le groupe français Presstalis, la maison-mère de Messapresse, a envoyé Christian Carisey, le directeur de l’international et des affaires institutionnelles, par ailleurs directeur de la communication. Il est venu annoncer l’intention de Presstalis d’arrêter la distribution de la presse camerounaise. Et pour cause, ce segment affiche de mauvais résultats.

Christian Carisey a expliqué que 80% des journaux locaux sont invendus. Le manque à gagner atteint 270 millions FCfa que les bonnes ventes de la presse étrangère et des livres ne couvrent pas.

Depuis quelque temps, le groupe Presstalis cherche en vain un repreneur pour Messapresse, sa filiale camerounaise, comme il l’a fait au Sénégal et en Côte d’Ivoire. La société française exige des efforts de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse), d’une part, et du gouvernement camerounais, d’autre part. A l’Etat, il est demandé une subvention sur la distribution des journaux et un allègement fiscal, notamment une imposition sur le bénéfice et non sur le chiffre d’affaires. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a reçu M. Carisey à qui il a promis de transmettre ces doléances à la hiérarchie.

Aux éditeurs de presse, Messapresse réclame désormais 50% sur la vente d’un journal, au lieu du taux de 40%. Cette proposition n’a pas reçu l’assentiment de la Fedipresse qui a répondu par la voix de son président, Haman Mana, patron du quotidien Le Jour : «Nous sommes dans une situation maritale où l’un des conjoints ne veut plus de l’autre. Il faut donc s’entendre sur les modalités du divorce ». Pour lui, le temps est venu « de se prendre en main par nous-mêmes et pour nous-mêmes ». Il ajoute que « c’est une occasion pour nous de nous réapproprier le métier de distribution et de le faire en tenant compte des spécificités camerounaises ».

Cameroun: la Fédipresse opposé aux menaces du CNC

Les éditeurs de presse mettent le CNC en garde contre toute tentative de suspension ou d’interdiction des organes de presse qui relayent les informations sur la crise dans les régions anglophones

Le torchon brûle entre la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) et le Conseil national de la Communication (CNC). En effet, le CNC a récemment menacé de fermer plusieurs organes de presse qui couvrent et relayent les manifestations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

De son côté, la Fedipresse s’inscrit en faux contre cette approche du régulateur qui considère le travail des journalistes sur ledit sujet comme une «atteinte à la forme républicaine, à l’unité et à l’intégrité territoriale et aux principes démocratiques qui régissent l’Etat». D’ailleurs, l’Organisation professionnelle dénonce une approche «confuse» du CNC sur la question de la sécession, qui est une atteinte à l’intégrité territoriale, et celle du fédéralisme, qui est une des formes que peut adopter d’un Etat républicain, dans lequel le Cameroun a vécu d’octobre 1961 à mai 1972. Les patrons de presse camerounais estiment que la restriction que tente d’imposer le CNC n’est rien d’autre que «la fin du journalisme».

Une limitation de la liberté de presse préjudiciable à l’image du Cameroun
Pour la Fedipresse, la démarche actuelle du CNC représente une tentative de limitation de la liberté de presse qui pourrait porter gravement atteinte à l’image de marque du Cameroun. L’organisation dénonce le fait que l’Etat n’agisse que pour réprimer la presse et demeure aux abonnés absents, lorsqu’il s’agit de la viabilité économique et du développement de celle-ci.

Même son de cloche du côté de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui appelle les autorités camerounaises à mettre fin aux menaces contre les médias et les journalistes. Les organisations professionnelles de presse fustigent également le musellement de la liberté d’expression avec le blocage de l’Internet dans les régions anglophones du Cameroun depuis le 17 janvier 2017.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des régions anglophones manifestent depuis décembre dernier pour un fédéralisme de l’Etat camerounais. D’aucuns même prônent la sécession, dénonçant la marginalisation de ces régions. L’absence d’Internet empêche les populations locales d’utiliser les réseaux sociaux pour échanger des informations sur les manifestations de protestation. Sachant que les médias ne sont pas autorisés à couvrir ce soulèvement.


