Les Camerounais de Belgique commémorent les émeutes de 2008

Les émeutes de février 2008 ont débuté dans la ville de Douala, le 23 dudit mois, avant de s’étendre à d’autres localités, ce, après une augmentation de 15 F CFA sur le prix du carburant

La diaspora camerounaise de Belgique sera rassemblée le 11 mars 2017 pour la neuvième commémoration des personnes tombées lors les émeutes de février 2008. Les activités y relatives sont organisées par le Mouvement de février 2008 en partenariat avec le Cercle belgo-africain pour la promotion humaine (Cebaph), le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (Code) et l’APJE asbl.

Le programme est centré sur la tenue de la conférence «Citoyenneté, autodétermination et paix au Cameroun (CAP Cameroun)» que donne chaque année le Mouvement du 28 février. Celle-ci aura lieu à Bruxelles sous le thème «Neuf ans après, le Cameroun n’est neuf».

Les violences urbaines survenues au Cameroun le 23 février 2008 ont commencé à Douala avant de s’étendre à d’autres villes du pays. Elles étaient la conséquence d’une augmentation du prix du carburant. En effet, celui-ci avait été augmenté de 15 F CFA le 7 février, entrainant également une flambée des prix de première nécessité sur le marché.

Une grève des transporteurs était annoncée pour le 25 février. Seulement, deux jours avant, le Social démocratic front (SDF) entame une manifestation pour protester contre le projet de modification de la Constitution visant à permettre au président Paul Biya de se représenter à l’élection de 2011. Les forces de l’ordre tirent à balles réelles pour disperser les manifestants. Un civil meurt pendant cette opération. C’est le début de la révolte populaire dans la ville de Douala.

Elle se manifeste le 25 février par des affrontements dans le quartier Bonabéri, le pillage des magasins chinois au quartier Akwa, les mises à sac de certaines stations-services et la mairie de Douala Ve brûlée.

Le 26 février, les émeutes s’étendent à  Limbé, Bamenda, Buea et Bafoussam. Dans la cité économique, des éléments de la Brigade d’intervention rapide (BIR)  sont mobilisés le 27 février. Des manifestants présents sur le pont de Bonabéri sont contraints de se jeter dans le Wouri par la police qui tire à balles réelles. Les bilans font état de dizaines de morts par noyade. Ailleurs à Douala et dans d’autres villes du Cameroun, la presse fait état d’une trentaine de morts par balles.

Ce même jour, une foule de personnes traverse la ville à pied en direction de la résidence du gouverneur sise à Bonanjo, pour réclamer une baisse des prix des denrées. Parmi elles, des personnes demandent le départ du président Paul Biya.

Face à cette résistance populaire, Paul Biya fait une déclaration à la télévision nationale le 27 février pour annoncer les mesures prises en réponse aux demandes de la population. Il s’agit notamment, de la baisse de 6 F CFA sur le prix du super et de 5 F CFA pour les autres carburants.

C’est le 1er mars que le pays retrouve son calme. Les évènements auront causé la mort de 24 personnes, d’après un bilan officiel établi le 05 mars par Biyiti Bi Essam, alors ministre de la Communication. Selon lui, les forces de l’ordre auraient, par ailleurs, procédé à  près de 1500 interpellations.