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Cameroun: la Fedipresse condamne la fermeture du journal «Aurore plus»

La Fédération des éditeurs de presse du Cameroun invite les pouvoirs publics à renoncer à toute mesure tendant à contrôler ou à limiter la liberté d’expression

La Fédération des Editeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) a condamné la pose des scellés par une escouade de policiers, sur les portes du siège du journal à capitaux privés Aurore Plus, le 11 mai dernier dans la métropole économique, Douala, à la suite d’une mesure de suspension de 3 mois prise le 11 mars par le Conseil national de la communication (CNC).

Dans un communiqué paru vendredi, 13 mai 2016, elle dénonce «cette atteinte à l’inviolabilité d’une salle de rédaction, qui constitue un net recul du respect de la liberté de presse, consacrée dans toutes les démocraties».

Réaffirmant leur ferme opposition à la fermeture ou la suspension d’une entreprise de presse, les éditeurs invitent par conséquent les pouvoirs publics du pays à renoncer à toute mesure tendant à contrôler ou à limiter la liberté d’expression.

Une fois de plus, la Fedipresse «attire l’attention du gouvernement sur les inconvénients que la suspension des journaux et des journalistes génère sur l’image du Cameroun, au moment même où va se tenir à Yaoundé une Conférence économique internationale sur les opportunités d’investissement» dans le pays.

Le CNC, organisme d’émanation gouvernementale placé sous l’autorité du Premier ministre, avait séparément suspendu, pour une durée de 3 mois, Aurore Plus mais aussi son directeur de publication, Michel Michaud Moussala en même temps que deux de ses journalistes étaient suspendus d’exercice pour 6 mois.

Cette publication avait été traînée devant cette juridiction par le directeur général de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), Jean Paul Nana Sandjo, pour «publication d’informations non fondées et de nature à porter atteinte à son honorabilité».

Au terme d’une procédure expéditive, le CNC «a établi la responsabilité du directeur de ce journal, du fait de la publication d’accusations non justifiées ne répondant guère aux exigences professionnelles de recoupement et d’équilibre de l’information publiée».

L’on note que les décisions du CNC, organe de régulation et de consultation doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, ont toujours été contestées par aussi bien par les médias à capitaux privés locaux que par les défenseurs de la liberté de presse.


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Cameroun: la Fedipresse contre la suspension des médias par le CNC

Dans un communiqué publié mardi, la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun s’est dite opposée aux sanctions prises contre des médias à capitaux privés par le régulateur

La Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) vient d’élever une « vive protestation » à propos des lourdes sanctions prises contre les médias à capitaux privés par le Conseil national de la communication (CNC).

Dans un communiqué publié mardi, et se référant particulièrement aux condamnations prises contre certains journalistes et leurs publications par le régulateur, au cours de sa 13ème session ordinaire tenue le 11 mars 2016, qui vont de l’avertissement pour les journalistes ou les organes de presse auxquels ils appartiennent à une suspension d’exercer ou de diffuser allant jusqu’à 6 mois, elle se dit «catégoriquement opposée à toute forme de suspension d’une entreprise de presse, à fortiori pour une faute professionnelle ; réelle ou supposée ; d’un de ses employés».

Pour la Fedipresse, les erreurs d’un médecin ou d’un infirmier ne peuvent conduire à la suspension d’un hôpital.

Ainsi, les éditeurs de presse, promoteurs de petites et moyennes entreprises, s’inquiètent-ils des effets néfastes de ces décisions, prises sans considération de la situation des entreprises de presse, qui peuvent difficilement survivre à de telles interruptions, sauf si l’objectif est de parvenir à un musellement.

Apôtre d’une régulation des médias par les pairs, défenseure acharnée d’une éthique et d’une déontologie professionnelles, la Fedipresse «regrette que l’accompagnement des pouvoirs publics pour l’instauration d’une presse forte et le renforcement de sa crédibilité se présente régulièrement sous la forme du bâton et rarement de la carotte».

Les éditeurs attirent aussi l’attention du gouvernement quant à ces atteintes répétées à la liberté de presse, qui selon eux, entachent gravement l’image de marque du Cameroun.

Placé sous l’autorité du Premier ministre, le CNC, organe de régulation et de consultation dont les membres sont par ailleurs pour la plupart soit des éditeurs ou encore des journalistes en fonction, s’illustre depuis des années par une approche essentiellement répressive qui épargne toutefois les médias à capitaux publics.

Haman Mana, président de la Fedipresse.
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Vives inquiétudes sur le climat général qui entoure la vie des médias au Cameroun

Par la Fédération des Editeurs de presse du Cameroun (Fedipresse)

3 mai 2015: Déclaration de la Fédération des Editeurs de presse du Cameroun.

En ce jour de célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de Presse, nous, éditeurs de la presse indépendante du Cameroun, regroupés au sein de la fédération des Editeurs de presse du Cameroun, tenons à exprimer nos vives inquiétudes, quant au climat général qui entoure la vie des médias au Cameroun.

Derrière une abondance de façade, se cache une réelle misère matérielle et morale qui de l’intérieur, ronge une profession et une industrie qui sont menacés jusque dans leur existence. Nous, éditeurs de Presse du Cameroun, prenons notre part de responsabilités dans ce climat où nous n’avons pas toujours su nous entourer des précautions qu’il faut, pour protéger nos métiers de l’ivraie qui y a pris place et qui s’y multiplie.
Nous tenons à le relever pour nous en inquiéter, la multiplication des formes prises par les attaques à la liberté de presse dans notre pays, au cours des douze derniers mois.

Pour la première fois en effet, des journalistes ont été convoqués devant un Tribunal Militaire, pour répondre de faits qu’ils auraient commis, dans l’exercice de leur profession. Par ailleurs, le Conseil National de la Communication, de par ses décisions et actions, ne nous semble pas être l’arbitre impartial suggéré par le principe de la «juridiction des pairs» qui prévaut en matière d’honneur professionnel, dans le métier de journaliste.

On assiste, de façon délibérée, à un amalgame voulu et entretenu sur toute la profession, de manière à la décrédibiliser toute, dans son ensemble.

Nous demandons:
– Que cessent toutes ces formes d’intimidation juridiques et policières des journalistes qui n’honorent pas le Cameroun.
– Que soit mis sur pied ce fonds d’affectation à la presse, résolution des derniers Etats généraux de la communication.
– Que soit constitué un véritable tribunal des pairs, également une résolution des Etats généraux de la communication.
– Que la Commission de délivrance des cartes d’identité professionnelle des journalistes soit rapidement restaurée.


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Médias: Peter Essoka cité à comparaître le 18 décembre

Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, à travers son vice-président, est attrait en justice par le groupe l’Anecdote

Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, à travers son vice-président Peter Essoka, vient d’être cité à comparaître le 18 décembre prochain devant le tribunal de première instance de Yaoundé, par le groupe de presse à capitaux privés l’Anecdote qui l’accuse d’« atteinte aux droits privés », de « violation de la réglementation en vigueur », d' »abus de fonctions par excès de zèle et ignorance du droit ».

Dans sa requête, le président de cette structure qui compte un tri-hebdomadaire (l’Anecdote), une radio (Satellite FM) et une chaîne de télévision (Vision 4), Jean Pierre Amougou Belinga, accuse Essoka d’avoir « outrepassé ses pouvoirs » en suspendant, récemment, quatre de ses journalistes respectivement à 6, 3 et 1 mois d’exercice de la profession.

Le CNC est ainsi accusé de « diffamation », d' »extravagance », de « ferme intention de nuire » et de n’avoir pas respecté « le principe de gradation des sanctions qui commencent par l’avertissement ».

« J’entends aller jusqu’au bout de cette affaire, afin que plus jamais le CNC ne se comporte pas comme une structure liberticide, un objet aux mains de personnes souhaitant régler des comptes à d’autres », a expliqué à APA Jean Pierre Amougou Belinga, qui ajoute qu’il exigera « le maximum en terme de réparation du préjudice ainsi subi ».

En écho, la Fédération des éditeurs de presse (Fedipresse) du pays, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue jeudi, s’est « indigné du caractère grossier et aveugle des peines infligées aux journalistes, qui portent une atteinte grave à la liberté de presse et à la survie des entreprises de presse », tout en partageant l’exigence d’une régulation intelligente des médias.

En suspendant quatre journalistes de la chaîne de télévision Vision 4, estime cette association, le CNC ne vise pas moins que la fermeture de ce média faute de journalistes pour animer son antenne.

« Par leur gravité, les sanctions du CNC ignorent toute démarche pédagogique et consacrent le rôle répressif de cet organe: pour des fautes ne présentant pas une intention évidente de nuire, le CNC a frappé à la limite de la peine maximale, l’exclusion définitive. »

La Fedipresse déplore en outre le flou persistant qui continue à entourer les procédures d’audition et de prise de sanction de l’organe de régulation et d’autorégulation, d’essence gouvernementale, dont les sanctions marquent un autre recul de la liberté de presse au Cameroun et constituent une atteinte à l’image d’Etat de droit que le pays veut promouvoir dans le monde.

Il est enfin apparu, à ses yeux, que « le CNC viole allègrement le cadre de concertation conjointement instauré avec les éditeurs de presse pour connaître de toutes les questions relatives à la presse écrite ».

Contacté au téléphone par APA, le chargé de la communication de l’accusé, Alain Denis Mbezele, a dit l’assurance et la sérénité qui règnent au sein d’un organe qui, « pendant que certains l’inondent de critiques, reçoit les félicitations et encouragements d’une bonne frange des professionnels des médias ».

Le Vice-président du CNC, Peter Essoka
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La Fédération des éditeurs de presse prend progressivement corps

La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse au Cameroun ce 3 mai 2014 marque le lancement des activités de la Fédération des éditeurs de presse

La Fédipresse a décidé d’entrer définitivement en scène ce 03 mai 2014, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Avec des activités organisées à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé à l’instar de cette conférence-débat sur le thème : « presse, démocratie et citoyenneté ». Elle rassemble trois séquences : un exposé du ministère de la Défense sur le thème « journalisme et secret-défense » ; Un exposé du ministère de la Communication sur le « rapport entre le pouvoir et la presse privée » ; Un exposé de l’Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (Esstic) sur « Les voies de l’émergence de la presse ». Programme signé par Haman Mana au nom de la Fédération des éditeurs de presse.

Désormais, il faudra s’habituer à cette illustre plume de la presse privée camerounaise sous une troisième casquette officielle. On le savait directeur de la publication « Le Jour », directeur de la maison des éditions « Les éditions du Schabel », Haman Mana assume aussi les rennes de la Fédération camerounaise des éditeurs de presse (Fedipresse). La naissance de cette fédération s’apparente pourtant à ce que les économistes appellent « l’effet boule de neige ».

A l’origine de la Fédipresse
Ce qui n’était au départ qu’une rencontre de circonstance, a pris des proportions considérables et une forme qui se précise. Retour en arrière. Le 27 novembre 2013, 12 jours après des décisions rendues par le Conseil national de la communication (CNC) et suspendant des journaux privés de presse écrite, une vingtaine de patrons de presse se retrouvent dans les bureaux du directeur de la publication « Le Jour » à Yaoundé, pour manifester leur soutien aux titres suspendus. Il s’agit des journaux « Ouest Littoral » et « The Guardian Post ». Pour marquer cette désapprobation totale avec les décisions du régulateur des médias, un membre du CNC, Christophe Bobiokono, par ailleurs directeur de la publication « Kalara », prend également part aux assises du 27 novembre.

A la fin de la réunion, un communiqué des éditeurs de presse jugeant les décisions du CNC « empreintes de contradictions et suspectes de règlement de comptes » est publié. La suite, celle qui n’est pas passé inaperçue, est bien connue. Reporters sans frontières (RSF) a attribué de mauvais points au Cameroun, dans son classement mondial 2014 de la liberté de la presse. Le pays est passé de la 120ème à la 131ème position. Motif principal évoqué par RSF : les décisions du CNC. De quoi renforcer, dans l’ombre, l’affinement de l’idée d’une fédération des éditeurs de presse se reconnaissant la possibilité de constituer « une force de proposition ».

« L’honneur du journaliste, c’est la juridiction des pairs »
« Sur les questions d’honneur professionnel, les juridictions ne s’en remettent qu’aux juridictions des pairs. C’est un principe de base dans le métier. A l’heure actuelle au Cameroun, nous ne sommes pas sûrs que ce soit le cas », explique Haman Mana, en cette veille de célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, dans les bureaux du quotidien « Le jour », les mêmes qui avaient accueilli, le 27 novembre 2013, les éditeurs de presse pour la levée de boucliers contre le CNC. L’une des raisons qui aurait conduit à la création de la Fédipresse, d’après Haman, c’est ce « combat pour l’assainissement de l’exercice de la profession de journaliste ». Une idée qui a fait germer une autre.

« La Fédipresse, c’est un peu comme le Gicam (Groupement inter-patronal du Cameroun, ndlr) de la presse », soutient Guibaï Guitama, Directeur de la publication « L’ il du Sahel » un bihebdomadaire régional. Convaincu de la nécessité d’un tel organisme, Guibaï Guitama fonde la nécessité de la Fédipresse, entre autres, sur le plan économique. Elle permettra aux éditeurs de presse d’avoir une plateforme pour mieux dialoguer avec les annonceurs afin d’accroitre, substantiellement, les revenus de la publicité, explique-t-il. Ces chantiers économiques s’ajoutent aux chantiers déontologiques évoqués. « La presse écrite, c’est un monde qui a des problèmes spécifiques. La presse audiovisuelle peut s’organiser comme elle veut », renchérit Haman Mana qui circonscrit l’action de la Fédipresse au sein des entreprises de presse écrite, uniquement.

Des patrons de presse réunis le 27 novembre 2013 au sige du quotidien « Le Jour ». Le jour où tout a commencé
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Quid de la représentativité
« Le bureau est provisoire, nous ne sommes pas un bureau définitif. Compte tenu de l’urgence des questions à régler, l’ensemble des éditeurs de presse qui étaient réunis ici pour d’autres questions, nous a désignés pour pouvoir expédier les affaires courantes. La mise sur pied d’un bureau définitif aura lieu à un moment donné », assure Haman Mana. « Qui est membre de la Fédipresse ? », interrogeons-nous, afin d’évaluer la représentativité d’une telle initiative. « La vrai question, c’est de demander qui n’est pas membre », intervient Parfait Nsiki, l’un des dirigeants de l’hebdomadaire Repères.

L’adhésion serait presque à 100% si l’on suit ses assurances. « Tout le monde ! Toutes les obédiences: de l’Extrême gauche à l’Extrême Droite », certifie-t-il. « Toute la presse à capitaux privés est avec nous », complète le DP du quotidien Le Jour. Et l’horizon est vite trouvé. « Aujourd’hui, le gouvernement manque d’interlocuteur crédible dans la presse écrite privée », déclare Parfait Nsiki. Le CNC, selon les positions de la Fédipresse, est considéré comme une institution « latérale » en opposition avec la Fédération « au centre » de l’activité d’information des citoyens. Pour adhérer à la Fédération, « il faut être une entreprise de presse qui a un siège, qui est inscrite au registre de commerce, avec des relations avec la CNPS,ainsi que des salariés. C’est vraiment une fédération d’entreprises de presse», indique le président de la Fédipresse. Sur ce point, ses propos peuvent être perçus comme un idéal dans l’environnement camerounais de la presse écrite privée caractérisé par une précarité tous azimuts, à quelques exceptions notables.

La Fédipresse concerne uniquement la presse écrite
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